Jean Pelletier

Salut Jean!

Jean Pelletier est venu terminer son cours classique au Séminaire des Trois-Rivières vers 1953-54. Il arrive de Québec avec son style un peu grand seigneur. Il a la voix grave et de la prestance. Il s’intègre rapidement et développe de solides amitiés

« On a bien travaillé ensemble, malgré nos divergences politiques », prend-il plaisir à me redire lors de notre dernière conversation, mercredi dernier. « Tu avais manqué quelques cours importants, ceux de Plante et Martel par exemple ». Il éclate de rire en ajoutant : « Jean [Chrétien] les a suivis et ça n’a rien changé! »

Jean a accédé à la mairie de Québec en novembre 1977. Le PQ était au pouvoir depuis un an. En février 1978, je deviens ministre des Affaires culturelles. Nous allions en effet « bien travailler ensemble ». Nous nous remémorons trois cas parmi plusieurs. Un projet de bibliothèque centrale, prévue sans le quartier Saint-Roch, est dans l’impasse depuis des années : conflit avec la commission scolaire qui possède le terrain et montage financier incompatible avec les programmes du ministère. Nous réglons les deux problèmes et la première pelletée de terre de la future bibliothèque Gabrielle Roy est levée en 1980. Cette bibliothèque sera une des premières à profiter de notre plan de développement des bibliothèques publiques. Par la suite, il y aura presque à chaque année une nouvelle bibliothèque dans les divers quartiers de Québec dont St-Andrews dès 1981. Jean Pelletier, homme de grande culture, est un inconditionnel de la lecture.

On parle aussi du Petit Champlain, de notre ami Jacques DeBlois. Le torchon brûlait entre Jean et les promoteurs de ce fabuleux projets. Gerry Paris savait provoquer. Un coup de fil, quelques mises au point et le Petit Champlain redémarre prestement. Jean est bien décidé à faire le maximum dans le Vieux Québec. C’est un dossier difficile. Celui de l’avenir du Musée du Québec l’est aussi. Un consensus se dégage finalement : il y aura deux musées. Nous décidons de choisir sans tarder un emplacement… dans le Vieux Québec. Jean fait préparer les dossiers et un bon samedi matin, avec le ministre Denis DeBelleval, nous arpentons le secteur du vieux port et arrêtons notre choix. C’est Jean qui par la suite le défendra vaillamment, DeBelleval et moi avions été muté ailleurs!

Au cours de l’année du 400e, on a beaucoup vanté les beautés de la ville de Québec. Il est évident que de solides coups de barre ont été donnés par Jean Pelletier. Il aimait sa ville et l’a servi, non seulement comme maire mais aussi dans ses diverses fonctions. C’est bien regrettable qu’il ne soit pas resté plus longtemps à la barre de Via Rail.

Salut Jean,

2 réflexions au sujet de « Jean Pelletier »

  1. Tu es très généreux envers quelqu’un qui disait être en guerre avec les souverainistes.
    Comment se fait-il qu’il n’a pas été traité de terroriste?
    Raymond Saint-Arnaud

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