Cet après-midi à la librairie, une cliente s’adresse à moi en me tendant un papier sur lequel on pouvait lire ceci:
Apprendre à être heureux
Boris Cyrulnik, 2006
Spontanément, je lui tends De chair et d’âme, le titre qu’a fait paraître Cyrulnik en 2006. Elle me regarde étonnée en me disant qu’elle avait pris sa référence dans L’actualité. Je fais un air sceptique en me dirigeant vers l’ordinateur pour m’assurer que Boris Cyrulnik n’avait signé aucun livre portant le titre mentionné ci-haut.
En faisant ma recherche (je ne trouvais rien évidemment), elle ajoute que chez Archambault il ne l’avait plus. Fouetté dans mon orgueil de libraire comme je le suis toujours dans ces cas-là, j’appronfondis encore plus ma recherche.
Finalement, j’arrive à démêler tout ça. Apprendre à être heureux n’a évidemment pas été écrit par Boris Cyrulnik mais plutôt par Stefan Klein .
Après le lui avoir prouvé concrètement, je la regarde en souriant et je lui dis:
« Madame, vous venez de faire la différence entre un disquaire et un libraire! »
5 réflexions au sujet de « Apprendre à être heureux »
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Mais à choisir entre deux disquaires, je prendrais sans hésiter Archambault. Je m’explique:
Voulant étirer l’émotion que le film BABEL a suscitée en moi, j’ai appelé chez le disquaire le plus près de moi, le MUSIC WORLD à Beauport, la jeune commis me réponds que la B.O. de Babel n’est pas encore sortie, enfin elle croit qu’elle ne l’est pas encore, mais pourtant j’avais cru lire sur le site d’Archambault qu’elle l’était depuis la fin novembre. Déçue de sa réponse, j’ai alors appelé au Archambault, celui de la rue St-Jean, le commis me réponds: oui, nous en avons…40 exemplaires en stock. Surprise. Vous voyez, c’est ça la différence « entre deux disquaires » J’ai rappelé au Music World pour les informer que la B.O. de Babel était « babel et bien sortie », mais ce n’était plus la jeune commis mais plutôt UN jeune commis, qui lui a pris la peine de me remercier pour l’information…Ce sont parfois ces petits détails-là qui feront TOUTE la différence entre deux disquaires, ou entre deux libraires. Mais à choisir entre deux disquaires, je prendrais peut-être pas toujours Archambault..;-)
Cher libraire, tout orgueil mis à part, la dame ne put-elle vouloir, en fait, oui (et malgré sa propre perplexité), le dernier livre de Cyrulnik en corrélation avec les couverture et article du Nouvel Observateur (plutôt que de L’actualité), dont le titre est justement « Apprendre à être heureux » (on sait bien qu’il arrive parfois aux clients de se tromper) ?
Ceci dit, elle peut bien choisir le livre ou le film ou le gourou qu’elle veut pour apprendre à être heureuse. Peu m’en chaut. Obsessions modernes.
Je crois qu’on me comprend mal ici. Je n’en veux pas du tout à la dame. J’ai un grand respect pour la clientèle en général, sinon j’exercerais un autre métier. Je voulais souligner le fait que le libraire chez Archambault n’a pas réussi à démêler la confusion de sa demande, pourtant assez simple. La cliente a été plutôt complice de ma blague et j’avais le goût de vous la partager.
Euh.. bon la méprise est double, visiblement. Ces plateformes informatiques laissent trop peu de place au non-verbal pour permettre une compréhension parfaite des échanges..
J’avais bien compris que vous n’en vouliez aucunement à cette dame; à ce sujet, je ne faisais que souligner sa liberté de lire ce qu’elle veut (une évidence), et mettre sur le compte d’une recherche actuelle du bonheur-à-tout-prix ces diverses manifestations « littéraires ». Archambault ressort comme la plaie dans votre histoire, pas de doute; et je partage votre avis.
Le vif de mon propos soulignait surtout l’existence d’une nouvelle hypothèse à votre recherche bibliographique, non tenue en compte dans votre exposé. Mais, comme vous le dites, chacun son métier, et je ne suis pas libraire, et je ne veux surtout pas paraître grossier ou importun, ce qui serait un comble en ce jour de Noël.
Je vous serre affectueusement la main.
Être un bon libraire, ce n’est pas seulement savoir trouver le bon auteur ou le bon titre, mais c’est aussi faire preuve d’une bonne culture littéraire. Personnellement, je ne trouve pas ces qualités chez les libraires d’Archambault ni chez ceux de Renaud-Bray. Ces gens-là ne sont que des vendeurs : ils vendraient des souliers et ils ne seraient pas meilleurs. Quelle librairie je fréquente ? Je vous laisse le plaisir de le deviner…