La démocratie élective Made in USA

Les institutions démocratiques américaines ont inspiré beaucoup de gens à travers le monde mais, de nos jours, il s’agit plutôt d’un exemple à éviter. Les problèmes qui affectent le système politique des États-Unis sont nombreux et je me contenterai ici d’en évoquer trois : la partisannerie exacerbée, l’influence des groupes de pression et la prédominance de l’argent.
La partisannerie exacerbée
La politique est dominée par des activistes qui ont adopté des positions idéologiques extrêmes. Par exemple, pour démontrer leur loyauté au parti, les candidats républicains sont incités à prendre l’engagement écrit de refuser toute hausse de taxe (Pledge against raising taxes).
Comme seulement la moitié des électeurs se prévalent de leur droit de vote, de petits groupes de gens qui disposent de beaucoup d’argent et d’une bonne organisation peuvent bénéficier d’une influence disproportionnée. On le voit bien avec le Tea Party. Les élus sont prisonniers de ces fanatiques et sont incités à adopter des positions qui vont parfois à l’encontre des intérêts du pays comme on l’a constaté à l’occasion du débat sur la hausse du plafond de la dette nationale en décembre 2011.
L’influence des groupes de pression
Woodrow Wilson, 28e président des États-Unis, disait en 1912 que le gouvernement des États-Unis était devenu le fils adoptif des intérêts spéciaux. La situation n’a fait que se détériorer depuis. Selon Wikipédia, il y a plus de 34 000 lobbyistes à Washington. Ces derniers interviennent dans toutes les décisions gouvernementales et dans l’élaboration des projets de loi. Lors du débat sur les soins de santé, ils ont réussi à faire retrancher toutes les mesures visant la réduction des coûts, ce qui était pourtant un des principaux objectifs de la législation. Les groupes de pression parviennent à faire triompher les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.
La prédominance de l’argent
Les sommes d’argent qui ont envahi la politique américaine frisent l’indécence. La situation était déjà problématique lorsque la Cour suprême a autorisé en 2010 les contributions illimitées des entreprises, des syndicats et de tous les individus et groupes aux Political Action Committees (PACs), à la simple condition que ceux-ci n’aient aucun lien formel avec les partis politiques et les candidats. Les PACs ont ainsi été en mesure de ramasser des dizaines de millions de dollars en vue des élections de 2012. La plus grande partie de cet argent sert à payer des publicités négatives à la TV. Celles-ci ont pour effet de dégoûter encore plus les citoyens de la politique.
Conclusion
Les États-Unis présentent un des pires exemples de démocratie élective dans le monde. On ne peut qu’espérer que les gens réalisent qu’une autre forme de démocratie est possible et qu’ils se débarrassent d’un système qui a pratiquement fait l’unanimité contre lui.

2 réflexions au sujet de « La démocratie élective Made in USA »

  1. La publicité négative est d’autant plus efficace que les gens sont mal informés. On peut leur faire croire les pires mensonges en les répétant à satiété. Ainsi, lors de la campagne électorale de 2004, le candidat démocrate John Kerry a été accusé de ne pas avoir mérité les médailles de bravoure qui lui avaient été accordées durant la guerre du Vietnam. Malgré que la presque totalité des compagnons d’armes de Kerry aient déclaré que ces allégations étaient fausses, la campagne publicitaire négative a grandement contribué à la défaite de ce dernier aux élections présidentielles.

  2. Le fait que les États-Unis soient en élections à tous les deux ans n’en fait pas une meilleure démocratie. Contrairement à la définition Abraham Lincoln «un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple», la démocratie américaine ne donne pas le pouvoir au peuple. Ce sont plutôt les groupes qui disposent de beaucoup d’argent qui imposent leurs volontés.

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