Deux poids, deux mesures

Samedi dernier pour mon passage à RDI en direct, je n’ai reçu aucun cachet ni aucun dédommagement. La coordonatrice du Prix des libraires du Québec a tout fait pour que je puisse en avoir un. Rien à faire. Les responsables de l’émission considéraient mon passage comme de la promotion culturelle. Rien n’est accordé à ce genre d’intervention. Puisqu’on est à RDI, il aurait fallu que ce soit lié à l’information pour que j’obtienne un cachet. Pourtant, ce sont eux qui voulaient recevoir un membre du comité pour dévoiler les finalistes de cette année. Moi le con bénévole, je suis juste parti de Québec pour y aller, je me suis juste levé à cinq heures du matin et je me suis juste préparé pour bien parler des livres que je devais défendre.
L’an passé, toujours pour dévoiler les finalistes du Prix des libraires, j’ai été invité à la radio de Radio-Canada à l’émission de radio Vous m’en lirez tant animé par Raymond Cloutier. J’ai obtenu $75,00 pour mon déplacement. Si je n’avais pas demandé s’il y avait un cachet, je n’aurais rien obtenu. J’ai appris récemment qu’une de mes consœurs d’une autre librairie, pour son passage à la même émission dans un autre contexte, a obtenu un cachet de $150.00.
À l’automne 2004, à raison d’une fois par semaine, on m’a proposé de faire des chroniques littéraires à la télévision de Radio-Canada au Téléjournal-Québec. Projet emballant, équipe emballante, mais aucune mention de cachet pour le travail que j’allais effectuer. Encore une fois, si je n’avais pas demandé, je n’aurais rien eu. Je n‘ai jamais réussi à avoir un rendez-vous formel pour discuter du cachet avec le responsable. On m’a imposé $50.00 par chronique. Je couvrais trois livres à chaque fois.
C’est navrant de voir que Radio-Canada n’a aucune politique ferme concernant les cachets consentis aux invités. Je sais pertinemment que si j’avais une notoriété publique, on m’aurait traité avec respect et on m’aurait versé un cachet satisfaisant sans que j’aie à le demander. Ce n’est pas normal qu’une société d’état agisse de cette façon. Leur pratique est douteuse et ressemble à de l’élitisme. Un inconnu comme moi devrait se fermer la trappe et être juste content de passer à la radio ou à la télévision. Voilà ce qu’ils pensent au fond. C’est très mal me connaître. J’ai la même valeur que quiconque et je suis en droit d’exiger une redevance équitable à celle d’un autre, connu ou inconnu.

11 réflexions au sujet de « Deux poids, deux mesures »

  1. RDI aurait dû au minimum rembourser ton déplacement et l’hébergement pour une nuit puisqu’il était évident que tu devais dormir à Montréal pour être présent à 6h40.
    En quoi la promotion culturelle n’est pas de l’information?

  2. C’est assez navrant comme situation, mais pas surprenant de la part de la SRC. Cessez de vous déplacer pour rien : ça n’en vaut pas la peine.

  3. Éric, je comprends votre frustration, mais c’est peut-être, pour l’instant du moins, le prix à payer pour vous faire connaître. Vous ne faites pas d’argent mais vous gagnez en visibilité et en crédibilité. Un jour, grâce à tout ça, on vous offrira quelque chose d’important et de payant, j’en suis sûre.
    P.S. Avez-vous lu le nouveau Bourguignon ? Moi, oui, et j’ai passé un très bon moment.

  4. Si vous faisiez partie de l’UDA, vous auriez sûrement un cachet acceptable. Êtes-vous membre de l’UNEQ ? Si oui, il faudrait voir avec eux s’il existe des ententes tarifaires pour les écrivains qui font ce que vous faites. Bonne chance.

  5. Tout ça est terriblement frustrant, je vous l’accorde. D’autant qu’ils ne semblaient visiblement pas intéressés à prendre en compte vos frais de déplacement.
    Il faut donc se battre, si je comprends bien. Et tant mieux si vous défendez vos droits.
    Dommage que j’aie manqué votre intervention.

  6. Vous avez tous un peu raison. Je commence à en avoir marre qu’on utilise mon expertise littéraire pour des pinottes sous prétexte que je suis passionné. Ce n’est pas suffisant de mal gagner sa vie comme libraire et comme auteur, il faudrait toujours tout faire gratuitement.
    Martin: tu m’as bien fait rire :-)
    Daniel: vous pouvez toujours vous reprendre en allant au commentaire laissé par MHV dans le billet sur les finalistes du Prix des libraires. Cliquez sur le lien et le tour sera joué!
    Rosaline: oui, j’ai lu le Bourguignon. Plus de détails dans mon prochain Deception Point.,,

  7. Bonjour,
    excusez-moi de faire l’avocat du diable et de jeter une pierre dans la marre, mais j’aimerais Eric que tu clarifie quelques trucs pour moi…
    Il n’est pas à douter que RDI fait une méchante fleur au Prix des libraires et à l’Association des Libraires du Québec en faisant ainsi la promotion de ce prix littéraire. Alors que la plupart des médias s’en sont tenus, paresseusement, à résumer les grandes lignes du communiqué de presse au lendemain de l’annonce des finaliste en janvier dernier, RDI et son animateur décident plutôt d’organiser un club de lecture autour des 10 titres finalistes. Cela a pour résultat de garder le prix dans l’actualité jusqu’au 14 mai, date à laquelle il sera remis, et d’encourager la lecture (on l’espère) de ses romans. RDI n’est pas obligé de faire cela. En fait, c’est uniquement parce que Louis Lemieux aime le Prix et les livres en général qu’il fait son possible pour en faire, gratuitement, la promotion. Il a fait la même chose l’an dernier, mais sous une autre formule. Il faut admettre, Éric, que de la promotion comme cela, pour un prix littéraire québécois, ça ne s’achète pas. Je ne peux qu’espérer que tes commentaires négatifs sur RDI ne viennent pas de coûter à l’ALQ un important partenaire médiatique dont elle à bien besoin pour promouvoir le Prix et sa remise.
    Deuxièmement, j’ai bon souvenir à l’automne dernier lorsque la possibilité d’envoyer un membre du comité du Prix des libraires à RDI en direct a été évoquée tu t’es empressé de te porter volontaire pour le faire, quitte à descendre à Montréal. Est-ce que ma mémoire fait défaut?
    Donc, j’aimerais que tu nous explique pourquoi déjà il faudrait que RDI te paye pour aller faire la promotion d’un Prix dont tu est le président du comité de sélection. Pas sur de comprendre…

  8. L’intervention d’Éric à RDI n’était pas pour présenter son oeuvre mais le prix des libraires dont il est le président. Peut-être est-ce à l’ALQ de prendre en charge la promotion du prix, incluant les remboursements de déplacement ?
    Mais ce qui choque Éric, si je décode bien, c’est plutôt le manque de politique cohérente à la SRC. Pourquoi rembourser (voir payer) certains invités et pas d’autres ?
    Il faut aussi cesser de voir chaque intervention culturelle uniquement comme une opération de promotion : pour une émission, c’est aussi du contenu qu’ils n’ont pas à produire (donc à payer). Cela fait bien leur affaire.

  9. Patrick: je suis d’accord avec toi pour dire que « RDI en direct » est un excellent véhicule promotionnel pour le Prix des libraires. Je n’en veux aucunement à l’équipe de RDI. J’y suis allé avec beaucoup d’enthousiasme et j’y ai mis toute ma passion. Il faut lire mon billet dans son ensemble par rapport à mon expérience à Radio-Canada depuis quelques années. Comme l’a bien compris Gilles, j’en veux à la Société d’état de ne pas avoir de politique ferme concernant les diverses interventions qu’on demande à l’un et à l’autre sans accorder le même traitement à tout le monde. Ce n’est même pas une question d’argent, mais une question de principe.
    Ce billet n’a rien à voir avec le Prix des libraires. C’est mon combat personnel. Avec les années, j’ai appris à connaître ma valeur et je tente de la faire respecter le plus possible. Je suis un individu et non un véhicule promotionnel. Quand j’ai fait mes chroniques, on m’a sorti la même chose en disant que ce serait de la promotion pour la librairie où je travaille. Et moi, alors? Lorsqu’on m’approche pour faire une intervention radio ou télé, maintenant je demande toujours s’il y a un cachet. Je me donne le droit d’accepter ou de refuser selon le cas. Je l’ai fait avec RDI en direct, je n’ai rien eu et j’ai accepté d’y aller avec plaisir, malgré une certaine déception.
    À ce sujet, quand l’entrevue a été proposée à la coordonnatrice du Prix, je ne me suis pas empressé de dire oui. Puisque je devais me déplacer à Trois-Rivières ce samedi-là, tant qu’a devoir bouger, j’étais prêt à faire un détour par Montréal si personne de la Métropole se proposait.
    À l’idée de devoir me taire pour éviter de perdre un commanditaire, j’en ai des frissons. À ce compte-là, on ne devrait se prononcer sur rien de peur de perdre tout. Mes propos n’engagent que moi et j’en assume toujours les conséquences.
    Je compte sur le bon jugement de chacun pour faire la part des choses. Je suis persuadé que « RDI en direct » continuera de faire la promotion du Prix et, de mon côté, j’en ferai tout autant comme je l’ai toujours fait depuis quatre ans.

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