La démocratie élective n’est pas seulement un système politique inadéquat, c’est un mauvais système. Pour se faire élire, les politiciens sont prêts à promettre n’importe quoi et prétendent que les solutions sont simples et aisées. Une fois élus, ils adoptent des politiques à courte vue pour s’attirer la faveur des électeurs sans considérer les impacts à long terme. Quelques exemples récents illustrent ces déficiences.
François Legault, qui vient de créer le parti Coalition avenir Québec, a fait cette déclaration : «La nouvelle coalition va réparer nos systèmes d’éducation et de santé, et nous permettre de prendre en main notre économie, d’affirmer notre langue et de rétablir le lien de confiance entre la population et ses élus» (Le Soleil, 19 novembre 2011, p. 13). Il faudrait être bien crédule pour gober une pareille affirmation.
Les gouvernements de Grèce et d’Italie, comme bien d’autres, ont utilisé la voie facile de l’emprunt pour payer les dépenses publiques. À cause de la récession économique ils n’ont plus assez d’argent pour défrayer les intérêts sur la dette accumulée. Maintenant qu’ils ont frappé le mur, ils n’ont plus le choix et doivent adopter des mesures draconiennes. Les gens constatent qu’ils ont été mal gouvernés, mais il est trop tard : le mal est fait et ils en subiront les conséquences pendant longtemps.
L’idée d’accorder un droit de vote à tous les citoyens est généreuse, mais elle ne conduit pas à la bonne gouvernance. L’existence d’une masse d’électeurs peu informés rend possible une démocratie de manipulation qui amène les gens à se faire berner par des politiciens habiles. Pour obtenir l’attention des électeurs, les politiciens doivent simplifier le discours et présenter des solutions simples, sinon simplistes. Il leur est plus facile d’aller dans le sens des préjugés de la population que d’expliquer des réalités complexes. Cette façon de faire de la politique ne correspond plus aux exigences du XXIe siècle.
La démocratie participative est à l’opposé des solutions de facilité où nous conduit la démocratie élective. Elle compte sur la mobilisation de gens intéressés et prêts à consacrer du temps et des efforts pour concevoir des solutions nouvelles, inhabituelles et inventives. Les problèmes sont complexes et exigent de sortir des sentiers battus. Pourquoi ne pourrait-on pas, par exemple, abolir les Cegeps dans les grandes villes, mais les conserver en région, ou transformer les commissions scolaires en centres de services pour le réseau scolaire francophone, mais les laisser telles quelles chez les anglophones ?
Il est impossible d’avancer des solutions innovatrices quand des adversaires se font un plaisir de discréditer toute idée neuve ou de tourner en ridicule toute nouvelle proposition. Il est nécessaire de changer les règles du jeu pour permette un débat ouvert et fertile. C’est ce que propose la démocratie participative.
Une réflexion au sujet de « Les déficiences de la démocratie élective »
Les commentaires sont fermés.
Il ne fait pas de doute que la démocratie participative remplacerait avantageusement la démocratie élective. Avec cette nouvelle forme de démocratie, on ne pourrait plus dire comme Churchill, cité dans votre livre, que «la démocratie est le plus mauvais système de gouvernement, à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire» parce que la démocratie participative corrigerait tous les défauts de la démocratie élective. La démocratie participative apparaît vraiment comme le système politique idéal.