Quel système est le plus démocratique : celui où 60% des électeurs se prononcent une fois tous les quatre ans ou celui où 20% des gens participent assidûment à l’élaboration des politiques publiques ?
En démocratie élective, les citoyens abandonnent aux élus le pouvoir de gouverner. Les gouvernants peuvent ainsi agit à leur guise durant tout leur mandat. Comme ils n’ont pas voix au chapitre, la grande majorité des électeurs suivent la politique de façon distraite, car ils ne voient aucune raison de s’impliquer dans des questions sur lesquelles ils n’ont aucun pouvoir de décision.
La démocratie participative transforme la relation entre les gouvernants et les gouvernés. Ces derniers sont invités, par le biais des Regroupements, à participer à l’élaboration des politiques publiques et à leur mise en œuvre. Les personnes qui décident de consacrer du temps et des efforts à la participation politique ne sont pas nécessairement très nombreuses, mais elles disposent d’une grande influence parce qu’elles se tiennent informées.
Ce qui nous ramène à la question du début : vaut-il mieux avoir une grande masse de gens peu informés qui se prononcent souvent à tort et à travers lors d’élections sporadiques, ou bien un nombre beaucoup moindre de personnes qui travaillent activement à la bonne gouvernance ?
On peut aussi poser la question différemment : si quelqu’un veut trouver son chemin, est-il préférable qu’il se fie à mille aveugles ou à un borgne ?
La démocratie élective accorde beaucoup d’importance à la participation aux scrutins. C’est ainsi que lorsque le taux de participation diminue fortement, on dit que la démocratie se porte mal. Certains songent même à rendre le vote obligatoire pour garantir une forte participation, comme si le vote d’un plus grand nombre d’ignorants était plus bénéfique que l’opinion éclairée d’un plus petit nombre.
La démocratie participative ne met pas l’accent sur le nombre de participants, mais sur la qualité de leurs interventions. C’est parce que les gens sont bien informés qu’ils peuvent s’impliquer dans les débats publics et influencer la prise de décisions. La plupart des enjeux de politiques publiques ne sont pas de nature à soulever les passions et, par conséquent, ceux qui s’en préoccupent sont peu nombreux. De temps à autres, cependant, certaines questions retiennent l’attention et le nombre de gens susceptibles de s’y intéresser peut exploser. Dans tous les cas, les Regroupements sont en mesure d’orchestrer les débats et de faire en sorte que la volonté du peuple s’exprime clairement.
Si la démocratie est «un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple», la démocratie participative est sans aucun doute meilleure que la démocratie élective.
Une réflexion au sujet de « Critères démocratiques »
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Le nombre de membres des regroupements importe peu puisque le pouvoir sera détenu par les membres de l’assemblée nationale. Si les gens sont satisfaits, ils ne verront pas la nécessité de participer. Mais s’ils sont mécontents, ils s’impliqueront en grand nombre. L’intensité de la participation sera donc inversement proportionnelle à la bonne gouvernance !