Les politiciens devraient idéalement posséder deux types de qualités bien différentes : celles qui sont nécessaires pour se faire élire et celles qui sont requises pour gouverner. Il n’est pas facile de trouver toutes ces compétences chez un même individu.
Les électeurs se laissent avant tout impressionner par les atouts qui permettent aux politiciens de s’affirmer dans les jeux politiques : une bonne image à la télévision, les talents oratoires, le charisme, la capacité d’inventer des formules choc, le sens de la répartie, l’aptitude à concevoir des stratégies pour piéger les adversaires, l’instinct de batailleur, etc.
Les politiciens professionnels comme l’étaient Mario Dumont et Jack Layton, par exemple, n’ont jamais démontré qu’ils avaient les qualités nécessaires pour gouverner. Pourtant, une bonne partie de l’électorat était disposée à leur confier les rênes du pouvoir. Il ne viendrait à l’esprit de personne de désigner des gens qui n’ont pas fait leurs preuves à des postes comme ceux de chef d’entreprise, de président d’une société d’État ou de dirigeant d’un organisme public comme la Banque du Canada. Pourtant, les électeurs ne semblent avoir aucune hésitation à prendre ce risque lorsqu’il s’agit de la direction d’une organisation qui compte des milliers d’employés, qui est dotée d’un budget de dizaines de milliards de dollars et qui contrôle des missions aussi importantes que la sécurité publique, la justice, l’éducation et la santé.
La démocratie participative transformerait du tout au tout le processus de sélection des dirigeants politiques. D’abord en éliminant les batailles politiques et l’impératif d’attaquer les adversaires et d’esquiver les coups; ensuite en instituant un processus pour s’assurer de la compétence des personnes choisies pour gouverner. Dans le nouveau système politique, on n’aura plus pour les dirigeants des exigences contradictoires comme celles de vendre un programme politique tout en étant à l’écoute de la population. On ne leur demandera pas non plus d’avoir réponse à tout. Les dirigeants seront jugés essentiellement sur leur capacité d’animer le débat public et sur leur bonne gouvernance.
Une réflexion au sujet de « Les qualités pour gouverner »
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Selon les sondeurs, un des meilleurs indicateurs de l’intention de vote d’un électeur est la réponse à la question suivante : «Avec quel candidat choisiriez-vous de prendre une bière au pub ?» Toute une indication des qualités qui sont exigées pour gouverner !