En réaction à mon dernier billet, Réjean m’invitait à répondre à son petit questionnaire. Ce n’est pas celui de Proust mais il n’en demeure pas moins intéressant. Je lui cède la parole pour mieux donner la mienne.
Comme vous nous parlez de votre recueil depuis un certain temps, voici un petit questionnaire pour en savoir plus.
Réjean: Combien de nouvelles comporte-t-il ?
Éric: une quinzaine environ. Je ne les ai pas comptées (rire)
Réjean: Quelle est la longueur des nouvelles en moyenne ?
Éric: Entre 6 et 10 pages. Je n’aime pas les nouvelles trop courtes (ou trop longues, c’est selon).
Réjean: Être est-il le titre d’une des nouvelles et si oui où apparaît-elle dans le recueil ?
Éric: Non. Le titre illustre la thématique générale.
Réjean: Quelle thématique principale se dégage de l’ensemble ?
Éric: Je viens d’y répondre un peu mais je vais développer. Être est pris dans le sens d’exister. Chacune des nouvelles se retrouvant dans le recueil représente une action importante liée à l’existence d’un être humain. La première est Vivre et la dernière, un hommage à Pauline Julien, s’intitule (mes lecteurs me reconnaîtront bien là et souriront) Mourir. Entre les deux, entre autres, il y a Aimer, Craindre, Partager, Vieillir, Croire, Penser et j’en passe.
Réjean: Cette thématique était-elle votre point de départ ou s’est-elle imposée en cours d’écriture ?
Éric: Elle s’est imposée dès le départ (Ça va comme réponse?).
Réjean: Le recueil se présente-t-il comme une suite de nouvelles ou avez-vous fait des parties, des regroupements ?
Éric: Puisque c’est conceptuel, mon recueil est évidemment une suite de nouvelles liée au thème principal.
Réjean: Qu’est-ce que ce recueil présente d’original ou de différent par rapport aux recueils qui se publient au Québec ?
Éric: Je ne sais pas s’il se démarque par son originalité (les journalistes répondront mieux que moi à cette question), mais j’aime bien mon concept. Personnellement, lorsque je lis un recueil de nouvelles, j’aime qu’il y ait une unité. Sinon, ça ressemble à un ramassis de courts textes et l’ensemble n’est pas toujours intéressant.
Réjean: Si Hamac n’existait pas, à quels éditeurs auriez-vous fait parvenir votre manuscrit ?
Éric: Je refuse de répondre à cette question. Hamac existe (éclat de rire). Certainement à Leméac car chaque fois que je leur ai soumis un texte, que ce soit Jean Barbe ou Pierre Fillion, on a toujours pris le temps de me répondre de manière constructive. Peut-être Marchand de feuilles, mais je ne suis pas certain de correspondre à ce qu’il cherche. Triptyque sûrement.
Réjean: Comme vous travaillez chez votre éditeur, est-ce à dire que votre manuscrit est automatiquement accepté ou doit-il passer par un comité de lecture ?
Éric: On commence à me la poser souvent celle-là. Certains avec un air de reproche (mais ce n’est pas votre cas). Ça me fait drôle de me retrouver dans cette position alors que j’en ai bavé pendant près de vingt ans à essuyer des refus partout et à ne jamais savoir si j’allais être édité. C’est vrai que c’est devenu plus facile pour moi, mais la publication n’est pas garantie. J’ai exigé de ma directrice le même traitement que les autres. Ce qui est bien pour moi, avant même que je ne travaille pour Septentrion, c’est elle qui avait tant aimé Cher Émile. Je peux maintenant dire que j’ai la chance d’avoir une directrice littéraire qui adore mon écriture. C’est ça qui prend le plus de temps à trouver dans la vie d’un écrivain. Mais pour augmenter le degré de difficulté, j’ai demandé à une amie impitoyable (la même qui m’a conseillé La machine à orgueil) de lire mon recueil et de me faire ses commentaires. Donc, actuellement, elles sont deux à me lire. Moi, j’attends le verdict. Avant de terminer, ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que ma directrice l’avait déjà évalué une première fois il y a plusieurs mois. Ce que je viens de remettre est la nouvelle mouture retravaillée (et davantage) en fonction de ses remarques.
7 réflexions au sujet de « Le questionnaire de Réjean »
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Compte sur un autre lecteur !
Je suis heureux de savoir que vous allez publier un nouveau livre. Mais je suis surpris que ce soit un recueil de nouvelles. Je croyais que le milieu de l’édition n’était plus du tout réceptif (à part la petite collection chez Leméac) à ce genre de projet.
Avez-vous eu de la misère à convaincre vos éditeurs de publier un tel projet?
Merci pour vos réponses. On attend la publication.
J’ai trouvé les réponses très complètes et aimé particulièrement le concept, Être, près de l’humain, donc en plein dans le mil de mes goûts littéraires.
Et puis, je suis surprise de voir qu’il soit rendu à cette étape, presque fini et me demandait si c’était possible de savoir quand, à peu près, il sortirait (en septembre peut-être ?).
J’ai constaté qu’il y avait eu des lectrices du manuscrit, y a-t-il eu aussi un ou des lecteurs ?
Tu as tellement de facettes dans ma tête que j’oublie que tu écris des livres! Un sympathique « reminder »!
Bonjour Éric,
Dès que votre livre sera paru, demandez à votre éditeur de me le faire parvenir à la revue Québec français ; je serai heureuse d’en faire la recension !
Chantal, vous vous adressez à la bonne personne puisque je suis le responsable des communications chez Septentrion. C’est donc noté. Merci beaucoup!