Individualisme versus action collective

Un chroniqueur montréalais citait récemment le sociologue allemand Norbert Elias (1897-1990) qui affirmait que l’homme contemporain vit « dans une société née de multiples projets, mais sans projet, et animée par de multiples finalités, mais sans finalité». C’est une des déficiences de nos sociétés contemporaines d’être entravées par l’individualisme. La liberté individuelle est une valeur importante, mais l’homme n’est pas qu’un individu, c’est aussi un être social. Il ne peut s’épanouir qu’en société.
Nos institutions ne nous permettent pas de définir collectivement un projet de société et de le réaliser. Le marché économique en est évidemment incapable et le système politique, monopolisé par des partis qui se tiraillent, est tout aussi impuissant. Il est en effet manipulé par un marché politique où chacun recherche son bénéfice personnel.
Étant donné le contexte actuel de mondialisation, les défis qui nous attendent sont énormes. Une bonne gouvernance constituerait un formidable atout. Plutôt qu’un système axé sur les intérêts particuliers des individus et des groupes, il serait possible d’implanter un processus centré sur les besoins de l’ensemble de la collectivité.
Les Regroupements proposés par la démocratie participative fourniraient les moyens d’élaborer et de réaliser un projet collectif permettant à la petite société française que nous constituons en Amérique de cibler ses priorités et de s’épanouir. Plutôt que s’intéresser aux avantages qu’ils peuvent soutirer de l’État, les citoyens seraient invités à s’inspirer de l’humanisme civique qui met l’accent sur les devoirs des individus envers la collectivité et le dévouement au bien commun. Même si seulement 10 à 20% des citoyens travaillaient dans ce sens, ils seraient en mesure de traduire les volontés de la population et de définir le type de société que les gens aimeraient bâtir en mettant en commun leurs rêves, leurs espoirs, leur créativité et leurs forces.
Toutes les ressources disponibles pourraient être mobilisées pour construire une véritable société distincte tournée vers l’avenir tout en s’inspirant du passé. La démocratie élective est impuissante à réaliser des consensus; seule une démocratie participative pourrait permettre l’élaboration d’un projet collectif mobilisateur.

Une réflexion au sujet de « Individualisme versus action collective »

  1. Les défis posés par la nécessité de maintenir une langue et une culture française florissantes, ainsi que l’idéal d’une société dynamique et solidaire devraient nous inspirer. Je suis certain que beaucoup de gens contribueraient activement à un projet de société aussi emballant.

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