Latulippe a raison

Dans l’annonce du magasin Latulippe, que vous avez peut-être vue à la télévision, on nous dit qu’on nous «donne gratuitement une canne à pêche» avec tout achat. Moi qui croyais qu’ils péchaient par pléonasme avec leur don gratuit. Eh bien non, je l’ai appris à mes dépens.
Laissez-moi vous raconter l’histoire:
L’hiver dernier, me laissant enthousiasmer par France, je me décidai à commander, par l’intermédiaire d’une librairie, le CD-ROM du Grand Robert. Après quelques semaines d’attente, quel bonheur lorsque je le reçus enfin, d’autant que je trouvai, à l’intérieur de mon colis, une carte qu’il me suffisait de remplir pour obtenir un ouvrage gratuit des Dictionnaires Robert. Comme je n’ai jamais su résister aux cadeaux, je m’empressai de retourner cette carte. En très peu de temps, je reçus le Dictionnaire des synonymes, nuances et contraires 2005. Je ne manquais certes pas de dictionnaires de synonymes, mais bon, c’est un cadeau et À cheval donné… vous connaissez la suite.
Quelques semaines plus tard, on m’envoya un compte qui se lisait comme suit:
«Dictionnaire 902239 : 22,50 euros – Gratuit.
«Frais de poste prioritaire par avion [d’où la rapidité]: 12 euros.
«Reste à payer: 12 euros.»
Vous pensez bien que j’ignorai cette note; non, je ne souhaite pas encourager les pléonasmes. Mais pas la compagnie Interforum, qui me renvoya une deuxième, puis une troisième lettre. La dernière se terminait ainsi: «Sans réponse de votre part sous 15 jours [quand je vous disais qu’ils n’ont pas le français à cœur], votre dossier sera remis à notre société de recouvrement, tous frais à votre charge
J’ai peine à croire qu’ils se seraient donné autant de mal pour 12 euros, mais comme ce n’est pas à leur charge, on ne sait jamais.
Je me suis donc rendue à la caisse ce matin pour acquitter ce compte. Savez-vous combien j’ai dû débourser? Au total : 25,82$, soit les 12 euros (17,27$), 7$ de traite bancaire pour convertir mes dollars en euros et 1,55$ de frais de poste.
À ce prix-là, je préfère aller chez Latulippe. Quelqu’un a-t-il besoin d’une canne à pêche?

Bonheurs d’occasion #3

Trois romans québécois qui vont au fond des choses et qui ne veulent surtout pas épargner la sensibilité du lecteur. Trois romans écrits par des femmes talentueuses issues d’une nouvelle génération d’auteure qui apportent un souffle nouveau sur notre littérature.
Crève, Maman!, Mô Singh (XYZ) : Juste à lire le titre de ce roman, on sait un peu dans quel univers on risque de se retrouver. Il n’y a aucune ironie à y déceler. C’est direct, cru et dur. Tout à fait à l’image de cette histoire de haine entre une fille et sa mère. On se promène entre le présent et le passé alors que la mort éminente de la mère en question fait poindre une promesse de libération pour la fille. Sans concession ni considération pathologique, Mô Singh évite de tomber dans les clichés des rapports mère-fille habituels. Un premier roman réussi porté par un réel regard d’écrivain.
Soudain le minotaure, Marie-Hélène Poitras (Triptyque) : Avec cette histoire de viol où elle nous force à se mettre d’abord dans la peau du violeur et par la suite dans celle de la violée, Marie-Hélène Poitras a fait une entrée fracassante et remarquée dans l’univers des lettres québécoises qui s’est consolidée avec son recueil de nouvelles La mort de Mignonne. Avec raison, l’entrée fracassante. Elle va au bout de son sujet et rend souvent insupportable certaines scènes qui nous apparaissent, ma foi, assez réalistes. L’ensemble est extrêmement bien dosé. Les deux points de vue, plutôt qu’un seul, donne toute la force à ce roman dérangeant.
L’enfant dans le miroir, Nelly Arcan et Pascale Bourguignon (Marchand de feuilles) : Avec ce court texte, Nelly Arcan est fidèle à elle-même en exploitant le thème de l’enfance troublée par l’action des adultes. Le spectre de la mort qui rôde, la difficulté de devenir grand, l’image sexuée des fillettes et le regard dégradant des hommes sont autant de facettes de ce texte intense, tordu et viscéral. Les superbes illustrations glauques et psychédéliques de Pascale Bourguignon, qui signe également tout l’aspect typographique alors que le texte se mélange parfaitement à l’image, ajoutent de la profondeur et de l’étrangeté aux mots de l’auteure. L’un ne pourrait aller sans l’autre. Une curiosité très intéressante.

Flux… de paroles

Voici le courriel que j’ai reçu ce matin. Ce bulletin ainsi que le site Internet de ceux qui le produisent sont vraiment très intéressants. Je vous invite fortement à les consulter.
Flux… de paroles – bulletin linguistique de juin 2007
Bien chers collègues,
« Flux… de paroles » est un outil linguistique que nous sommes heureux de vous transmettre gratuitement une fois par mois. Ce bulletin rend compte des « querelles sur les mots ». Il y est question des difficultés de la langue française, qu’elles soient orthographiques, grammaticales ou syntaxiques. Pour télécharger une copie du bulletin de juin 2007, cliquez sur : www.ecritout.com/Bulletin/2007/juin2007.pdf
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Désormais, Flux… de paroles, le bulletin mensuel de la logomachie, est distribué à des milliers d’abonnés à travers le monde : Montréal et Paris, Bruxelles et Beyrouth, Tunis et Drummondville, Marrakech et Genève, et Dakar, et Lyon, et Québec, et… et…
Portez-vous à la défense de la langue de Molière! Promouvez le français.
Transmettez autour de vous, à vos correspondants, ce courriel avec le lien ci-dessous menant à la fiche d’inscription au bulletin d’Écritout.
Pour ceux désirant s’inscrire, cliquez ici : www.ecritout.com/Formulaires/FormulaireInscription.aspx
Bonne lecture!
Jean Aubé, M.B.A.
Vice-président, développement des affaires

Amjad

Hier, je suis allé voir le tout dernier spectacle de La La La Human Steps au Grand Théâtre de Québec. C’est la troisième fois que je voyais le travail d’Édouard Lock sur scène. Je garde un souvenir intense d’ Infante, c’est destroy avec une Louise Lecavalier au meilleur de sa forme (1991) et du sublime Exaucé (1998), la première de ses créations où il intégrait les pointes dans son processus créatif.
Avec Amjad, Edouard Lock continue son exploration de la danse contemporaine sur pointe. Cette fois-ci, il fait le pont directement avec la danse classique en réinventant à sa façon les plus grands ballets de l’époque romantique. Gavin Bryars, qui signe la musique, en a fait autant en s’inspirant de Tchaikovsky. Cet aspect est d’ailleurs très réussi. De voir et d’entendre un quatuor de musiciens sur scène pendant que les danseurs exécutent leurs mouvements ajoute de l’intensité et de la profondeur au spectacle. J’ai également beaucoup aimé les éclairages syncopés qui venaient créer un effet cinématographique pouvant rappeler les films des années 30.
Pour ce qui est de la chorégraphie elle-même, je suis resté sur ma faim. Amjad est peut-être encore trop proche de la facture classique. Edouard Lock n’est peut-être pas parvenu à se distancier suffisamment de son point de départ. Il y avait trop de répétition dans les mouvements, trop de retenu. Ça manquait de mordant, d’intensité et de folie. C’est bien que le chorégraphe ait voulu explorer d’autres avenues, mais l’ensemble manquait de force. J’attendais le moment où tout basculerait, où le romantisme tournerait au trash afin que nous entrions de plein fouet dans la modernité. J’ai attendu en vain.
Plusieurs numéros ont fini par me lasser. Par contre, d’autres m’ont tout simplement bouleversé par leur grâce et leur beauté. J’ai vécu trois moments magiques de trop courte durée. J’aurais préféré qu’ils se succèdent pendant 1h45, ces moments fabuleux. D’entre tous, je retiens celui où l’on voyait un danseur faire un long numéro sur pointe. Magnifique.
Après le spectacle, je suis rentré chez moi sous la pluie avec un léger sentiment de déception. Je me disais qu’Edouard Lock était peut-être allé au bout de ses pointes. On espère une prochaine création plus inspirée et inspirante.

Joseph-Elzéar Bernier encore à l’honneur

Le Musée national des beaux-arts du Québec est fier de s’associer au Musée maritime du Québec pour le lancement du film Kapitai-Kallak J.-E. Bernier, un documentaire réalisé par Robert Tremblay (Productions Vic Pelletier) relatant les histoires de voyages de l’un des plus illustres navigateurs canadiens.
Une première projection, ouverte à tous, se tiendra samedi prochain le 9 juin à 14h à l’auditorium du Musée national des beaux-arts du Québec, au Parc des Champs-de-Bataille.
Ce visionnement sera suivi d’une visite de l’ancienne prison de Québec qui fut dirigée par le capitaine Bernier de 1895 à 1998. Il faut réserver sa place pour cette visite guidée au (418) 247-5001.
Marjolaine Saint-Pierre, Bernièrologue attitrée, sera présente et pourra répondre à vos questions.

Une pêche miraculeuse pour Michaëlle Jean

Jeudi, le 17 mai dernier, l’Université de Moncton campus de Shippagan, (UMCS) recevait la visite de la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, et de son époux, Jean-Daniel Lafond.
Le chancelier, M. Louis R. Comeau, et le recteur et vice-chancelier, M. Yvon Fontaine, en ont profité pour remettre un cadeau à la gouverneure générale, soit le dernier livre du professeur Nicolas Landry de l’UMCS, intitulé Éléments d’histoire des pêches. C’est à ce moment que le recteur a informé Son Excellence que l’Université de Moncton ferait un don de 500 $ en son nom au nouveau fonds d’entraide de la Péninsule acadienne afin de souligner son passage à l’UMCS et dans la Péninsule acadienne.
Gouverneure générale

Chute

C’est Geneviève Robitaille elle-même qui a demandé à son éditeur de me faire parvenir un exemplaire de Chute dont elle a écrit le texte en s’inspirant des photographies d’Ivan Binet. Elle sait que j’admire beaucoup son travail. J’avais fait une bonne recension d’ Éloge des petits riens dans le journal le libraire à sa sortie. J’avais aussi beaucoup aimé Mes jours sont vos heures paru précédemment chez Triptyque.
C’est plus qu’une excellente idée qu’elle a eu de me faire parvenir Chute, ça elle ne le sait peut-être pas. J’adore les œuvres littéraires qui s’inspirent de photographies. J’aime également beaucoup le travail que fait les éditions J’ai vu, une petite maison d’édition spécialisée dans ce genre d’ouvrage. Je garde un souvenir très fort de ma lecture de Projections écrit par Andrée A. Michaud et inspiré de photographie de d’Angela Grauerholz. Et, à titre d’auteur, je rêve de participer à un de leur projet.
Dans Chute, Geneviève Robitaille, qui souffre depuis plusieurs années d’une maladie dégénérative, s’inspire de la chute de son propre corps. Elle fait également un lien avec l’effondrement du World Trade Center. Le parallèle est très fort. Il faut dire que son écriture concise, précise et dépouillée de tout artifice ajoute de la puissance à ses idées. C’est franchement réussi.
Ivan Binet, lui, a photographié la chute Montmorency sous plusieurs angles en privilégiant les gros plans. Ça crée un effet d’abstraction et d’étrangeté dominé par le gris, le blanc et le vert. On se croirait dans un autre monde. Les photos sont réunies au centre du livre. Elles ne pouvaient pas être placées ailleurs. Après avoir lu la première partie du texte, lorsqu’on arrive aux photos, on est happé par le vacarme, le mouvement, la grandeur et le silence de cette chute. C’est asses particulier comme effet. On revient au texte de Geneviève Robitaille dans un autre état d’esprit. Après la perturbation vient le calme. En apparence seulement, le calme.

L’alphabétisation

Selon Michel Verrette (L’Alphabétisation au Québec, 1660-1900, Septentrion, 2002, p. 161: http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=297), le Québec a dû attendre la décennie de 1920-1930 pour atteindre l’alphabétisation complète.
N’empêche que, «selon les résultats de l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA), près de 800 000 Québécois, âgés de 16 à 65 ans, se situent [aujourd’hui] au plus bas niveau des capacités de lecture» (Fondation pour l’alphabétisation, En ligne, [http://www.fqa.qc.ca/soussection1.php?section=1_2_2]). À ce niveau, ces Québécois sont considérés comme des analphabètes.
Il semblerait aussi qu’un «peu plus de 2 % des personnes analphabètes entreprennent une démarche d’alphabétisation, tandis que 98 % restent dans l’obscurité» (ibid.).
On entend, par personnes analphabètes, celles qui sont faiblement alphabétisées et qui, «dans leur langue maternelle, possèdent des difficultés importantes à lire, écrire et calculer dans la vie de tous les jours si le texte n’est pas clair et familier» (ibid.).
Vous pouvez soutenir la cause de l’alphabétisation en faisant un don à la Fondation, mais aussi, si vous avez un peu de temps libre, en agissant comme bénévole, soit en participant à des activités ponctuelles de cette organisation, soit en collaborant au projet de prévention de l’analphabétisme La lecture en cadeau ou encore, en apportant votre aide au sein d’un organisme d’alphabétisation de votre région selon ses activités et ses besoins. Un beau projet de bénévolat pour nous, n’est-ce pas? Pour plus d’information, rendez-vous sur le site Internet de la Fondation pour l’alphabétisation.

Chronologie de Champlain

2008 marquera le 400e anniversaire de la fondation de Québec. Pour souligner cette occasion, voici la chronologie présentée dans Champlain. La naissance de l’amérique française. Une bonne occasion de souligner l’homme exceptionnel que fut Samuel de Champlain.

Entre 1567 et 1580

Naissance de Samuel Champlain à Brouage, en Saintonge, fils d’Antoine
Champlain, capitaine de la Marine, et de Marguerite Le Roy (voir page 37).

1er août 1589

Attentat mortel contre le roi de France Henri III. Sur le point de
mourir, le 2 août, il désigne comme héritier légitime son frère, le huguenot
Henri de Navarre, à qui les catholiques refusent la légitimité. Ils
reprennent les armes pour imposer leur candidat, le cardinal de Bourbon,
oncle du roi. Jusqu’en 1593, Henri IV est en lutte contre les catholiques de
la Ligue.

25 juillet 1593

Abjuration à Saint-Denis par Henri IV de sa foi protestante.

24 février 1594

Sacre du roi à Chartres.

22 mars 1594

Entrée solennelle à Paris du roi Henri IV.

Mars 1595 jusqu’en 1598

Engagement de Champlain dans l’armée royale de Bretagne qui doit réduire
les Ligueurs du duc de Mercœur. D’abord «
 fourrier » puis qualifié d’« aide » de Jean Hardy,
maréchal des logis de l’armée, Champlain apparaît comme «
 enseigne » du sieur de
Millaubourg, puis devient maréchal des logis.

1598

Nomination du conseiller principal du roi, Maximilien de Béthune duc de
Sully, comme surintendant des Finances.

13 avril 1598

Promulgation, par Henri IV, de l’édit de Nantes qui reconnaît aux
protestants la liberté de conscience.

2 mai 1598

Signature du traité de Vervins qui met fin à la guerre entre la France et
l’Espagne.

Juillet 1598

Transport en Espagne de troupes cantonnées en Bretagne (à Blavet,
aujourd’hui Port-Louis dans le Morbihan) par Guillaume Allène, dit «
 capitaine provençal » et oncle de Champlain.
Champlain l’accom
­pagne à Cadix sur le Saint-Julien.

13 septembre 1598

Mort de Philippe II d’Espagne. Son fils Philippe III lui succède.

1599 à 1601

Voyage du Saint-Julien aux Indes occidentales sur ordre du roi d’Espagne,
Philippe II. Sans son oncle, Champlain s’embarque et, durant deux ans et
demi, navigue dans la mer des Antilles et le golfe du Mexique. Ses
observations, sous la forme d’un manuscrit accompagné de dessins, sont
consignées dans le Brief Discours,
qui, à son retour en France,
sera présenté à des membres de la cour du roi.

Vers 1600

L’Amérique du Sud est sous la domination des Européens avec une
population de 160 000 habitants pour environ cinq millions
d’Indiens. Les deux empires portugais et espagnol consolident leurs bases,
tandis que Français et Anglais tentent de s’établir tant bien que mal de la
Floride au pôle Nord.

Juin-juillet 1601

Décès, à Cadix, de Guillaume Allène, qui lègue ses biens à son neveu
Samuel Champlain, de retour des Indes occidentales.

Automne 1601

Champlain est en France et jouit d’une pension à la cour de Henri IV.

15 mars 1603

Départ du port de Honfleur de trois navires dont la Bonne Renommée, commandée par François
Gravé
Du Pont, en vertu du monopole de commerce en
Nouvelle-France détenu par Aymar de Chaste. Champlain s’embarque comme
observateur.

24 mars 1603

James VI d’Écosse succède à Élisabeth Ire comme roi d’Angleterre.
Il devient James I
er, roi d’Angleterre et d’Écosse.

13 mai 1603

Décès du commandeur Aymar de Chaste, gouverneur de Dieppe.

26 mai au 18 juin 1603

Traite des fourrures à Tadoussac. Champlain observe et décrit une « tabagie » dirigée par le chef
Anadabijou, ainsi que les mœurs et croyances des Indiens à qui il tente
d’inculquer des notions de principes chrétiens. Le 11 juin, il remonte le
Saguenay sur 12 ou 15 lieues.

18 juin au 11 juillet 1603

Exploration de la « rivière de Canada » (le fleuve
Saint-Laurent) par Champlain et Gravé Du Pont. Ils nomment plusieurs lieux,
remontent la rivière Richelieu jusqu’aux rapides de Saint-Ours et, le 3
juillet, font demi-tour devant le sault Saint-Louis (rapides de Lachine).

15-19 juillet 1603

Séjour à Gaspé, pour s’approvisionner et pour chercher des mines.
Champlain note les descriptions, par les Indiens, de terres fertiles en
Acadie, où il espère aussi trouver le chemin de l’Asie.

3 août 1603

Grande fête à Tadoussac sous la direction du chef Bechourat, célébrant
une victoire dans le pays des Iroquois.

16 août 1603

Départ de Tadoussac vers la France. Des Indiens font partie du voyage de
retour.

20 septembre 1603

Arrivée à Honfleur. Champlain présente au roi une carte du Saint-Laurent,
lui raconte ce qu’il a vu et publie sa relation Des Sauvages, ou Voyage de
Samuel Champlain, de Brouage, fait en la France nouvelle, l’an mil six cens
trois
.
À noter le «
 Samuel Champlain ».

8 novembre 1603

Commission accordée par le roi à Pierre Dugua, sieur de Monts, pour
fonder un établissement en qualité de lieutenant général de l’Acadie.

Mars 1604

Autorisation accordée par Henri IV à Champlain de s’embarquer avec Dugua
de Monts.

7 avril 1604

Départ de deux navires du port du Havre. Gravé Du Pont est sur la Bonne
Renommée,
tandis que Dugua de Monts, Jean de Biencourt, seigneur de Poutrincourt,
le sieur d’Orville et Samuel Champlain sont sur le Don de Dieu
.

Début de mai 1604

Arrivée à Port-au-Mouton, au sud de l’Acadie.

19 mai au 24 juin 1604

Recherche d’un pied-à-terre temporaire. À la requête du sieur de Monts,
Champlain entreprend une navigation côtière, en barque, avec dix hommes. Il
contourne le cap de Sable, entre dans la baie Sainte-Marie, explore la baie
Française (baie de Fundy), nomme Port-Royal (Annapolis Royal) et examine
l’embouchure de la rivière Saint-Jean.

24 juin 1604

Choix de l’île Sainte-Croix, sur la rivière du même nom (frontière sud du
Nouveau-Brunswick), pour une installation temporaire. Avec des matériaux
apportés de France, des bâtiments sont érigés. Champlain se construit un
logis en commun avec M. d’Orville et Pierre Angibault.

31 août 1604

Attribution, par Dugua de Monts, d’une concession à Poutrincourt dans la
baie de Port-Royal.

 Septembre 1604

Exploration, pendant tout le mois, par Champlain et Dugua de Monts, pour
trouver des mines et un autre site pour une habitation plus durable. Ils
entrent dans la rivière Penobscot puis dans la rivière Kennebec et parcourent
plus de 200 kilomètres de côtes, dont Champlain donne une description
précise.

6 octobre 1604

Première neige à l’île Sainte-Croix.

Hiver 1604-1605

Décès dû au scorbut de 35 ou 36 Français sur les 79 hivernants de l’île
Sainte-Croix, isolés des ressources riveraines par les glaces de la rivière.

15 juin 1605

Arrivée à l’île Sainte-Croix de Gravé Du Pont, d’une quarantaine d’hommes
et des ravitaillements.

17 juin au 3 septembre 1605

Nouvelle recherche d’une région plus hospitalière par de Monts et
Champlain.

 

À partir de la rivière Kennebec, ils continuent vers le sud, visitent la
baie des Sept-Îles (Casco Bay), la baie de Chouacouët (Saco Bay), Cap-aux-Îles
(Cape Ann), la baie des Îles (baie de Boston), le port Saint-Louis (baie de
Plymouth), le cap Blanc (Cape Cod) et Mallebarre (Nauset Harbour). De retour
à Sainte-Croix, le 3 septembre. Champlain laisse de ce voyage une
cartographie très précise.

21 septembre 1605

Transport de la colonie à Port-Royal. Les maisons de Sainte-Croix sont
démontées et remontées à Port-Royal. Champlain y dispose d’un cabinet de
travail, d’un jardin et construit une écluse pour l’élevage de truites. Pour
commander en son absence, de Monts désigne d’Orville puis Gravé Du Pont.

Avant l’hiver

Nouvelle recherche de mines, sans succès.

Hiver 1605-1606

Douze décès du scorbut sur 45 hivernants.

Mai 1606

À bord du Jonas, de nouveaux colons s’embarquent de France pour l’Acadie.
Aucune femme ne fait partie du voyage. La rigueur de l’hiver effraie.

26 juillet 1606

Arrivée, sur le Jonas, de Jean de Biencourt de Poutrincourt en remplacement
de Gravé Du Pont comme commandant de la colonie. Marc Lescarbot et
l’apothicaire Louis Hébert, cousin germain de Poutrincourt, font partie de la
nouvelle recrue.

25 août 1606

Retour du Jonas en France avec Gravé Du Pont et une cinquantaine de
colons.

 Automne 1606

Nouvelle exploration, pendant plus de deux mois, par Champlain et
Poutrincourt, au sud de l’Acadie et jusqu’à Cape Cod à la recherche d’un
autre lieu d’installation. Au port Fortuné, lors d’une altercation avec des
Indiens, quatre hommes sont tués. Les explorateurs remarquent de belles
baies, nomment plusieurs lieux, mais la présence anglaise à proximité et les
mauvais rapports avec les Indiens leur font renoncer à une installation sur
cette côte.

14 novembre 1606

Retour des explorateurs à Port-Royal, accueillis par la petite colonie et
Marc Lescarbot qui fait jouer le Théâtre de Neptune
.

Hiver 1606-1607

Acclimatation progressive des colons. Création de l’ordre de Bon Temps
par Champlain. Le scorbut fait encore de quatre à sept victimes.

13 mai 1607

Fondation de Jamestown avec 105 colons anglais.

24 mai 1607

Arrivée à Port-Royal d’un messager, le Malouin Chevalier, avec l’ordre de
rentrer en France, le monopole de Dugua de Monts étant aboli. Champlain
retourne dans la baie Française à la recherche de mines de cuivre et
cartographie le littoral de l’île du Cap-Breton jusqu’au cap Blanc, ce qui
lui vaut le titre de «
 géographe du roi » attribué par Marc Lescarbot.

3 septembre 1607

Départ pour la France du Jonas, avec à son bord tous les
habitants de Port-Royal.

30 septembre 1607

Arrivée du Jonas à Saint-Malo.

7 janvier 1608

Attribution, par Henri IV à Pierre Dugua de Monts, du monopole de la
traite pour une année supplé
­mentaire.

5 avril 1608

Départ de Honfleur du Lièvre, commandé par François Gravé Du
Pont, pour la traite à Tadoussac.

13 avril 1608

Troisième départ de Champlain pour la Nouvelle-France avec le titre de
lieutenant de Pierre Dugua de Monts, à bord du Don de Dieu
.

3 juin 1608

Arrivée à Tadoussac.

3 juillet 1608

Choix du site de Québec, par Champlain, pour la fondation d’une
habitation de trois corps de logis entourée de fossés et d’une palissade.
Durant la construction, Champlain échappe à un complot fomenté par le
serrurier Jean Duval qui est jugé, pendu et dont la tête est exposée à la vue
de tous.

Hiver 1608-1609

Décès de 20 hivernants sur 28 du scorbut et de la dysenterie.

1609

Publication en France de l’Histoire de la Nouvelle-France de Marc Lescarbot.

28 mai 1609

Arrivée à Tadoussac de Gravé Du Pont avec le ravitaillement.

28 juin 1609

Départ de Champlain à la « découverte » du pays des Iroquois.
Par la rivière des Iroquois (Richelieu), il passe les rapides de Chambly avec
deux autres Français et poursuit en amont avec des Algonquins, des Hurons et
des Montagnais, jusqu’à un grand lac auquel il laisse son nom.

29-30 juillet 1609

Affrontement armé avec des Iroquois près de Ticonderoga (Crown Point,
N.Y.). Champlain y tue deux chefs ennemis et sème la panique avec son arme à
feu.

5 septembre 1609

Embarquement de Champlain à Tadoussac avec le capitaine Gravé Du Pont
après avoir laissé le com
­mandement de Québec à Pierre
Chauvin.

13 octobre 1609

Arrivée à Honfleur. Champlain présente son rapport à Dugua de Monts et au
roi à Fontainebleau. À défaut du renouvellement de son monopole, de Monts
forme une société avec des marchands de Rouen qui soutiendront l’habitation
de Québec si elle sert d’entrepôt pour la traite.

1610

Premières Relations des Jésuites qui rendent compte de la vie en
Nouvelle-France.

 

Établissement d’une quarantaine de colons par John Guy dans la baie de
Conception. À cette date, Québec a 20 habitants et Jamestown, en Virginie,
500.

8 au 28 avril 1610

Quatrième traversée, très rapide, de Champlain, avec des artisans, sur la
Loyale
commandée par Gravé Du Pont.

14 mai 1610

Assassinat, par Ravaillac, du roi Henri IV. Son fils Louis lui succède,
sous la tutelle de sa mère, Marie de Médicis.

14 au 19 juin 1610

Second assaut de Champlain, avec l’aide de ses alliés indiens, au pays
des Iroquois. Nouvelle victoire de Champlain qui est toutefois blessé par une
flèche.

 

Le jeune Français Étienne Brûlé est confié au chef allié Iroquet, afin de
s’initier à la langue et aux mœurs des Algonquins.

24 juin 1610

Premier baptême en Nouvelle-France : le chef Membertou et 20
membres de sa famille sont baptisés à Port-Royal par le père Jessé Fléché.

8 août 1610

Embarquement de Champlain pour la France, avec entre autres le Huron
Savignon. Il laisse à Québec 16 hommes sous les ordres de Jean de Godet
du Parc.

21 août 1610

Arrivée de Biencourt à Dieppe. Accompagné de Marc Lescarbot, il annonce à
la reine-mère Marie de Médicis les baptêmes d’Indiens à Port-Royal.

27 septembre 1610

Arrivée de Champlain à Honfleur.

27 décembre 1610

Signature du contrat de mariage entre Champlain et Hélène Boullé, jeune
fille de 12 ans.

30 décembre 1610

Bénédiction nuptiale de Champlain et Hélène Boullé, en l’église de
Saint-Germain-l’Auxerrois, à Paris. Champlain touche 4 500 £ des
6 000 £ promises en dot. En raison de l’âge d’Hélène, la vie
commune ne sera autorisée que deux ans plus tard.

26 janvier 1611

Départ du navire de Biencourt, la Grâce de Dieu, avec une recrue de
36 Français, dont les pères Biard et Massé.

1er mars 1611

Cinquième départ de Champlain pour la Nouvelle-France.

21 ou 22 mai 1611

Arrivée à Québec.

13 juin 1611

Arrivée à Montréal de 200 Hurons et Algonquins ainsi que d’Étienne Brûlé
en provenance des pays d’en Haut. Avec eux, Champlain franchit les rapides en
canot.

11 août 1611

De retour à Québec, Champlain répare l’habitation, plante des rosiers et
repart pour la France peu après.

10 septembre 1611

Arrivée à La Rochelle. Les associés du sieur de Monts ne parvenant pas à
obtenir un monopole décident de ne plus soutenir l’entreprise de Québec.
Champlain rédige des mémoires, publie une carte et prie le roi d’intervenir.

Hiver 1611-1612

Hivernement d’une quinzaine de colons à Québec. L’Acadie a une trentaine
d’habitants et Terre-Neuve une quarantaine.

27 septembre 1612

Attribution, pour 12 ans, du monopole de la traite des fourrures dans le
Saint-Laurent à Charles de Bourbon, comte de Soissons, cousin de Louis XIII,
avec le titre de lieutenant général de la Nouvelle-France en rem-placement de
Pierre Dugua de Monts.

15 octobre 1612

Pouvoir de commandement au nom du lieutenant général accordé à Champlain
pour continuer l’établissement de Québec. Il a aussi pour mission de trouver
le chemin de la Chine et des Indes orientales ainsi que de chercher des
minerais précieux.

1er novembre 1612

Décès du comte de Soissons, protecteur de Champlain.

22 novembre 1612

Désignation du prince de Condé comme vice-roi de la Nouvelle-France,
lequel confirme Champlain dans ses fonctions.

9 janvier 1613

Publication des Voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, de 1604 à 1612, avec
privilège du roi. L’ouvrage contient également une Carte géographique de
la Nouvelle France…
À noter la présence de la particule (« de » Champlain) dans le
titre de l’ouvrage et sur la carte de 1613.

6 mars au 29 avril 1613

Sixième traversée de Champlain vers la Nouvelle-France, sur le navire de
Gravé Du Pont, du port de Honfleur vers Tadoussac où il affiche sa nouvelle
commission.

27 mai au 17 juin 1613

Exploration à partir du sault Saint-Louis vers le pays des Hurons, avec
un guide indien et quatre Français, dont Nicolas de Vignau. Par la rivière
des Outaouais et d’autres voies d’eau et portages, Champlain se rend au lac
aux Allumettes et à l’île aux Allumettes au début de juin, puis redescend au
sault Saint-Louis où il arrive le 17 juin avec le fils de Tessouat, chef
indien connu à Tadoussac en 1603.

2 juillet 1613

Expédition réussie contre Saint-Sauveur, en Acadie, par le capitaine
anglais Samuel Argall, à bord du Treasurer,
transportant 60 soldats et 14
pièces d’artillerie. Les Français doivent abandonner leur village.

8 au 26 août 1613

Traversée de Champlain, de Tadoussac à Saint-Malo, à bord du navire
malouin commandé par Maisonneuve.

1er au 9 novembre 1613

Nouveau raid d’Argall à Saint-Sauveur. Il rase les dernières
constructions françaises, détruit l’habitation de Port-Royal et capture le Jonas
.

15 novembre 1613

Constitution, en présence du vice-roi, d’une société de marchands de
Rouen et de Saint-Malo pour le monopole de la traite dans le Saint-Laurent, à
partir de Matane et des deux côtés du fleuve pour une durée de 11 ans. C’est
la «
 compagnie de Canada », connue aussi sous le
nom de Compagnie de Condé.

Fin de l’année 1613

Champlain prépare le récit de ses dernières explorations sous le titre Quatriesme
Voyage
.
Ce texte, de même qu’une toute nouvelle carte, seront ajoutés à l’édition des
Voyages
(1604-1612). (voir pages 318-320)

1614

Présentation au roi, à Fontainebleau, de l’état de la Nouvelle-France où
le commerce de la traite est excellent. Appuyé par le prince de Condé et par
Louis Houël, secrétaire du roi, Champlain obtient des religieux qui devront
être entretenus par la compagnie.

24 avril-25 mai 1615

Septième traversée de Champlain vers le Canada. Accompagné des
missionnaires récollets Denis Jamet, Jean Dolbeau, Joseph Le Caron et
Pacifique Duplessis, il s’embarque à Honfleur sur le Saint-Étienne
. Le Don de Dieu et le Loyal font aussi le voyage
vers Tadoussac et Québec.

24 juin 1615

Première messe célébrée à la rivière des Prairies par les pères Jamet et
Le Caron.

25 juin 1615

Messe solennelle à Québec par le père Dolbeau, suivie d’un Te Deum puis d’un feu
d’artillerie. Les récollets entreprennent la construction d’une résidence.

9 juillet 1615

Départ de Champlain pour un voyage d’exploration au pays des Hurons. Il
est accompagné de deux Français. Il remonte la rivière des Outaouais, dépasse
l’île aux Allumettes, atteint la rivière Mattawa, puis, par le lac des
Népissingues (Nipissing) et la rivière des Français, il parvient au grand lac
Attigouautan (lac des Hurons) qu’il appelle mer Douce.

1er août 1615

Arrivée chez les Hurons, au village Otouacha, dans la péninsule de Midland.
Il retrouve en Huronie 13 Français qui l’ont devancé, dont le père Le
Caron, Thomas Godefroy et Étienne Brûlé. On se prépare à attaquer les
Iroquois à partir de Cahiagué (sur le lac Simcoe).

10 ou 12 août 1615

Première messe dite dans la région des Grands Lacs. Une croix est
plantée.

17 août 1615

Rencontre, à Cahiagué, des Hurons et de Champlain avec dix Français.

1er septembre 1615

Délégation de 12 guerriers hurons, auxquels s’est joint Brûlé, pour
prévenir les alliés andastes du sud de l’Iroquoisie. L’expédition se met en
marche, franchit le lac Ontario à son extrémité orientale et avance vers le
sud-est.

9 octobre 1615

Capture de 11 Iroquois par les alliés, à quatre lieues d’un village.

10 octobre 1615

Arrivée des alliés face à un fort iroquois, peut-être à Nichols Pond,
près de Perryville (N.Y.), au sud du lac Oneida. Les Iroquois sont retranchés
derrière un fort défendu par quatre palissades successives de
30 pieds de haut. Champlain est contraint d’attaquer à cause de
l’impatience de ses alliés. Sa stratégie est celle du siège d’une place forte
 : cavalier pour tirer à
l’intérieur de la place, mantelets pour couvrir les assiégeants et torches
pour enflammer la palissade.

16 octobre 1615

Retraite des alliés. Les Andastes ne sont pas venus prêter main-forte.
Champlain, blessé, est porté pendant quelques jours puis garrotté dans un
panier au dos d’un Huron.

Novembre-décembre 1615

Retour des alliés en Huronie. Malgré sa volonté de rentrer à Québec,
Champlain, sans canot, se voit contraint de suivre les Hurons dans leur
chasse automnale et d’hiverner avec eux.

23 décembre 1615

Arrivée des alliés à Cahiagué.

5 janvier 1616

Rencontre du récollet Le Caron à Carhagouha.

15 janvier 1616

Visite des Indiens des Grands Lacs et étude de leurs mœurs par Champlain
et le père Le Caron
 : les Pétuns, au sud de la baie Nottawasaga, puis les
Cheveux-Relevés (Outaouais, au sud de la baie Georgienne).

15 février 1616

Retour de Champlain à Cahiagué où il doit arbitrer une dispute entre les
Hurons et les Algonquins.

20 mai 1616

Départ de Champlain du pays des Hurons avec certains d’entre eux, dont le
chef Arontal qui l’avait logé. Le récollet Le Caron l’accompagne, si bien que
la Huronie n’aura plus de missionnaire pendant sept ans.

1er juillet 1616

Arrivée au sault Saint-Louis où se trouve Gravé Du Pont.

11 juillet 1616

Arrivée à Québec. Champlain, qu’on croyait mort, agrandit l’habitation et
fait récolter le blé qu’il veut mon
­trer en France.

3 août 1616

Embarquement, de Tadoussac, pour la France sur le navire de Gravé Du
Pont.

10 septembre 1616

Arrivée du navire à Honfleur où Champlain apprend que son protecteur le
prince de Condé est emprisonné à la Bastille depuis neuf jours sur ordre de
la reine régente, Marie de Médicis.

25 octobre 1616

Commission accordée au maréchal de France, Pons de Lauzière, marquis de
Thémines, comme vice-roi de la Nouvelle-France. Il reçoit ses lettres
patentes le 24 novembre.

1616

Carte générale de la Nouvelle-France mise au point par Champlain, à
partir de celles de 1612 et de 1613, auxquelles s’ajoutent des éléments
recueillis lors de la guerre en pays iroquois, ainsi que des détails relevés
lors des explorations de l’automne 1615 et du printemps 1616. Elle sera
publiée en 1653 par le cartographe Pierre Duval.

 

En Angleterre, John Smith publie A Description of New England où il rapporte son
voyage de 1614, y expose les multiples richesses de la Nouvelle-Angleterre et
les avantages de la peupler.

15 janvier 1617

Confirmation du mandat de Champlain comme lieutenant du vice-roi.

11 mars-14 juin 1617

Huitième traversée de Champlain pour le Canada, à partir de Honfleur, sur
le Saint-Étienne
commandé par le capitaine Morel. La première famille
française qui émigre au Canada, celle de Louis Hébert, fait partie du voyage.
La misère règne à Québec qui ne compte que 50 à 60 habitants.

24 avril 1617

Louis XIII fait arrêter Concini, convaincu de malversations. Le roi
annonce qu’il prend en mains le gou
­vernement du royaume. La régente
se retire à Blois, accompagnée de Richelieu.

22 juillet 1617

Engagement par Champlain et Hélène Boullé d’Isabelle Terrier comme
servante. La signature du contrat se fait à Paris. Champlain ne serait resté
que quelques jours au Canada.

Février 1618

Mémoires adressés par Champlain au roi et à la chambre de commerce dans
lesquels apparaît son projet de colonie
 : élever des fortifications,
mettre une administration en place, fonder des villes, développer la foi
chrétienne et accéder enfin aux Indes orientales et à la Chine. Champlain
cherche à séduire les investisseurs en énumérant les nombreuses richesses,
outre les pelleteries, susceptibles d’être exploitées
 : pêcheries, bois,
racines, mines, bétail. De même, le programme civilisateur est rédigé pour
plaire au roi.

9 février 1618

Requête de la chambre de commerce au roi aux fins de procurer à Champlain
les moyens d’établir
300 familles par année et d’assurer aux associés le
monopole du commerce des fourrures.

12 mars 1618

Accord du roi au projet de Champlain. Les associés sont priés d’assister
Champlain dans l’exécution de son mandat de lieutenant du vice-roi.

24 mai au 24 juin 1618

Neuvième traversée de Champlain, au départ de Honfleur, avec son
beau-frère, Eustache Boullé. À Québec, les cultures vivrières sont en
progrès.

Été 1618

Premier mariage de la colonie. Le père Le Caron bénit à Québec l’alliance
d’Étienne Jonquest et d’Anne Hébert, fille aînée de Louis Hébert.

5 juillet 1618

Justice rendue à l’amiable par Champlain, à Trois-Rivières, à l’endroit
de deux Montagnais coupables du meurtre de Charles Pillet et d’un serrurier,
en 1616 ou 1617.

26 juillet au 28 août 1618

Voyage de Tadoussac à Honfleur avec le père Paul Huet et le frère
Pacifique Duplessis.

21 décembre 1618

Engagement signé par les associés pour l’entretien, à Québec, de 80
personnes, avec animaux et semences agricoles.

24 décembre 1618

Attribution d’une pension royale de 600 £ à Champlain.

14 janvier 1619

Réception des 1 500 £ qui étaient dues à Champlain sur la dot
de sa femme.

 

Sur les conseils de Daniel Boyer, marchand de Rouen, les associés veulent
confiner Champlain au simple rôle d’explorateur en Nouvelle-France et confier
le gouvernement à Gravé Du Pont. Champlain proteste et revendique son droit
de commander Québec.

Printemps 1619

Départ pour Rouen avec sa femme afin de s’embarquer pour Québec. Malgré
la lettre du roi signée le 12 mars 1618 et la preuve qu’il est le lieutenant
du prince de Condé, les associés refusent de le laisser embarquer.
Le bateau part et
Champlain rentre à Paris plaider sa cause auprès du conseil du roi.

 

Un arrêt le confirme dans son commandement.

18 mai 1619

Publication avec privilège royal des Voyages du Sr de Champlain en la
Nouvelle France, depuis l’année 1615 jusques à la fin de l’année 1618
par Champlain.

20 octobre 1619

Libération du prince de Condé de la prison de Vincennes. Louis XIII le
reçoit à Chantilly.

9 novembre 1619

Recouvrement des droits et privilèges par le prince de Condé. Le maréchal
de Thémines est débouté de ses prétentions à la vice-royauté de la
Nouvelle-France.

25 février 1620

Cession des droits de vice-roi, pour 30 000 livres, par le
prince de Condé, à son beau-frère Henri, duc de Montmorency-Damville, amiral
de France.

8 mars 1620

Confirmation de la charge de Champlain par le duc de Montmorency.

7 mai 1620

Confirmation, par Louis XIII, des fonctions administratives de Champlain,
en tant que lieutenant du vice-roi de la Nouvelle-France.

Printemps 1620

Dixième départ de Champlain pour la Nouvelle-France en compagnie de sa
femme sur le Saint-Étienne
. Le récollet Georges Le Baillif
les accompagne.

3 juin 1620

Pose de la première pierre de l’église conventuelle des récollets au cap
aux Diamants par le père Dolbeau.

7 juillet 1620

Arrivée à Québec. Champlain y lit sa commission et prend possession du
pays au nom du vice-roi de Montmorency.

Automne-hiver 1620

Réparations et fortification de l’habitation. Construction du fort
Saint-Louis, sur la falaise sud du cap aux  Diamants.

Novembre 1620

Cession, par le vice-roi, pour une durée de 15 ans, de son monopole de
commerce de la Nouvelle-France au protestant Guillaume de Caën, fils d’un
puissant armateur dieppois établi à Rouen.

21 novembre 1620

Arrivée à Plymouth, sur le Mayflower, de 101 colons anglais et de 48
hommes d’équipage.

Hivernement 1620-1621

Décès d’un seul habitant, suite à la chute d’un arbre, sur environ 60
hivernants. La colonie enregistre aussi la naissance du premier enfant né
viable, Hélène Desportes.

31 mars 1621

En Espagne, décès de Philippe III. Son fils Philippe IV lui succède.

Mi-mai 1621

Un traité entre le vice-roi et les de Caën, déclarant que ces derniers
sont désormais détenteurs du monopole, est remis à Champlain par le capitaine
d’un vaisseau transportant Baptiste Guers, commissionnaire de Montmorency, et
28 personnes. L’incertitude sur leur sort inquiète les colons de la
Nouvelle-France.

25 mai 1621

Bénédiction de l’église des récollets qui est terminée.

Juin 1621

Gravé Du Pont (qui était de l’ancienne société) et les sieurs de Caën
débarquent en même temps à Tadoussac. Les deux groupes parlementent sur les
procédures de traite. Le 7 mai 1621, le Conseil d’État avait décidé que, pour
cette année, les deux sociétés feraient la traite ensemble. Par ailleurs,
toutes deux contribueraient, en parts égales, à l’entretien des gens de
l’habitation.

 

Guillaume de Caën tente de saisir le bateau de Gravé Du Pont. Champlain
rend justice et De Caën doit remettre le navire.

18 août 1621

Assemblée générale des habitants qui charge le récollet Le Baillif
d’aller présenter en France les griefs de la colonie. La demande porte sur
l’exclusion des huguenots, la fondation d’un séminaire pour les Indiens, plus
de pouvoir dans l’exercice de la justice, une défense militaire plus forte et
une augmentation de la pension de Champlain. En réponse, le roi fusionne les
deux compagnies sous la direction des de Caën qui doivent s’engager à nourrir
six récollets et à établir six familles.

12 septembre 1621

Publication des premières ordonnances à Québec.

Printemps 1622

Installation d’Indiens, près de Québec, sur des terres qu’ils défrichent,
incités par Champlain à se fixer.

1er avril 1622

Confirmation, par le Conseil d’État, de la légitimité de la compagnie des
sieurs de Caën.

Juin 1622

Pourparlers de paix, à Québec, entre les alliés indiens de Champlain et
une délégation d’Iroquois.

24 décembre 1622

Le Conseil d’État précise les conditions de l’alliance entre les deux
compagnies de commerce, notamment pour le fort de Québec qui devient
propriété du roi, mais les magasins et les habitations particulières, bâtis
sous l’ancienne société, appartiennent dorénavant aux deux compagnies. En
revanche, la compagnie des de Caën est tenue d’en bâtir autant au cours des
dix années suivantes.

Mi-juin 1623

La nouvelle société envoie deux navires dans la colonie, dont l’un emmène
les récollets Gabriel Sagard et Nicolas Viel.

Juillet 1623

À l’embouchure du Richelieu, poursuivant ses efforts de pacification,
Champlain calme une querelle entre Hurons et Algonquins et pardonne à un
Indien coupable d’avoir tué un Français.

Août 1623

Une ferme prend forme près du cap Tourmente. Avec la récolte de
2 000 bottes de foin, Champlain songe à y développer la culture
d’herbages pour les bestiaux.

Novembre 1623

Un chemin facilite l’accès au fort Saint-Louis.

Hiver 1623-1624

Planification d’une nouvelle habitation. Avec l’aide d’Indiens, Champlain
rassemble les bois nécessaires à la réfection du fort Saint-Louis. Les
travaux sont retardés à cause d’un coup de vent qui arrache la couverture du
bâtiment (20 avril).

1624

Entrée, en avril, du cardinal de Richelieu au Conseil d’État, dont il
devient chef en août.

6 mai 1624

Pose de la première pierre de la nouvelle habitation de Québec.

15 août 1624

Départ de Champlain pour la France, avec sa femme, après un séjour de
quatre ans. Hélène Boullé ne reviendra plus en Nouvelle-France.

1er octobre 1624

Arrivée à Dieppe et rapport au roi à Saint-Germain. Le vice-roi
Montmorency se démet en faveur de Henri de Lévis, duc de Ventadour.

15 février 1625

Confirmation de Champlain comme lieutenant du vice-roi avec son beau-frère
comme second, Eustache Boullé.

27 mars 1625

Décès de James Ier. Son fils Charles Ier lui succède.

29 décembre 1625

Champlain est à Paris. Il fait cession d’une donation qu’il avait reçue à
Cadix le 2 juillet 1601 de son oncle.

10 mars 1626

Concession aux jésuites par Ventadour d’un terrain sur le Saint-Laurent
et sur la rive de la rivière Saint-Charles.

15 avril-5 juillet 1626

Onzième traversée de Champlain vers la Nouvelle-France, cette fois depuis
Dieppe. Cinq vaisseaux sont du voyage parmi lesquels la Catherine
, sur lequel se trouve
Champlain, la Flèque,
et l’Alouette.

Pâques 1626

Les jésuites disposent de leur couvent, situé en face de celui des
récollets qui les ont hébergés depuis leur arrivée en 1625.

24 septembre 1626

Fin des travaux de la ferme du cap Tourmente, prête à recevoir 40 à
50 têtes de bétail.

Octobre 1626

Nomination de Richelieu comme « Grand Maître, Chef et
Surintendant général de la navigation et commerce de France
 », charge qui fait de
lui un ministre de la marine, du commerce et des colonies.

21 novembre 1626

Mémoire à Richelieu par Isaac de Razilly, chevalier de Malte, sur la
politique extérieure de la France. Certains éléments se retrouveront dans les
statuts de la Compagnie des Cent-Associés.

1627

La Nouvelle-France est peuplée d’à peine 100 habitants, la Virginie
en compte près de 2000, la Nouvelle-Angleterre, 310, la Nouvelle-Hollande,
sur le fleuve Hudson, 200 et Terre-Neuve, 100.

Janvier 1627

Un présent est offert à Champlain par des Indiens : trois fillettes nommées
Foi, Espérance et Charité.

Printemps 1627

Un émissaire français est envoyé par Champlain en Iroquoisie afin de
dissuader ses alliés indiens de déclarer la guerre aux Iroquois.

 

Suppression de la charge d’amiral et démission de Ventadour. Le cardinal de
Richelieu prend la Nouvelle-France sous son autorité immédiate.

29 avril 1627

Abolition de la compagnie de Caën et établissement, par Richelieu, de la
Compagnie de la Nouvelle-France, connue sous le nom de Compagnie des
Cent-Associés.

Éte 1627

La traite est bonne. Deux vaisseaux livrent des génisses et une première
charrue.

Hiver 1627-1628

Durant le long hivernement, les vivres manquent.

14 janvier 1628

Sur la liste des associés de la nouvelle compagnie, Champlain est en
cinquante-deuxième position.

Printemps 1628

Association entre Jarvis Kirke et d’autres marchands pour chasser les
Français du Saint-Laurent et prendre le monopole de la traite des fourrures.
Trois navires lèvent l’ancre, commandés par ses fils David, Lewis et Thomas
et guidés par un capitaine huguenot de Dieppe, Jacques Michel.

Avril 1628

Départ de Dieppe vers la Nouvelle-France d’un convoi, sous le
commandement de Claude de Roquemont
de Brison, avec du
ravitaillement et 400 personnes, dont deux missionnaires jésuites et deux
récollets. Après une prise de possession d’Anticosti, le capitaine jette
l’ancre dans la baie de Gaspé, où il est informé de la présence des Kirke à
Tadoussac.

27 avril 1628

Ordre est donné par Louis XIII à Champlain de dresser un inventaire
général de tous les biens et installations de la colonie canadienne, afin de
permettre le règlement des intérêts auxquels pouvaient prétendre Guillaume de
Caën et ses associés.

Juillet 1628

Pillage de l’habitation du cap Tourmente par les Anglais.

8 juillet 1628

Interception de la flotte française partie en avril de Dieppe par les
navires anglais des frères Kirke.

9 juillet 1628

Champlain est informé que la flottille anglaise est à Tadoussac.

10 juillet 1628

Sommation des Kirke à Champlain de céder Québec, transmise par des
traiteurs basques. La famine se fait sentir. Chacun est réduit à
sept onces de pois quotidiennement et il ne reste que 50 livres de
poudre à canon. Champlain répond aux Kirke que sa colonie est encore assez
pourvue pour résister.

17 et 18 juillet 1628

Défaite de la flotte française par celle des Anglais : vers l’île
Saint-Barnabé (en face de Rimouski), la bataille entre la flotte des
Cent-Associés et celle des Kirke est engagée. La flotte commandée par Claude
de Roquemont de Brison, l’un des membres fondateurs de la compagnie, est
battue. Roquemont demande «
 composition » : la cargaison française
est confisquée et l’équipage est retenu prisonnier pour en tirer une rançon.
Les Kirke rentrent alors en Angleterre avec huit navires remplis des
biens appartenant aux Cent-Associés

Hiver 1628-1629

Les vivres manquent à Québec.

4 février 1629

Concession, par Charles Ier d’Angleterre à la compagnie
anglo-écossaise des Merchants Adventurers to Canada (conglomérat de marchands
dont font partie les Kirke), du monopole de la traite dans le golfe et dans
le fleuve, avec autorisation d’en exclure les Français et d’y fonder une
colonie.

5 avril 1629

Départ d’Angleterre des frères Kirke, toujours guidés par Jacques Michel.

Printemps 1629

Pour diminuer le nombre de bouches à nourrir, Champlain envoie des colons
à Gaspé. Ceux qui restent cultivent en prévision du prochain hiver.

21 mars 1629

Nomination de Champlain comme « commandant en la Nouvelle-France
en l’absence
 » du cardinal de Richelieu.

24 avril 1629

Traité de Suse qui met fin au conflit franco-anglais. La prise de Québec
aura ainsi lieu en temps de paix.

25 juin 1629

Arrivée des navires anglais devant Gaspé.

19 juillet 1629

Les vaisseaux anglais paraissent devant Pointe-Lévy. Une sommation est
présentée par les Kirke à Champlain qui, après négociation, se voit contraint
de céder l’habitation dont les Anglais prennent possession dès le lendemain.

24 juillet 1629

Départ de Champlain à bord d’un navire des Kirke en direction de
Tadoussac.

 

Sur le chemin, le navire rencontre un vaisseau d’Émery de Caën. Champlain
reçoit l’ordre de descendre sous le tillac. La bataille entre Français et
Anglais s’engage. Le général anglais fait sortir Champlain et l’oblige à
servir d’intermédiaire. De Caën annonce alors qu’il apporte du secours en
attendant la venue de Razilly et que la paix a été faite entre la France et
l’Angleterre. Les Anglais n’y croient pas.

1er août 1629

Arrivée à Tadoussac où Champlain doit séjourner. Il sermonne Étienne
Brûlé et Nicolas Marsolet qui se sont mis au service de l’ennemi. Il essaie
d’obtenir l’autorisation d’emmener en France les Indiennes Charité et
Espérance qu’il avait adoptées.

14 septembre 1629

Départ de Tadoussac. Les Kirke emportent un butin très important. Les
jésuites et les récollets sont du voyage ainsi qu’Émery de Caën, Gravé Du
Pont, Eustache Boullé et Champlain.

27 octobre 1629

Débarquement à Douvres.

29 octobre 1629

Arrivée de Champlain à Londres. Il démontre à l’ambassadeur de France que
la prise de Québec a eu lieu deux mois après la signature de la paix.

Début décembre 1629

De retour en France, Champlain demande au roi, à Richelieu et aux membres
de la compagnie de hâter la restitution de la colonie.

1630

Un appel au roi est présenté par Champlain qui reprend les arguments de
1618, insistant sur la nécessité de développer l’agriculture au Canada et
d’éviter ainsi une dépendance trop grande de la métropole.

Avril 1630

Louis XIII demande à l’Angleterre la restitution de la colonie. Les
négociations traînent.

27 septembre 1630

Champlain est à Brouage pour la vente de deux maisons.

Juillet 1631

Ordre de Charles Ier aux Merchants Adventurers de rendre Québec.

1632

Publication du grand voyage du pays des Hurons faict en 1624… par le récollet Gabriel
Sagard.

 

Publication par Champlain des Voyages de la Nouvelle France
occidentale, dicte Canada faits par le S
r de Champlain suivi du Traitté de
la marine et du devoir d’un bon marinier
.

13 février 1632

Donation mutuelle de leurs biens entre Champlain et Hélène Boullé.

29 mars 1632

Traité de Saint-Germain-en-Laye. Québec est restitué officiellement à la
France. L’Angleterre s’engage à évacuer «
 tous les lieux occupez
en la Nouvelle France, la Cadie et Canada
 » en l’état où ils les
avaient trouvés.

20 avril 1632

Nomination d’Isaac de Razilly comme lieutenant de la Nouvelle-France. Il
refuse, jugeant Champlain plus compétent.

1er mars 1633

Champlain est de nouveau chargé de commander en Nouvelle-France.

23 mars au 22 mai 1633

Douzième et dernier voyage de Champlain après quatre ans d’absence.
Trois vaisseaux mettent les voiles depuis Rouen vers l’île du Cap-Breton
 : le Saint-Jean, le Don de Dieu et le Saint-Pierre à bord duquel se
trouvent les pères Massé et Brébeuf.

Printemps 1633

Champlain retrouve le fort et l’habitation en piteux état mais remis sans
difficulté par Émery de Caën. Il fait construire aux frais des Cent-Associés
la chapelle Notre-Dame-de-la-Recouvrance. La population de la colonie est de
227 personnes.

Été 1633

Champlain reprend contact avec les nations indiennes amies,
principalement les Hurons. En revanche, il rencontre des difficultés avec les
Algonquins et les Montagnais qui avaient traité avec les Anglais durant la
période d’occupation.

15 août 1633

Lettre de Champlain à Richelieu pour demander de mettre fin à la traite
anglaise à Tadoussac et lancer une grande offensive contre l’Iroquoisie.

1634

Fondation de Trois-Rivières. Une habitation y est érigée et le
commandement est confié à Laviolette. Les jésuites y obtiennent un fief de
600 arpents.

18 août 1634

Nouveau rapport présenté à Richelieu sur la situation de la colonie, où
Champlain réitère ses demandes de l’année précédente. De nombreuses familles
viennent d’arriver dans la colonie.

1635

La santé de Champlain décline.

Octobre 1635

Champlain est atteint de paralysie.

17 novembre 1635

Champlain signe son testament. Il institue la Vierge Marie son héritière.
Ce testament est confirmé à Paris en 1637, mais, à la demande de Marie
Camaret, cousine germaine de Champlain, il est cassé. Le 6 septembre 1639, elle
obtient la part d’associé dont avait hérité Hélène Boullé.

25 décembre 1635

Champlain meurt, assisté jusqu’à ses derniers instants par le jésuite
Charles Lalemant. Son corps est inhumé provisoirement dans un endroit non
identifié.

15 janvier 1636

La nouvelle de la mort de Champlain arrive en France. Charles Huault de
Montmagny lui succède à la tête d’une colonie peuplée de 150 habitants.

Un petit bruit sec

Ce matin, j’ai terminé la lecture d’ Un petit bruit sec de Myriam Beaudoin, son premier roman publié en 2003 chez Triptyque. Je ne l’avais pas remarqué au moment de sa sortie. Ça arrive trop souvent avec les livres. Heureusement qu’on peut toujours se rattraper.
Je ne sais pas ce qu’il y a dans l’écriture de Myriam Beaudoin mais elle vient me chercher profondément. Si les âmes littéraires existent, nous le sommes. En fait, je le sais un peu ce qui me plaît autant dans son écriture. J’aime ce mélange de simplicité et de profondeur qu’on y retrouve. C’est dépouillé et on ne sent jamais qu’elle veut faire des effets de style. Pourtant, du style elle en a. Tout est dans sa façon si singulière de raconter les choses.
Dans Hadassa, le portrait qu’elle brossait de la société juive orthodoxe était à la fois ahurissant et tendre. Il y a un peu de ça aussi dans Un petit bruit sec dans lequel elle relate le dur épisode de la mort de son père. Oui, c’est un roman troublant, touchant, tendre et bouleversant, mais on est tellement loin du récit personnel habituel. Elle nous offre sa vision à elle en nous permettant de plonger dans ses pensées les plus intimes et incongrues, de celles qu’on oserait à peine penser et encore moins avouer.
Combien d’heures, combien de nuits, combien de jours tu as supporté ton lit de bois, la dalle de pierre et les mètres de neige. La vermine a-t-elle atteint tes oreilles, tes yeux, ta bouche? La boue et les branches ont-elles fendu la boîte? As-tu au moins appris à respirer dans cette cave de vase et de glace? p.20
Un petit bruit sec n’a rien de chronologique. Elle alterne dans le désordre entre le présent, le passé et le futur, ce qui donne de la force à sa narration. Chaque segment est entrecoupé de lettres qu’elle adresse à son père. C’est dans les lettres que sa plume atteint sa pleine puissance. La dernière partie, qui se passe avant, alors que son père était consul en Afrique, m’a beaucoup fait penser à Duras. Je ne sais pas si c’est voulu, mais je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien. Une chose est certaine, à l’instar de Duras, Myriam Beaudoin fait partie de ces auteurs que j’ai envie de suivre pendant longtemps. Ça tombe bien, elle n’a que 31 ans!