Du Grand Vide est né l’univers

Cosmos infini
Nœuds d’énergie
Plénitude du vide

Haiku de Jean-Guy
Commentaire de Jean
Je sais une histoire commencée il y a des milliards d’années. Dans un acte de dépouillement et d’oubli de soi, et tout à la fois d’épanchement et d’effusion, le Vide empli de vie s’est manifesté pour faire exister en lui l’univers. Et l’univers est né. Depuis, le Vide danse dans la matière, l’espace et le temps avec une énergie infinie. Et il berce le cosmos comme son enfant.
Ce Vide originel est l’immense champ de création de la multitude des êtres, aussi diversifiés que des cristaux de neige. Ce Vide sans formes contient les semences de toutes les formes possibles. Ce Vide absolu est tout et rien, présence et absence, manifestation et mystère, parole et silence. Il est l’Âme du monde en laquelle naissent, grandissent, s’unissent et retournent les âmes de tous les êtres particuliers. Il est l’océan de la puissante Énergie cosmique, la Vibration qui oscille dans toutes les forces connues de ce monde. Il est l’Habitant universel, l’Esprit cosmique, le Dieu immanent, l’Être replié dans les formes ne demandant qu’à s’y déplier.
N’entends-tu point en toi et autour de toi le murmure de ce Silence éternel ? Ne sens-tu point en toi et autour de toi les battements de l’immense Énergie ? Car tu es un nœud enlacé sur cette unique corde vibrante où se croisent et se font entendre tous les êtres. Toi, moi ou chaque être, nous sommes l’une des vagues d’un unique océan, l’un des grains de sable d’une unique plage, l’une des formes d’un unique Vide. Toi, moi ou chaque être, nous sommes un chiffre à déchiffrer dans le langage cosmique, un microcosme, une résonance, un miroir vivant du Tout cosmique, une simple et ultime note du chant divin.

2 réflexions au sujet de « Du Grand Vide est né l’univers »

  1. Bonjour. Voilà bien une pensée philosophique qui me rejoint. Je viens de découvrir Jean Proulx.(il n’est jamais trop tard…)Je suis horloger et je pratique aussi l’astronomie depuis plus de 25 ans et en bon solitaire dans mon atelier d’horlogerie à la campagne ou dans mon observatoire, je partage volontiers vos écris et ce bien-être de vivre avec cet univers qui éveille

  2. Ce carnet est fort inspirant. Il lance comme un appel qui trouve un écho pour les âmes ayant pu goûter des instants d’éternité et qui s’en souviennent encore. Oui, j’ai aussi déjà senti cet élan cosmique vibrer et se révéler dans quelques rares moments de lucidité où le moi-je était en veilleuse. Nous sommes en effet tous immergé dans cette étrange danse cosmique dont nous sommes des acteurs plus ou moins lucides. Nous en cherchons tous plus ou moins consciemment la présence, qui ne peut se révéler que dans la mesure où nous faisons le vide en nous. Mais ce grand vide éternel n’a-t-il pas aussi besoin de l’obscurité et de la pesanteur du monde pour s’exprimer, ou plutôt pour se refléter, pour se « re-connaître », pour renaître à travers la multiplicité des formes et des êtres? Dans quelle mesure la béatitude et la beauté divines peuvent-elles exister sans la noirceur du monde qui lui donnent d’une certaine façon du sens à travers les consciences limitées qui composent cet univers? Ce monde n’est-il pas une sorte d’écran aux formes infinies sur lequel peuvent venir se projeter des étincelles d’éternité à la mesure de notre fragile capacité à les comprendre, à les accueillir, à les refléter? Peut-il donc exister une conscience cosmique éternelle où tout ne soit pas constamment à recommencer dans la ronde incessante des hauts et des bas de l’existence, des naissances et des renaissances, des plaisirs et des peines? Sommes-nous donc des sortes de trempleins sur lesquels peuvent « rebondir » les ondes du grand tout en quête d’accomplissement et d’incessant élargissement de leur horizon sans fin? Ne sommes-nous pas aussi une onde de cet être universel égaré dans les méandres d’une création en continuel renouvellement et qui cherche désespérément à sortir de la gangue où elle s’est enfoncée? À moins que nous ne soyons qu’un rêve, qu’une illusion, l’éveil consistant à réaliser que nous n’avons jamais vraiment existé, du moins en tant qu’entité séparée du tout? Mais cet éveil peut-il alors être durable et résister aux vicissitudes du temps et du monde incarné? Où n’est-il lui-même qu’une phase transitoire dans une ronde interminable où lumière et obscurité alternent sans répit?
    Olivier

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