J’ai découvert Marie Cardinal il y a une vingtaine d’années avec la lecture marquante de son livre Les mots pour le dire dans lequel elle a raconté sa psychanalyse. Je l’avais littéralement dévoré, ce livre et je le relirai probablement un jour peut-être pas si lointain.
J’avais lu ensuite La clé sur la porte et Comme si de rien n’était. Moins marquantes, ces lectures m’avaient tout de même plu.
Après une longue abstention dans son univers, j’ai eu envie de replonger dans ses mots si personnels qui expriment si bien la complexité de l’humain. J’ai sorti Autrement dit qui traînait dans ma bibliothèque depuis nombres d’années et, dès les premières lignes, l’effet Cardinal a opéré. Le même qu’il y a vingt ans.
Ce prolongement des Mots pour le dire, qui part d’un dialogue entre elle et Annie Leclerc, aborde tous ces sujets: la création, l’écriture, la femme, l’homme, la maternité, le couple, la mort, la maladie, l’enfance et toutes ces subtilités qui font ce que nous sommes.
Écrit au milieu des années 70, ce texte témoigne d’une époque moins révolue qu’on veut bien le croire. Certaines choses ne changent pas ou évolue très lentement. De toute manière, lorsque l’on sonde la profondeur de l’être humain, on touche à l’intemporel.
À sa façon, ce billet témoinge à son tour de l’importance du travail de Marie Cardinal, qui, tout comme celui d’Hervé Guibert, est sur le point de tomber dans l’oubli. Ce qui serait réellement dommage.
8 réflexions au sujet de « Autrement dit »
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Voyez-vous, Éric, dans ce milieu littéraire où la littérature doit être un spectacle qui crée ses vedettes, on a tendance à oublier les oeuvres des écrivains morts ou de ceux qui ne produisent plus.
J’avais aussi beaucoup aimé Les mots pour le dire. C’est cependant le seul livre que j’ai lu de Marie Cardinal. J’en ajouterai certainement d’autres… D’ailleurs, les thèmes abordés dans Autrement dit me touchent particulièrement.
J’ai lu « Les mots pour le dire » et « Autrement dit » et je me souviens surtout du souvenir d’avoir beaucoup aimé. Tellement aimé d’ailleurs que j’avais écrit à Marie Cardinal qui m’avait répondu ! Les livres avec du vécu me font toujours cet effet, depuis longtemps je veux dire. Évidemment, j’ai encore sa petite missive dans une grosse boîte de correspondance dans le sous-sol. Je me demande si on ne devrait pas faire ça de temps en temps, monter son sous-sol en haut !
J’ai lu Les mots pour le dire il y a déjà trop longtemps. Quel livre! Moi aussi je le relirai probablement un jour.
Je ne connaissais pas Autrement dit cependant, et tu me donnes le goût de l’ajouter à ma liste. Merci d’en avoir parlé!
J’ai lu également le livre de Marie Cardinal , « Mots pour le dire » , ce livre m’a plus que touchée je dois dire , venant en résonnance directe avec ma propre histoire …
Ce fut plus qu’une lecture , une rencontre !
Certaine chose ne change pas , c’est vrai , ou alors trés lentement … ce livre quand même en a fait bouger certaines … » mettre en mots les maux » et il fait référence …
Merci d’en parler .
Bonjour,
je suis la fille de Marie Cardinal. Avec ma soeur, nous sommes en train de rassembler des inédits issus de ses cahiers personnels. Je suis d’accord avec les commentaires de tous les internautes. Elle a vraiment une plume !Ses notes personnelles sont d’une force incroyable.
Peut-être qu’un jour une publication verra le jour. Nous sommes à l’étape lecture et tri
Au plaisir
Alice
Bonjour Alice,
Vous ne pouvez pas savoir à quel point votre commentaire me touche et me fait plaisir. Je vous encourage à aller de l’avant avec la publication d’un inédit issu de ses cahiers personnels. Sachez que Septentrion, l’éditeur pour lequel je travaille, serait intéressé à les publier. Ce serait un honneur pour moi que de contribuer à la publication d’une oeuvre de Marie Cardinal avec la complicité de ses filles.
Pendant que je vis à plein régime les Correspondances d’Eastman, ça me tente de laisser ici ce petit fait vécu. J’ai jadis écrit à Marie Cardinal pour partager mon admiration de sa prose et elle m’a gentiment répondu. J’ai bien entendu encore sa lettre. Un bien précieux