La machine à orgueil

Si ça n’avait pas été d’une amie, je ne pense pas que j’aurais lu ce livre. Avant de m’y plonger, je ne me sentais pas beaucoup d’affinité avec l’univers de Michel Vézina. Après avoir lu La machine à orgueil, je sais maintenant que je ne me trompais pas.
N’allez pas croire que je n’ai pas apprécié ma lecture car il y a de très bonne séquences dans ce roman. On les retrouve surtout au début et à la fin. Au début, Djipi se réfugie dans le bois pour en finir avec la vie. Il ne supporte pas le suicide de Mado. À la fin, on assiste à une certaine rédemption par rapport à la vie.
Entre les deux, ce n’est pas toujours convainquant. Djipi relate sans cesse (et trop) les épisodes de son passé underground et c’est parfois forcé par rapport à l’action principale. Dit plus simplement: ça n’apporte pas toujours quelque chose au roman. On n’est plus avec Djipi et L’Allumé. C’est Michel Vézina qu’on entend nous relater ses frasques de jeunesse. C’est dommage.
J’aurais aimé aller plus au fond des choses avec Djipi comme me l’avait laissé croire le début. À la place, j’ai fait le tour de l’Europe des années 80 avec un punk pour guide. Du moins, c’est l’impression qui me reste de ce livre.

8 réflexions au sujet de « La machine à orgueil »

  1. Pourtant, habituellement, tu aimes bien que l’on te relate un vécu … mais quand c’est sous fausse représentation, ça fait toute la différence, je suppose.
    Quel drôle de titre quand même et puis, d’emblée je ne suis pas portée vers la personnalité de l’auteur mais paraîtrait-il qu’il ne faut pas confondre l’oeuvre et le maître d’oeuvre.

  2. Cette amie en question, quand est-ce qu’elle nous offrira son propre blogue ? ;)
    Toutes les tribunes sont bonnes pour lui faire savoir qu’on a envie de lire, qu’elle soit dysfonctionnelle ou pas !
    Et puis je réponds au commentaire précédent en clamant très fort que, en effet, il ne faut pas confondre auteur réel et auteur implicite, ou encore auteur réel et narrateur. Même si les frontières sont souvent poreuses, ce sont des entités tout à fait indépendantes les unes des autres. Prenez garde aux pièges !

  3. C’est la même amie qui m’a fait lire La Machine à orgueil (quel pouvoir de persuasion).
    J’ai bien aimé la structure du livre et la force narratrice et je sentais bien qu’il y avait là quelque chose… pour un lectorat nostalgique des années punks. Dont je ne fais pas partie.
    J’aurais aimé un plus large développement de la fameuse machine. Tout de même, je ne me suis pas emmerdé à lire Michel Vézina, mais la barre était haute après les chaudes recommandations que l’on m’en avait fait.

  4. Michel Vézina, pas pour moi. J’ai lu le court roman qu’il a publié chez Coups de tête et je n’ai pas aimé, pas plus que la production de cette maison. C’est trop «trash» pour moi. Je passe.

  5. Certes, il ne faut pas confondre narrateur et auteur. Ce n’est pas ma faute à moi si l’auteur se confond lui-même! Je me trompe peut-être, mais c’est le sentiment que j’ai eu.

  6. Oh mais ça arrive plus souvent qu’on le pense que les deux peuvent être la même personne dans la pratique textuelle… mais dans la théorie, non, ça marche pas ! Je m’excuse de cette déformation professionnelle que j’ai eue ! Je ne recommencerai plus.
    Il faudra que je le lise, ce livre. L’amie en question m’en a largement parlé à moi aussi.

  7. Moi j’ai pas encore décroché, j’aime encore ça, mais je lis tout doucement. J’avais pas d’attentes réelles sinon de retrouver un peu le même genre d’écriture qu’avec « Asphalte et Vodka », pour ça je ne suis pas tellement déçue.
    Par contre, tout comme toi, j’ai pas mal l’impression de lire un peu les frasques de Vézina du temps ou il était musicien que celles de djipi.
    Mais j’aime bien ma lecture, d’ailleurs je devrais m’y remettre.

  8. J’ai bien aimé ce roman malgré ses nombreux défauts. Je n’ai pas cru au déboussolement après le suicide de sa copine. J’ai vu plutôt un cours de psychologie pratique : il ne faut pas être un autre comme l’écrivait beaucoup mieux Saint-Denys Garbeau : marcher à côté d’une joie qui n’est pas à soi, mettre ses pieds dans des pas qui ne sont pas les siens. Cette morale est livrée avec un certain prosélytisme qui me fait penser au nouvel âge. J’y ai vu un roman sur la virilité servie à la mode du jour, sans compter le petit côté road novel qui m’agace. Bref, je ne suis pas très sévère à l’égard de ce roman malgré mes bémols parce que j’ai senti une authenticité qui m’a plu.

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