Mon expérience au Salon du livre

Le syndrome de l’imposteur, vous connaissez?
C’est ce que je vivais, juchée derrière une pile d’exemplaires de mon livre, mercredi, au Salon du livre de Québec. Car j’y étais comme auteure, un titre que j’avais l’impression d’usurper.
Oui, j’ai bel et bien rédigé le livre que je présentais, mais je n’avais pas l’impression que cela faisait de moi ce que l’on nomme une auteure. Pas plus que les personnes qui publient des guides de voyages, d’identification des oiseaux ou des livres de cuisine (même si leurs livres étaient là aussi).
Mais je devais jouer le jeu et j’ai tenté, du mieux que j’ai pu, de faire croire à ceux et celles qui passaient devant le stand de Septentrion que je me prenais pour une auteure. Beaucoup de jeunes n’y ont vu que du feu : ils m’ont fait signer des autographes (ça leur donnait des points à l’école). J’en profitais pour leur demander s’ils aimaient les cours de français; je n’ai obtenu qu’une seule réponse positive de la part d’une jeune fille de 4e secondaire (sur 30 à 40 jeunes environ).
N’empêche que j’ai fait de belles rencontres, Monique, entre autres, qui rêve d’exercer le métier de correctrice et qui ne savait par où commencer. Elle est repartie avec le livre sur son cœur, me disant qu’il s’agissait d’un cadeau du ciel. Je lui souhaite de persévérer et de réaliser son rêve, car elle semble avoir l’ingrédient premier : la passion. Une ex-professeure, également, qui fait de la révision à l’occasion et qui ne connaissait pas cet outil. Sans oublier les gens de Septentrion, Josée Morissette, attachée de presse fort sympathique, et Sophie Imbeault, chargée de projets et auteure (une vraie, elle). De même, le directeur de la revue Cap-aux-Diamants, Yves Beauregard, qui partage le stand de Septentrion pour l’occasion et avec qui j’ai pu discuter agréablement.
De retour chez moi, j’ai compris que mon malaise n’était attribuable qu’à une question de sémantique. Le terme «auteure» signifie femme de lettres, soit quelqu’un qui écrit des ouvrages littéraires, lorsqu’il est pris absolument. Pour que le terme me soit acceptable, donc, il suffit de lui adjoindre un complément : je suis l’auteure de La Révision linguistique en français ou d’un guide de révision linguistique. Ainsi, ça me va. J’aurais dû faire cette analyse avant de m’y rendre.
Vous avez encore jusqu’à dimanche pour rencontrer les auteurs de Septentrion et d’autres maisons d’édition. Moi, j’ai fait des provisions et je m’apprête à lire leurs livres. Une belle fin de semaine en perspective!