Ça faisait vingt ans que je voulais lire Le livre brisé de Serge Doubrovsky. Il traînait pourtant dans ma bibliothèque depuis tout ce temps. Chaque fois que je le prenais dans mes mains, je finissais par le remettre dans les rayons. Faut croire qu’il me faisait peur.
Dernièrement, l’envie de le lire m’a repris et j’ai sauté sur l’occasion. J’avais raison d’avoir peur. C’est costaud ce livre. Après Proust et sa recherche, c’est peut-être l’exercice de lecture le plus difficile que j’ai fait. Car croyez-moi, il s’agit vraiment d’un exercice de lecture. D’ailleurs, j’ai failli en abandonner la lecture après une centaine de pages (il en fait plus de 400). Je me suis dit que je n’avais pas attendu vingt ans pour en arriver là. Chose que je fais rarement, je me suis donc imposé de le terminer. Ça m’aura pris plusieurs semaines.
Le livre brisé (prix Médicis en 1989), c’est d’abord pour Doubrovsky la volonté de se raconter. Rapidement, Isle, sa femme du moment, s’en mêle. Elle le met un peu au défi de la mettre au centre de son projet. Ce qu’il fait. On assiste alors à un jeu dangereux entre eux deux. En cours de route, rongée par l’alcool, Isle meurt. La gageure prend une tournure tragique. C’est ça le livre brisé.
Dans un style unique, syncopé et déstructuré, Serge Doubrosvky dissèque son couple. Pour la petite histoire, c’est lui qui, à la fin des années 70, a créé le terme « autofiction ». Le livre brisé en est éloquent exemple.
Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette lecture qui est plus souvent qu’autrement aride. Par contre, ce livre ne laisse pas le lecteur indifférent. Il est marquant en ce sens là. Je comprends pourquoi j’ai mis vingt ans avant de le lire et je ne regrette pas de l’avoir fait.
2 réflexions au sujet de « Le livre brisé »
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vous avez tout a fait raison! serge (auteur) est sur facebook . rejoignez-nous
(http://autofiction.org)
Oh que voilà un commentaire tout en nuances ! Cette fois-ci, j’avoue avoir de la difficulté à me situer.
Non pas que ton commentaire ne soit pas clair, loin de là, d’ailleurs je suis toujours épatée de ta concision pour dire. Quand j’ai de la difficulté à lire un roman, que j’ai plus ou moins aimé le lire, mais que je suis contente de l’avoir lu, j’aurais besoin de 2 pages pour m’expliquer !