Pour faciliter la féminisation…

En cette Journée internationale des femmes (Conseil du statut de la femme du Québec) ou de la femme (Condition féminine Canada), l’Office québécois de la langue française lance son plus récent ouvrage : Avoir bon genre à l’écrit, un guide de rédaction épicène. Les deux auteures, Pierrette Vachon-L’Heureux et Louise Guénette, y présentent «les principes et les procédés devant mener à une féminisation des textes réussie. On y trouvera notamment de nombreux exemples d’intégration harmonieuse des formes des deux genres, un riche répertoire d’appellations de personne au masculin et au féminin ainsi que plusieurs exercices. » (réf. : site Web de l’OQLF)
La forme épicène étant bien sûr la meilleure façon de féminiser, ce guide pourrait être fort utile. En passant, saviez-vous que réviseur a deux féminins possibles? Pour ma part, j’ai l’habitude de dire que je suis réviseure, mais je pourrais également me qualifier de réviseuse
Si vous êtes dans les premiers à vous procurer cet ouvrage, faites-nous part de ce que vous en pensez!

4 réflexions au sujet de « Pour faciliter la féminisation… »

  1. Bonjour collègue,
    Quelles raisons vous ont fait opter cette terminaison en -eure, que je trouve pour ma part horrible, plutôt qu’en -euse ? Je n’ai absolument rien contre la féminisation des noms de fonction, de métier etc., mais je n’arrive pas à comprendre qu’on préfère, par exemple, docteure à doctoresse.
    (Actualité oblige, on en parle également sur le blog des correcteurs du _Monde_ (le quotidien de révérence parisien), où je me permets de signaler le vôtre.)

  2. Je suis de celles qui, comme en fait état l’OQLF dans une capsule sur son site, associent les formes en «euse» à quelque chose de péjoratif, à l’oreille, et non à partir d’un raisonnement fondé sur des arguments (une réviseuse et une petite gueuse, mettons, mais pas au sens de la bière belge). Sur le plan logique, je sais que j’ai tout à fait tort, mais justement, quand ça sonne à mon oreille, ce n’est pas la logique qui intervient. Je devrais peut-être songer à faire une psychanalyse…
    N’empêche que j’accepte d’être une blogueuse, puisque l’Office, cette fois, ne me donne pas le choix.
    Quant au terme «doctoresse», il est considéré aujourd’hui comme familier et vieux, du moins au Québec (Multidictionnaire); la forme recommandée ici est effectivement «docteure». Désolée pour votre oreille. Souhaitez-vous suivre une psychanalyse avec moi?

  3. Pour les toubibs, je propose doctrice (c’est l’art du consensus à la française : quand on n’arrive pas à s’accorder sur un des termes de l’alternative, on lance un candidat supplémentaire).
    Plus sérieusement, concernant le « ressenti » péjoratif des terminaisons en -euse ou pire en -oresse, l’OQLF a parfaitement raison de souligner que ce phénomène est lui-même un effet du sexisme : _rapporteuse_ serait perçu comme désobligeant, et pas _rapporteur_, alors que le sens de « balance » ne s’applique pas spécialement à une forme plus qu’à l’autre. Un jour, espérons, les avocates ne rougiront pas plus que les instits en se faisant appeler « Maîtresse ».

  4. «M. Druon doit se retourner dans sa tombe !»
    Prise de conscience, suivie d’un long silence.
    «Euh… Oups, désolé.»
    «…» (Yeux écartillés.)
    «Vraiment désolé…»
    «…» (Regard sévère, sourcils froncés.)
    «Je ne savais pas que l’Honorable vit encore !» (Éploré.)

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