Le temps qui reste

Avec mon carnet, je souhaitais créer une sorte de communauté culturelle. Si je me fie à la réponse rapide avec laquelle vous avez répondu à mes deux premiers billets, ça augure plutôt bien. Aussi, suite au courriel que j’ai fait parvenir annonçant la mise au monde de mon blogue, dès le lendemain, lecteurs.ca le mettait à sa une (voir page d’accueil du site) et je recevais aussi un courriel d’un inconnu qui m’invitait à faire connaître le sien et lui se chargerait de faire connaître le mien. En plein le genre de truc que j’aime. C’est un français installé à Montréal qui vient de créer un espace voué au cinéma français s’adressant aux anglophones! Inusité mais intéressant. Voici le lien:
http://forgivemyfrenchfilms.blogspirit.com
Ce préambule est un excellent prétexte pour vous parler du nouveau film de François Ozon « Le temps qui reste ». Même si Ozon ne m’avait pas encore jeté par terre par sa filmographie, je ne pouvais résister à l’envie d’aller voir son travail. « Sitcom » (complètement débile), « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes » (avec la bizarroïdes et incomparable Anna Thompson – vous avez vu « Sue perdue à Manhattan » j’espère!), « Huit femmes » (l’interprétation d’Isabelle Huppert de la chanson « Message personnel » est inoubliable), « Sous le sable » (lumineuse Charlotte Rampling), « Swimming pool » (perfide Ludivine Sagnier) et « 5 x 2″ (la toujours à fleur de peau Valéria Bruni-Tesdeschi) m’ont tout de même laissé de bons souvenirs. Mais là, avec « Le temps qui reste », fillm profondément humain, François Ozon signe une oeuvre très personnelle et achevée. Chaque réplique a sa place. Chaque plan a sa raison d’être. Tout est savamment orchestré. Tout est vrai. C’est parfois dérangeant, jamais complaisant, mais toujours d’une justesse vertigineuse. Il évite tous les clichés liés à une mort imminente. C’est de l’émotion brute, vraie. Melvil Poupaud s’est complètement abandonné au personnage. Il crève l’écran et nous subjugue du début à la fin. De loin sa plus grande performance d’acteur. Et je n’ai même pas encore parlé de Jeanne Moreau, de Valéria Bruni-Tesdeschi et de tout ce qui rend ce film inoubliable. Enfin le film de François Ozon que l’on attendait depuis longtemps!