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Le cimetière des hérétiques

Dans ses livres sur «La ville de Québec sous le Régime français», Pierre Georges Roy raconte qu’au tournant du XXe siècle, lorsqu’on creusait pour faire des travaux quelconques à l’intérieur du quadrilatère formé par la côte du Palais, la rue Saint-Jean, la rue Saint-Stanislas et la falaise, il n’était pas rare de retrouver des squelettes humains. Pourtant, aucun cimetière ne s’est trouvé à cet endroit. En fait, sous le Régime français, l’Hôtel-Dieu accueillait tous les malades, peu importe leur religion. On accueillait souvent des huguenots, c’est-à-dire français protestants. Lorsque l’un d’eux venait à mourir, il ne pouvait être inhumé dans les terres bénites d’un cimetière catholique et il n’y avait pas à Québec de cimetière protestant. Les restes de ces hérétiques étaient donc inhumés dans le quadrilatère précédemment cité puisque ce terrain était la propriété de l’Hôtel-Dieu. Néanmoins, les registres de l’hôpital signalaient l’inhumation en précisant qu’on avait tout fait pour tenter de convertir le mourant, mais en vain.
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Iconographie : Plan de la ville de Québec, 1727, Chaussegros de Léry, BAnQ, 52327/2247085. La zone d’inhumation des hérétiques se trouve à l’intérieur de l’ovale rouge.
Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

Les carrières du Mont-Carmel

 

La rue des Carrières est tracée en 1689. Elle débute sa course à la place d’Armes et la termine à la rue Saint-Denis, après avoir traversé le Château Frontenac. Elle doit son nom aux carrières du Mont-Carmel. Exploitées au début de la colonie, elles étaient plutôt modestes. On y extrayait du schiste noir, la fameuse pierre noire du cap, qui s’y trouvait en abondance. Cette pierre se débite facilement, mais elle est de mauvaise qualité. C’est pourquoi elle ne devait pas être exposée aux éléments, sinon recouvertes d’un crépi. On l’utilisait donc généralement pour les fondations ou pour monter des murs de refend à intérieur. Sur le plan-relief Duberger, conservé et exposé au parc de l’Artillerie, on peut facilement y localiser l’une de ces carrières. Elle est située à l’extrémité sud de la rue des Carrières. Aujourd’hui, un œil averti peut la discerner dans le paysage. En effet, l’escalier qui conduit de la terrasse Dufferin à la rue Saint-Denis est appuyée sur sa paroi ouest.
Lieu historique national des Fortifications-de-Québec

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Photographies 1 et 2 : Plan-relief Duberger. (Stéphane Lamontagne)

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Photographie 3 : Emplacement de la carrière en 2015. (Google Street View)

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Iconographie : Emplacement de la carrière du mont Carmel située au sud du château Saint-Louis, carte de Villeneuve, 1685.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

Le pont de l’Aqueduc

 

Dans l’arrondissement La Cité-Limoilou, la rivière Saint-Charles est enjambée par six ponts (Joseph-Samson, Dorchester, Drouin, Lavigueur, Marie-de-l’Incarnation et Scott), un pont ferroviaire et deux viaducs d’autoroute (Dufferin-Montmorency et Laurentien). Depuis peu, il existe la passerelle piétonne des Trois-Sœurs. Pourtant, il y a un autre lien, un peu moins connu étant est réservé aux piétons et aux cyclistes, mais dont la raison d’être est avant tout le passage de l’eau. Il s’agit du pont de l’Aqueduc. Il est situé dans la continuité de la rue de Verdun. Lorsqu’au début des années 1850 on construit l’aqueduc, le tuyau d’amenée doit passer sous la rivière Saint-Charles, avant d’atteindre le quartier Saint-Sauveur et monter en haute-ville. Toutefois, il est très difficile de la réparer lorsque apparaît une fuite à cet endroit. En 1873, on lui fait donc traverser la rivière, accroché à un pont de bois. Toutefois, dès 1876, on se rend compte de la fragilité de ce dernier alors que son pilier central est emporté par les glaces printanières. C’est pourquoi, en 1883, on construit un nouveau pont tubulaire d’acier. Il est inauguré en janvier 1885. C’est ce pont qui est toujours en place aujourd’hui et qui permet à l’eau du lac Saint-Charles de se rendre jusqu’au réservoir des plaines d’Abraham sans encombre.

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Photographie : Le pont de l’Aqueduc au XIXe siècle, Archives de la Ville de Québec.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

La côte de la Montagne

 

Une des plus anciennes rues de Québec et de la Nouvelle-France est la côte de la Montagne. Initialement un sentier, elle sera élargie plusieurs fois pour devenir une voie urbaine recouverte de pavées. Elle contourne l’ancien cimetière que se trouvait en contrebas de l’actuel parc Montmorency. Il a été une époque où une série de maisons bordaient son côté nord, le long du cimetière. En 1850, la côte est élargie au dépend de ces édifices qui sont démolis, dont celui de la Quebec Gazette. C’est cette configuration qui est toujours en place aujourd’hui. Il n’existe pas de photographie de la côte à cette époque, mais le plan-relief Duberger, exposé au parc de l’Artillerie, nous permet de voir à quoi elle ressemblait en 1808.

Lieu historique national des Fortifications-de-Québec

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Photographie : La côte de la Montagne, les édifices qui la bordaient sur son côté nord, l’ancien cimetière et le Palais épiscopal qui faisait alors office de parlement du Bas-Canada, plan-relief Duberger, 1806-1808, Parcs Canada (J.F. Caron).

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

Le théâtre Saint-Louis

 

Le 12 juin 1846, Québec était témoin d’une catastrophe. Le théâtre Saint-Louis présentait alors un diorama. Il s’agissait d’un spectacle dans lequel des tableaux en deux dimensions prenaient vie par des jeux de lumières. Dans le spectacle de Québec, on présentait de grandes villes et monuments européens ainsi que des événements historiques et bibliques. Le soir de la dernière représentation, durant l’hymne national interprété à la fin du spectacle, une lampe se décroche du plafond et met le feu au rideau. Dans la panique, les spectateurs se piétinent dans le seul escalier menant à la sortie dont la porte est fermée à clé. Des 300 spectateurs, 45 y laissent leur vie; parmi les victimes se trouvent plusieurs enfants et adolescents.

Le théâtre Saint-Louis était situé en bordure de l’actuel monument de l’Unesco, entre le Château Frontenac et l’édifice Louis-S.-St-Laurent (ancien Hôtel des postes de la haute-ville). Cet édifice de pierres avait été construit en 1808 pour loger le «Riding House» (un manège pour chevaux). Il faisait partie du complexe fortifié du château Saint-Louis. En bordure de la rue du Fort se trouvaient également une sellerie, une écurie et un hangar à voitures. En 1839, le manège était transformé en théâtre. Les issues n’étaient donc pas conçues pour évacuer une foule, d’où la catastrophe. Il est même étonnant qu’il n’y ait pas eu davantage de victimes. Sur la gravure, le bâtiment situé à gauche de l’édifice en feu est l’Hôtel Saint-George occupé aujourd’hui par l’Office de tourisme de Québec, sur la rue Sainte-Anne.

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Iconographie : Illustrated London News, 18 juin 1846.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

Horaire du Salon du livre de Montréal 2017

C’est notre rendez-vous de l’année à Montréal, du 15 au 20 novembre 2017, Place Bonaventure. Voici la liste des signatures.

Mercredi 15

19h-20h : Luc-Normand Tellier, L’Émergence de Montréal dans le système urbain nord-américain.

Jeudi 16

15h30-16h30 : René Morin, La Construction du droit des Autochtones par la Cour suprême du Canada.

18h30-19h30 : Société historique des Filles du Roy, Les Filles du Roy pionnières de Montréal.

Vendredi 17

13h30-14h30 : Gaston Deschênes, Les Gens de Montréal à l’époque de la confédération.

14h-15h : René Morin, La Construction du droit des Autochtones par la Cour suprême du Canada.

18h30-19h30 : Marjolaine Saint-Pierre, Louise Beaudet.

18h-19h : Jacques Mathieu, La Vie méconnue de Louis-Hébert et Marie Rollet.

19h30-20h30 : Jean Lamarre, Le Mouvement étudiant québécois des années 1960 et ses relations avec le mouvement international.

19h-20h : Jacques Mathieu et Jacques Cayouette, Curieuses histoires de plantes du Canada.

Samedi 18

10h-11h : Société d’histoire des Filles du Roy, Les Filles du Roy pionnières de Montréal.

10h-11h : Hugues Théorêt, L’Expédition allemande à l’île d’Anticosti.

11h-12h : Jean-Charles Panneton, Le Gouvernement Lévesque tome 1.

11h-12h : Marjolaine Saint-Pierre, Louise Beaudet.

13h-14h : Gaston Deschênes, Les Gens de Montréal à l’époque de la confédération.

13h-14h : Yves Desjardins, Histoire du Mile-End.

14h-15h : Marcel Fournier, Les Officiers des troupes de la Marine.

14h-15h : Jacques Mathieu, La Vie méconnue de Louis-Hébert et Marie Rollet.

15h-16h : Jean Lamarre, Le Mouvement étudiant québécois des années 1960 et ses relations avec le mouvement international.

15h-16h : Jacques Mathieu et Jacques Cayouette, Curieuses histoires de plantes du Canada.

19h-20h : Hugues Théorêt, L’Expédition allemande à l’île d’Anticosti.

Dimanche 19

11h-12h : Marjolaine Saint-Pierre, Louise Beaudet.

13h30-14h30 : Marcel Fournier, Les Officiers des troupes de la Marine.

14h30-15h30 : Jean-Charles Panneton, Le Gouvernement Lévesque tome 1.

15h30-16h30 : Société d’histoire des Filles du Roy, Les Filles du Roy pionnières de Montréal.

14h-15h : Jacques Mathieu, La Vie méconnue de Louis-Hébert et Marie Rollet.

15h-16h : Jacques Mathieu et Jacques Cayouette, Curieuses histoires de plantes du Canada.

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La vente par catalogues

 

Au cours de ses 150 ans d’histoire, le magasin de Jean-Baptiste Laliberté du quartier Saint-Roch a pris plusieurs décisions d’affaires. À l’instar des marchands Timothy Eaton de Toronto ou Dupuis Frères de Montréal, ou encore Zéphirin Paquet et P.-T. Légaré de Québec, Laliberté a vite compris l’importance de produire des catalogues pour faire connaître sa marchandise. À compter des années 1890, ils sont mis à la poste et ils pénètrent dans un grand nombre de résidences et de magasins, partout au Canada. Des dessinateurs reproduisent alors dans ces catalogues les différents modèles de manteaux et de chapeaux conçus dans les ateliers du magasin.

Tiré du livre de Jean-Marie Lebel « Laliberté se raconte ».

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Photographies : Catalogues du magasin J.B. Laliberté, Archives Laliberté.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

L’Hôtel Albion

Il existe à Québec de très anciens hôtels toujours en opération. On pense évidemment au Château Frontenac ouvert en 1893 ou encore au Clarendon qui accueille des clients depuis 1870. Un autre vieil hôtel de Québec, peut-être le plus ancien, est l’Hôtel Manoir Victoria. Comme les autres, il a changé de propriétaire au cours de son histoire; contrairement aux autres, il a changé de nom. Néanmoins, on y retrouve un hôtel depuis sa construction de 1825. C’est le maître maçon John Cannon qui construit ce qui allait s’appeler l’Hôtel Albion. La côte du Palais se nommait alors la rue des Pauvres. Cet hôtel est célèbre à plus d’un titre. Il a accueilli la deuxième séance de l’histoire du conseil municipal de Québec le 4 mai 1833. Par ailleurs, lorsque la capitale du Canada revient à Québec après un séjour à Toronto, la nouvelle résidence officielle du gouverneur à Spencer Wood n’est pas encore prête. C’est pourquoi le gouverneur Elgin passe l’hiver de 1851-1852 dans une suite de l’Hôtel Albion qui deviendra, par le fait même, la résidence officielle du gouverneur. Ça donne beaucoup de prestige à un hôtel.



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Photographie : La côte du Palais en 1929, Archives de la Ville de Québec, négatif No N000007.
Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

La redoute Dauphine

 

Un des plus beaux et des plus étonnants bâtiments du Vieux-Québec est probablement la redoute Dauphine. Elle est située au parc de l’Artillerie du Lieu historique national des Fortifications-de-Québec. Sa construction s’amorce en 1712 à partir des plans de l’ingénieur Josué Boisberthelot de Beaucours. Abandonnée dès l’année suivante, c’est Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry qui la complète en 1747-1748. Elle est construite sur une dénivellation importante. C’est ce qui explique que sa section sud comporte deux étages alors que celle du nord en compte quatre. À l’époque, on la décrivait comme une «tour bastionnée». En effet, il s’agissait d’une caserne de soldats qui était appuyée sur un bastion armé de batteries. Ça en faisait un bâtiment de défense autonome. Ce qui lui a donné sa personnalité distinctive est sans doute la présence de ses cinq imposants contreforts. Ces derniers n’étaient pas d’origine. En effet, c’est en 1770 les Britanniques constatent un mouvement du bâtiment qui semble se déplacer vers le pied de la pente sur laquelle il se trouve. C’est pourquoi ils ajoutent ces contreforts pour contrer la poussée qui s’exerce vers le bas. C’est ce qui rendra cet édifice unique. Au fil du temps, elle aura servi de caserne, de logis d’officiers, de mess, d’entrepôts, de logement pour le surintendant de l’Arsenal du Dominion et de local de la YWCA. Par ailleurs, il s’agit du deuxième plus ancien bâtiment militaire au Canada. Seule la redoute du Cap de la citadelle (1693) est plus ancienne. Parcs Canada y effectue actuellement d’importants travaux de restauration pour lui redonner son lustre d’antan.

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Photographie : La redoute Dauphine, Jesús Alonso.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.

Les Laurentides

 

Quel lien peut-il bien y avoir entre François-Xavier Garneau et les Laurentides? Garneau est né à Québec en 1809, il y a passé sa vie et il y est décédé en 1866. Et c’est dans la capitale qu’il a écrit son œuvre majeure, son «Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu’à nos jours», qui lui a valu le surnom «d’historien national». Il voulait ainsi répondre au gouverneur lord Durham qui affirmait que le Bas-Canada n’avait ni histoire, ni littérature. Le premier tome de cette histoire est publié à Québec en 1845. Dans la section faisant la description du Canada, Garneau décrit la chaine de montagnes qui couvre le bouclier canadien, au nord du Saint-Laurent, du lac Témiscamingue jusqu’au Labrador. Et il précise: «Cette chaîne n’ayant pas de nom propre et reconnu, nous lui donnons celui de Laurentides qui nous paraît bien adapté à la situation de ces montagnes qui suivent une direction parallèle au Saint-Laurent.» Ce nouveau toponyme est vite accepté et adopté et il donnera à son tour naissance à d’autres toponymes, que ce soit la ville, la région administrative, une MRC, la réserve faunique ou encore des rues. On peut donc affirmer sans se tromper que les Laurentides sont nées à Québec en 1845 et que c’est François-Xavier Garneau qui a signé leur acte de naissance.

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Photographie : Le monument de François-Xavier Garneau, Wikimédia.

Source de l’article: Page Facebook de la Société historique de Québec.