Jean-Baptiste Trudeau, autre remarquable oublié

Serge Bouchard recevait Denis Vaugeois pour parler de cet extraordinaire voyageur qu’était Jean-Baptiste Trudeau. En 2006, Septentrion publiait son journal de voyage accompagné de sa description du Haut-Missouri. Comme d’habitude, l’émission peut-être retrouvée sur le site Internet de Radio-Canada.

« J’ai lu, dans ma jeunesse, les relations des mœurs et des manières des Sauvages écrites par des religieux qui, quoique les auteurs passent pour des saints, étaient pleines d’absurdités et de contradictions. » Trudeau ne mâche pas ses mots. Au moment où il entreprend son voyage sur le Haut-Missouri, il a 45 ans, dont 26 passés parmi les Indiens, surtout les Sioux Yanktons et les Panis Républicains.
« Tous ces peuples sauvages ne connaissent point de subordination, ni de distinction entre eux […]. Ils n’ont ni loi, ni juge, ni prêtre ». Moqueur, Trudeau souligne que les lois des « nations policées ressemblent, en certaines circonstances, à ces toiles d’araignées qui arrêtent le moucheron et que les taons brisent ». La liberté sexuelle des Indiens le gêne, mais moins que la frénésie des « jeunes Canadiens qui, à leur arrivée [chez les Indiens], se mettent à courir à toute bride comme des chevaux échappés dans les champs de Vénus, d’où ils ne sortent rarement sans être munis des maux qui y sont irrévocablement rattachés ». Il ajoute un petit détail à propos des maladies vénériennes : « les Sauvages s’en guérissent parfaitement bien ».
Trudeau ignore le politiquement correct. Quand il est scandalisé, il le dit sans détour. Le Sauvage de Trudeau n’est pas un Indien inventé. Il est bien réel, avec ses grandeurs et ses faiblesses, sa passion pour la guerre et sa recherche effrénée de scalps. Trudeau répond à bien des questions sur les pratiques et croyances des Indiens. Il bouleverse nombre d’idées reçues.