Tous les articles par glachance

Quelques bruits

http://perso.orange.fr/grapharax/onomatopee.htm :
Voilà l’adresse d’une page personnelle intitulée : Le Dictionnaire élémentaire des onomatopées, où l’on trouve un inventaire de bruits et de sons. Ces derniers sont répertoriés à partir de leur source, par exemple l’abeille, l’âne, etc., ou d’un type, comme les aboiements, crissements ou autres. Cette nomenclature n’est pas complète, mais on y trouve quelques onomatopées moins habituelles.

L’eudémonologie

Mon «mot» du jour? Eudémonologie. Il s’agit, selon Bruno Giuliani (L’amour de la sagesse, France, éd. du Relié, 2000, p. 66), de la science du bonheur. Mais je n’ai trouvé ce mot dans aucun de mes dictionnaires.
Le terme eudémonisme est mieux connu; on le définit comme toute éthique qui fait, du bonheur, le souverain bien. Cependant, les philosophes ne perçoivent pas ce souverain bien de la même façon. Voici en quoi il consiste selon les Anciens.
Socrate : le savoir;
Platon : la justice;
Pyrrhoni : la raison ou la contemplation;
Épicure : le plaisir;
Les stoïciens : la vertu.
D’où la nécessité, peut-être, d’une «science» du bonheur.

Écriture des numéros de téléphone

La composition de l’indicatif régional pour faire un appel téléphonoque étant rendue obligatoire dans plusieurs régions, la façon d’écrire les numéros de téléphone s’en trouve modifiée. Cet indicatif s’écrit maintenant sans parenthèses et il est séparé des autres chiffres simplement par une espace insécable, comme dans les numéros sans frais. Le trait d’union demeure entre les autres chiffres.
Source : OQLF, [En ligne], [http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=3293&t2.x=téléphone&cc=4&D=Écriture%20des%20numéros%20de%20téléphone].

Vous aimez les dictées?

Si oui, ne manquez pas le test d’inscription à la 14e Dictée des Amériques, qui paraîtra dans le téléhoraire inséré dans l’édition de samedi prochain (18 novembre) des quotidiens La Presse, Le Soleil, La Tribune, La Voix de l’Est, Le Nouvelliste, Le Droit et Le Quotidien.
Faites-le pour vous amuser. À moins que vous ne souhaitiez réellement vous rendre plus loin. À ce moment-là, permettez-moi de vous informer que vous devrez vous mettre à l’étude. Impossible, en effet, de penser réussir à vous qualifier pour la prochaine étape sans étudier. Car non seulement est-elle plus difficile, mais les concurrents sont de taille. Il y a même de vieux habitués. J’ai d’ailleurs parfois la nostalgie de ces rencontres avec des passionnés de la langue française…
Pour ceux et celles qui ont envie de tenter l’aventure, la prochaine étape aura lieu le 20 janvier 2007 dans 30 villes du Québec. Les concurrents ayant commis le moins de fautes seront sélectionnés pour la finale internationale (2 juniors, 5 seniors amateurs, 5 seniors professionnels). Le meilleur concurrent de chaque catégorie pourra se présenter à la finale internationale, alors que ceux qui se seront classés au deuxième rang dans chacune d’elles seront nommés substituts. Cette finale, qui réunira 120 finalistes des quatre coins de la planète aura lieu le samedi 17 mars 2007 au Salon rouge de l’Assemblée nationale du Québec. Seulement 5 d’entre eux seront proclamés grands champions dans leur catégorie respective.
Pour avoir eu le plaisir de participer à quatre demi-finales, je peux vous assurer que c’est une expérience formidable. On en tire beaucoup de stimulation. Un effet positif qui, pour ma part, se faisait sentir tout au cours de l’année.

Suite et fin du Concours sans Pluton

Voici la phrase gagnante du Concours sans Pluton : Mon violoncelle tombe, mais je sauve une note. Il s’agit d’une création originale d’un jeune élève de l’école Fernand-Seguin à Montréal, Antoine Savard. Bravo à ce jeune homme!
Des centaines de suggestions ont été faites à Cybersciences. Quelques autres phrases ont retenu l’attention, notamment :
- Mais vous tuez ma jeune servante unijambiste norvégienne.
- Mieux vaut toujours manger japonais sans un ninja.
- Mon vieux Tarzan marie Jane sur un nuage.
- Même vieux truc, mais j’en sais un nouveau.
Pas mal, non? Personnellement, ma préférence va à l’avant-dernière.

Questions 1 et 2

On me pose parfois des questions sur des particularités en français. Je ne souhaite pas faire de consultations individuelles sur ce blogue ni remplacer l’Office québécois de la langue française. Cependant, je comprends et j’admets que l’on puisse souhaiter consulter ses pairs de temps à autre sur certains points, surtout dans le cadre d’un travail autonome.
J’ai donc pensé ajouter la rubrique Questions et réponses pour y regrouper ces questions, peu importe dans quelle note elles me seront adressées. Tout le monde pourra poser les siennes, mais tout le monde pourra y répondre aussi (ce que je souhaite, en fait, car je ne me positionne pas comme «la spécialiste» et j’aimerais pouvoir moi aussi vous soumettre mes propres questions). Selon cette formule, vous comprendrez qu’il ne faudra pas que ce soit des questions urgentes (en cours de travail, par exemple), puisqu’il n’est pas dit que la réponse vous parviendra le jour même.
Ci-après, je reproduis une question à laquelle j’ai déjà répondu sur ce blogue (mais elles m’est parvenue plusieurs jours après que la note eut été publiée, ce qui fait qu’il est possible que peu de gens en aient pris connaissance) et une autre que l’on m’a adressée par courriel. Je leur ai donné les numéros 1 et 2. Vous aurez deviné que la prochaine note sous cette rubrique sera intitulée Question 3, et ainsi de suite à mesure qu’il y en aura de nouvelles. Je vous invite donc à l’alimenter en y allant de vos questions et de vos réponses.
Question 1 :
Q. De quels ouvrages vous servez-vous pour savoir quels temps de verbe utiliser dans des phrases complexes?
R. Personnellement, j’aime beaucoup L’art de conjuguer (Bescherelle 1). La partie intitulée La concordance des temps en français est très facile et rapide à utiliser à cette fin.
Question 2 :
Q. Bonjour Ginette et compagnie,
Je suis en train de réviser un texte et j’aurais une question. Comment exprime-t-on un rapport mathématique en français? Est-ce 16:1 (comme en anglais) ou doit-on plutôt écrire 16 à 1? J’ai cherché dans mes livres mais ne trouve rien. Évidemment, je ne voudrais pas commettre une faute! Y aurait-il un site sur ce sujet?
Merci d’avance.
Louise Dandeneau
R. Je ne suis pas certaine de bien saisir votre question. S’il s’agit d’un rapport de division, le deux-points est aussi utilisé en français. Cependant, il est précédé et suivi d’une espace. Mais il est toutefois recommandé d’utiliser plutôt la barre horizontale ou la barre oblique dans ce cas. Si c’est dans le cours d’une phrase et qu’il s’agit, par exemple, de résultats sportifs, l’on peut écrire tout simplement 16 contre 1.

La leçon

Je lis toujours les blogues des auteurs sur le site de Septentrion. Normal, me direz-vous peut-être. Je ne sais pas, je le fais parce que ça m’intéresse : Sophie Imbeault est une passionnée; Éric Simard, un érudit; Gaston Deschênes, un bon analyste. Et il me tardait d’y lire, un jour, un sujet qui me permettrait d’y participer.
Voilà que vendredi dernier, cette occasion me fut donnée, Éric Simard ayant écrit une longue note dans laquelle il donnait son appréciation de ses dernières lectures. Je l’ai lue avec avidité, d’autant que plusieurs auteurs qui en font l’objet m’intéressent. Comme ces livres l’ont plutôt déçu, je m’en suis trouvée déçue à mon tour, concluant qu’il me faudrait peut-être remplacer les délices espérées par d’autres titres (j’attends, à cette fin, sa prochaine intervention). Mais j’étais contente de pouvoir au moins lui faire un petit coucou avec ce bref commentaire : «J’espère que ce ne sont pas les blues de l’automne qui vous ont fait voir vos dernières lectures de la même couleur (grise). Je suis particulièrement déçue pour ce qui est du livre de Sylvain Trudel; je ne l’ai pas lu, mais comme j’avais beaucoup aimé ses précédents, justement à cause principalement de son écriture, j’avais hâte de lire ce recueil.»
Le lendemain, j’étais curieuse de voir s’il m’avait répondu. Je constatai que oui : «Non, soyez rassurée, ce n’est pas le blues de l’automne. Mes dernières lectures ont été plutôt stimulantes (vous en saurez davantage prochainement). Pour le Trudel, vous pouvez toujours tenter votre chance. Il vous plaira peut-être?»
Avez-vous remarqué? Moi, ça m’a frappée. Comme un coup de poing, je dois dire. Je ne sais si vous pouvez vous imaginer à quel point j’espérais qu’il s’était trompé (mais en même temps, j’étais sûre que non, car il est certain qu’il avait pris le temps de vérifier, lui, avant de publier sa réponse). J’appelai à ma rescousse le Robert – le petit, le grand –, puis le Larousse – le petit, le Lexis, l’encyclopédique – et enfin, le Multidictionnaire. Rien à faire, personne ne daignait le contredire : l’on dit bien le blues, et non les blues, même si ce nom s’écrit avec un «s» et qu’il se traduit, notamment, par «idées noires», encore là au pluriel.
La déception me gagna rapidement; de quoi avais-je à me mêler des blogues des autres aussi! Puis, la culpabilité commença à poindre : «T’aurais quand même pu te servir de tes dictionnaires, non?» Enfin, je reconnus la honte à cette pensée : «Oh là là! Heureusement que ce n’est pas sur mon propre blogue!»
Mais je me repris : «Non, heureusement que je m’intéresse aussi à la philosophie…» Alors je demandai à André Comte-Sponville ce que venait faire la honte ici. À quoi il me répondit : «(…) parce que l’image que l’on donne de soi, ou que les autres en ont, ne correspond pas à celle que l’on voudrait offrir» (Dictionnaire philosophique, Paris, PUF, 2001, p. 277). J’avoue que ce que j’éprouvais ressemblait fort à cela. Sachez donc que je ne suis pas celle que j’aurais aimé que vous eussiez cru que je suis (vous l’avez comprise, celle-là?).
J’eus l’idée de me tourner vers Nietzsche, cette fois, qui nous dit que ne plus avoir honte de soi-même est le sceau de la liberté conquise (Le gai savoir, t. III, p. 273-275).
Comme quoi les philosophes sont particulièrement (mais pas uniquement) utiles dans les moments difficiles!
Voilà pourquoi j’attends impatiemment de lire Jean Proulx sur le blogue qui lui est réservé sur ce site… Y participerai-je?

Pour mieux se comprendre

On a beau avoir de l’instruction, cela ne nous assure pas d’une compréhension à tous les égards. La preuve : n’étant pas originaire de la Beauce, parfois je ne saisis pas le langage de ceux qui en sont natifs. Et pourtant, j’y réside depuis plus de vingt ans!
La semaine dernière, encore, j’ai cru que l’on voulait me faire découvrir deux nouveaux animaux : le guibbou et le ghièv. Mais à la façon dont on a réagi à mon ignorance, j’ai compris qu’il ne s’agissait sans doute encore une fois que d’une question de prononciation. Aussi, en laissant les mots rouler dans mes oreilles sans leur chercher de signification, guibbou a facilement accouché de hibou. Mais j’ai mis plus de temps à dépister le lièvre.
N’empêche que j’ai fait des progrès depuis mon arrivée dans ce coin de pays. Je peux répondre aujourd’hui que oui, moi aussi j’ai de la chicane dans mon jardin, même si ce n’est pas pèghiant (les navets coûtent en effet si peu cher qu’il ne faut pas les cultiver dans le but d’épargner de l’argent). Et puis, pas besoin de suire un cours pour obtenir de bons résultats. Cé vré, ça prend arghien en toute, juste un peu d’ouvrage. En plus, ça se mange tousseux. À moins de faire la fine yheule, évidemment.
Dans la dernière phrase, outre la déformation du mot gueule, vous avez peut-être remarqué que l’on a confondu fine gueule (gourmet) et fine bouche (être difficile sur la nourriture). Je me garde bien d’en faire la remarque, cependant, car je n’oublie pas que je ne suis pas une petite fille de la place.
La plupart du temps, comme vous pouvez le constater, il s’agit de décoder des prononciations particulières. Et ce n’est pas toujours facile. Peut-être aboutirai-je un jour à la rédaction d’un dictionnaire beauceron. Mais il me reste encore passablement de défrichage à faire…
Et vous, connaissez-vous des prononciations qui sortent de l’ordinaire? ou des dictionnaires de prononciations fautives? Si oui, ne soyez pas égoïstes, partagez ces trésors avec nous!

Mon Félix

J’apprends que La Révision linguistique en français arrive au deuxième rang parmi les vingt meilleurs vendeurs de Septentrion au cours du mois d’octobre. Afin de savoir ce que signifie « meilleurs vendeurs » dans ce contexte, lisez la note de Gilles Herman d’aujourd’hui : Palmarès des ventes d’octobre.
Voilà qui me console de ne pas avoir gagné le Concours sans Pluton (puisque je n’en ai pas eu de nouvelles et que, dans un tel cas, le cliché « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles » ne saurait s’appliquer). Mais, aussi, j’ai envie de considérer cela comme un trophée (si je n’en profite pas maintenant, ça ne se représentera pas). Un Félix, disons, pour prolonger le dernier gala. Aussi, je ne veux pas prendre trop de temps pour les remerciements, puisqu’il y a quand même dix-neuf autres gagnants, mais je veux dire, bien fort dans le micro, un gros Merci à tous ceux qui se sont procuré cet ouvrage.
Et à bas le piratage!

Par ma faute, par ma faute, par ma très grande faute

Sans doute reviendrai-je souvent au thème des fautes. C’est mon obsession, ma phobie. Dire que ceux qui ne sont pas dans le domaine sont persuadés que les réviseurs et correcteurs sont à l’abri de cette calamité.
D’autres refusent de m’écrire, craignant que je ne les lise avec un stylo à encre rouge à la main. Partant, non seulement me privent-ils d’un plaisir (celui de les lire, non de les corriger, ce qui ne me viendrait jamais à l’esprit), mais ils m’obligent, de plus, à travailler en des circonstances où je ne m’y prêterais pas nécessairement. Car, à mon tour, je me sens jugée dans tous mes écrits, de la moindre note jusqu’à la lettre intime, et même lorsque je m’exprime oralement. Ce qui fait que, souvent, du moins dans ce dernier cas, je dois réclamer le droit à plus de spontanéité.
Mais au travail, il est normal, je crois, d’être habité par la crainte de l’erreur. L’an dernier, lorsque j’ai lu L’Amour du livre, de Denis Vaugeois, j’ai constaté que je n’étais pas la seule à consulter le « produit fini » avec une certaine appréhension. Voici comment cela se vit chez Septentrion :
« Quand les nouveautés du jeudi arrivent, tout s’interrompt dans la maison, ou presque. On s’émerveille, on se rappelle les difficultés. Et disons-le, c’est à qui trouvera les premières fautes. La plupart du temps, les uns après les autres nous poussons des soupirs de soulagement. Parfois hélas, il ne faut que quelques minutes pour déceler une petite ou une grosse erreur. On se demande alors ce qui a bien pu se passer. Comment expliquer cette erreur? Tout le monde déprime. Josée Lalancette décide une fois de pus d’élever des chèvres; (…) » (p. 79).
Et plus loin : « Au moment d’écrire ces lignes, nous recevons Les Noirs du Québec de Daniel Gay. Plus de trois ans de labeur. Il a fallu une heure pour constater que le nom est écrit Guay sur l’épine. Il a fallu 24 heures pour qu’un “ami