Se conjouir

Pour faire suite au Grand Glossaire des anglicismes, je ne sais si je risque de provoquer une querelle entre spécialistes en avançant que canceller, mappe et barguiner seraient des mots français. C’est du moins ce qu’affirme Hubert Mansion dans 101 mots à sauver du français d’Amérique (Éd. Michel Brûlé, 2008).
Il donne aussi sa bénédiction à certains autres habituellement plutôt mal reçus, tels s’abrier (se couvrir pour se réchauffer), pantoute, d’adon (dont l’étymologie serait: don de Dieu).
Mais l’un de ceux qu’il réhabilite et que j’aime particulièrement pour son harmonie est se conjouir, soit: se réjouir du bonheur de l’autre (vers 1450, il avait plutôt le sens de recevoir avec courtoisie). On le trouve encore dans Le Grand Robert, qui le signale, toutefois, comme vieux et littéraire. Serait-ce parce qu’on ne se réjouit plus assez du bonheur des autres? Pour ma part, je souhaite continuer à me conjouir encore longtemps.

4 réflexions au sujet de « Se conjouir »

  1. J’espère que vous allez vous conjouir, j’ai maintenant entre les mains le Grand Glossaire des Anglicismes. Il s’agit maintenant d’avoir des occasions de l’ouvrir !

  2. Après quelques recherches sur Internet j’ai trouvé le mot conjouir, mais moi il s’écrit avec un ï tréma. C’est un beau mot et il y en a plusieurs comme celui-là. Alors moi aussi je me conjouïs pour Venise. P-.S.Tu fais un merveilleux travail, j’aime venir sur ton blogue. Longue vie à toi.

  3. J’aime particulièrement abrier, d’adon et pantoute, car dans ma famille ils étaient utilisés couramment. Et c’est avec plaisir que je les ai transmis à mes enfants.
    Et pour conjouir, je suis avec vous, je l’ai rajouté à mon Antidote. Vous avez sans doute raison quant au fait que le bonheur des autres touche peu les gens. Si on se conjouissait un peu plus, je suis certaine que la face de la terre serait changée.

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