Le 29 août dernier, dans un billet consacré à la rentrée littéraire automnale, je disais ceci de Paradis, clef en main : Plus qu’une curiosité pour moi. J’avais littéralement été happé par l’écriture de Putain et Folle. À ciel ouvert m’avait rendu sceptique. Ce nouveau titre est peut-être un rendez-vous ultime entre elle et moi.
À peine un mois plus tard, Nelly Arcan s’enlevait la vie. Comme des milliers de gens, sa mort m’a beaucoup secoué. Malgré ce tragique événement, j’ai tout de même envie de parler de son dernier roman de la même façon que je l’aurais fait s’il n’était pas survenu.
Le rendez-vous ultime vient d’avoir lieu car je viens tout juste de terminer la lecture de Paradis, clef en main paru chez Coups de tête. Je dois faire un aveu difficile : à part les deux premières pages du roman et une dizaines d’autres vers la fin, le destin d’Antoinette Beauchamp n’est pas parvenu à me toucher. J’ai eu l’impression de tourner en rond autour du bobo sans que je puisse aller dans la plaie. J’étais prêt à y aller, je croyais que j’irais. J’hésitais même à commencer la lecture de ce livre pour cette raison. Finalement, ça s’est fait sans douleur et sans émotion.
Ce n’est pas un mauvais roman pour autant (il est supérieur à À ciel ouvert), mais Nelly Arcan avait mis la barre tellement haute avec Putain qu’il est difficile après de surpasser cette force, cette intensité et cette urgence de dire qu’on y retrouvait.
Si on n’a jamais lu Nelly Arcan, Paradis, clef en main est certes une bonne façon d’entrer dans son univers.
Une réflexion au sujet de « Paradis, clef en main »
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Ce serait d’autant plus trompeur que les deux premières pages ont été données à lire un peu partout.