Perte de mémoire équivaut à perte d’identité

Ce vendredi 3 octobre, je lis avec plaisir l’opinion de M. Sylvain Deschênes.

La voici:

OPINION

Lettres – Le Moulin à Lepage

Sylvain Deschênes, Le 1er octobre 2008 

Édition du vendredi 03 octobre 2008

Mots clés : Robert Lepage, Moulin à images, Spectacle, Québec (ville)

L’intervention de Philippe Dubé, coscénariste du Moulin à images, visant à pourfendre l’opinion de Denis Vaugeois sur l’oeuvre réalisée par Robert Lepage, étonne.

Saluant l’événement, l’historien disait pourtant que l’oeuvre lui apparaissait vraiment géniale, que le choix des images — matériau couramment usité en histoire — était intelligent et il ne reprochait somme toute qu’un manque d’explications au choix des images.

La réplique du coscénariste stupéfie: «Le Moulin à images a tenté de dévoiler la trame des 400 ans de Québec en laissant le spectateur faire sa propre lecture des faits qui lui étaient proposés sous la forme de capsules d’images librement organisées.»

Ainsi, le scénariste même d’une oeuvre faite d’images tente de nous convaincre que l’organisation de ses choix iconographiques est «libre» et qu’elle échappe ainsi à toute explication générale. On ne peut proposer aucune lecture particulière du Moulin à images, selon lui. Chacun se fait ainsi «librement» sa propre histoire sans être influencé par celui qui fait tourner le moulin.

C’est peut-être ainsi que la seule chose vraiment réussie des fêtes du 400e a pu être réalisée: en se camouflant derrière un «choix d’images librement organisées».

Heureusement que Lepage est un génie.