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Perte de mémoire et la vitesse de google!

Un blogueur très actif a préparé un texte intitulé « deux visions de l’histoire s’affrontent ». Il l’a retiré aussitôt mais non avant que nous puissions en prendre connaissance.

Pourquoi? J’aimerais bien le savoir. Pour l’instant, je garde confidentiel son commentaire.

Cet incident m’a rappelé un excellent roman de Philip Roth intitulé « La Tâche ».

Par ailleurs un autre lecteur, Claude Morin, m’a envoyé un échange très intéressant avec Jocelyn Létourneau. Il n’y a pas de rapport me direz-vous. Peut-être.

Il s’agit toujours de mémoire et d’identité. Et M. Morin m’a autorisé à publié son texte.

À suivre.

Perte de mémoire équivaut à perte d’identité (suite 4)

Pour celles et ceux que ça intéresse, et je constate qu’ils sont nombreux, voici la lettre adressée à M. Dubé. Je n’ai pas jugé approprié de l’envoyer aux journaux. Celà reste entre nous.!

Sillery, le 3 octobre 2008

Bonjour Philippe Dubé,

Après avoir relu ton commentaire dans Le Devoir du 1er octobre, je me demande encore où tu veux en venir. Tu n’as certainement pas bien lu l’essentiel de l’entrevue téléphonique rapportée par Réginald Harvey (Le Devoir, 28 au 28 septembre 2008) et tu ignores sans doute tout de la stratégie fédérale, du programme des commandites et de la surveillance étroite dont les ministres Couillard et Verner ont été victimes.

Il est possible également que l’épisode Pierre Boulanger t’ait échappé. Le journaliste Jacques Samson ne s’est pas trompé en février 2008 lorsqu’il écrit dans Le Journal de Québec : « Personne ne conteste que M. Boulanger possède une formation académique exceptionnelle et que ses diverses affectations lorsqu’il était à l’emploi du ministère des Affaires extérieures du Canada, lui procurent un bagage hors du commun pour devenir délégué du Québec à l’étranger, particulièrement en Angleterre, principal partenaire économique en Europe.

ll n’en demeure pas moins que M. Boulanger a dû être remplacé à la tête de la Société du 400e, le 2 janvier, parce que celle-ci courait vers un fiasco. Le président avait donc échoué dans le mandat qui lui avait été confié par les actionnaires, les gouvernements. Tous les correctifs apportés à la hâte depuis le montrent bien.

Le gouvernement Charest le récupère pourtant aussitôt et lui donne sur un plateau d’argent l’un des postes les plus convoités de la petite diplomatie québécoise, dans ce qui a toutes les apparences d’une récompense politique. Quelle est alors la véritable raison de ce parachute doré ? Serait-ce que plusieurs problèmes constatés à la Société du 400e et pour lesquels il est devenu le bouc émissaire silencieux depuis sa rétrogradation, découlaient de commandes que M. Boulanger a docilement accepté d’exécuter ? L’ascenseur serait alors remonté pour lui cette semaine. C’est la supposition la plus logique. »

Mon cher Dubé, je connais cette histoire sur le bout de mes doigts. J’ai joué dans cette pièce ! Que sais-tu de l’accord Chirac-Chrétien pour commémorer la naissance de l’Amérique française en 2004 et des stratégies développées à la demande du Conseil privé ? Que sais-tu des innombrables refus de la Société du 400e ? Et de leurs justifications ?

Par ailleurs, tu te méprends sur ma propre démarche d’historien. Un de mes derniers livres a été finaliste au prix du Gouverneur général, un autre m’a mérité un prix de l’Académie de la Marine et en novembre prochain l’Académie française décernera le prix Hercule Catenacci aux auteurs de La Mesure d’un continent. Ces divers ouvrages cherchent-ils à restreindre « l’autonomie, voire la souveraineté du spectateur » ? Devrais-je surveiller mes tentatives de « contrôler » le public par l’écrit et la dictée (ture) des mots. Mes ouvrages d’auteur ou d’éditeur sont-ils le reflet de « convictions politiques » ?

Le plus cocasse dans les circonstances, c’est que je loge à la même enseigne que Robert Lepage avec lequel je partage l’honneur d’avoir reçu le Prix Samuel-de-Champlain de l’Institut France-Canada.

« En acceptant son prix, Lepage n’a pas évoqué son actualité théâtrale ni les nombreuses créations qu’il a présentées en France depuis ses débuts. Il a plutôt parlé de son admiration pour Samuel de Champlain, le fondateur de Québec, où il vit et travaille.

“Nous sommes voisins

Perte de mémoire équivant à perte d’identité ( suite 3)

Aujourd’hui 3 octobre, je fais une lettre personnelle à M. Philippe Dubé. Par délicatesse, je lui laisse le temps d’en prendre connaissance avant de la publier ici.

De toute façon, cette « histoire » ne fait que commencer. Pour les plus curieux, je signale que mon ami Gaston Deschênes a été fort vigilant au cours des derniers mois. On consultera avec intérêt son blogue parmi les auteurs du Septentrion.

Perte de mémoire équivaut à perte d’identité

Ce vendredi 3 octobre, je lis avec plaisir l’opinion de M. Sylvain Deschênes.

La voici:

OPINION

Lettres – Le Moulin à Lepage

Sylvain Deschênes, Le 1er octobre 2008 

Édition du vendredi 03 octobre 2008

Mots clés : Robert Lepage, Moulin à images, Spectacle, Québec (ville)

L’intervention de Philippe Dubé, coscénariste du Moulin à images, visant à pourfendre l’opinion de Denis Vaugeois sur l’oeuvre réalisée par Robert Lepage, étonne.

Saluant l’événement, l’historien disait pourtant que l’oeuvre lui apparaissait vraiment géniale, que le choix des images — matériau couramment usité en histoire — était intelligent et il ne reprochait somme toute qu’un manque d’explications au choix des images.

La réplique du coscénariste stupéfie: «Le Moulin à images a tenté de dévoiler la trame des 400 ans de Québec en laissant le spectateur faire sa propre lecture des faits qui lui étaient proposés sous la forme de capsules d’images librement organisées.»

Ainsi, le scénariste même d’une oeuvre faite d’images tente de nous convaincre que l’organisation de ses choix iconographiques est «libre» et qu’elle échappe ainsi à toute explication générale. On ne peut proposer aucune lecture particulière du Moulin à images, selon lui. Chacun se fait ainsi «librement» sa propre histoire sans être influencé par celui qui fait tourner le moulin.

C’est peut-être ainsi que la seule chose vraiment réussie des fêtes du 400e a pu être réalisée: en se camouflant derrière un «choix d’images librement organisées».

Heureusement que Lepage est un génie.

Perte de mémoire équivaut à perte d’identité (suite-1)

Le 1er octobre, Le Devoir publie un commentaire de Philippe Dubé qui se présente comme coscénariste du Moulin à images, réalisation pour laquelle j’avais pourtant été passablement élogieux. C’est ainsi que nous apprenons le rôle de M. Dubé. Sur le site du 400e, il n’y avait que le nom de M. Lepage.

Voici l’opinion de M. Dubé:

OPINION

Une histoire sans nom, sans date, ni événement

Philippe Dubé, Coscénariste du Moulin à images et professeur de muséologie au Département d’histoire de l’Université Laval 

Édition du mercredi 01 octobre 2008

Mots clés : Bilan des festivités, 400e de Québec, Festival et fête, Québec (ville)

L’heure est au bilan, maintenant que la fête d’anniversaire de Québec est sur le point de se terminer et que chacun engrange à sa manière, avant de ranger ses outils, le fruit de ses récoltes. C’est d’ailleurs là le sens véritable de la journée de l’Action de grâces qui va sonner sous peu et qui nous invitera joyeusement à mieux «passer l’hiver».

D’emblée, chacun y va selon son point de vue avec sa propre lecture des événements qui, de fait, se sont déroulés dans la bonne humeur générale, et c’est à cet exercice commandé que s’est livré Denis Vaugeois samedi dernier dans les pages du Devoir [«Une fête célébrée à la sauce Canada», cahier spécial Le 400e de Québec et l'histoire].

Plan caché?

En ce qui me concerne, je ne puis partager la vision soupçonneuse de l’historien-éditeur voulant qu’un plan caché du gouvernement fédéral ait cherché malicieusement à nier l’identité québécoise à travers une programmation a-historique venue souligner, durant l’été 2008, le quatrième centenaire de fondation de la ville de Québec.

Je dois plutôt reconnaître que les convictions politiques de l’historien enchâssent désespérément sa perception sur un mince horizon qui, au fond, n’explique rien, sauf sa posture ultrasouverainiste et peut-être, aussi, sa peur de l’effritement de l’édifice sémantique appelé Histoire; celui, bien entendu, construit par les historiens.

Or, on comprendra que ceci est résolument plus grave qu’on ne veut bien le croire, car nous avons, en effet, assisté durant ces festivités à une véritable révolution du sens à donner aux choses de l’histoire. Je reprendrai seulement la dernière phrase de Denis Vaugeois lâchée en toute fin d’entrevue: «En fait, cette ville, ce sont les textes qui figurent derrière le Moulin à Images.» Sans le dire explicitement, l’historien ici avoue regretter le peu de place faite aux discours, aux textes alors que, des vues mêmes de Robert Lepage — en se référant à son oeuvre –, il fallait à tout prix sortir du paradigme éculé du «charmant Château Frontenac» avec ses parfums romantiques pour re-raconter l’histoire de cette ville et l’aborder enfin d’une manière neuve en la projetant sur une surface neutre (non historiée) qu’offrent les élévateurs à grains de la Bunge dans le Vieux-Port de Québec.

Chacun son récit

L’intention de l’homme de théâtre n’était pas badine; il voulait renouveler le récit de l’histoire d’une ville en laissant place aux images qui l’ont illustrée, ne cédant en rien à l’évocation convenue de clichés qui le constitue. De cette manière, le Moulin à images a tenté de dévoiler la trame des 400 ans de Québec en laissant le spectateur faire sa propre lecture des faits qui lui étaient proposés sous la forme de capsules d’images librement organisées.

Ces images ont donc été lues comme de nouveaux textes visuels auxquels tous avaient accès, même celui ou celle qui ne connaissaient rien de l’histoire de cette ville. Tous ont d’ailleurs pu composer à leur guise le récit qu’ils voulaient ou pouvaient bien saisir, évoqué ici en termes presque poétiques. Ce spectacle était en fait une explosion de signes qui nous ont été donnés à voir, fournissant par là des images à l’imaginaire de ceux et celles qui ont pu construire pour une première fois le récit de leur propre histoire.

Cette manière en effet éclatée a permis de révéler les couches successives du temps à travers les chemins qui se sont croisés sur ce site urbanisé. Et chacun était libre d’interpréter, selon sa sensibilité et à partir du point de vue qui le concerne, la part que nous livrent l’Histoire et l’inexorable passage du Temps.

Interprétation libre

Sans vouloir être à mon tour suspicieux, on peut se demander si c’est l’autonomie, voire la souveraineté du spectateur que l’historien craint, voyant peut-être là une menace au contrôle qu’il tente inconsciemment d’exercer par l’écrit et sa dictée(ture) des mots. Je ne crois pas que l’un ait nécessairement à s’opposer radicalement à l’autre, dans une lutte acharnée sans merci entre mots et images.

Mais il s’agit plutôt de laisser plus de place à l’interprétation libre d’un patrimoine reconnu implicitement comme étant la propriété publique. L’appropriation généralisée de l’histoire est une donnée non négligeable pour l’avenir culturel d’une nation, et cette mémoire «populaire» ne peut pas rester captive sur l’écritoire de l’historien.

Perte de mémoire équivant à perte d’identité

Il est encore prématuré de faire le bilan des fêtes du 400e, mais une article du Devoir m’y incite. Je ressuscite donc mon blogue au grand plaisir de Gilles Herman et, je l’espère, de quelques lecteurs.

Voici l’entrevue non sollicitée qui a tout déclenché:

Le 400e de Québec et l’histoire – Une fête célébrée à la sauce Canada

RÉGINALD HARVEY Édition du samedi 27 et du dimanche 28 septembre 2008

Mots clés : 400e de Québec, Nationalisme, Festival et fête, Québec (province), Québec (province)

« Ils avaient peur qu’en brassant l’histoire on ravive la flamme nationaliste »

Photo: Jacques Grenier

La Société du 400e a réservé jusqu’à présent une place plutôt mince à l’histoire, s’il faut en croire les propos de l’historien et éditeur Denis Vaugeois. Ce grand événement fut plus festif qu’historique : le plat a été préparé pour en faire ressortir la saveur nationale canadienne plutôt que celle du Québec, dont le véritable goût a été dissimulé dans le tourbillon des fêtes.

L’historien Denis Vaugeois résume sa pensée sur la place réservée à l’histoire à Québec: «Les gens l’ont ressenti comme une perte d’histoire, et c’est une perte d’identité, et on ne voulait rien faire pour renforcer le sentiment identitaire québécois. C’est quasiment légitime. Depuis 1995, le Canada a vécu un référendum qui lui a causé un grand effroi. Là-bas, ils ont des comités qui scrutent toutes ces questions-là. Ils ont vu venir le 400e de Québec et ils se sont organisés pour aller dans le sens où les événements se sont déroulés. Dans l’esprit canadien, c’est absolument légitime: eux, ils défendent et protègent le Canada. S’ils ont à défendre une identité, c’est l’identité canadienne.»

Laconique, il se prononce de la sorte sur ce que l’organisation du 400e a célébré ou souligné jusqu’à maintenant: «À mon avis, je dirais: rien.» Il s’explique: «Je me souviens d’un article de Robert Laplante qui relevait des propos figurant dans Le Devoir et disant qu’ils avaient raté leur coup, à la suite du spectacle du 31 décembre dernier. Il écrivait plutôt qu’ils ne l’ont pas raté du tout; c’est ce qu’ils voulaient.» Il poursuit: «Le mot d’ordre au départ, c’était d’occulter le passé, l’histoire, et de ne rien retenir à contenu historique, d’éviter cela comme la peste. Telles étaient les orientations qui avaient été retenues et planifiées au début. Voilà ce qui a été réalisé et ce qui a été réussi.»

Il remonte à la source: «C’est une affaire qui a été pensée à Ottawa depuis très longtemps, tellement qu’on avait, dès les années 2000, prévu de souligner avec insistance la fondation et la naissance de l’Amérique française à partir de l’Acadie. On a mis de l’argent là-dedans, on a organisé des activités concrètes, on a soutenu plein de projets, et de très beaux livres sont parus à l’occasion de la célébration du 400e de l’Acadie (1604-2004): c’était cela qui était reconnu comme la naissance de l’Amérique française. Une fois rendu en 2008, on a mis en place des gens qui avaient comme instruction de souligner l’aspect festif de l’année, donc d’avoir de l’argent pour la fête et de ne pas en avoir pour tout ce qui était des projets à caractère historique.»

Une histoire mise de côté

Les Paul McCartney et Céline Dion en sont la preuve: «La présence de ces deux artistes n’était pas planifiée, mais il y a eu beaucoup d’autres événements festifs. On a eu droit à un feu roulant et cela a été réussi sous cet aspect-là, mais l’aspect historique a été occulté; c’était voulu comme cela. Ils avaient peur qu’en brassant l’histoire on ravive la flamme nationaliste. C’est aussi simple que cela.»

Le Moulin à images présente une exception: «C’est venu très tôt dans la programmation, et Robert Lepage, c’est un nom incontournable, comme le Cirque du Soleil, si on veut. De toute façon, les organisateurs ne connaissaient pas le contenu, qui a priori avait l’air

inoffensif; sur le plan technique, le caractère spectaculaire ressortait. On a donc joué la carte du Moulin, mais il n’y avait pas de quoi vraiment énerver le monde parce que c’était beau, mais il n’y avait aucun contenu et on s’est bien abstenu d’expliquer quoi que ce soit dans ce défilé d’images. J’applaudis à cela et j’ai beaucoup aimé; le choix des images était d’ailleurs correct, intelligent et tout ça était tout à fait approprié pour les silos qui étaient là. C’était vraiment génial, mais même dans la brochure il n’y a pas un mot d’explication.»

De rares propositions acceptées

De l’avis de l’historien, les initiatives ont surgi de plusieurs groupes à la fois: «Il y a eu une infinité de projets qui ont été soumis. Les sociétés historiques ont soumis des choses, les éditeurs ont proposé des projets de livre et les cinéastes ont défendu des scénarios. Je connais un projet en histoire qui a passé et c’est une exposition sur les Juifs de Québec qui a été montrée à la gare du Palais. Je crois qu’une expo a aussi été retenue sur les immigrés et, finalement, on va rescaper des conférences du 400e, qu’on va confier à Bernard Arcand.»

En cours de déroulement, le tir a tout de même été corrigé: «Après l’affaire du 31 décembre et avec l’arrivée de Labeaume, les gens ont été déplacés les uns après les autres. Tranquillement, il y a des projets à caractère historique qui n’ont pas été écartés aussi cavalièrement ou qui ont été jugés inoffensifs et ont été retenus; on ne pouvait pas dire non au petit groupe qui voulait faire l’histoire des Juifs, ce qui aurait été indécent.»

En cas de refus, la même réponse se faisait inévitablement entendre: «Ce n’est pas assez festif. En fait, ils ne voulaient pas de contenu historique.» D’autres ont pris la relève: «L’Assemblée nationale a publié un magnifique livre et les professeurs de l’université Laval ont fait de même. Par contre, je connais plein d’éditeurs et de revues qui avaient des projets; ils ont adressé des demandes au 400e, pour se faire dire non parce que ce n’était pas assez festif.» Une sorte d’état d’esprit s’est installé: «L’idée qui circulait, pour justifier l’approche qu’on prenait, c’était que Québec est trop souvent présentée comme une ville historique qui est chargée d’histoire; il faut maintenant lui donner l’image d’une ville tournée vers l’avenir. Tel était le mot d’ordre.»

La place de l’histoire

Denis Vaugeois désigne ce qui aurait dû être réalisé dans un contexte historique: «Il se serait entre autres agi d’appuyer les projets qui se sont faits malgré tout. L’Assemblée nationale a utilisé les services de quatre historiens pendant je ne sais trop combien de temps, pour sortir un ouvrage absolument magnifique sur l’histoire de la ville de Québec; cette initiative aurait dû être soutenue financièrement et publicisée par le 400e.» Heureusement, la Ville a pris la relève dans certains cas et a apporté son appui à des projets à caractère historique: «Elle a dégagé un fonctionnaire à plein temps, a fourni de l’argent et a trouvé un espace dans la programmation pour en arriver là.» Il en est allé de même pour plusieurs groupes privés: «Pour le 400e, on ne peut parler d’une note de zéro en matière de contenu historique, c’est 10 sur 10 qu’ils ont obtenu, parce qu’il n’en voulait pas. Ils ont réussi à « goaler » à peu près à la perfection tout rappel historique.»

Il fournit sa vision d’historien: «Pour nous, Québec, c’est une porte d’entrée du continent. L’histoire du continent est liée à cette ville. On aurait pu expliquer aux immigrants que leurs ancêtres sont entrés ici autrefois, historiquement, par Québec. C’est une ville avec une diversification beaucoup plus grande que le jour sous lequel on veut bien la présenter. En fait, cette ville, ce sont tous les textes qui figurent derrière Le Moulin à images.»

***

Les Explorateurs de l’Amérique du Nord

Dans le cadre du 400e anniversaire de la ville de Québec et à la suggestion de Denis Vaugeois, le maire de Québec Régis Labeaume a invité ses homologues de la Franco-Amérique. Les 9 et 10 août derniers, une quinzaine de maires du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario, du Vermont, du Maine ou encore de la Louisiane se sont retrouvés à Québec pour célébrer le fait français en Amérique.

Plusieurs d’entre eux montraient de l’étonnement devant cette invitation, Québec n’est tout de même pas à l’origine de l’Amérique. Dans leur ouvrage La Mesure d’un continent, Raymonde Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois n’étaient pourtant pas loin d’arriver à cette conclusion. Tout de moins, les explorateurs français et, plus tard, les guides canadiens-français ont marché le continent dans son entièreté, bien souvent depuis Québec.

En ouverture de l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique présentée à la Grande Bibliothèque de Montréal se trouve une vidéo réalisée à partir de Google Earth présentant un voyage de la France à la Chine, à travers le continent américain. Ce logiciel de cartographie permet de situer, grâce à des cartes satellites, les décors à travers lesquels les explorateurs ont évolué pendant plus de trois siècles. De là est partie l’idée

À la demande de la ville de Québec (et sous la houlette de la sympathique Josée Laurence), iXmedia a réalisé une video représentant six trajets parcourus par les voyageurs d’autrefois, six chemins de pénétration du continent, le long desquels les Français ont essaimé de nombreux toponymes. Ils ont été conseillés par Dean Louder, Jeanne Vallois et Denis Vaugeois. Ces vidéos ont été projetées aux maires admiratifs et un DVD leur a été remis.

Le plus beau compliment vint cependant du consul général des États-Unis à Québec, M. David Fetter, qui lors de la réception de bienvenue à l’hôtel de ville s’est tourné vers la carte présentant les six trajets en déclarant qu’il avait pour la première fois une réponse claire à donner à ceux qui se demandent en quoi Québec est une ville spéciale.

Sans plus attendre, voici les six trajets présentés.

1. De Québec à Saint-Louis

2. De Saint-Louis à La Nouvelle-Orléans

3. De Saint-Louis à Winnipeg

4. De Saint-Louis à Provo 

5. De Omaha à Astoria

6. De Montréal à la Baie James

 

Fête des patriotes

C’est ce lundi 19 mai que sera célébrée la fête des patriotes. Pour savoir que faire en cette journée de congé, rendez-vous sur le site Les Patriotes de 1837@1838 où vous trouverez un agenda complet des activités proposées à cette occasion.

Profitons-en pour annoncer la parution de la seconde édition du Journal d’un Fils de la Liberté. Cette nouvelle édition des textes d’Amédée Papineau a été revue et considérablement augmentée par Georges Aubin. Elle est actuellement disponible au téléchargement au format PDF.

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Patriotes vs Loyaux

DU 6 novembre 2007 au 27 avril 2008, à l’occasion du 170e anniversaire des Rébellions qui ont eu lieu en 1837 et en 1838 dans le Haut et le Bas-Canada, Pointe-à-Callière présente une exposition sur ces événements où Patriotes et Loyaux se sont affrontés avant de connaître des dénouements dramatiques. Des objets exceptionnels, dont certains incontournables, vont rappeler comment les Rébellions ont marqué une page importante de l’histoire du Canada.
Au Septentrion, les Patriotes occupent une large place. De l’incontournable Histoire des Patriotes de Gérard Filteau à l’encyclopédique Patriotes et Loyaux de Gilles Laporte, en passant par les journaux et lettres des acteurs de cette époque, nos livres vous feront revivre ces évènements.
     
     
Liste complète de nos livres traitant du sujet.

Jean-Baptiste Charbonneau, remarquable oublié

Serge Bouchard nous entretiendra de Jean-Baptiste Charbonneau lors de son émission de mardi soir, De remarquables oubliés.
En deuxième heure, il s’entretiendra avec Denis Vaugeois qui a consacré un chapitre de son livre America à ce célèbre personnage. Célèbre pour, entre autre, avoir été gravé sur un « Golden Coin » américain.
Fidèles lecteurs et auditeurs, vous pouvez télécharger ce chapitre. Le mot de passe pour ouvrir le fichier pdf est « america ».