Jusqu’où peut aller la solitude?

Dans Le Devoir des 24 et 25 mars derniers, Denise Bombardier écrivait ceci :
«(…) Par ailleurs, de plus en plus de gens n’ont plus de liens institutionnels dans le travail (…) la précarité de l’emploi s’impose. Finie l’appartenance à une culture d’entreprise. On est pigiste ou employé temporaire et l’on vend sa compétence à qui veut l’acheter. Renvoyé à sa solitude, on travaille pour soi, sans connaître cette satisfaction de vivre en connivence avec ses pairs au sein d’une entreprise. Ce travail en solitaire, dans l’insécurité, est en particulier le lot de nombreux jeunes à qui il serait difficile de reprocher ensuite d’être égoïstes et de ne penser qu’à eux. (…)
«Alors quand peut-on vivre avec la conscience d’être membre du corps social et avoir le sentiment aigu d’influer le cours des choses sinon dans ce geste unique de voter qui permet de détenir le pouvoir d’orienter la société qui nous contient?»
Eh bien, pour ma part, ce ne sont certainement pas les résultats des dernières élections provinciales qui ont réussi à aviver mon sentiment d’appartenance à un corps social…
Quelqu’un a-t-il d’autres suggestions?

Une réflexion au sujet de « Jusqu’où peut aller la solitude? »

  1. Suite aux dernières élections, je me sens moi aussi étranger au corps social que nous — Québécois et Québécoises — sommes supposés former. D’autre part, il ne faut pas confondre travail et conscience collective comme le fait Mme Bombardier. Certes, l’activité rénumérée joue un rôle considérable mais, heureusement, elle n’est pas la seule. Il y a cette manie dans notre monde moderne de tout diviser « équitablement » mais sur des bases tellement fausses ! Selon moi, la ratio entre l’heure « donnée » bénévolement et celle vendue doit s’approcher des deux chiffres. Donc ce rapprochement entre l’égoïsme des jeunes (dont je fais partie) et le monde du travail que fait Mme. Bombardier n’est qu’une des multiples facettes du problème en question. Idéalement, elle aurait dû étoffer son argumentaire un peu plus équitablement. [Je n'ai pas lu la chronique; mon commentaire ne porte que sur l'extrait que vous avez rapporté.]

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