Les mythes de la démocratie élective

Consciemment ou inconsciemment, les gens sont influencés par un certain nombre de mythes traditionnellement véhiculés dans notre société qui les prédisposent à accepter la démocratie élective malgré toutes ses déficiences. Voici quelques-uns de ces mythes :
- les politiciens se lancent en politique parce qu’ils veulent servir leurs concitoyens;
- les dirigeants politiques ont à cœur les intérêts de l’ensemble de la population;
- les individus qui contribuent aux caisses électorales le font pour soutenir des idées;
- les décisions des gouvernements sont dictées par le bien général;
- les parlements votent des lois qui sont à l’avantage de toute la collectivité;
- en politique, personne ne possède la vérité; les opinions des uns valent les opinions des autres;
- de la même façon que les clients ont toujours raison, le verdict des électeurs est indiscutable.
Il y a bien sûr une part de vérité dans les mythes, mais ces énoncés sont tout de même erronés :
- les politiciens se lancent en politique parce qu’ils veulent servir leurs concitoyens : c’est d’abord l’ambition personnelle qui motive les politiciens;
- les dirigeants politiques ont à cœur les intérêts de l’ensemble de la population : pour se faire élire et réélire, les dirigeants se doivent avant tout de répondre aux souhaits de leurs supporteurs;
- les individus qui contribuent aux caisses électorales le font pour soutenir des idées : les gens qui appuient financièrement les partis ou les candidats le font dans l’espoir d’obtenir des faveurs en retour;
- les décisions des gouvernements sont dictées par le bien général : les décisions gouvernementales sont presque toujours influencées par les groupes de pression;
- les parlements votent des lois qui sont à l’avantage de toute la collectivité : les lois et les règlements font toujours des gagnants et des perdants; les gagnants sont ceux dont les dirigeants recherchent les votes;
- en politique, personne ne possède la vérité; les opinions des uns valent les opinions des autres : les politiques publiques ne sont pas une affaire de goûts; les opinions ne peuvent contredire les faits;
- de la même façon que les clients ont toujours raison, le verdict des électeurs est indiscutable : les électeurs ne sont pas infaillibles et prennent souvent de mauvaises décisions qu’ils sont d’ailleurs les premiers à regretter.
Si les gens cessaient de croire à ces mythes, ils réclameraient bien vite une transformation radicale du système politique.

Une réflexion au sujet de « Les mythes de la démocratie élective »

  1. Selon des sondages effectués aux États-Unis, les gens ont une très mauvaise opinion des membres du Congrès. Cependant, lorsqu’on les interroge sur le représentant de leur circonscription ou le sénateur de leur État, ils se disent en général satisfaits. Je suis certain que si de tels sondages étaient faits au Canada, ils donneraient les mêmes résultats. Les gens sont ambivalents : ils ont tendance à être cyniques au sujet de l’ensemble de leurs élus, mais sont beaucoup plus indulgents pour les politiciens qu’ils voient et entendent souvent dans les médias locaux. Les électeurs sont peu et mal informés. Leurs opinions reposent sur des bases très fragiles.

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