Les enchantements littéraires se font rares depuis quelques mois. Par contre, les déceptions continuent de croiser mon chemin.
J’en ai pour preuve ces quelques titres :
La traversée de l’été de Truman Capote (Grasset) : ce roman inédit de l’auteur, écrit alors qu’il n’avait que 19 ans, n’aurait jamais dû voir le jour. D’ailleurs, c’était le souhait de Truman Capote. Pour des questions mercantiles (j’imagine), on a fait fi de ses dernières volontés et on a publié ce roman mièvre et dépassé mettant en scène une jeune fille de bonne famille de 17 ans cherchant l’amour. Un titre qui vient entacher la bibliographie de ce grand romancier.
Le moindre des mondes de Sjon (Rivages) : une œuvre qui semble être le fruit d’un auteur islandais totalement inconnu. Pourtant, Sjon est le plus fidèle parolier de Björk, d’où mon intérêt pour ce court roman en prose. Hélas, je suis resté sur ma faim. Le moindre des mondes est une espèce da fable nordique très aride. Le texte m’a rappelé certaines légendes inuit. Vraiment pas ma tasse de thé.
La ville sans nom de Christiane Duchesne (Boréal) : premier tome de la trilogie Voyage au pays du Montnoir dans laquelle Christiane Duchesne se serait totalement investie, La ville sans nom ne remplit vraiment pas ses promesses. Je ne sais pas comment j’ai fait pour lire les 349 pages qu’il contient. Seule la grande qualité d’écriture de l’auteure sauve la mise. Pourtant, l’idée de départ a tout pour intéresser. Pierre Moulin passe à travers une pierre fendue et se retrouve dans une ville qu’il ne connaît pas. Où est-il? Que fait-il là? Qui est cet étrange personnage? Habituellement, dans la plupart des romans fantastiques flirtant avec cette idée, on répond à ces questionnements très rapidement. À la page 220, on n’a pas encore résolu ce mystère : « D’où venait-il vraiment, ce garçon hébergé par Julius? La question l’obsédait et l’empêchait de dormir ». Dois-je en rajouter davantage?
Le retour de Bernhard Schlink (Gallimard) : voici la déception des déceptions. Le dernier roman de Schlink était celui que j’attendais le plus ce printemps. Je garde un souvenir intense de son succès mondial Le liseur et un souvenir impérissable de son excellent recueil de nouvelles Amours en fuite. Dans Le retour, qui raconte le parcours d’un homme à la recherche de son père qu’il n’a pas connu, Schlink, à défaut de le captiver, finit par ennuyer et égarer le lecteur en digressions de toutes sortes. Jusqu’à la fin, après de longs moments de persévérance, on ne comprend toujours pas quel était le but de l’auteur. On dirait bien que son sujet a fini par lui échapper complètement. Vraiment dommage.
7 réflexions au sujet de « Deception point #3 »
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Ah, c’est vraiment dommage pour Capote… j’avais l’impression que ça pouvait être intéressant, mais je ne savais pas qu’il ne voulait pas que cette oeuvre soit publiée. Je n’ai vraiment pas de difficulté à croire que l’argent ait été la raison de la parution de ce «nouveau» roman : maintenant que le cinéma a actualisé l’auteur, on profite de sa popularité nouvelle pour renflouer les poches de la succession. Classique et emmerdant à la fois.
En ce qui concerne La ville sans nom de Christiane Duchesne, je me permets de ne pas être d’accord (mais qui suis-je donc ?!). C’est vrai que c’est lent, mais moi, ça ne m’a pas dérangé. Au contraire, j’ai lu sans être capable de m’arrêter. Je ne suis pas un spécialiste de la littérature fantastique (ou fantasy ? je ne sais plus…), peut-être que je ne lis pas les bons livres, mais j’étais content que, pour une fois, l’étrangeté du monde ne réside pas dans les bestioles magiques, les dragons, les gens qui voient dans l’avenir, les sorcières, etc. L’univers est simple, efficace (à mon avis) et plusieurs couches de lecture se superposent les unes aux autres. Ainsi, je crois que le livre peut plaire autant à un enfant qu’à un adolescent ou à un adulte. Peut-être que le rythme des deux prochains tomes te plaira d’avantage, mais en ce qui me concerne, je les attends avec impatience !
C’est la première fois que je me permets de donner mon opinion littéraire ici, devrais-je continuer ou m’arrêter ?!
Pierre-Luc, tu dois continuer à venir donner ton opinion. C’est la raison d’être de mon carnet. En plus, si tu n’es pas d’accord, c’est encore mieux, non? Et pour finir, penses-tu vraiment que je vais lire la suite de « La ville sans nom »?
Parfaitement d’accord pour le dernier Schlink : quelle déception !!! Tellement que je l’ai lâché. Quant aux autres, je ne les ai pas lus.
J’imagine que non, tu ne les liras pas… ! Et j’essaierai de ne pas être d’accord de temps en temps, mais ce sera difficile car on ne semble pas avoir la même liste de lecture. Je ferai mon possible !
Et moi qui étais toute contente d’apprendre dernièrement que le Schlink nouveau était disponible. Très déçue de voir qu’il n’est pas à la hauteur de son «Liseur».
Oh ben mince alors, moi aussi j’en attendais beaucoup du dernier Schlink et là tu viens de me freiner dans mon élan, je pensais l’acheter prochainement. J’avais tellement aimé le Liseur !
Épicure et Florinette, si vous n’avez pas lu le recueil de nouvelles « Amours en fuite », je vous le suggère fortement. Je l’ai aimé encore plus aimé que « Le liseur ».