Winkie

Heureusement que j’ai fait la rencontre (que je dois à Antoine d’ailleurs) d’un attachant petit ours en peluche car je commençais à être découragé par la littérature. Ce sont mes lectures pour ados qui me ravissent le plus depuis quelque temps. Ça fait des mois que mon cœur et mon esprit ne se sont pas délectés en lisant un livre de grand. Grâce à Winkie, c’est chose faite.
Winkie, vous l’aurez peut-être deviné, c’est lui l’ours en peluche. C’est son histoire, parfois tragique, parfois tendre, que Clifford Chase a décidé de nous raconter. Au début, on assiste au procès de Mary alias Winkie accusé(e) de terrorisme. Déjà, son identité cause problème, ce qui ne fera qu’aggraver sa situation. Pas net, cet ours. Ajoutez à cela la mauvaise foi du juge et l’incompétence de son avocat, un certain Monsieur Unwin, et vous entrez dans un univers complètement absurde, con et tout de même charmant.
Le récit alterne entre le présent (le procès) et les souvenirs de l’ours en peluche alors que, du fond de sa cellule, il se remémore le bon vieux temps. Sa vie était un long fleuve tranquille, dans un cadre familial douillet et aimant. Au nom de la liberté, il se retrouve au banc des accusés.
Au début de ma lecture, j’avais peur que le roman s’essouffle rapidement. Bien au contraire. La fin du procès est jubilatoire. Clifford Chase ne s’est pas contenté d’écrire une histoire absurde. Il a créé un univers touffu sérieusement construit dans lequel gravite cet ours en peluche peu banal. Il évite le piège de la blague pour de la blague. L’humour est plutôt subtil. Il opère lorsqu’on reprend soudainement conscience que c’est d’un toutou dont il est question. En plus, le roman est truffé de références à la littérature ou à des pans de l’histoire et la justice américaine en prend pour son rhume, ce qui ne gâche rien.
Bref, c’est réussi, c’est bon et je vous le recommande. J’espère que vous allez être tenté par l’expérience Winkie, idéale en cette période estivale. Vous serez peut-être nombreux à vouloir faire comme moi : adopter ce pauvre petit ours!
Winkie, Clifford Chase, 10/18 (grand format)

3 réflexions au sujet de « Winkie »

  1. Merci pour ton commentaire sur mon blog. A moi maintenant!
    Moi j’ai trouvé l’histoire triste car injuste; je n’ai pas réussi à passer au-delà. Evidemment, j’ai ressenti l’absurdité de ce procès mais ça m’a affligée plus qu’amusée. C’est vraiment une impression bizarre que de ressentir cela alors que c’était censé être un roman drôle.

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