On ne peut pas dire que la couverture soit particulièrement belle ni que le titre soit particulièrement bien choisi. Pourtant, le recueil de nouvelles de Natalie Jean, lui, est très réussi. C’est plutôt dommage que ce qui donne accès au livre ne soit pas à la hauteur du texte. À mon avis, ça peut nuire à l’auteur. C’est-à-dire, empêcher des lecteurs de découvrir son talent. Car il s’agit bien de talent dans son cas.
Mine de rien, on entre dans son univers discrètement. On remarque rapidement que Natalie Jean aime s’attarder sur les détails du quotidien et les comportements subtils des êtres dans leur façon de vivre le monde. Après quelques nouvelles, on est surpris par la force des mots. Certaines phrases, qui semblent provenir de nulle part, provoquent une émotion vive difficile à réprimer. Ça nous fait cet effet jusqu’à la fin, toujours au détour d’une phrase en apparence banale.
En fait, ce n’est pas banal. Natalie Jean a une voix singulière et elle sait y mettre l’âme qu’il faut pour rejoindre la sensibilité du lecteur. Ce n’est pas sorcier en soi, mais peu d’auteurs en sont réellement capables. Et c’est là toute la différence.
Je jette mes ongles par la fenêtre est ma première belle découverte de 2009. Ça commence plutôt bien l’année, je trouve.
4 réflexions au sujet de « Je jette mes ongles par la fenêtre »
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Je l’avais vu à la rentrée littéraire de Québec cet automne et je m’étais dis qu’il fallait que je le lise. Tu me fais un beau rappel, merci!
Et pour le titre, je le trouve bien choisi. C’est le genre de titre original qui pique ma curiosité et qui me donne envie de le lire. Chacun ses goûts!
Tout au contraire de toi, le titre m’a tout de suite attiré. Pas la couverture par contre.
Mais veux-tu savoir qu’est-ce qui m’attire le plus ? Ton commentaire.
Ce qui fait qu’il est déjà rajouté à ma liste non secrète, celle qui va servir à mes cadeaux de fête.
pour moi, le titre n’est pas très engageant !
Comme Virge, j’avais été frappée par l’extrait qu’avait lu l’auteur lors de l’événement de la rentrée culturelle de la région de Québec, cet automne. Ça m’avait surprise, en fait, car le titre me répugnait (heurk! les rognures d’ongles…)
Mais entendre les mots, le rythme et la sensibilité de l’auteur m’avait convaincue de son talent. C’est certain que je vais lire ça. Certain, certain.