La réingénierie de la démocratie

Une approche prometteuse en réingénierie des processus est celle de la page blanche : au lieu de se laisser contraindre ou influencer par les pratiques du passé, on réinvente tout à partir de zéro. On fixe d’abord les objectifs à atteindre, puis on élabore les principes ou conditions devant constituer les fondements du nouveau système pour ensuite choisir les solutions à mettre en œuvre sans se préoccuper de ce qui existe, même s’il s’agit de pratiques vieilles de 150 ans.
Dans la réingénierie de la démocratie, l’objectif à atteindre peut être formulé simplement en s’inspirant d’Abraham Lincoln : «un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple». Un sondage auprès des citoyens pourrait nous renseigner sur ce que ces derniers considèrent comme les principes ou conditions d’un système démocratique idéal. Il y a fort à parier que les points suivants seraient mentionnés :
 les membres de l’Assemblée nationale n’ont aucune attache et, par conséquent, bénéficient d’une totale liberté de parole pour défendre les intérêts de l’ensemble de la population, sans obligation de suivre une ligne de parti ou les directives d’un chef de parti ou de gouvernement;
 ils sont pleinement qualifiés pour exercer leurs fonctions;
 sont équitablement représentés à l’Assemblée nationale les femmes et les hommes, les divers groupes d’âge, les régions ainsi que les anglophones, les francophones et les autochtones;
 le pouvoir n’est pas concentré dans les mains d’un individu mais est exercé de façon collégiale;
 toutes les informations recueillies par l’administration publique ainsi que les résultats de toutes les recherches effectuées avec des fonds publics sont facilement accessibles dans des sites internet bien identifiés;
 les gens n’ont pas à attendre tous les quatre ans pour s’exprimer sur le travail de leurs dirigeants ou sur les politiques publiques, mais le font de façon régulière au moyen d’une panoplie de méthodes et de procédés de consultation;
 tous peuvent participer au débat sur les politiques publiques et influencer les gouvernants qui sont constamment à l’écoute;
 les batailles entre des groupes antagonistes qui se délectent des affrontements sont rejetées au profit de délibérations pour trouver des consensus;
 le débat public porte sur les faits avérés et les meilleures options pour solutionner les problèmes collectifs, ce qui fait que les jugements sommaires et les préjugés ont peu de place dans la discussion;
 les groupes d’intérêt peuvent faire valoir leurs revendications en public mais n’ont aucun moyen d’organiser des lobbies ou de faire pression sur les dirigeants;
 ceux qui aspirent à diriger n’ont pas à solliciter constamment des fonds ou à constituer des caisses légales ou occultes, car l’argent n’a plus le moindre rôle dans le système; il y a donc fort peu de place pour la malhonnêteté et la corruption;
 le critère premier pour juger la performance des dirigeants est la bonne gouvernance.
Il est évident, sur la base des considérations énumérées plus haut, qu’un système politique fondé sur les partis politiques et les élections ne rencontre pas les exigences. La sélection des membres de l’Assemblée nationale par les Regroupements pour la bonne gouvernance dans le cadre d’une démocratie participative permettrait par contre de satisfaire à toutes ces conditions. Cette sélection s’effectuerait suite à un examen des compétences et à un tirage au sort.
Les obstacles à la mise en place d’une nouvelle forme de démocratie sont toutefois l’apathie et le conservatisme d’un bon nombre de personnes, de même que l’opposition de ceux que le système actuel favorise.

3 réflexions au sujet de « La réingénierie de la démocratie »

  1. Tout est là pour nourrir la discussion et pour avancer vers cette proposition.
    Il faut faire disparaître ce régime mené par une trop petite élite, ce régime qui nous ment en pleine face, qui fonctionne en vase clos et qui se nourrit avec les avantages qu’ils se votent entre eux.

Les commentaires sont fermés.