D’autres vies que la mienne

En ce moment, Emmanuel Carrère est l’écrivain qui m’intéresse le plus. Ça faisait longtemps que je n’avais pas entretenu un tel rapport avec l’univers d’un auteur. C’est la lecture d’Un roman russe qui a tout déclenché ça cet été. Cette lecture m’a tellement fasciné qu’elle est encore très présente à l’intérieur de moi comme une flamme vive qui ne diminue pas. Au risque de me répéter, il y a tout ce que j’aime dans ce livre. À un point tel que j’aurais aimé pouvoir l’écrire.
D’autres vies que la mienne, que je viens de finir de lire, ne fait que raviver cette flamme qui brûle en moi. Moins solide qu’Un roman russe, il n’en demeure pas moins que les thèmes abordés, et surtout la façon qu’ils le sont, donnent à ce roman une force évocatrice peu commune en littérature. En tournant la dernière page, comment ne pas être ému ?
L’écriture d’Emmanuel Carrère a une force de frappe inégalée et presque inégalable. Jamais il ne tombe dans la facilité. Ses mots transpirent la vérité. Ils sont toujours portés par une structure narrative solide qu’il maîtrise extrêmement bien. Quand on le lit, c’est toujours un condensé d’intensité.
En tant qu’auteur, Emmanuel Carrère est en train de devenir un modèle pour moi. Il m’inspire, me stimule et, malgré mes doutes, m’incite à poursuivre ma petite oeuvre littéraire discrète et sincère que j’ai commencée il y a quelques années.

6 réflexions au sujet de « D’autres vies que la mienne »

  1. Que c’est bienfaisant, un modèle. Stimulant.
    Je n’ai absolument plus le choix ; je devrai lire Emmanuel Carrère. Trop, c’est trop. Il est encensé par tellement de voix importantes pour moi dont la tienne, voix qui résonne comme un modèle pour moi.
    À chacun ses modèles !

  2. Bonjour Éric,
    Je viens (en fait, aujourd’hui) de découvrir ton carnet. Il y a déjà plus d’un an, nous dînions ensemble au Salon du livre. C’était pour moi un bonheur de pouvoir discuter avec toi, en attendant la sotie de ton prochain livre…J’ai été patiente et un bon jour, une chroniqueuse de la télévision en a parlé. Elle nous a rendus, ton recueil de nouvelles, de façon attachante et pleine de compassion envers des personnages qu’elle ne pouvait plus quitter. Elle m’a mise sur la voie des émotions qu’elle avait ressenties en le lisant, simplement par ses mots et son regard.
    Je me le suis procuré dernièrement. Je ne l’ai pas encore terminé. Il m’arrive de relire une nouvelle avant de passer à la suivante. Je te ferais part de mes impressions lorsque je l’aurai lu. Il me manquera la dédiasse…Je me promets aussi de relire Cher Émile, qui m’a beaucoup bouleversé (on a chacun une façon de s’y reconnaître, je crois).
    Nous n’avons plus la chance de te voir chez Pantoute pour avoir de tes précieux conseils. Maintenant, je vais pouvoir les retrouver ici. Il y a déjà quelques titres que tu inspires à faire lire,dont ces derniers. Ce sera à suivre…
    Nathalie

  3. Bonjour Éric,
    Ça fait une lune. Mais la vie, elle est faite de surprises! Je suis content de t’écrire. Je fréquente ton lieu de travail régulièrement puisque j’ai aménagé tout près. Je voulais te faire partager un coup de coeur automnal : « Bonheur fantôme » d’Anne Percin à l’édition Le Rouergue. Tu m’en donne des échos, si tu le veux bien. Bonne lecture.

  4. Venise : non, tu n’as pas le choix !
    Nathalie : merci beaucoup pour ton commentaire. N’hésite pas à en laisser d’autres lorsque tu passeras ici. Si l’occasion se présente, ça me fera plaisir d’aller prendre un café avec toi pour une autre belle discussion.
    Denis : je suis content d’avoir de tes nouvelles. Je prends en note ta suggestion. Pour un café ou un verre, même chose que pour Nathalie.

  5. Toujours un plaisir de passer lire les suggestions lectures de mon directeur littéraire préféré!
    Salutations, en attendant un café ou un verre… ou un manuscrit à te montrer… ce qui, malheureusement, n’est pas pour bientôt! J.

  6. Tiens ! Un blogue que je découvre; les lignes sur Carrère sont à ce point insistantes – et enthousiastes – qu’on peut difficilement résister ! Ce Roman russe sera sur la liste de mes cadeaux de Noël. Merci, Éric !
    PS: Et ton blog, désormais, dans mon jardin en ligne :-)

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