Un gros ou un petit travail?

Un de mes clients hésitait dernièrement à m’offrir un travail parce que, disait-il, ce n’était guère intéressant. Même que, s’il eût été à ma place, il aurait eu envie de le refuser, m’avoua-t-il. Pourquoi donc, lui demandai-je. Eh bien, parce que le texte était divisé en 104 petits fichiers, plutôt que de faire l’objet d’un seul gros document.
Ah! Je salivais déjà! Moi qui aime mettre un point final à un travail pour pouvoir passer à un autre, puis à un autre et à un autre, voilà qu’il me donnait 104 fois cette possibilité!
J’ai même un petit rituel pour de tels délices. J’inscris, sur une feuille, le nom de tous les fichiers, que je fais suivre de points de conduite, de façon à pouvoir faire un X au bout de chaque ligne. À mesure que j’en termine un, l’inscription du X devient en quelque sorte ma récompense. En 40 heures, j’ai donc pu m’accorder 104 récompenses plutôt qu’une seule. Ce ne sont pas des gâteries, ça?
Je sais que d’autres ont le souffle plus long. Ces marathoniens, devant ce même genre de travail, ont l’impression d’être sans cesse dérangés dans leur course, qu’ils voient entrecoupée d’arrêts, plutôt que parsemée de multiples départs. Comme mon client, justement, qui fait aussi de la révision tout en accordant des contrats à la pige. Au risque de paraître bizarre à ses yeux, je l’ai donc informé, lorsque je lui ai remis mes 104 petits textes, que je raffolais de ce genre de miettes. Et vous savez quoi? Il en avait 113 autres à me proposer! Décidément, j’étais gâtée.
Mais il n’a pas que moi à s’occuper et il ne peut retenir les dadas de chacun. Aussi m’a-t-il annoncé, hier, avec entrain et peut-être même un brin d’envie dans la voix, qu’il avait un «cadeau» pour moi, du genre que lui-même aime bien recevoir, soit un bon gros document de quelque 400 pages…
Bon, je m’y prépare mentalement. Ça ne peut pas toujours être la fête, n’est-ce pas?

4 réflexions au sujet de « Un gros ou un petit travail? »

  1. J’adore aussi faire des listes avec les tâches que j’ai à accomplir. C’est tellement un plaisir immense de rayer une chose terminée!
    D’ailleurs, quand les documents sont longs, ça me démange parce que ma liste ne diminue pas…

  2. 104 fichiers!! Ayoye! J’ai eu à examiner un manuscrit composé d’une trentaine de fichiers récemment, dont un pour la page de titre, un pour la dédicace, 4 pour les tables des matières, etc…
    J’ai retourné l’auteur à ses devoirs en matière de WORD 101.
    Pourquoi n’avez-vous pas fait regrouper les fichiers? Les corrections générales, l’utilisation du Pro-lexis, etc. doivent être infernales?

  3. Moi, ce je que j’aimerais savoir c’est comment estimer le nombre d’heures de révision pour un document de 50 pages. Je suis réviseuse débutante et on me demande un devis pour un texte de 50 pages (avant la fin de la journée). Des suggestions?
    Merci.
    Louise

  4. Voici ma façon de faire: je travaille sur le texte en question pendant un certain temps (disons une heure) afin d’en évaluer la difficulté et le nombre de pages que je peux faire à l’heure. Il reste à appliquer la règle de trois selon le nombre de pages total. En fonction du résultat obtenu et du rythme de travail, il faut ensuite tenir compte du nombre de lectures à faire et ajouter un peu de temps pour les imprévus.

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