Je ne suis pas un amateur de thriller, mais je ne peux résister à l’univers de Patrick Senécal. Je me fais toujours une joie de découvrir ce qu’il a de nouveau à nous offrir. Plonger dans ses romans comprend toujours une part de risque pour le lecteur qui n’en sort jamais tout à fait indemne. Celui-ci ne fait pas exception à la règle, même que… Disons, que j’étais content de le terminer ce matin, question de respirer un autre air moins vicié.
Dans Le vide, on suit trois personnages dont les destins s’entrecroisent et s’entremêlent sans arrêt. Max Lavoie est un riche milliardaire qui produit et anime Vivre au Max, l’émission à sensation qui bat tous les records d’audience. C’est une télé-réalité sans limite où les gens réalisent des rêves de tous genres. Frédéric Ferland est un psychologue désabusé par son travail qui cherche des sensations nouvelles pour se sentir en vie. Pierre Sauvé est un détective ayant survécu à une terrible tuerie en plein cœur de Drummondville. Il a du mal à s’en remettre. Évidemment, le vide est l’élément qui unit tout ce beau monde. Si vous connaissez le travail de Senécal vous savez que tous les ingrédients sont présents pour créer un bon thriller.
À part une scène particulièrement dérangeante vers la toute fin qui m’a presque fait vomir, c’est surtout l’aspect psychologique qui est poussé à sa puissance maximale plutôt que l’action en elle-même. Il prend le temps d’installer lentement les ficelles de son intrigue. Non seulement ça fonctionne, mais c’est nécessaire dans les circonstances. Senécal réussit excessivement bien à cerner ce vide existentiel que nous ressentons tous un jour ou l’autre. À la lecture du roman, le vide s’insinue en nous presqu’à notre insu. Plus on avance dans la lecture, plus on sent un certain vertige qui peut se transformer en angoisse profonde si on est moindrement vulnérable. Les âmes fragiles ou dépressives doivent vraiment s’abstenir de lire ce livre car le portrait qu’il brosse de l’existence, de l’être humain et de nos sociétés est loin d’être reluisant.
Si vous n’avez pas froid aux yeux, plongez tête première dans Le vide. Vous ne le regretterez pas, c’est un bon Senécal.
Le vide, Patrick Senécal, ALIRE, 642 pages
6 réflexions au sujet de « Le vide »
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Là je crois que je vais m’abstenir parce que si tu dis qu’à la fin il y a une scène qui t’a presque fait vomir, moi ça sera pire je vais m’évanouir, donc je passe !
Je n’ai jamais pu terminer aucun des romans de Senécal que j’ai entâmé dans le passé. Pas parce que je n’ai pas l’estomac solide, mais tout simplement car je trouve qu’il écrit mal et qu’il ne fait que recycler ce que des auteurs anglo-saxons ont fait avant lui. En y repensant bien, lire du Senécal (du moins les 2-3 titres que j’ai tenté) donne l’impression de lire une mauvaise traduction d’un roman d’épouvante américain. Y’a définitivement mieux dans le genre.
Bonnes lectures.
J’adore Patrik Sénécal et j’ai contribué à le faire découvrir à Yves mon copain francais. Mon libraire personnel devra me rappeler cet achat lors de mon passage au Québec cet été car Patrik n’est malheusement pas traduit en suédois pour l’instant.
En passant par les 7 jours du talion,Aliss,sur le seuil ect..LE VIDE …Suite à la Senécal avec plus de mordant et tordu!Évidemment, il faut avoir un moral d`acier pour passer à travers ce livre sans tomber dans une déprime totale… triste réalité du monde d`aujourd`hui…Personne sous médication s`abstenir car une lecture de ce livre pourrait vous être fatal!!!! 8/10
Mais quelle nature sensible ! Une scène à faire vomir… On va t’appeler Capitaine Bonhomme, Éric. Faut quand même avouer que cette scène est particulièrement réussie. Elle fonctionne et nous remue les trippes.
D’ailleurs, c’est la grande qualité du « Vide » de Sénécal, de nous remuer les trippes et le coco tout au long de notre lecture. Son constat de la décadence télévisuelle est juste. Est-ce qu’on peut encore être optimiste (oui, oui, je le suis encore !) quand, quoi… prêt de 2 millions de personnes (?) écoutent « le Banquier ». On est même plus foutu de poser une question aux participants des jeux questionnaires !
Dommage que les quelques scènes de cul un peu crues prennent le dessus sur le contenu.
Florinette: c’est juste une scène
Patrick: je te trouve un peu sévère. Ce n’est pas de la grande littérature, mais tout l’aspect psychologique est plutôt réussi dans la plupart de ses romans. As-tu essayé « Aliss »? C’est son plus abouti.
Chantalo: tu vas peut-être le trouver trop gros pour tes bagages!
Michel: d’accord avec toi.
L’Épiphanien: disons que je ne verrai plus jamais la Gaspésie profonde de la même façon!