Du coeur au ventre à ma culture

Je voulais faire un billet uniquement sur la nouvelle émission dite culturelle de Télé-Québec Ça manque à ma culture avant que je ne tombe sur Du cœur au ventre mettant en vedette Daniel Pinard dangereusement en forme.
Après nous avoir fait souffrir pendant trop longtemps avec deux animateurs vétérinaires qui nous parlaient de littérature toutes les semaines pour démocratiser la lecture, Télé-Québec nous refait le coup avec Ça manque à ma culture en englobant cette fois-ci toutes les disciplines artistiques. La première fois que je l’ai regardée, je ne l’ai pas regardée longtemps. Les fois suivantes non plus. Cette émission n’est pas parvenue à capter mon attention et encore moins mon intérêt. Serge Postigo, qui semble toujours sortir d’une boîte à surprise lorsqu’invités et chroniqueurs lui parlent de quelque chose comme s’il n’avait jamais rie nvu ni entendu avec ses questions du genre « si quelqu’un n’est jamais allé voir un tel spectacle, risque-t-il d’aimer ça » me tape sur les nerfs. On dirait qu’il s’adresse à des débiles légers. Il veut tellement rendre accessible toutes manifestations artistiques que ça en devient ridicule. Il y a accessible et accessible. De ne pas l’écouter ne manquera pas à ma culture.
Du cœur au ventre, par contre, m’a séduit d’entrée de jeu. Pinard, qui en a à revendre de la culture, avec sa verve excessive qu’on lui connaît, ne se gêne pas pour l’utiliser à bon escient. Ça donne une émission colorée, décontracte, drôle et pleine d’esprit et intéressante comme lui seul en a le secret. Au passage, il égratigne les bien-pensants de la saine alimentation et ce n’est pas sans me plaire. Et, quoiqu’on en dise, côté cuisine il s’y connaît. Ses conseils sont toujours judicieux et ses recettes donnent envie. Je retiens celle des tomates confites gratinées à la mozzarella.
Je ne sais pas si je serai au rendez-vous chaque semaine, mais ce soir, en mangeant mes pâtes, Du cœur au ventre m’a procuré une heure de pur plaisir jubilatoire, le même que je ressentais du temps de son tandem avec José di Stasio.

11 réflexions au sujet de « Du coeur au ventre à ma culture »

  1. J’ai exactement le même commentaire à propos de cette émission (Du coeur au ventre). C’est rafraichissant et très agréable. Enfin, une personne qui ne « fake » pas à la télévision. J’ai bien aimé ses pointes contre les puristes de la cuisine mais aussi le fait qu’il fallait que ses plats soient « zolis » pour la caméra.
    Moi aussi, sa recette de tomates confites est déjà ajoutées à mon livre de recette. :)

  2. Les émissions culturelles sont de moins en moins culturelles et de plus en plus spectaculaires.
    À moins que je ne regarde pas à la bonne place, il me semble qu’il n’y en a pas, de vraie table ronde télévisée qui parle de la culture comme on devrait en parler, c’est à dire pour le plaisir de le faire et par passion.
    Maintenant, il y a toujours un but de « démocratisation », de nivellage par le bas pour que Madame Lemay, qui aime donc ben le théâtre, se reconnaisse à travers les appréciations d’un personnage connu, ou encore que Yvon, qui ne lit pas beaucoup, aie le goût d’acheter le dernier roman de X parce que « ça se lit tout seul, comme Diana Gabaldon ».
    C’est pas mauvais, en tous cas je crois pas, mais ça se prend pour ce que ce n’est pas. Ils ciblent mal le public, je pense.

  3. Quel plaisir de retrouver Daniel Pinard on ondes! J’ai regardé le 3/4 de l’émission et il m’a encore charmé.
    Bémol toutefois, sa recherchiste/co-animatrice/goûteuse, pas sûre… Peut-être Di Stasio est-elle trop présente à ma mémoire? N’empêche qu’elle semble, elle aussi, se demander ce qu’elle fait là.

  4. Je suis d’accord avec vous pour ce qui est de l’émission de Postigo. Je ne la regarderai pas. J’ai préféré le magazine culturel de la SRC, On fait tous du showbizness, le dimanche après-midi. Il faudra le regarder, Éric, et nous dire votre point de vue.
    Par contre, l’émission de Pinard, formule importée mur à mur de Télé-Québec, m’a déplu. C’est du déjà vu. Bien sûr, il fait bien la cuisine. A-t-il besoin d’une Di Stasio numéro 2 pour rire de ses farces et se pâmer de sa cuisine ??? De plus, je trouve qu’il se laisse aller à dire souvent n’importe quoi, à utiliser un niveau de langue parfois familier, lui qui au fond n’est qu’un faux snob, si je comprends bien. Pour la cuisine, je préfère la fraîcheur d’un Ricardo. Bon appétit !
    La nouvelle saison littéraire est commencée. De nouveaux titres sont déjà parus, mais vous nous parlez de télé. Quand allez-vous nous livrer votre point de vue éclairé sur les nouveautés ? Par exemple, que pensez-vous des nouveaux romans de François Blais, Nelly Arcand, Amélie Nothomb ? :-)

  5. Oui, un pur rafraîchissement de voir ce délinquant, ce rebelle qui s’assume et s’amuse !
    Par contre, la mademoiselle a trop l’air de la fan qui regarde le gourou. Il me semble que ce n’est pas ainsi que DP aime se faire regarder.

  6. C’est vrai que la recherchiste se demande ce qu’elle fait là, mais donnons lui le temps d’apprivoiser la caméra. Souvenez-vous de di Stasio les premières fois! Elle était figée comme une barre et regardait constamment le plancher. C’était quelque chose d’anti-télé mettons.
    Faut-il rappeler que Pinard est probablement celui qui a créér la formule à Télé-Québec! Il peut certainement se permettre de l’importer à Radio-Canada.
    Faut-il également rappeler que ce carnet ne cause pas que de livres et que la rentrée télé est également importante! Qu’on ne compte pas sur moi pour lire le Nothomb.

  7. Éric, je suis parfaitement d’accord avec toi concernant Serge Postigo. Il est très sympathique et tout et tout, mais cette manie de vouloir sur-démocratiser la culture (j’ai vu son entrevue avec François Papineau sur la pièce l’Illiade) est horripilante!
    Quant à Pinard et son coeur au ventre, je le retrouverai avec joie dès que j’en aurai le temps! J’ai malheureusement manqué son retour sur les ondes vendredi…

  8. Si je peux me permettre de donner un avis tout à fait personnel, Josée di Stasio n’aime pas plus faire de la télé aujourd’hui. (C’est une déclaration choc.)
    Et dommage pour le derniers d’Amélie Nothomb, parce qu’il est très bon !

  9. Vous n’aimez pas la Nothomb ? Moi non plus. Mais les critiques sont très bonnes. J’aurais cru que vous auriez pu me donner l’heure juste, car j’ai confiance en votre jugement. Y a-t-il quelqu’un qui fréquente ce blogue et qui pourrait nous en parler ?

  10. Je ne perds plus mon temps à lire Amélie Nothomb. Lorsqu’elle fera de la vraie littérature peut-être. J’ai de la difficulté avec les auteurs qui pondent sans arrêt des livres.

  11. Pierre-luc, je viens d’aller sur votre site pour lire ce que vous dites du dernier Nothomb. Faut-il croire qu’après avoir, bon an mal an, écrit n’importe quoi, elle réussit à en publier un bon ?…
    Pour ma part, je viens de terminer le nouveau Philippe Claudel, Le rapport de Brodeck. C’est à tout point de vue un livre remarquable, dans la même veine que Les âmes grises, que j’avais adoré. Voilà un romancier au talent sûr.

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