Dans l’annonce du magasin Latulippe, que vous avez peut-être vue à la télévision, on nous dit qu’on nous «donne gratuitement une canne à pêche» avec tout achat. Moi qui croyais qu’ils péchaient par pléonasme avec leur don gratuit. Eh bien non, je l’ai appris à mes dépens.
Laissez-moi vous raconter l’histoire:
L’hiver dernier, me laissant enthousiasmer par France, je me décidai à commander, par l’intermédiaire d’une librairie, le CD-ROM du Grand Robert. Après quelques semaines d’attente, quel bonheur lorsque je le reçus enfin, d’autant que je trouvai, à l’intérieur de mon colis, une carte qu’il me suffisait de remplir pour obtenir un ouvrage gratuit des Dictionnaires Robert. Comme je n’ai jamais su résister aux cadeaux, je m’empressai de retourner cette carte. En très peu de temps, je reçus le Dictionnaire des synonymes, nuances et contraires 2005. Je ne manquais certes pas de dictionnaires de synonymes, mais bon, c’est un cadeau et À cheval donné… vous connaissez la suite.
Quelques semaines plus tard, on m’envoya un compte qui se lisait comme suit:
«Dictionnaire 902239 : 22,50 euros – Gratuit.
«Frais de poste prioritaire par avion [d’où la rapidité]: 12 euros.
«Reste à payer: 12 euros.»
Vous pensez bien que j’ignorai cette note; non, je ne souhaite pas encourager les pléonasmes. Mais pas la compagnie Interforum, qui me renvoya une deuxième, puis une troisième lettre. La dernière se terminait ainsi: «Sans réponse de votre part sous 15 jours [quand je vous disais qu’ils n’ont pas le français à cœur], votre dossier sera remis à notre société de recouvrement, tous frais à votre charge.»
J’ai peine à croire qu’ils se seraient donné autant de mal pour 12 euros, mais comme ce n’est pas à leur charge, on ne sait jamais.
Je me suis donc rendue à la caisse ce matin pour acquitter ce compte. Savez-vous combien j’ai dû débourser? Au total : 25,82$, soit les 12 euros (17,27$), 7$ de traite bancaire pour convertir mes dollars en euros et 1,55$ de frais de poste.
À ce prix-là, je préfère aller chez Latulippe. Quelqu’un a-t-il besoin d’une canne à pêche?
Bonheurs d’occasion #3
Trois romans québécois qui vont au fond des choses et qui ne veulent surtout pas épargner la sensibilité du lecteur. Trois romans écrits par des femmes talentueuses issues d’une nouvelle génération d’auteure qui apportent un souffle nouveau sur notre littérature.
Crève, Maman!, Mô Singh (XYZ) : Juste à lire le titre de ce roman, on sait un peu dans quel univers on risque de se retrouver. Il n’y a aucune ironie à y déceler. C’est direct, cru et dur. Tout à fait à l’image de cette histoire de haine entre une fille et sa mère. On se promène entre le présent et le passé alors que la mort éminente de la mère en question fait poindre une promesse de libération pour la fille. Sans concession ni considération pathologique, Mô Singh évite de tomber dans les clichés des rapports mère-fille habituels. Un premier roman réussi porté par un réel regard d’écrivain.
Soudain le minotaure, Marie-Hélène Poitras (Triptyque) : Avec cette histoire de viol où elle nous force à se mettre d’abord dans la peau du violeur et par la suite dans celle de la violée, Marie-Hélène Poitras a fait une entrée fracassante et remarquée dans l’univers des lettres québécoises qui s’est consolidée avec son recueil de nouvelles La mort de Mignonne. Avec raison, l’entrée fracassante. Elle va au bout de son sujet et rend souvent insupportable certaines scènes qui nous apparaissent, ma foi, assez réalistes. L’ensemble est extrêmement bien dosé. Les deux points de vue, plutôt qu’un seul, donne toute la force à ce roman dérangeant.
L’enfant dans le miroir, Nelly Arcan et Pascale Bourguignon (Marchand de feuilles) : Avec ce court texte, Nelly Arcan est fidèle à elle-même en exploitant le thème de l’enfance troublée par l’action des adultes. Le spectre de la mort qui rôde, la difficulté de devenir grand, l’image sexuée des fillettes et le regard dégradant des hommes sont autant de facettes de ce texte intense, tordu et viscéral. Les superbes illustrations glauques et psychédéliques de Pascale Bourguignon, qui signe également tout l’aspect typographique alors que le texte se mélange parfaitement à l’image, ajoutent de la profondeur et de l’étrangeté aux mots de l’auteure. L’un ne pourrait aller sans l’autre. Une curiosité très intéressante.
Flux… de paroles
Voici le courriel que j’ai reçu ce matin. Ce bulletin ainsi que le site Internet de ceux qui le produisent sont vraiment très intéressants. Je vous invite fortement à les consulter.
Flux… de paroles – bulletin linguistique de juin 2007
Bien chers collègues,
« Flux… de paroles » est un outil linguistique que nous sommes heureux de vous transmettre gratuitement une fois par mois. Ce bulletin rend compte des « querelles sur les mots ». Il y est question des difficultés de la langue française, qu’elles soient orthographiques, grammaticales ou syntaxiques. Pour télécharger une copie du bulletin de juin 2007, cliquez sur : www.ecritout.com/Bulletin/2007/juin2007.pdf
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Désormais, Flux… de paroles, le bulletin mensuel de la logomachie, est distribué à des milliers d’abonnés à travers le monde : Montréal et Paris, Bruxelles et Beyrouth, Tunis et Drummondville, Marrakech et Genève, et Dakar, et Lyon, et Québec, et… et…
Portez-vous à la défense de la langue de Molière! Promouvez le français.
Transmettez autour de vous, à vos correspondants, ce courriel avec le lien ci-dessous menant à la fiche d’inscription au bulletin d’Écritout.
Pour ceux désirant s’inscrire, cliquez ici : www.ecritout.com/Formulaires/FormulaireInscription.aspx
Bonne lecture!
Jean Aubé, M.B.A.
Vice-président, développement des affaires
Amjad
Hier, je suis allé voir le tout dernier spectacle de La La La Human Steps au Grand Théâtre de Québec. C’est la troisième fois que je voyais le travail d’Édouard Lock sur scène. Je garde un souvenir intense d’ Infante, c’est destroy avec une Louise Lecavalier au meilleur de sa forme (1991) et du sublime Exaucé (1998), la première de ses créations où il intégrait les pointes dans son processus créatif.
Avec Amjad, Edouard Lock continue son exploration de la danse contemporaine sur pointe. Cette fois-ci, il fait le pont directement avec la danse classique en réinventant à sa façon les plus grands ballets de l’époque romantique. Gavin Bryars, qui signe la musique, en a fait autant en s’inspirant de Tchaikovsky. Cet aspect est d’ailleurs très réussi. De voir et d’entendre un quatuor de musiciens sur scène pendant que les danseurs exécutent leurs mouvements ajoute de l’intensité et de la profondeur au spectacle. J’ai également beaucoup aimé les éclairages syncopés qui venaient créer un effet cinématographique pouvant rappeler les films des années 30.
Pour ce qui est de la chorégraphie elle-même, je suis resté sur ma faim. Amjad est peut-être encore trop proche de la facture classique. Edouard Lock n’est peut-être pas parvenu à se distancier suffisamment de son point de départ. Il y avait trop de répétition dans les mouvements, trop de retenu. Ça manquait de mordant, d’intensité et de folie. C’est bien que le chorégraphe ait voulu explorer d’autres avenues, mais l’ensemble manquait de force. J’attendais le moment où tout basculerait, où le romantisme tournerait au trash afin que nous entrions de plein fouet dans la modernité. J’ai attendu en vain.
Plusieurs numéros ont fini par me lasser. Par contre, d’autres m’ont tout simplement bouleversé par leur grâce et leur beauté. J’ai vécu trois moments magiques de trop courte durée. J’aurais préféré qu’ils se succèdent pendant 1h45, ces moments fabuleux. D’entre tous, je retiens celui où l’on voyait un danseur faire un long numéro sur pointe. Magnifique.
Après le spectacle, je suis rentré chez moi sous la pluie avec un léger sentiment de déception. Je me disais qu’Edouard Lock était peut-être allé au bout de ses pointes. On espère une prochaine création plus inspirée et inspirante.
Joseph-Elzéar Bernier encore à l’honneur
Le Musée national des beaux-arts du Québec est fier de s’associer au Musée maritime du Québec pour le lancement du film Kapitai-Kallak J.-E. Bernier, un documentaire réalisé par Robert Tremblay (Productions Vic Pelletier) relatant les histoires de voyages de l’un des plus illustres navigateurs canadiens.
Une première projection, ouverte à tous, se tiendra samedi prochain le 9 juin à 14h à l’auditorium du Musée national des beaux-arts du Québec, au Parc des Champs-de-Bataille.
Ce visionnement sera suivi d’une visite de l’ancienne prison de Québec qui fut dirigée par le capitaine Bernier de 1895 à 1998. Il faut réserver sa place pour cette visite guidée au (418) 247-5001.
Marjolaine Saint-Pierre, Bernièrologue attitrée, sera présente et pourra répondre à vos questions.
Une pêche miraculeuse pour Michaëlle Jean
Jeudi, le 17 mai dernier, l’Université de Moncton campus de Shippagan, (UMCS) recevait la visite de la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, et de son époux, Jean-Daniel Lafond.
Le chancelier, M. Louis R. Comeau, et le recteur et vice-chancelier, M. Yvon Fontaine, en ont profité pour remettre un cadeau à la gouverneure générale, soit le dernier livre du professeur Nicolas Landry de l’UMCS, intitulé Éléments d’histoire des pêches. C’est à ce moment que le recteur a informé Son Excellence que l’Université de Moncton ferait un don de 500 $ en son nom au nouveau fonds d’entraide de la Péninsule acadienne afin de souligner son passage à l’UMCS et dans la Péninsule acadienne.
Chute
C’est Geneviève Robitaille elle-même qui a demandé à son éditeur de me faire parvenir un exemplaire de Chute dont elle a écrit le texte en s’inspirant des photographies d’Ivan Binet. Elle sait que j’admire beaucoup son travail. J’avais fait une bonne recension d’ Éloge des petits riens dans le journal le libraire à sa sortie. J’avais aussi beaucoup aimé Mes jours sont vos heures paru précédemment chez Triptyque.
C’est plus qu’une excellente idée qu’elle a eu de me faire parvenir Chute, ça elle ne le sait peut-être pas. J’adore les œuvres littéraires qui s’inspirent de photographies. J’aime également beaucoup le travail que fait les éditions J’ai vu, une petite maison d’édition spécialisée dans ce genre d’ouvrage. Je garde un souvenir très fort de ma lecture de Projections écrit par Andrée A. Michaud et inspiré de photographie de d’Angela Grauerholz. Et, à titre d’auteur, je rêve de participer à un de leur projet.
Dans Chute, Geneviève Robitaille, qui souffre depuis plusieurs années d’une maladie dégénérative, s’inspire de la chute de son propre corps. Elle fait également un lien avec l’effondrement du World Trade Center. Le parallèle est très fort. Il faut dire que son écriture concise, précise et dépouillée de tout artifice ajoute de la puissance à ses idées. C’est franchement réussi.
Ivan Binet, lui, a photographié la chute Montmorency sous plusieurs angles en privilégiant les gros plans. Ça crée un effet d’abstraction et d’étrangeté dominé par le gris, le blanc et le vert. On se croirait dans un autre monde. Les photos sont réunies au centre du livre. Elles ne pouvaient pas être placées ailleurs. Après avoir lu la première partie du texte, lorsqu’on arrive aux photos, on est happé par le vacarme, le mouvement, la grandeur et le silence de cette chute. C’est asses particulier comme effet. On revient au texte de Geneviève Robitaille dans un autre état d’esprit. Après la perturbation vient le calme. En apparence seulement, le calme.
L’alphabétisation
Selon Michel Verrette (L’Alphabétisation au Québec, 1660-1900, Septentrion, 2002, p. 161: http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=297), le Québec a dû attendre la décennie de 1920-1930 pour atteindre l’alphabétisation complète.
N’empêche que, «selon les résultats de l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA), près de 800 000 Québécois, âgés de 16 à 65 ans, se situent [aujourd’hui] au plus bas niveau des capacités de lecture» (Fondation pour l’alphabétisation, En ligne, [http://www.fqa.qc.ca/soussection1.php?section=1_2_2]). À ce niveau, ces Québécois sont considérés comme des analphabètes.
Il semblerait aussi qu’un «peu plus de 2 % des personnes analphabètes entreprennent une démarche d’alphabétisation, tandis que 98 % restent dans l’obscurité» (ibid.).
On entend, par personnes analphabètes, celles qui sont faiblement alphabétisées et qui, «dans leur langue maternelle, possèdent des difficultés importantes à lire, écrire et calculer dans la vie de tous les jours si le texte n’est pas clair et familier» (ibid.).
Vous pouvez soutenir la cause de l’alphabétisation en faisant un don à la Fondation, mais aussi, si vous avez un peu de temps libre, en agissant comme bénévole, soit en participant à des activités ponctuelles de cette organisation, soit en collaborant au projet de prévention de l’analphabétisme La lecture en cadeau ou encore, en apportant votre aide au sein d’un organisme d’alphabétisation de votre région selon ses activités et ses besoins. Un beau projet de bénévolat pour nous, n’est-ce pas? Pour plus d’information, rendez-vous sur le site Internet de la Fondation pour l’alphabétisation.
Chronologie de Champlain
2008 marquera le 400e anniversaire de la fondation de Québec. Pour souligner cette occasion, voici la chronologie présentée dans Champlain. La naissance de l’amérique française. Une bonne occasion de souligner l’homme exceptionnel que fut Samuel de Champlain.
Entre 1567 et 1580 |
Naissance de Samuel Champlain à Brouage, en Saintonge, fils d’Antoine |
1er août 1589 |
Attentat mortel contre le roi de France Henri III. Sur le point de |
25 juillet 1593 |
Abjuration à Saint-Denis par Henri IV de sa foi protestante. |
24 février 1594 |
Sacre du roi à Chartres. |
22 mars 1594 |
Entrée solennelle à Paris du roi Henri IV. |
Mars 1595 jusqu’en 1598 |
Engagement de Champlain dans l’armée royale de Bretagne qui doit réduire |
1598 |
Nomination du conseiller principal du roi, Maximilien de Béthune duc de |
13 avril 1598 |
Promulgation, par Henri IV, de l’édit de Nantes qui reconnaît aux |
2 mai 1598 |
Signature du traité de Vervins qui met fin à la guerre entre la France et |
Juillet 1598 |
Transport en Espagne de troupes cantonnées en Bretagne (à Blavet, |
13 septembre 1598 |
Mort de Philippe II d’Espagne. Son fils Philippe III lui succède. |
1599 à 1601 |
Voyage du Saint-Julien aux Indes occidentales sur ordre du roi d’Espagne, |
Vers 1600 |
L’Amérique du Sud est sous la domination des Européens avec une |
Juin-juillet 1601 |
Décès, à Cadix, de Guillaume Allène, qui lègue ses biens à son neveu |
Automne 1601 |
Champlain est en France et jouit d’une pension à la cour de Henri IV. |
15 mars 1603 |
Départ du port de Honfleur de trois navires dont la Bonne Renommée, commandée par François |
24 mars 1603 |
James VI d’Écosse succède à Élisabeth Ire comme roi d’Angleterre. |
13 mai 1603 |
Décès du commandeur Aymar de Chaste, gouverneur de Dieppe. |
26 mai au 18 juin 1603 |
Traite des fourrures à Tadoussac. Champlain observe et décrit une « tabagie » dirigée par le chef |
18 juin au 11 juillet 1603 |
Exploration de la « rivière de Canada » (le fleuve |
15-19 juillet 1603 |
Séjour à Gaspé, pour s’approvisionner et pour chercher des mines. |
3 août 1603 |
Grande fête à Tadoussac sous la direction du chef Bechourat, célébrant |
16 août 1603 |
Départ de Tadoussac vers la France. Des Indiens font partie du voyage de |
20 septembre 1603 |
Arrivée à Honfleur. Champlain présente au roi une carte du Saint-Laurent, |
8 novembre 1603 |
Commission accordée par le roi à Pierre Dugua, sieur de Monts, pour |
Mars 1604 |
Autorisation accordée par Henri IV à Champlain de s’embarquer avec Dugua |
7 avril 1604 |
Départ de deux navires du port du Havre. Gravé Du Pont est sur la Bonne |
Début de mai 1604 |
Arrivée à Port-au-Mouton, au sud de l’Acadie. |
19 mai au 24 juin 1604 |
Recherche d’un pied-à-terre temporaire. À la requête du sieur de Monts, |
24 juin 1604 |
Choix de l’île Sainte-Croix, sur la rivière du même nom (frontière sud du |
31 août 1604 |
Attribution, par Dugua de Monts, d’une concession à Poutrincourt dans la |
Septembre 1604 |
Exploration, pendant tout le mois, par Champlain et Dugua de Monts, pour |
6 octobre 1604 |
Première neige à l’île Sainte-Croix. |
Hiver 1604-1605 |
Décès dû au scorbut de 35 ou 36 Français sur les 79 hivernants de l’île |
15 juin 1605 |
Arrivée à l’île Sainte-Croix de Gravé Du Pont, d’une quarantaine d’hommes |
17 juin au 3 septembre 1605 |
Nouvelle recherche d’une région plus hospitalière par de Monts et |
|
À partir de la rivière Kennebec, ils continuent vers le sud, visitent la |
21 septembre 1605 |
Transport de la colonie à Port-Royal. Les maisons de Sainte-Croix sont |
Avant l’hiver |
Nouvelle recherche de mines, sans succès. |
Hiver 1605-1606 |
Douze décès du scorbut sur 45 hivernants. |
Mai 1606 |
À bord du Jonas, de nouveaux colons s’embarquent de France pour l’Acadie. |
26 juillet 1606 |
Arrivée, sur le Jonas, de Jean de Biencourt de Poutrincourt en remplacement |
25 août 1606 |
Retour du Jonas en France avec Gravé Du Pont et une cinquantaine de |
Automne 1606 |
Nouvelle exploration, pendant plus de deux mois, par Champlain et |
14 novembre 1606 |
Retour des explorateurs à Port-Royal, accueillis par la petite colonie et |
Hiver 1606-1607 |
Acclimatation progressive des colons. Création de l’ordre de Bon Temps |
13 mai 1607 |
Fondation de Jamestown avec 105 colons anglais. |
24 mai 1607 |
Arrivée à Port-Royal d’un messager, le Malouin Chevalier, avec l’ordre de |
3 septembre 1607 |
Départ pour la France du Jonas, avec à son bord tous les |
30 septembre 1607 |
Arrivée du Jonas à Saint-Malo. |
7 janvier 1608 |
Attribution, par Henri IV à Pierre Dugua de Monts, du monopole de la |
5 avril 1608 |
Départ de Honfleur du Lièvre, commandé par François Gravé Du |
13 avril 1608 |
Troisième départ de Champlain pour la Nouvelle-France avec le titre de |
3 juin 1608 |
Arrivée à Tadoussac. |
3 juillet 1608 |
Choix du site de Québec, par Champlain, pour la fondation d’une |
Hiver 1608-1609 |
Décès de 20 hivernants sur 28 du scorbut et de la dysenterie. |
1609 |
Publication en France de l’Histoire de la Nouvelle-France de Marc Lescarbot. |
28 mai 1609 |
Arrivée à Tadoussac de Gravé Du Pont avec le ravitaillement. |
28 juin 1609 |
Départ de Champlain à la « découverte » du pays des Iroquois. |
29-30 juillet 1609 |
Affrontement armé avec des Iroquois près de Ticonderoga (Crown Point, |
5 septembre 1609 |
Embarquement de Champlain à Tadoussac avec le capitaine Gravé Du Pont |
13 octobre 1609 |
Arrivée à Honfleur. Champlain présente son rapport à Dugua de Monts et au |
1610 |
Premières Relations des Jésuites qui rendent compte de la vie en |
|
Établissement d’une quarantaine de colons par John Guy dans la baie de |
8 au 28 avril 1610 |
Quatrième traversée, très rapide, de Champlain, avec des artisans, sur la |
14 mai 1610 |
Assassinat, par Ravaillac, du roi Henri IV. Son fils Louis lui succède, |
14 au 19 juin 1610 |
Second assaut de Champlain, avec l’aide de ses alliés indiens, au pays |
|
Le jeune Français Étienne Brûlé est confié au chef allié Iroquet, afin de |
24 juin 1610 |
Premier baptême en Nouvelle-France : le chef Membertou et 20 |
8 août 1610 |
Embarquement de Champlain pour la France, avec entre autres le Huron |
21 août 1610 |
Arrivée de Biencourt à Dieppe. Accompagné de Marc Lescarbot, il annonce à |
27 septembre 1610 |
Arrivée de Champlain à Honfleur. |
27 décembre 1610 |
Signature du contrat de mariage entre Champlain et Hélène Boullé, jeune |
30 décembre 1610 |
Bénédiction nuptiale de Champlain et Hélène Boullé, en l’église de |
26 janvier 1611 |
Départ du navire de Biencourt, la Grâce de Dieu, avec une recrue de |
1er mars 1611 |
Cinquième départ de Champlain pour la Nouvelle-France. |
21 ou 22 mai 1611 |
Arrivée à Québec. |
13 juin 1611 |
Arrivée à Montréal de 200 Hurons et Algonquins ainsi que d’Étienne Brûlé |
11 août 1611 |
De retour à Québec, Champlain répare l’habitation, plante des rosiers et |
10 septembre 1611 |
Arrivée à La Rochelle. Les associés du sieur de Monts ne parvenant pas à |
Hiver 1611-1612 |
Hivernement d’une quinzaine de colons à Québec. L’Acadie a une trentaine |
27 septembre 1612 |
Attribution, pour 12 ans, du monopole de la traite des fourrures dans le |
15 octobre 1612 |
Pouvoir de commandement au nom du lieutenant général accordé à Champlain |
1er novembre 1612 |
Décès du comte de Soissons, protecteur de Champlain. |
22 novembre 1612 |
Désignation du prince de Condé comme vice-roi de la Nouvelle-France, |
9 janvier 1613 |
Publication des Voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, de 1604 à 1612, avec |
6 mars au 29 avril 1613 |
Sixième traversée de Champlain vers la Nouvelle-France, sur le navire de |
27 mai au 17 juin 1613 |
Exploration à partir du sault Saint-Louis vers le pays des Hurons, avec |
2 juillet 1613 |
Expédition réussie contre Saint-Sauveur, en Acadie, par le capitaine |
8 au 26 août 1613 |
Traversée de Champlain, de Tadoussac à Saint-Malo, à bord du navire |
1er au 9 novembre 1613 |
Nouveau raid d’Argall à Saint-Sauveur. Il rase les dernières |
15 novembre 1613 |
Constitution, en présence du vice-roi, d’une société de marchands de |
Fin de l’année 1613 |
Champlain prépare le récit de ses dernières explorations sous le titre Quatriesme |
1614 |
Présentation au roi, à Fontainebleau, de l’état de la Nouvelle-France où |
24 avril-25 mai 1615 |
Septième traversée de Champlain vers le Canada. Accompagné des |
24 juin 1615 |
Première messe célébrée à la rivière des Prairies par les pères Jamet et |
25 juin 1615 |
Messe solennelle à Québec par le père Dolbeau, suivie d’un Te Deum puis d’un feu |
9 juillet 1615 |
Départ de Champlain pour un voyage d’exploration au pays des Hurons. Il |
1er août 1615 |
Arrivée chez les Hurons, au village Otouacha, dans la péninsule de Midland. |
10 ou 12 août 1615 |
Première messe dite dans la région des Grands Lacs. Une croix est |
17 août 1615 |
Rencontre, à Cahiagué, des Hurons et de Champlain avec dix Français. |
1er septembre 1615 |
Délégation de 12 guerriers hurons, auxquels s’est joint Brûlé, pour |
9 octobre 1615 |
Capture de 11 Iroquois par les alliés, à quatre lieues d’un village. |
10 octobre 1615 |
Arrivée des alliés face à un fort iroquois, peut-être à Nichols Pond, |
16 octobre 1615 |
Retraite des alliés. Les Andastes ne sont pas venus prêter main-forte. |
Novembre-décembre 1615 |
Retour des alliés en Huronie. Malgré sa volonté de rentrer à Québec, |
23 décembre 1615 |
Arrivée des alliés à Cahiagué. |
5 janvier 1616 |
Rencontre du récollet Le Caron à Carhagouha. |
15 janvier 1616 |
Visite des Indiens des Grands Lacs et étude de leurs mœurs par Champlain |
15 février 1616 |
Retour de Champlain à Cahiagué où il doit arbitrer une dispute entre les |
20 mai 1616 |
Départ de Champlain du pays des Hurons avec certains d’entre eux, dont le |
1er juillet 1616 |
Arrivée au sault Saint-Louis où se trouve Gravé Du Pont. |
11 juillet 1616 |
Arrivée à Québec. Champlain, qu’on croyait mort, agrandit l’habitation et |
3 août 1616 |
Embarquement, de Tadoussac, pour la France sur le navire de Gravé Du |
10 septembre 1616 |
Arrivée du navire à Honfleur où Champlain apprend que son protecteur le |
25 octobre 1616 |
Commission accordée au maréchal de France, Pons de Lauzière, marquis de |
1616 |
Carte générale de la Nouvelle-France mise au point par Champlain, à |
|
En Angleterre, John Smith publie A Description of New England où il rapporte son |
15 janvier 1617 |
Confirmation du mandat de Champlain comme lieutenant du vice-roi. |
11 mars-14 juin 1617 |
Huitième traversée de Champlain pour le Canada, à partir de Honfleur, sur |
24 avril 1617 |
Louis XIII fait arrêter Concini, convaincu de malversations. Le roi |
22 juillet 1617 |
Engagement par Champlain et Hélène Boullé d’Isabelle Terrier comme |
Février 1618 |
Mémoires adressés par Champlain au roi et à la chambre de commerce dans |
9 février 1618 |
Requête de la chambre de commerce au roi aux fins de procurer à Champlain |
12 mars 1618 |
Accord du roi au projet de Champlain. Les associés sont priés d’assister |
24 mai au 24 juin 1618 |
Neuvième traversée de Champlain, au départ de Honfleur, avec son |
Été 1618 |
Premier mariage de la colonie. Le père Le Caron bénit à Québec l’alliance |
5 juillet 1618 |
Justice rendue à l’amiable par Champlain, à Trois-Rivières, à l’endroit |
26 juillet au 28 août 1618 |
Voyage de Tadoussac à Honfleur avec le père Paul Huet et le frère |
21 décembre 1618 |
Engagement signé par les associés pour l’entretien, à Québec, de 80 |
24 décembre 1618 |
Attribution d’une pension royale de 600 £ à Champlain. |
14 janvier 1619 |
Réception des 1 500 £ qui étaient dues à Champlain sur la dot |
|
Sur les conseils de Daniel Boyer, marchand de Rouen, les associés veulent |
Printemps 1619 |
Départ pour Rouen avec sa femme afin de s’embarquer pour Québec. Malgré |
|
Un arrêt le confirme dans son commandement. |
18 mai 1619 |
Publication avec privilège royal des Voyages du Sr de Champlain en la |
20 octobre 1619 |
Libération du prince de Condé de la prison de Vincennes. Louis XIII le |
9 novembre 1619 |
Recouvrement des droits et privilèges par le prince de Condé. Le maréchal |
25 février 1620 |
Cession des droits de vice-roi, pour 30 000 livres, par le |
8 mars 1620 |
Confirmation de la charge de Champlain par le duc de Montmorency. |
7 mai 1620 |
Confirmation, par Louis XIII, des fonctions administratives de Champlain, |
Printemps 1620 |
Dixième départ de Champlain pour la Nouvelle-France en compagnie de sa |
3 juin 1620 |
Pose de la première pierre de l’église conventuelle des récollets au cap |
7 juillet 1620 |
Arrivée à Québec. Champlain y lit sa commission et prend possession du |
Automne-hiver 1620 |
Réparations et fortification de l’habitation. Construction du fort |
Novembre 1620 |
Cession, par le vice-roi, pour une durée de 15 ans, de son monopole de |
21 novembre 1620 |
Arrivée à Plymouth, sur le Mayflower, de 101 colons anglais et de 48 |
Hivernement 1620-1621 |
Décès d’un seul habitant, suite à la chute d’un arbre, sur environ 60 |
31 mars 1621 |
En Espagne, décès de Philippe III. Son fils Philippe IV lui succède. |
Mi-mai 1621 |
Un traité entre le vice-roi et les de Caën, déclarant que ces derniers |
25 mai 1621 |
Bénédiction de l’église des récollets qui est terminée. |
Juin 1621 |
Gravé Du Pont (qui était de l’ancienne société) et les sieurs de Caën |
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Guillaume de Caën tente de saisir le bateau de Gravé Du Pont. Champlain |
18 août 1621 |
Assemblée générale des habitants qui charge le récollet Le Baillif |
12 septembre 1621 |
Publication des premières ordonnances à Québec. |
Printemps 1622 |
Installation d’Indiens, près de Québec, sur des terres qu’ils défrichent, |
1er avril 1622 |
Confirmation, par le Conseil d’État, de la légitimité de la compagnie des |
Juin 1622 |
Pourparlers de paix, à Québec, entre les alliés indiens de Champlain et |
24 décembre 1622 |
Le Conseil d’État précise les conditions de l’alliance entre les deux |
Mi-juin 1623 |
La nouvelle société envoie deux navires dans la colonie, dont l’un emmène |
Juillet 1623 |
À l’embouchure du Richelieu, poursuivant ses efforts de pacification, |
Août 1623 |
Une ferme prend forme près du cap Tourmente. Avec la récolte de |
Novembre 1623 |
Un chemin facilite l’accès au fort Saint-Louis. |
Hiver 1623-1624 |
Planification d’une nouvelle habitation. Avec l’aide d’Indiens, Champlain |
1624 |
Entrée, en avril, du cardinal de Richelieu au Conseil d’État, dont il |
6 mai 1624 |
Pose de la première pierre de la nouvelle habitation de Québec. |
15 août 1624 |
Départ de Champlain pour la France, avec sa femme, après un séjour de |
1er octobre 1624 |
Arrivée à Dieppe et rapport au roi à Saint-Germain. Le vice-roi |
15 février 1625 |
Confirmation de Champlain comme lieutenant du vice-roi avec son beau-frère |
27 mars 1625 |
Décès de James Ier. Son fils Charles Ier lui succède. |
29 décembre 1625 |
Champlain est à Paris. Il fait cession d’une donation qu’il avait reçue à |
10 mars 1626 |
Concession aux jésuites par Ventadour d’un terrain sur le Saint-Laurent |
15 avril-5 juillet 1626 |
Onzième traversée de Champlain vers la Nouvelle-France, cette fois depuis |
Pâques 1626 |
Les jésuites disposent de leur couvent, situé en face de celui des |
24 septembre 1626 |
Fin des travaux de la ferme du cap Tourmente, prête à recevoir 40 à |
Octobre 1626 |
Nomination de Richelieu comme « Grand Maître, Chef et |
21 novembre 1626 |
Mémoire à Richelieu par Isaac de Razilly, chevalier de Malte, sur la |
1627 |
La Nouvelle-France est peuplée d’à peine 100 habitants, la Virginie |
Janvier 1627 |
Un présent est offert à Champlain par des Indiens : trois fillettes nommées |
Printemps 1627 |
Un émissaire français est envoyé par Champlain en Iroquoisie afin de |
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Suppression de la charge d’amiral et démission de Ventadour. Le cardinal de |
29 avril 1627 |
Abolition de la compagnie de Caën et établissement, par Richelieu, de la |
Éte 1627 |
La traite est bonne. Deux vaisseaux livrent des génisses et une première |
Hiver 1627-1628 |
Durant le long hivernement, les vivres manquent. |
14 janvier 1628 |
Sur la liste des associés de la nouvelle compagnie, Champlain est en |
Printemps 1628 |
Association entre Jarvis Kirke et d’autres marchands pour chasser les |
Avril 1628 |
Départ de Dieppe vers la Nouvelle-France d’un convoi, sous le |
27 avril 1628 |
Ordre est donné par Louis XIII à Champlain de dresser un inventaire |
Juillet 1628 |
Pillage de l’habitation du cap Tourmente par les Anglais. |
8 juillet 1628 |
Interception de la flotte française partie en avril de Dieppe par les |
9 juillet 1628 |
Champlain est informé que la flottille anglaise est à Tadoussac. |
10 juillet 1628 |
Sommation des Kirke à Champlain de céder Québec, transmise par des |
17 et 18 juillet 1628 |
Défaite de la flotte française par celle des Anglais : vers l’île |
Hiver 1628-1629 |
Les vivres manquent à Québec. |
4 février 1629 |
Concession, par Charles Ier d’Angleterre à la compagnie |
5 avril 1629 |
Départ d’Angleterre des frères Kirke, toujours guidés par Jacques Michel. |
Printemps 1629 |
Pour diminuer le nombre de bouches à nourrir, Champlain envoie des colons |
21 mars 1629 |
Nomination de Champlain comme « commandant en la Nouvelle-France |
24 avril 1629 |
Traité de Suse qui met fin au conflit franco-anglais. La prise de Québec |
25 juin 1629 |
Arrivée des navires anglais devant Gaspé. |
19 juillet 1629 |
Les vaisseaux anglais paraissent devant Pointe-Lévy. Une sommation est |
24 juillet 1629 |
Départ de Champlain à bord d’un navire des Kirke en direction de |
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Sur le chemin, le navire rencontre un vaisseau d’Émery de Caën. Champlain |
1er août 1629 |
Arrivée à Tadoussac où Champlain doit séjourner. Il sermonne Étienne |
14 septembre 1629 |
Départ de Tadoussac. Les Kirke emportent un butin très important. Les |
27 octobre 1629 |
Débarquement à Douvres. |
29 octobre 1629 |
Arrivée de Champlain à Londres. Il démontre à l’ambassadeur de France que |
Début décembre 1629 |
De retour en France, Champlain demande au roi, à Richelieu et aux membres |
1630 |
Un appel au roi est présenté par Champlain qui reprend les arguments de |
Avril 1630 |
Louis XIII demande à l’Angleterre la restitution de la colonie. Les |
27 septembre 1630 |
Champlain est à Brouage pour la vente de deux maisons. |
Juillet 1631 |
Ordre de Charles Ier aux Merchants Adventurers de rendre Québec. |
1632 |
Publication du grand voyage du pays des Hurons faict en 1624… par le récollet Gabriel |
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Publication par Champlain des Voyages de la Nouvelle France |
13 février 1632 |
Donation mutuelle de leurs biens entre Champlain et Hélène Boullé. |
29 mars 1632 |
Traité de Saint-Germain-en-Laye. Québec est restitué officiellement à la |
20 avril 1632 |
Nomination d’Isaac de Razilly comme lieutenant de la Nouvelle-France. Il |
1er mars 1633 |
Champlain est de nouveau chargé de commander en Nouvelle-France. |
23 mars au 22 mai 1633 |
Douzième et dernier voyage de Champlain après quatre ans d’absence. |
Printemps 1633 |
Champlain retrouve le fort et l’habitation en piteux état mais remis sans |
Été 1633 |
Champlain reprend contact avec les nations indiennes amies, |
15 août 1633 |
Lettre de Champlain à Richelieu pour demander de mettre fin à la traite |
1634 |
Fondation de Trois-Rivières. Une habitation y est érigée et le |
18 août 1634 |
Nouveau rapport présenté à Richelieu sur la situation de la colonie, où |
1635 |
La santé de Champlain décline. |
Octobre 1635 |
Champlain est atteint de paralysie. |
17 novembre 1635 |
Champlain signe son testament. Il institue la Vierge Marie son héritière. |
25 décembre 1635 |
Champlain meurt, assisté jusqu’à ses derniers instants par le jésuite |
15 janvier 1636 |
La nouvelle de la mort de Champlain arrive en France. Charles Huault de |
Un petit bruit sec
Ce matin, j’ai terminé la lecture d’ Un petit bruit sec de Myriam Beaudoin, son premier roman publié en 2003 chez Triptyque. Je ne l’avais pas remarqué au moment de sa sortie. Ça arrive trop souvent avec les livres. Heureusement qu’on peut toujours se rattraper.
Je ne sais pas ce qu’il y a dans l’écriture de Myriam Beaudoin mais elle vient me chercher profondément. Si les âmes littéraires existent, nous le sommes. En fait, je le sais un peu ce qui me plaît autant dans son écriture. J’aime ce mélange de simplicité et de profondeur qu’on y retrouve. C’est dépouillé et on ne sent jamais qu’elle veut faire des effets de style. Pourtant, du style elle en a. Tout est dans sa façon si singulière de raconter les choses.
Dans Hadassa, le portrait qu’elle brossait de la société juive orthodoxe était à la fois ahurissant et tendre. Il y a un peu de ça aussi dans Un petit bruit sec dans lequel elle relate le dur épisode de la mort de son père. Oui, c’est un roman troublant, touchant, tendre et bouleversant, mais on est tellement loin du récit personnel habituel. Elle nous offre sa vision à elle en nous permettant de plonger dans ses pensées les plus intimes et incongrues, de celles qu’on oserait à peine penser et encore moins avouer.
Combien d’heures, combien de nuits, combien de jours tu as supporté ton lit de bois, la dalle de pierre et les mètres de neige. La vermine a-t-elle atteint tes oreilles, tes yeux, ta bouche? La boue et les branches ont-elles fendu la boîte? As-tu au moins appris à respirer dans cette cave de vase et de glace? p.20
Un petit bruit sec n’a rien de chronologique. Elle alterne dans le désordre entre le présent, le passé et le futur, ce qui donne de la force à sa narration. Chaque segment est entrecoupé de lettres qu’elle adresse à son père. C’est dans les lettres que sa plume atteint sa pleine puissance. La dernière partie, qui se passe avant, alors que son père était consul en Afrique, m’a beaucoup fait penser à Duras. Je ne sais pas si c’est voulu, mais je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien. Une chose est certaine, à l’instar de Duras, Myriam Beaudoin fait partie de ces auteurs que j’ai envie de suivre pendant longtemps. Ça tombe bien, elle n’a que 31 ans!