Ils ont cartographié l’Amérique

Bibliothèque et Archives nationales du Québec présente Ils ont cartographié l’Amérique, une exposition de magnifiques cartes anciennes qui mettent au jour un nouveau continent.
Rarement sorties des réserves pour être admirées dans toute leur splendeur, plus de cent cartes anciennes de l’Amérique considérées comme des trésors nationaux ont été soigneusement rassemblés par BAnQ pour être présentées à la Grande Bibliothèque du 26 février au 24 août 2008.
Véritable voyage dans le temps et l’espace, l’exposition raconte la quête de savoir cartographique qui occupa les coureurs des bois, missionnaires, navigateurs, militaires et géographes de cabinet, depuis l’époque des premières rencontres entre Européens et Amérindiens jusqu’à l’aube du XIXe siècle. En admirant les cartes et les instruments de navigation et en suivant le parcours des grands explorateurs de l’Atlantique au Pacifique, les visiteurs peuvent mesurer le défi que posait la cartographie alors qu’aucun avion ou satellite ne soutenait l’œil, les calculs et l’instinct des découvreurs. Œuvres d’art autant que de science, les cartes fabuleuses réunies dans l’exposition Ils ont cartographié l’Amérique n’ont, pour la majorité, jamais été vues du grand public. Certaines d’entre elles ont été prêtées à BAnQ par des institutions prestigieuses dont la Bibliothèque nationale de France et le ministère français de la Défense. Près de la moitié des documents présentés sont issus des collections de BAnQ.
Jean-François Palomino, cartothécaire à BAnQ, qui a également participé à la prodigieuse aventure du livre La Mesure d’un continent, assume le rôle de commissaire de l’exposition. Détenteur d’une maîtrise en histoire de l’Université Denis-Diderot (Paris VII) et d’un diplôme d’études approfondies de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) dans la même discipline, M. Palomino consacre ses recherches à l’histoire de la cartographie en Amérique du Nord et aux gens qui ont façonné l’image cartographique de la Nouvelle-France. Dévoilant les moindres secrets d’une terra incognita explorée par d’intrépides aventuriers, les cartes qu’il a réunies pour l’exposition permettront de jeter un regard nouveau sur l’histoire du continent.
La mesure d’un continent, complément indispensable de l’exposition
Cette publication magnifiquement illustrée reproduit plusieurs des plus belles cartes de l’exposition. Ses auteurs sont Jean-François Palomino, Raymonde Litalien et Denis Vaugeois.
En résumé:
Exposition Ils ont cartographié l’Amérique
Du 26 février au 24 août 2008
Salle d’exposition principale de la Grande Bibliothèque (niveau M)
475, boulevard De Maisonneuve Est, Montréal
Métro Berri-UQAM
Renseignements : 514 873-1100 ou 1 800 363-9028 ▪ www.banq.qc.ca
Entrée libre
Une réalisation de BAnQ

Tout m’accuse

Ce matin, j’ai terminé la lecture du dernier roman de Véronqiue Marcotte Tout m’accuse.
Au début, je n’étais pas certain. On suit plusieurs personnages, les uns en Belgique, les autres à Montréal. Ce chevauchement de l’un à l’autre crée une certaine confusion. C’est voulu ainsi. Plus on avance, plus ça se rétrécit et se précise. On entre à l’intérieur de la vie de ces personnages. On découvre leurs failles et leur vulnérabilité. Ils sont vrais et touchants.
Véronique Marcotte, avec sa plume sensible (à un moment donné, j’ai eu peur qu’elle l’ait perdue), vient nous chercher et réussit à nous émouvoir. C’est là sa plus grande force.
J’ai beaucoup aimé. Selon moi, il fera partie des bons romans québécois de cette année.
Je n’ai pas envie de vous en dire plus pour vous laisser le plaisir de le découvrir.
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Tout m’accuse, Véronique Marcotte (Québec-Amérique)

Nouveaux regards sur notre histoire

La Société historique de Montréal présente Nouveaux regards sur notre histoire: une promenade dans le Vieux-Montréal sur les traces des propriétaires des premières concessions sous le régime français et des occupants d’aujourd’hui.
La conférence sera donnée par Roger Chartrand, auteur du livre Vieux-Montréal: une toute autre histoire. Ingénieur forestier, arpenteur-géomètre Monsieur Chartrand établit le lien direct entre les premières concessions et les bâtiments actuels de l’espace foncier compris à l’intérieur des anciennes fortifications de Montréal. Il vous invite à une promenade à la fois originale et inédite dans ce territoire historique.
Pour ceux que ça intéresse, la conférence aura lieu le samedi 1er mars 2008 de 14 à 16 heures. Ça se passe à la Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal située au 350, Place Royale (salle polyvalente, mezzanine 1). L’accès est gratuit et c’est tout près du métro Place d’Armes.

Du blogue au livre à la radio

Après avoir conquis la blogosphère en proclamant haut et fort ce que toutes mères n’osaient dire de peur de se faire fusiller sur la place publique, Les Chroniques d’une mère indigne sont devenues un succès de librairie.
Cette belle aventure, que Caroline Allard elle-même n’aurait pu prévoir, se poursuit. Cette fois-ci, avec toute l’acuité qu’on lui connaît, la tribune de Mère indigne dépasse maintenant les frontières du Québec. Depuis samedi dernier, on peut l’entendre à toutes les deux semaines sur les ondes de Radio-Canada Sudbury (Ontario) dans le cadre de l’émission Nulle part ailleurs.
Vous pourrez entendre le prochain billet de Mère indigne le 1er mars prochain. Nulle part ailleurs est diffusée tous les samedis matin entre 7 et 11 heures.
Vous trouverez le texte de sa première chronique radiophonique sur le site l’off mère indigne.

Bonne Journée!

Jeudi ce sera fête dans toutes les chaumières, puisque nous avons tous une langue maternelle et que, en 1999, la Conférence générale de l’Unesco faisait, du 21 février, la Journée internationale de la langue maternelle afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle, ainsi que le multiculturalisme.
Comment fêter sa langue? lui rendre hommage? En faisant un effort pour la parler et l’écrire correctement toute la journée? C’est-à-dire, au Québec, sans anglicismes, barbarismes, gallicismes, solécismes, etc. Pas facile, n’est-ce pas? Ou bien en ne parlant que sa langue durant ces 24 heures? Pas nécessairement facile non plus, avec Internet notamment.
À moins d’en profiter pour en connaître un peu plus sur la multitude de langues qui existent sur notre planète, puisque l’objectif est tout de même de prendre conscience de la pluralité linguistique et culturelle.
Voici donc quelques informations là-dessus, glanées un peu partout:
Quoiqu’il soit complexe d’établir avec précision le nombre de langues vivantes actuellement, étant donné tous les dialectes et les frontières qu’il est difficile de tracer entre ceux-ci et les langues, on estime qu’elles seraient autour de 6700. Nous ne possédons les descriptions et les grammaires que pour la moitié d’entre elles, cependant. Le français viendrait au 12e rang, avec 125 millions de locuteurs. La championne est bien sûr le mandarin, la 2e est l’anglais, et la 3e, l’hindoustani (langue officielle de l’Inde). Seulement quinze langues sont parlées par plus de un million de personnes, soit, dans l’ordre: le mandarin, l’anglais, l’hindoustani, le russe, l’espagnol, le japonais, l’allemand, l’indonésien, le portugais, le français, l’arabe, le bengali, le malais, le coréen et l’italien.
Mais saviez-vous qu’il existe quelque 400 mots qui sont les mêmes dans une vingtaine de langues, tels : banque, sport, whisky, dollar, passeport, etc. (on sent bien les intérêts…)?
Quant au rôle des langues dans la géopolitique mondiale, le numéro 97 de Manière de voir, de la collection du Monde diplomatique, y est consacré et semble particulièrement intéressant. Intitulé: La bataille des langues: cette arme de domination, sous la direction de Bernard Cassen, il comporte une trentaine d’articles, avec des titres accrocheurs tels que: Une expression de la lutte des classes au Québec, de Jacques Cellard, La patrie littéraire du colonisé, de Albert Memmi, Solidarité et multipolarité planétaires, de Ignatio Ramonet, L’épreuve de la liberté, de Philippe de Saint-Robert, Une jambe qui manque, de Michel Guillou, La langue-dollar, de B. C., etc. Pour un compte-rendu sur ce numéro: http://www.monde-diplomatique.fr/mav/97/.
Ou pour plus d’information sur la Journée internationale de la langue maternelle: http://www.un.org/depts/dhl/dhlf/language/.
Je vous laisse avec Gracchus Babeuf qui dit que: «La langue de l’alchimie est une langue de la rêverie, la langue maternelle de la rêverie cosmique.» (La Poétique de la rêverie, PUF)
Et vous, comment auriez-vous le goût de souligner cette journée? Quelle forme pourrait prendre votre rêverie cosmique?

Les miscellanées littéraires de Monsieur S. #2

Voici encore quelques lectures en vrac:
Eden City : Bienvenue en enfer de N.M. Zimmermann (Milan) : deux ans après sa disparition, Saralyn refait surface à Eden City. Une aura de mystère plane autour de sa présence. Elle est contrainte à travailler pour une organisation. Elle devra se défendre, tuer des créatures et se méfier constamment de tout ce qui l’entoure. L’ambiance n’est pas sans rappeler l’excellent film de Luc Besson Nikita. On est dans un univers de paranoïa avec un soupçon très convainquant d’horreur. C’est excellent. Les ados vont adorer.
Une nuit rêvée pour aller en Chine de David Gilmour (Leméac/Actes sud) : un soir, alors que son fils dort, Roman ne peut résister à l’envie d’aller boire un verre tout près de chez lui. À son retour, son fils a disparu. Le roman tourne autour de cette disparition douloureuse. L’auteur, plutôt que de s’intéresser à l’aspect concret de ce drame, nous plonge dans la dérape psychologique du personnage principal. Si certaines scènes (trop peu nombreuses) sont bouleversantes, l’ensemble relève davantage de la curiosité. Loin d’être inintéressant.
Balade en train assis sur les genoux du dictateur de Stéphane Achille (vlb) : voir mon commentaire (et ceux des autres participantes) sur le site La recrue du mois!
Qu’est-ce qui m’empêche de guérir de Jeannine de La Fontaine (GGC) : lors de mon séjour de quelques années À Sherbrooke, j’ai eu la chance de côtoyer de près Jeannine de La Fontaine. Elle œuvre auprès de personnages atteintes de cancer en travaillant avec eux tout l’aspect émotionnel pour leur permettre de mieux comprendre ce qu’ils vivent. Mieux comprendre et mieux gérer ses émotions mène nécessairement à un mieux être. C’est ce dont ce livre parle et il nous éclaire sur ce que nous sommes réellement. Ce n’est pas de la pensée magique, c’est du gros bon sens qu’on oublie trop souvent.
Le froid modifie la trajectoire des poissons de Pierre Szalowski (HMH) : c’est l’idée du battement d’aile du papillon qui peut créer des cataclysmes à l’autre bout du monde que reprend à sa façon l’auteur qui est également scénariste. Son roman a pour cadre la crise de verglas qu’a connu le Québec en 1998. Plusieurs personnages ayant à la base peu de points en commun finiront par être solidaires les uns des autres. Si le début et la fin sont très solides, on ne peut pas en dire autant du deux tiers du roman. L’action retombe tout le temps et on ne croit pas toujours aux situations que vivent les personnages. Le scénariste aurait dû laisser plus de place au romancier.

Dites-le avec un livre!

En ce jour de la St-Valentin, nous avons le livre idéal à offrir en cadeau. Il s’agit de Ton kaki qui t’adore: lettres d’amour en temps de guerre de Denys Lessard que nous venons juste de faire paraître.
Dans Ton kaki qui t’adore, Denys Lessard a puisé à même la volumineuse correspondance que lui ont léguée ses parents pour concocter cet hymne à l’amour. Cet amour est celui de Gérard et Jeannine que nous retrouvons au début des années quarante. Un amour naissant perturbé par la seconde guerre mondiale alors que Gérard vient de s’engager dans l’armée. Ils passeront trois ans à s’aimer à distance, à s’attendre et à se désirer.
L’auteur a eu la brillante idée de remettre la correspondance de ses parents dans le contexte de l’époque. Il nous convie ainsi à revisiter notre passé sous l’égide de l’amour. Et c’est très réussi.
Ton kaki qui t’adore fait partie de ces petits livres magiques pour lesquels on se prend d’affection et qui finissent par nous habiter complètement.
Pour vous mettre en appétit, en voici un court extrait: « Avec ton billet, j’ai traversé sans peine la longue journée. J’avais du courage, je me moquais de tout, parce que sur mon cœur j’avais ta lettre pleine d’amour, parce que je savais qu’il me fallait être courageux. » - Gérard
Pour vous donner encore plus le goût de découvrir ce livre, écoutez l’entrevue que Patrick Masbourian a réalisée avec l’auteur à l’émission Vous êtes ici à l’antenne de Radio-Canada:

Sur ce , joyeuse St-Valentin!

Cachez ce crétin que je ne saurais voir

Voici la longue description d’un crétin selon Le Petit Larousse illustré de 1905.
De quoi faire peur :
«(…) une tête petite et aplatie aux tempes, un nez épaté, des yeux rouges et chassieux, une bouche béante d’où découle constamment la salive, et des goîtres plus ou moins volumineux le long du cou. (…) il a la peau jaune et flétrie et les sens peu développés, excepté celui de la vue».
Et honte à certains :
«(…) le crétinisme est héréditaire et paraît tenir au séjour dans les lieux profonds et humides; aussi les crétins se rencontrent-ils surtout dans les vallées basses et étroites du Valais, et même de l’Auvergne et des Pyrénées».
Malgré la neige, il vaut mieux demeurer au Québec, n’est-ce pas?
(Jean Pruvost, La dent-de-lion, la Semeuse et le Petit Larousse, France, Larousse, 2004, p. 75)

Un autre prix pour M. Jacques Lacoursière

C’est aujourd’hui à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale que M. Jacques Lacoursière se verra remettre le Prix des dix 2007-2008.
Datant des années soixante, le Prix des Dix a été relancé en 2001. Il est destiné à honorer une personne pour sa contribution remarquable dans le domaine de l’histoire du Québec ou de l’Amérique française (recherche ou diffusion).
Une récompense hautement méritée pour celui qui s’apprête à faire paraître le cinquième tome de L’histoire populaire du Québec qui couvrira les années 1960 à 1970.
Toutes nos félicitations à Monsieur Lacoursière!