Comme plusieurs centaines de personnes, j’attendais avec impatience le tout nouvel album de Daniel Bélanger, l’un des meilleurs auteurs-compositeurs interprètes de la francophonie. Avec lui, l’attente en vaut toujours la peine. Comme devrait l’être le travail de l’artiste, il prend toujours le temps de bien faire les choses et il pousse sa démarche toujours plus loin, vers un ailleurs né de la continuité de ce qui a déjà été.
L’échec du matériel, peut-être le plus homogène de ses albums, est un excellent disque. La preuve ultime: je n’écoute que ça depuis le 3 avril et plusieurs chansons flottent déjà allègrement dans ma tête à toutes heures du jour. Évidemment, la production est riche est impeccable. Dans plusieurs chansons, on sent de petits clins d’œil aux albums précédents. En parallèle, se développent des ambiances nouvelles à travers desquelles surgit toujours la magnifique voix de Bélanger à laquelle il est difficile de résister.
Le plus gros changement de cet album se situe au niveau des thèmes abordés par le chanteur. Le flou poétique auquel il nous avait habitués fait place au concret. Ses préoccupations sont maintenant à caractère sociale et très ancrées dans le présent. Ça ne fait pas pour autant des textes plats. Bélanger le fait de façon très personnelle. Il est le filtre de ce qu’il voit, de ce qu’il ressent sans jamais se mettre à l’égard des maux de notre société. Sports et loisirs (ma préférée du moment) en est un très bel exemple lorsqu’il chante « je n’ai jamais plongé qu’au fond que de moi-même, je n’ai jamais volé personne que moi-même, je n ‘ai jamais tué personne que moi-même, je n’ai jamais roulé personne que moi-même ». On reconnaît la signature du parolier. C’est humble, c’est fort, c’est poétique.
Outre Sports et loisirs, j’aime déjà beaucoup Le fin de l’homme, Manière de parler, Drôle de personne, Plus, Demain peut-être (instrumental), L’échec du matériel et Je suis mort. Huit chansons sur quatorze (et j’aurais pu facilement en ajouter quelques unes). Aussi bien dire que j’adore cet album qui cristallisera une partie de mon année 2007.
L’échec du matériel, Daniel Bélanger (Audiogram)
2 réflexions au sujet de « L’échec du matériel »
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Moi c’est « La collision » qui m’a complètement jeté à terre… « Il ne suffit pas pour nous deux de nous dire adieu, il nous faudra sans doute faire mourir tout ce qu’on sait l’un de l’autre »…
Je trouve que « L’échec du matériel » n’est pas aussi « coup-de-poing » que « Rêver mieux », mais qu’importe, à peu près n’importe quoi, venant de Bélanger, c’est déjà au-dessus de l’ensemble…
Je l’aime bien. C’est un album qui s’apprivoise petit à petit. Bélanger confirme qu’il est un maître qu’on ne peut comparer à personne d’autre. Mon seul regret, c’est, à mon avis, qu’il n’y a pas de grandes chansons sur ce disque, seulement plusieurs petites excellentes pièces, dont les cinq dernières. Mais, comme dit Daviel, «c’est déjà au-dessus de l’ensemble». J’irai voir son spectacle.