Non, je ne suis pas déprimé en ce moment. Je le suis encore moins lorsque je fais de belles découvertes comme ce petit bijou de roman de Laurence Tardieu Puisque rien ne dure (Sotck). Cette réussite tient en très peu de pages (128). Laurence Tardieu possède l’art de la concision. Chaque mot semble avoir été pensé et soupesé avant d’avoir été fixé sur le papier. En même temps, tout est d’une simplicité désarmante et d’une grande puissance évocatrice. Tout pour me plaire.
La disparition est au coeur de ce roman. La disparition d’un enfant, Clara, la petite fille de Vincent et Geneviève. Clara qu’ils ne reverront jamais. Vincent et Geneviève qui s’aimaient d’un amour vrai, d’un amour grand. Mais comment préserver ce qui a été avant, comment survivre après une telle épreuve ?
En nous faisant plonger tour à tour dans la réalité de Vincent et de Geneviève, Laurence Tardieu posent plusieurs questions fondamentales et existentielles. Elle le fait avec retenue en faisant preuve de beaucoup d’intelligence et de sensibilité. C’est une auteure à part entière à n’en pas douter.
Puisque rien ne dure est, malgré sa gravité, une belle histoire d’amour comme on les aime car elle finit tristement.
Je vous laisse sur ces quelques extraits :
« J’ai perdu le chemin qui mène aux autres » p.40
« Je ne savais pas que la douleur éloignait tant des autres. » p.58
« La valeur d’une vie tient aux choix que l’on fait. » p.120