Voici un récapitulatif de ce qui s’est passé avec nos livres dans la sphère médiatique au cours du dernier mois.
Commençons par notre petit dernier Québec en 1608 cases, une grille géante de mots croisés de Nicole Hannequart qui, dès sa sortie reçoit la faveur de Didier Fessou dans les pages du Soleil , de Paul Ouellet à l’émission Première heure à Radio-Canada Québec et sur le site Internet ServicesMontréal.com.
Franco-Amérique, l’un de nos titres importants de la dernière saison, a fait l’objet d’un bel article dans les pages du quotidien Le Devoir samedi dernier de même que dans le journal L’Express de Toronto et dans le bulletin Trait d’union de l’Université Laval. Dans ce même bulletin, il était aussi question de Jacques Mathieu et de son récit historique intitulé Entre poudrés et pouilleux dont on parlait également dans Le Devoir du 5 juillet.
Toujours dans l’édition du 5 juillet, Louis Cornellier y allait de très bons commentaires à l’endroit de Josianne Paul et de son essai historique Exilés au nom du roi également commenté par Louise Chevrier dans le dernier numéro de la revue Histoire Québec. Numéro dans lequel on retrouvait également une recension du livre La Prison des Plaines d’Abraham de Martin Mimeault.
Les résidents de Brampton et Hamilton en Ontario ont pu lire l’article de Paul-François Sylvestre sur Histoire populaire du Québec tome 5 1960 à 1970 de Jacques Lacoursière, dont on ne compte plus les recensions depuis sa parution. C’était dans Le Métropolitain et Le Régional (qui a aussi fait paraître un papier sur le guide touristique Un tour de France canadien). Le journal Le Libraire, Nuit Blanche et L’Action nationale en ont fait mention dans leurs dernières parutions. Dans le numéro d’été des Cahiers de lecture de L’Action nationale, le charmant livre de Denys Lessard Ton kaki qui t’adore obtient une très belle note.
Côté radio, sur les ondes de CITÉ Rock détente, Élyse Marquis a, à son tour, craqué pour Les Chroniques d’une mère indigne et La Deuxième vie de Clara Onyx a été recommandé sur les ondes de Radio-Canada à l’émission Retour sur le monde. Quant au NCSM Montcalm de Christian Hébert, on en a fait mention à l’émission La semaine verte radio toujours à l’antenne de Radio-Canada.
Notre superbe livre Champlain, la naissance de l’Amérique française refait surface grâce aux célébrations entourant le 400e de la fondation de la ville de Québec. Dans son article du 28 juin dans Le Devoir, Christian Rioux en cite des passages alors que, à Paris. L’Express s’est entretenu avec Raymonde Litalien qui a codirigé l’ouvrage avec Denis Vaugeois.
On peut lire dans le dernier numéro de la revue Cap-aux-Diamants des comptes rendus de Voyage sur le Haut-Missouri ainsi que Les traités des sept-feux avec les britanniques. La revue Nuit blanche faisait également mention du livre L’Erreur: L’échec américain en Irak cinq ans plus tard. Le site Carrefour tourisme. quant à lui, annonçait la réédition de la biographie Joseph-Elzéar Bernier de Marjolaine Saint-Pierre.
Pas si mal pour une période tranquille!
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Michel L’Hébreux et le Pont de Québec
Depuis le 29 mai la salle Norbert Brousseau de l’Hôtel de ville de Lévis, propose l’exposition Le pont de Québec, une prouesse du génie humain.
Cette exposition a été montée à partir de la collection privée de Michel L’Hébreux à qui l’on doit l’impressionnant ouvrage Le Pont de Québec que nous venons tout juste de rééditer.
En guise d’activité de pré-lancement, l’auteur et conférencier Michel L’Hébreux vous invite à venir le rencontrer sur les lieux de l’exposition (2175, chemin du Fleuve à St-Romuald).
Les séances de signatures auront lieu les :
- dimanche 13 juillet de 13 à 16 heures
- vendredi 25 juillet de 19 à 21 heures
- samedi 16 août de 13 à 16 heures.
Voici les informations concernant l’exposition
Heures d’ouverture :
- Mercredi au vendredi de 13h à 21h
- Samedi et dimanche de 13h à 17h
Coût : Gratuit
Durée: jusqu’au 7 septembre 2008
Adresse : 2175, chemin du Fleuve à St=Romuald
Cette activité s’inscrit dans la programmation de l’événement Le pont de Québec, une rencontre entre deux rives développé par la Corporation Rues principales Saint-Romuald à l’occasion du 400e de la Capitale.
Julie Gravel-Richard présente Enthéos, son premier roman
Voici la première entrevue vidéo que nous avons réalisée avec Julie-Gravel Richard pour la présentation de son premier roman, Enthéos, à paraître à la mi-août.
Dans les semaines qui viennent, nous allons renouveler l’expérience avec plusieurs auteurs.
400 ans aujourd’hui
L’anniversaire de la ville de Québec, c’est aujourd’hui. Un anniversaire qui témoigne aussi de 400 ans de présence francophone en Amérique du Nord.
Le 3 juillet 1608, Samuel de Champlain débarque à Québec au pied du cap Diamant, où il construira son « abitation ». Il compte en faire un établissement permanent pour la traite des fourrures. Au cours de sa vie, Champlain poursuivra l’exploration du pays, s’impliquera dans la guerre contre les Iroquois, effectuera de nombreux voyages en France. Samuel de Champlain, surnommé le « père de la Nouvelle-France », s’éteint à Québec le 25 décembre 1635.
Le Septentrion se sent partie prenante de cette célébration importante car depuis vingt ans nous faisons une place de choix à l’histoire de la ville de Québec et de l’Amérique en général.
Voici une liste de nos publications ayant pour thème central la belle ville de Québec:
Essais
Art sacré en Amérique française (L’) : Le trésor de la Côte-de-Beaupré
Champlain. La naissance de l’Amérique française
Cimetière juif de Québec (Le)
Dessous de la terrasse à Québec (Les)
Escaliers publics en fer de la ville de Québec (Les)
Ex-machina
Lettre aux prétendants à la mairie de Québec
Maison Kent (La)
Marie-Catherine Peuvret
Mémoires d’un piéton
Mesure d’un continent (La) : Atlas historique de l’Amérique du Nord 1492-1814
Michel Sarrazin, médecin du roi en Nouvelle-France
NCSM Montcalm : Le français dans la Marine canadienne 1923-2008
Pensionnaire chez les Ursulines dans les années 1920-1930
Plaines d’Abraham : Le culte de l’idéal (Les)
Pont de Québec (Le)
Présence anglicane à Québec (La)
Prison des plaines d’Abraham (La)
Québec au XIXe siècle : L’activité économique des grands marchands
Québec en 1608 cases. Mots croisés.
Québec… pour la vie
Rêve du Petit-Champlain (Le)
Tarieu de Lanaudière : Une famille noble après la conquête, 1760-1791 (Les)
Ulric J. Tessier
Un siècle de symphonie à Québec : L’Orchestre symphonique de Québec, 1902-2002
Vieux-Québec (Le) : Guide du promeneur
Wilbrod Bherer
Fictions
29, rue Couillard
Au passage (à paraître)
Enthéos (à paraître)
Un loup parmi les loups
Un viol sans importance
Jacques Castonguay reçoit l’Ordre National du Québec
Le 3 juin dernier, le premier ministre du Québec, Jean Charest, annonçait que 49 personnes allaient être admises à l’un des trois grades de l’Ordre national du Québec, la plus prestigieuse distinction honorifique de l’État québécois.
M. Jacques Castonguay, qui a publié plusieurs livres au Septentrion, sera l’une des quarante-neuf personnalités nommées ou promues dans l’Ordre national du Québec le 18 juin prochain. Il recevra cet honneur au côté de nombreuses personnalités, notamment Leonard Cohen, Gilles Marcotte, Robert Charlebois, André Caillé, Anne-Claire Poirier, Pierre Bruneau, Yannick Villedieu, Edgar Fruitier, François Chartier et Louis Caron.
Les récipiendaires se verront remettre leur décoration des mains du premier ministre à l’occasion d’une cérémonie solennelle qui se déroulera à l’hôtel du Parlement, le 18 juin 2008.
Rappelons que, chaque automne, un appel public de candidatures est lancé dans les grands quotidiens et les médias régionaux. Les dossiers sont évalués par le Conseil de l’Ordre national du Québec. Ce comité comporte neuf personnes venant des différentes régions du Québec, déjà admises dans l’Ordre et élues par l’ensemble des membres de l’Ordre. C’est le Conseil des ministres qui, par décret gouvernemental, officialise les candidatures retenues.
Monsieur Jacques Castonguay a successivement été professeur de psychologie appliquée, directeur de département, doyen et recteur au Collège militaire royal de Saint-Jean. Il a contribué à la renommée de cet établissement, à son statut d’université et à sa renaissance, en 2008. Auteur de 25 ouvrages, il s’est grandement distingué par ses recherches portant sur le patrimoine québécois et l’histoire militaire, en particulier celles qui concernent le Royal 22e Régiment, les Voltigeurs de Québec, le Régiment de la Chaudière, le 5e Régiment d’artillerie légère du Canada, le fort Saint-Jean et la base des Forces canadiennes de Montréal. Encore actif, il a publié en 2007 trois titres : Québec, ville militaire, 1608-2008 (en collaboration), La saga de la navigation à Québec et sur le Saint-Laurent ainsi que Seigneurs et seigneuresses à l’époque des Aubert de Gaspé.
L’équipe du Septentrion tient à féliciter chaleureusement Monsieur Castonguay pour cette grande distinction.
Le Septentrion dans les médias #5
Cette semaine, nous commençons cette chronique avec le roman à lire cet été La Deuxième vie de Clara Onyx de Sinclair Dumontais. Le 4 juin dernier, il était en entrevue à CKIA dans le cadre de l’émission L’impromptu. Quelques jours avant, dans le cahier spécial de La Presse sur les lectures d’été, il faisait partie des choix de Jade Bérubé. Il y a quelques jours, le site Made in Québec allait dans le même sens que ses prédécesseurs en soulignant l’efficacité du roman. Le même site recommande chaudement La Gestion des pêches au Canada.
Denis Vaugeois, quant à lui, continue de faire rayonner La Mesure d’un continent à chacun de ses passages à de nombreuses émissions. Dimanche dernier, on a pu l’entendre à l’émission Les années lumières sur la Première chaîne de Radio-Canada. Toujours à Radio-Canada, le 26 juin prochain, il participera à l’émission Les chemins de travers animée par Serge Bouchard.
Les livres du Septentrion sont un terreau fertile pour l’émission De remarquables oubliés, une autre émission à l’antenne de Radio-Canada. Celle du 12 juillet portera sur Michel Sarrazin. La Médecine en Nouvelle-France de Marcel J. Rhéault et Michel Sarrazin, un médecin du roi en Nouvelle-France de Jean-Richard Gauthier ont contribué au contenu de l’émission. Même chose pour La saga de la navigation de Jacques Castonguay pour celle du 26 juillet.
La revue spécialisée Recherche Sociographique de l’Université Laval fait une belle place à nos publications dans leur dernier numéro. On y retrouve les recensions des quatre titres suivants : Monuments intellectuels québécois du XXe siècle (Claude Corbo), La saga de la navigation (Jacques Castonguay), Le Fédéralisme d’ouverture (Éric Montpetit) et Le Rêve du Petit-Champlain (Jacques de Blois).
La prière du lundi
Pierre-Léon Lalonde est invité par Patrick Masbourian à la prière du lundi, dans son émission Vous êtes ici. À découvrir dès 20h ce soir ou à écouter plus tard sur le site de l’émission.
Liberté… où es-tu quatre ans plus tard ?
Liberté ! Voici un slogan que l’on peut apercevoir tous les jours sur de « rutilantes » voitures sillonnant les routes de Québec. Rappelez-vous, le 22 juillet 2004, des dizaines de milliers de manifestants descendaient dans les rues de la capitale nationale pour crier leur soutien à la station de radio CHOI-FM, menacée de fermeture par le CRTC suite aux élucubrations grossières de leur animateur vedette, Jeff Fillion. La liberté d’expression était alors en jeu et l’on entendrait bientôt les bottes cirées battre la cadence sur le pavé de la Grande Allée si la population ne réagissait pas. La station sera sauvée in extremis tandis que le messie d’une génération était porté en croix.
Quatre ans plus tard, la maison d’édition indépendante Ecosociété publie un livre dénonçant les pratiques de la première entreprise aurifère au monde, la toute puissante Barrick Gold. L’ouvrage dérange tellement que la compagnie menace de poursuivre l’éditeur si le livre se retrouve sur les tablettes. Et quelques jours après la parution de Noir Canada, Barrick Gold intente une poursuite de 6 millions de dollars (canadiens ou états-uniens ? À ce niveau, peu importe) contre Ecosociété et ses auteurs, Alain Deneault, Delphine Abadie et William Sacher. Étonnamment, personne ne brandit de pancartes dans les rues alors que, pourtant, la menace est cette fois bien réelle.
Cette pratique est dénoncée comme une SLAPP (Strategic Lawsuit Against Public Participation), c’est-à-dire une tentative d’entraver la participation au débat public de citoyens informés. La poursuite au montant démesuré mobilise de fait toutes les ressources des accusés à qui appartient le fardeau de la preuve et vise au final à bâillonner un élément clé de nos démocraties, les éditeurs. La liberté de presse est en effet une liberté fondamentale qui garantit aux citoyens, individuel ou corporatif, de pouvoir s’exprimer hors de toutes contraintes.
Évidemment, si la compagnie Barrick Gold s’estime lésée, il est de son plein droit de vouloir récuser les accusations qui pèsent sur elle. Nul besoin n’était cependant de se tourner vers les tribunaux déjà fort occupés, elle pouvait très certainement utiliser ses ressources pour faire connaître sa défense dans tous les médias, voir même de trouver un éditeur et de publier une contre-analyse. Le recours à la Justice, de surcroît avec une poursuite au montant disproportionné, ne viserait donc qu’à intimider et, dans le pire des cas, qu’à vouloir faire taire les empêcheurs de tourner en rond.
Il est urgent que le gouvernement du Québec se penche sur ces pratiques et légifère sur la question afin de soutenir la liberté d’expression sur des enjeux de société et afin de donner aux victimes de SLAPP les moyens de se défendre.
Le couteau sous la gorge, Ecosociété lance un appel à l’aide et à la mobilisation sur cette question cruciale qui touche à nos libertés fondamentales. Non-seulement pouvez-vous aller signer une pétition ou envoyer une lettre au ministre de la Justice, mais vous pourriez aussi assister au spectacle de soutien organisé le 12 juin à 20h30 au Kola Note, à Montréal, où vous aurez la chance d’entendre les Zapartistes, Tomás Jensen, Ève Cournoyer, Jérôme Minière, Ivy, Jean-François Lessard, Kumpania et Adama Zon. Les bénéfices iront évidemment renflouer la caisse d’urgence d’Écosociété.
Le Septentrion offre à ses lecteurs cinq billets de soutien pour assister au spectacle. Ils iront aux cinq premières personnes qui manifesteront leur intérêt. En outre, le Septentrion offre gracieusement ses services d’édition à la compagnie Barrick Gold si, sait-on jamais, cette dernière préférait la plume de l’écrivain à l’épée de la justice.
Le Septentrion dans les médias #4
Le rayonnement de notre beau livre La Mesure d’un continent s’agrandira le 8 juin prochain puisque Denis Vaugeois est l’un des invités de l’émission franco-internationale La librairie francophone (enregistrée spécialement dans la belle ville de Québec). Plus tard durant l’été, il faut également surveiller le passage de Monsieur Vaugeois à l’émission de télévision Tout le monde en parlait.
Le tome 5 de Histoire populaire de Québec continue d’attirer l’attention. La semaine dernière, l’émission L’Éconoxydable à l’antenne de CIBL en a fait la recension. Le 7 juin prochain, Jacques Lacoursière donnera une entrevue à l’émission Anne et compagnie diffusée sur les ondes de Radio-Canada à Moncton. Le semaine suivante, soit le 12 juin, toujours dans le cadre de cette émission, Anne Godin s’entretiendra avec Caroline Montel-Glénisson auteur du guide Un tour de France canadien.
Dean Louder et Eric Waddell, qui ont dirigé ensemble l’impressionnant livre Franco-Amérique, étaient les invités de l’émission de radio Vous êtes ici animée par Patrick Masbourian (Radio-Canada). Ça s’est passé mercredi soir dernier.
Le passage d’Andréa Richard à l’émission de Denis Lévesque (TVA/LCN) récemment a porté fruit. Elle sera l’invitée de Christiane Charette mercredi prochain (4 juin) et le lendemain un article sur son parcours paraîtra dans le magazine La Semaine. Plusieurs seront alors curieux de découvrir son livre L’Essence de la vie.
Danielle Perreault, chroniqueur littéraire au 103,5 FM (Lanaudière) a, à son tour, encensé La Deuxième vie de Clara Onyx de Sinclair Dumontais. On lui donne raison car c’est excellent.
Le livre de Christian Hébert sur le NCSM Montcalm continue également de faire son petit bonhomme de chemin. Yves Houde le recevait dans les studios de Radio Galilée lundi dans le cadre de l’émission du retour à la maison.
Demain, à l’émission Samedi de prendre le temps (Radio-Canada à Québec), Hélène Raymond s’entretiendra avec Patrice Corriveau (La Répression des homosexuels au Québec et en France).
Le site internet Carrefour tourisme a souligné la parution du livre La Gestion des pêches au Canada de Joseph Gough.
Hier, Le Soleil publiait la réaction de Sam Haroun au rapport Taylor-Bouchard. Monsieur Haroun est l’auteur du pertinent essai L’Eau n’est pas soluble dans l’eau bénite qui va bien au-delà des éternels discussions (souvent stériles) sur les accommodements raisonnables.
Avant de vous laisser, je vous invite à lire l’article de Jean-Richard Gauthier dans le bulletin Mémoires vives. Il est l’auteur de Michel Sarrazin, un médecin du roi en Nouvelle-France.
On ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments
Voici la réaction de Sam Haroun au rapport Bouchard-Taylor. Il est l’auteur de l’excellent et éclairant livre L’État n’est pas soluble dans l’eau bénite: Essai sur la laïcité au Québec.
Parler en 2008 de Canadiens-Français et de minorités culturelles relève d’un ethno-centrisme étriqué. Quand on apparente le concept de peuple à ses soubassements raciaux, ethniques ou religieux, on le réduit à un état primaire, infrapolitique alors que le fonder sur le sentiment d’appartenance à une société et la volonté d’adhésion à ses valeurs élève les individus au rang de citoyens. L’approche est tribale. Nous ne sommes pas venus au Canada pour faire partie de la sous-tribu des allophones visibles* qui graviterait, avec d’autres sous-tribus, autour de la grande tribu canadienne-française.
Pour peu que l’on vive quelque temps au Québec, même venant des antipodes, Persan de Montesquieu ou Ingénu de Voltaire, on reconnaîtrait aisément qu’il existe sur ce territoire du nord-est de l’Amérique du Nord un peuple, non pas une peuplade, qui participe d’une langue et d’une culture communes, qui procède de traditions propres et d’institutions légitimées par l’histoire et la volonté de vivre ensemble. Et ce peuple s’appelle le peuple québécois. « Québécois est un nom qui unit tous ceux qui sont nés au Québec ou qui y vivent. Il relie les diversités linguistiques et religieuses. C’est la marque d’appartenance à ce peuple, à une terre. L’usage du mot Québécois n’est d’aucune façon la propriété exclusive d’un seul peuple, encore moins d’un seul parti ». Ainsi dit René Lévesque, un de ses plus illustres fils, dont on peut ne pas partager les aspirations souverainistes, mais dont on ne peut nier l’esprit démocratique.
Aussi bien l’approche se révèle manichéenne. D’un côté, les Canadiens-français affligés de paranoïa aigue, recroquevillés sur eux-mêmes, atteints de fièvre obsidionale, d’un autre côté, les minorités** des Tout le monde il est beau Tout le monde il est gentil ! Pour les nuances, on repassera ! C’est le propre de la paresse intellectuelle de recourir à ce genre de raccourcis et de faire porter sur les épaules des peuples d’Occident tous les péchés et tous les malheurs dont souffre l’humanité. Depuis les années soixante-dix, en même temps que se développait, chez certains, un esprit de culpabilité à l’égard des peuples anciennement colonisés apparut l’idée certes généreuse mais complaisante et excessive du multiculturalisme qui fait obligation aux peuples d’Occident d’expier leurs fautes passées, présentes et à venir, en pratiquant l’ouverture tout azimut à l’égard des peuples de l’hémisphère sud, au prix de la dénaturation de leurs propres cultures respectives. « Le Sanglot de l’homme blanc »*** doit déboucher sur des effusions de bons sentiments et de bonnes actions.
Tribale et manichéenne, l’approche prend parfois une tournure simplistissime. Dire que le Québec devrait avoir moins de problèmes avec ses immigrants que l’Ontario et la Colombie-britannique sous prétexte qu’il reçoit moins d’immigrants est un amalgame facile, trop facile. D’abord je ne suis pas sûr que l’Ontario et la Colombie-britannique aient moins de problèmes avec leurs immigrants que le Québec. Mais passons ! Que le Québec éprouve plus de difficultés que d’autres provinces avec des individus ou des groupes d’individus de cultures différentes s’explique par le fait qu’il se sent déjà minoritaire en Amérique, et que le nombre d’individus d’expression française, non seulement en Amérique mais dans le monde, se réduit comme une peau de chagrin alors que Toronto, Vancouver et Calgary sont adossés à un bassin démographique de 300 millions d’anglophones, sans compter que leur langue et leur culture prédominent dans le monde et sont appelées à demeurer prédominantes dans un avenir prévisible. On ne fera croire à personne que la langue et la culture d’expression anglo-américaine sont menacées par l’arrivée d’immigrants d’autres continents. Comparer le Québec à l’Ontario dans une telle configuration démographique et culturelle est d’une étonnante candeur (restons dans les limites de la civilité) : l’analogie est, au mieux, ridicule.
Enfin, pour que Tout le monde il soit beau Tout le monde il soit gentil, on nous suggère de lénifiantes façons d’agir avec force tapes amicales sur le dos : « Soyez gentils avec les musulmans » (Pourquoi avec les musulmans seulement ? Pourquoi pas avec les sikhs, les athées, les juifs et tous les autres ?) ; « Apprenez l’anglais » (la loi 101 à l’envers) ; « Soyez ouverts » (Rappelons qu’il y a moins d’actes anti-sémites au Québec que dans d’autres provinces canadiennes, que les révisionnistes de l’Holocauste se trouvent dans l’Ouest) ; « Changez de vocabulaire » (Décidément, nous avons l’air de crétins avancés). On attendait une vision d’avenir, et l’on nous sert un prêchi-prêcha de curé de campagne en mal d’inspiration ; on attendait une politique, un projet qui reflèterait les principes des libertés individuelles, d’égalité de tous devant la loi, de séparation de l’Église et de l’État auxquels tous les citoyens de notre société (chrétiens, musulmans, juifs, athées, hindouistes etc.) s’identifieraient, et l’on nous sert du blabla réchauffé à la sauce multiculturaliste.
Bref on nous prend pour des billes, et les billes doivent afficher leur joie !
* Je fais partie de cette catégorie de la nomenclature multiculturaliste, ce qui me fait d’ailleurs une belle jambe et me donne l’impression d’être devenu un borborygme. Dieu ! Finirai-je en onomatopée ?
** Il existe des minorités reconnues par nos lois : les minorités autochtones qui ont des droits politiques et culturels, et les minorités anglo-québécoise ou franco-ontarienne qui ont des droits culturels. Et c’est justice parce que ces minorités sont issues de l’histoire et ont développé des cultures particulières légitimées par le temps et la coutume. Ce qui n’est pas le cas des immigrants !
*** Titre du livre de Pascal Bruckner, Seuil, Paris, 1983