Vers à soi

Il y a de ces disques qui ne se laissent pas apprivoiser facilement. Vers à soi, la dernière création de Jorane, est l’une de celle-là. Après la première écoute, je savais que j’étais en train d’écouter un disque à la réalisation impeccable et aux richesses indéniables. Par contre, j’étais incapable de dire si j’aimais ça. Drôle de sentiment ambigu.
Ma première écoute était à peine terminée que j’appuyais à nouveau sur play. Certaines sonorités et certaines modulations m’intimaient l’ordre de les réentendre. D’une écoute à l’autre, je traînais toujours ce sentiment d’incertitude, mais toujours je reconnaissais la qualité de ce disque. À l’heure où je vous écris, je ne sais plus combien de fois je l’ai écouté et je ne m’en lasse pas. Il m’habite complètement ce Vers à soi.
Ce disque de Jorane s’inscrit d’une manière cohérente dans sa démarche d’artiste par rapport à ce qu’elle nous avait offert avant. Elle explore d’autres avenues très inspirantes et en réempruntent d’autres qu’elle avait délaissées momentanément. Le violoncelle reprend la place qu’on souhaitait et d’autres instruments aux accents asiatiques et indiens sont maintenant de la partie. Et elle chante ses propres textes, en français seulement, pour notre plus grand plaisir. Elle les déconstruit à sa façon.
C’est singulier, nuancé, aérien, décalé, incarné, hypnotisant, obsédant. C’est tout, sauf banal. C’est du Jorane à n’en pas douter et c’est peut-être son meilleur disque jusqu’à maintenant. Je dis peut-être car ça aussi c’est une chose difficile à affirmer. Mais on s’en fout. Quand c’est bon, c’est bon, un point c’est tout!

Claude Corbo candidat au rectorat de l’UQAM

Au terme de l’appel de candidatures en vue de la désignation du prochain recteur, le Comité de sélection de l’Université du Québec à Montréal a retenu une seule candidature, celle d’un ex-recteur de l’UQAM, M. Claude Corbo, auteur de Les États-Unis d’Amérique [tome 2] : les institutions politiques.
Soulignons que de juin 1986 à janvier 1996, M. Corbo a rempli les fonctions de recteur de l’UQAM pendant deux mandats. Depuis lors, il a repris ses fonctions de professeur au Département de science politique.

étude #3 pour cordes et poulies

Il ya plusieurs années, je découvrais le travail de la chorégraphe Ginette Laurin avec La vie qui bat, un spectacle tout en mouvement et en émotion d’une sensibilité humaine remarquable. J’en garde un souvenir impérissable, un des plus beaux spectacles de danse contemporaine que j’ai vus.
C’est un peu dans cet esprit que j’allais voir cette étude #3 pour cordes et poulies, ma seconde expérience avec la troupe d’O vertigo.
Si, avec cette dernière création, Ginette Laurin exploite toujours l’idée du mouvement humain, cette fois-ci, elle s’attarde à celui qui nous lie et qui nous empêche d’avancer comme on le voudrait. D’ailleurs, le spectacle aurait pu s’intituler Mouvements interrompus. Les cordes et les poulies, qui sont au cœur de cette chorégraphie, symbolisent très bien cette idée. Les danseurs sont presque continuellement attachés rendant difficiles tous mouvements vers l’autre ou une certaine liberté. Lorsqu’ils ne le sont pas, les mouvements sont saccadés, rarement libres. Qu’ils soient projetés dans les airs, qu’ils s’élancent sur la scène ou qu’ils se roulent sur le sol, les corps se font lourds et ne peuvent se défaire de leur gravité.
Il y a de très beaux moments, des images très fortes, mais c’est trop furtif. L’ensemble est légèrement aride, un peu lourd justement, comme ces corps cloués au sol. J’aurais aimé que le mouvement fluide se fasse plus présent pour échapper à cet hermétisme étouffant. En même temps, je comprends la démarche de Ginette Laurin qu’elle a probablement réussie puisque, comme spectateur, elle ne m’a pas du tout laissé indifférent.

Roger Côté reçoit le Prix des abonnés catégorie documentaire

À l’occasion de la Semaine des bibliothèques publiques du Québec, les abonnés du Réseau des bibliothèques de la Ville de Québec ont décerné le Prix des abonnés catégorie documentaire à Roger Côté pour son livre Québec… pour la vie.
Paru en 2006 aux Éditions du Septentrion, Québec… pour la vie du photographe Roger Côté constitue l’aboutissement d’un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps : dire en noir et blanc, par la beauté des gens, toute l’affection qu’il nourrit pour Québec, sa ville d’adoption. Le livre regroupe près de cent photographies. Jean-Paul L’Allier, Danièle Marcoux, Alain Roberge, Jean-Simon Gagné, Jean Provencher, Louisa Blair, Sylvain Lelièvre, Julie Stanton, Louis-Guy Lemieux, Sylvie Drolet, Paul Dumont, André Morency, Claire Martin, France Ducasse et Andrée A. Michaud signent des textes émouvants, inspirés des œuvres du photographe.

Jean-Baptiste Charbonneau, remarquable oublié

Serge Bouchard nous entretiendra de Jean-Baptiste Charbonneau lors de son émission de mardi soir, De remarquables oubliés.
En deuxième heure, il s’entretiendra avec Denis Vaugeois qui a consacré un chapitre de son livre America à ce célèbre personnage. Célèbre pour, entre autre, avoir été gravé sur un « Golden Coin » américain.
Fidèles lecteurs et auditeurs, vous pouvez télécharger ce chapitre. Le mot de passe pour ouvrir le fichier pdf est « america ».

Trois mots du Littré

C’est toujours un plaisir de consulter le Littré. Je viens d’y apprendre qu’un livrier est un mauvais faiseur de livres, parmi ceux qui font de cette activité leur métier, tandis qu’un mauvais poète serait un poétereau. Aussi, à ma grande surprise, j’ai su que mon conjoint est un pogonophore*. Heureusement pour lui, il lui sera beaucoup plus facile de se débarrasser de ce son qualificatif que les deux premiers du leur.
* Terme de zoologie : qui porte la barbe.

Le disque de Nathalie

Lu dans La Presse la semaine dernière :
Il n’y a rien que me ferait plus plaisir que de considérer l’album de Nathalie Simard comme n’importe quel autre disque. Je pourrais alors tout simplement dire qu’il compte une couple de jolies versions (On s’est presque touché de Jim Corcoran), une couple de poignantes (I Want To Know What Love Is de Foreigner) et quelques-unes de très sérieusement exécrables (Aimer d’amour de Boule Noire), tout en soulignant que les arrangements sont souvent beaux, que le choix des chansons est pertinent et que Nathalie Simard devrait privilégier le registre grave qu’elle adopte dans les chansons en anglais. Mais voilà, ce n’est PAS n’importe quel disque. Tous les textes des chansons prennent un autre sens parce que c’est Nathalie qui les chantent. Il est tout simplement impossible de faire fi de ce que nous savons et aussi de ce que nous éprouvons tous : le goût de demander pardon à Nathalie Simard pour l’avoir soit idolâtrée, soit ridiculisée du temps du Village de Nathalie. Voilà pourquoi je crois sincèrement que la meilleure raison d’acheter cet album, c’est de le faire en geste de réparation.
Marie-Christine Blais
La Presse
Je trouve ce genre de papier inacceptable. On confond tout là. De la part d’une journaliste de métier, c’est honteux. On est critique ou on ne l’est pas. Rien n’obligeait Marie-Christine Blais à couvrir le disque de Nathalie Simard. Il est où le malaise? Le problème? Est-ce que le drame qu’elle a vécu, maintenant connu du grand public, l’absoudra de tout jusqu’à la fin de ses jours?
Robert Lévesque, lors de son récent passage aux Francs-Tireurs, avait peut-être raison lorsqu’il disait qu’il n’y avait plus de véritables critiques au Québec.