Au sortir du cinéma, après le visionnement du film Lemming de Dominik Moll, j’étais dans un état second et plutôt perplexe. Oui, j’avais aimé, mais…Tout ce que je trouvais à dire était que le scénario m’apparaissaît boîteux dans la seconde partie du film qui avait pourtant démarré sur des chapeaux de roues. Je prenais un malin plaisir à voir évoluer le personnage presque démoniaque d’Alice joué d’une façon magistrale par une Charlotte Rampling à son meilleur. …mais dans l’ensemble c’était bien, sans plus. Un bon film psycho-schizo. Quelques jours plus tard, j’avoue que le petit lemming a su se frayer un chemin et faire sa niche à l’intérieur de moi. Je n’arrête pas d’interpréter et de réinterpréter le scénario. Chaque interprétation que je lui confère me plaît, même les plus étranges. J’adore quand un film continue de faire son travail bien après la projection. C’est une très belle qualité et un très bon signe. Faible, le scénario? Peut-être plus efficace qu’il n’y paraît. Cette histoire de lemming (petit rongeur de la Finlande) qui se retrouve coincé dans l’évier du couple (fort bien campé par Laurent Lucas et Charlotte Gainsbourg) et de cette Alice qui s’infiltre en même temps dans la vie de ces gens-là n’est finalement pas piquée des vers. Oui, c’est un film psycho-schizo qui brouille les pistes et surtout qui distorsionne la réalité. La perception qu’on peut avoir des choses s’en trouve alors passablement affectée. Si vous avez envie d’un film étrange et irrationnel flirtant avec le fantastique, Lemming serait plus désigné que OSS 117