C’est pour ça qu’on écrit

Sur le site du Voir, je suis tombé sur ce commentaire ce matin, juste avant d’aller travailler. J’en ai eu les larmes aux yeux.
Cher Émile, une recherche d’estime de soi contagieuse
J’avais quelques réticences avant de lire « Cher Émile »:
Le propos risquerait d’être intello, après tout l’auteur est un libraire.
Le récit ne me toucherait pas directement, après tout, je ne suis pas homosexuelle.
La forme choisie, celle de reproduire les lettres du personnage principal à son ami, risquerait de devenir lassante, de manquer de fluidité.
La vérité est toute autre!
Primo, le personnage principal , du même prénom que l’auteur, Éric, vit une sérieuse remise en question et ne parle pas du tout un langage intellectuel, mais celui du coeur.
Secundo, on dit que l’amour n’a pas de sexe, qu’il s’exprime de la même façon peu importe le sexe de la personne aimée. Eh oui. voilà un autre livre pour argumenter la chose, mais encore, le fait de situer une aventure de recherche amoureuse dans une dynamique homosexuelle permet de parler de la difficile quête de l’estime de soi, quand on se sent différent de la majorité. Mais sur le plan de l’intériorité, vous en connaissez beaucoup de gens, vous, qui peuvent s’identifier à la majorité? Alors ce sentiment, généralisé, de différence s’exprime peut-être plus facilement avec un personnage homosexuel…
Tertio, lire les lettres qu’Éric envoient à Émile ne nuit en rien au suspense. Au contraire, sa quête sonne tellement véridique qu’on se demande à chaque fois où il en est dans ses prises de conscience, dans son vécu. Aussi houleuses que peuvent être ses péripéties, on s’attache au « je » du livre. Quand il dit en début d’une de ses lettres, la plus lumineuse,  » j’espère que cette lettre se rendra à toi  » Je crois que toutes ses lettres se rendent très bien au personnage Émile et au lecteur que nous sommes.
Éric Simard a réussi le plus difficile exercice qui soit, écrire un livre, qui aborde à la fois, la fragilité humaine et l’espoir. « Cher Émile » est un livre touchant, une recherche d’estime de soi contagieuse.
Lyse Trottier 9 juillet 2006

C’est vraiment pour ça qu’on écrit.
pour voir les autres commentaires: http://www.voir.ca/livres/livres.aspx?iIDArticle=41984

6 réflexions au sujet de « C’est pour ça qu’on écrit »

  1. Félicitations pour tous ces commentaires que je suis allé lire sur le site de voir.
    Ils sont souvent très justes et rejoignent les impressions que j’ai eues en lisant Cher Émile…
    Tu es donc en vacances, et moi dès demain… Il serait temps qu’on se voie…

  2. C’est certain que c’est un cliché. J’ai su le déjouer. C’est déjà ça de gagné pour la profession! :-)

  3. Je comprend ton émotion à la lecture de ce message.l’écriture et la parution de Ton cher émile a l’air d’être une sacrément belle aventure…

  4. Félicitations Éric. J’imagine ton visage et tes yeux lorsque tu as terminé de lire ce billet ; crystalisation de toutes les éternités dans un seul moment que la mémoire du corps ne pourra plus jamais oublier.
    Je travaille moi aussi en librairie, à Ste-Thérèse. Beaucoup d’eau a coulé depuis nos dernières rencontres, chez Champigny, à l’époque où j’étais disquaire avec François.
    Au plaisir !
    Claudio

  5. Oui Claudio, j’ai été très ému en lisant ce que cette dame, que je ne connais pas du tout, avait écrit sur mon roman. C’est assez particulier comme sensation.
    Je suis content de voir que tu travailles toujours en librairie, tout comme moi! L’eau a coulé mais nos passions demeurent visiblement! C’est bon signe.

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