Le Prix Guizot de l’Académie française attribué à Edmond Dziembowski

C’est avec beaucoup de fierté que les éditions du Septentrion ont appris l’attribution du Prix Guizot de l’Académie française à monsieur Edmond Dziembowski pour son livre La Guerre de Sept Ans, 1756-1763.

La Guerre de Sept AnsLe 28 mai 1754, l’officier canadien de Jumonville et une dizaine de ses soldats sont massacrés par des Indiens et des hommes de la troupe de George Washington. Cet accrochage au pays de l’Ohio annonce un conflit que Winston Churchill regardera comme la première guerre mondiale de l’histoire. L’Europe s’enflamme en 1756 quand Frédéric II de Prusse et le roi de Grande-Bretagne affrontent, dans des « boucheries héroïques », les armées de Louis XV, de Marie-Thérèse d’Autriche et d’Élisabeth de Russie.

Après plusieurs batailles et campagnes, c’est le 8 septembre 1760 que le gouverneur Vaudreuil se résout à faire les « adieux du Canada à la France » en signant la capitulation. En 1763, avec le traité de Paris, « L’Amérique française est morte et enterrée. » La Nouvelle-France passe aux mains de la Grande-Bretagne.

L’Académie française, dont les premiers prix remontent au XVIIe siècle, souligne chaque année grâce au Prix Guizot la qualité d’un ouvrage d’histoire générale et le talent des auteurs qui excellent dans ce genre. Les éditions du Septentrion se joignent aux éditions Perrin pour féliciter chaleureusement monsieur Edmond Dziembowski pour cette distinction.

Entre histoire politique et militaire, La guerre de Sept Ans présente un tour d’horizon complet des différents théâtres d’opérations du conflit, dont celui de l’opinion publique. Remarquablement écrit, cet essai permet de mieux comprendre la complexité d’un affrontement sanglant ayant fait plus d’un million de morts au coeur du Siècle des lumières.

Dave Noël, Le Devoir

Professeur d’histoire moderne à l’université de Franche-Comté, spécialiste de l’histoire politique et culturelle de la France et de la Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, Edmond Dziembowski est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Les Pitt. L’Angleterre face à la France, 1708-1806.

La dernière GRANDE Fête nationale ?

Sophie Imbeault, historienne, et Gilles Herman, éditeur, font partie des signataires de cette lettre de soutien à la Fête nationale du Québec. La liste complète des signataires peut être consultée au www.derniereGRANDEfete.quebec.

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Dernière grande fête ?

Nous constatons que la Fête nationale du Québec telle que nous l’avons connue est en péril : des coupes de 20 % infligées au budget d’organisation des célébrations par le gouvernement du Québec font craindre qu’on assiste en 2015 à la toute dernière GRANDE Fête nationale digne de ce nom.

Depuis 181 ans, la Fête nationale est une occasion unique de réunir les Québécois de toutes les régions autour d’un sentiment d’appartenance et de fierté légitimes, peu importe leurs allégeances politiques. Occasion de magnifiques rendez-vous avec l’histoire et la culture ou plus simplement de rencontrer ses voisins aux portes de l’été, la Fête met en contact la population avec les créateurs de chez nous, tant aux événements de grande envergure qu’aux fêtes de village. La Fête nationale du Québec est en somme l’occasion de démontrer au monde l’existence même du Québec et la diversité culturelle qui le caractérise.

Affaiblir la Fête nationale diminue assurément notre sentiment d’appartenance, notre solidarité citoyenne, notre confiance envers les institutions, notre fierté collective et, par conséquent, notre capacité à intégrer les nouveaux Québécois avec confiance et ouverture.

Pour notre part, conjointement avec le Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ), nous avons la conviction que la Fête nationale du Québec mérite de recevoir une attention digne de ce nom et d’être financée adéquatement à la hauteur de son importance. Investir dans notre Fête nationale contribue directement à notre cohésion sociale et culturelle, en plus de générer des retombées économiques essentielles pour des milliers d’animateurs culturels et d’artistes de la relève. La Fête donne ainsi accès aux Québécois à plus de 5000 activités sur 700 sites partout au Québec, et ce, soulignons-le, gratuitement. La population québécoise est attachée à sa Fête nationale et reconnaît son caractère rassembleur : 92 % des Québécois considèrent qu’elle est une réussite, et plus des trois quarts de la population la perçoivent comme une commémoration s’adressant à toute la population, sans discernement partisan.

En conséquence, les signataires de cette lettre demandent à ce que les Québécoises et les Québécois puissent célébrer dignement leur Fête nationale et déplorent que les substantielles coupes budgétaires subies en 2015 risquent de la reléguer au rang d’événement de seconde importance, égaré parmi d’autres dans la saison des festivals. Ils implorent également les acteurs de la société civile et les dirigeants des sociétés d’État et de l’entreprise privée à s’investir dans cette grande célébration.

Nous convions aussi la population à réfléchir au rôle unificateur que doit jouer une fête nationale afin de nourrir ce sentiment de fierté et de solidarité qui nous permettent de nous ouvrir au monde et de garder foi en l’avenir. Quant au gouvernement du Québec, à qui il incombe d’assurer la vitalité de notre communauté nationale et la confiance envers nos institutions, nous le sommons de prendre acte de la détermination des soussignés à ce que notre État national s’engage à préserver le caractère unique, civique et non mercantile de notre Fête nationale. Cinquante sous par année, par citoyen, ne nous paraît pas être une dépense extravagante afin de contribuer à la cohésion sociale et la fierté nationale d’un peuple par une commémoration festive et inclusive.

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De l’exercice du pouvoir politique

À la suite de plusieurs autres journalistes, madame Rima Elkouri profite du 75e anniversaire de l’obtention du droit de vote des femmes pour s’inquiéter du faible nombre de femmes au conseil des ministres ou dans la députation.

Je me demande si comme bien d’autres elle ne se trompe de cible.

Le pouvoir n’est pas là où elle pense. Les ministres ont bien peu de pouvoir et les députés encore moins, surtout les députés ministériels. Pour avoir une juste idée de l’influence des femmes en politique, il faut regarder du côté des sous-ministres et encore davantage du personnel des divers cabinets.

Autrement dit, il y a surtout une réflexion à faire sur le pouvoir politique dans son ensemble.

Deux titres des éditions Perrin au Septentrion

Le 17 décembre 2014, nous annoncions un peu mystérieusement sur notre page Facebook une excellente nouvelle pour 2015.

Les documents étant signés, nous sommes très fiers d’annoncer que nous avons conclu un accord avec les éditions Perrin pour publier au Canada deux essais incontournables sur la fin de la Nouvelle-France et le début du Régime britannique.

À tout seigneur tout honneur, commençons par présenter l’auteur de ces deux livres. Edmond Dziembowski est professeur d’histoire moderne à l’université de Franche-Comté, spécialiste de l’histoire politique et culturelle de la France et de la Grande-Bretagne au XVIIIe siècle. Cet historien, très respecté par ses pairs, est aussi doté d’une excellente plume et rend le fruit de ses recherches extrêmement captivant.

9782262035297La Guerre de Sept Ans (1756-1763) constitue, sans l’ombre d’un doute, la première grande synthèse de ce conflit majeur, que Churchill a qualifié de première guerre mondiale. Dziembowski dresse un portrait politique global avant de nous expliquer les dessous d’une guerre, tant sur les plans militaires que diplomatiques, économiques ou sociaux. Il réussit l’exploit de rendre clairement, de façon vivante, l’inextricable situation dans laquelle les pays européens étaient plongés. Dans toutes les bonnes librairies le 31 mars 2015.

9782262013813Les Pitt : l’Angleterre face à la France, 1708-1806 présente les deux hommes forts qui présideront aux destinées de la Grande-Bretagne durant le XVIIIe siècle. Alors que le père sera l’un des architectes de la victoire britannique à l’issue de la guerre de Sept Ans, le fils traversera l’époque tumultueuse des révolutions américaine puis française. Il présidera surtout les décisions menant à l’Acte constitutionnel de 1791, séparant la province de Québec en deux entités, le Haut-Canada et le Bas-Canada, instaurant ainsi le parlementarisme de type britannique. Livre initialement paru en 2006, épuisé depuis quelques années, il sera à nouveau disponible cet automne au Septentrion.

Les éditions Perrin sont pour nous une référence en édition historique et nous espérons que ce soit là le début d’une longue et fructueuse collaboration.

André Marier – Trois décennies au service de l’État

Un jour, le premier ministre Jean Lesage aurait dit fièrement à son sous-ministre Claude Morin qui le raconte dans un de ses livres : « La nationalisation de l’électricité, c’est Lévesque, la Caisse de dépôt, c’est moi ! »

Au cours de la préparation du tome 5 d’Histoire populaire du Québec, dans lequel Jacques Lacoursière couvre la période de 1960 à 1970, nous avons interrogé plusieurs acteurs et témoins de cette période. André Marier avait répondu généreusement à notre appel. Je le vois arriver à nos bureaux avec des piles de dossiers bien ordonnés sur toutes les grandes questions de l’époque. On les trouvera aujourd’hui aux Archives nationales du Québec ; son fonds représente plus de 8 mètres linéaires de documents écrits, accompagnés de centaines de photographies et de bandes audio et vidéo. C’est une source magistrale d’analyses et de réflexions sur les questions qui dominent l’actualité, depuis le secteur minier et le domaine pétrolier jusqu’aux problèmes d’aménagement urbain ou ces devoirs de mémoire qui s’imposent dans des sociétés civilisées.

Né à Québec en 1932, diplômé en 1956 de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, l’économiste André Marier joint très tôt les rangs de la petite équipe qui entoure René Lévesque au ministère des richesses naturelles. Avec son groupe de travail, il établit la nécessité d’intégrer à Hydro-Québec les compagnies d’électricité privées. Son argumentaire est largement diffusé en particulier par le journaliste Paul Sauriol dans un essai retentissant publié en 1962 et préfacé par  René Lévesque.

À la même époque, André Marier participe également au comité chargé d’étudier la possibilité de transférer, d’une entreprise à l’autre, les fonds de retraite des salariés. Dans son programme électoral de 1960, le Parti libéral du Québec prévoyait l’établissement d’un tel fonds de retraite. La campagne en faveur de la nationalisation de l’électricité avait mobilisé toute l’attention, sauf celle d’André Marier, capable de mener de front plus d’un dossier. Ses réflexions sur la sécurité de la vieillesse l’amèneront à recommander la création de ce qui deviendra la Régie des rentes du Québec. L’étape suivante consiste à se demander qui sera le gestionnaire des fonds capitalisés. Les compagnies d’assurances et de fiducies s’activent pour éviter le spectre d’une caisse d’État. En mars 1964, un plan circule, celui d’une caisse de dépôt et de placement. M. Lesage suit la question de très près. Les pressions sont fortes.

André Marier lui-même rédigera le texte très fouillé qui constituera le devis de la Caisse, principal instrument financier de l’État et futur outil de développement économique du Québec.

À l’automne 1964, alors que les milieux financiers sont aux aguets et que des ententes ont été finalisées avec les autorités fédérales pour l’harmonisation d’un régime québécois avec celui du reste du Canada, André Marier part pour Paris en tant que stagiaire de l’ASTED ( Association pour l’avancement des sciences et des techniques de documentation). Nous sommes au début de la coopération franco-québécoise et les relations entre la France et le Québec se font au plus haut niveau. On raconte même qu’au retour de Milan en 1965, où il a inauguré un bureau du Québec, M. Lesage fait un arrêt à Paris où le président de Gaulle offre un déjeuner en son honneur. Le vol d’Air France ou d’Air Canada est retardé pour la circonstance. M. Lesage a parlé avec fierté de la décision de son gouvernement de  créer une caisse de dépôt inspirée du modèle français. Les dernières résistances et hésitations étaient tombées quelques mois auparavant à l’occasion d’une visite plutôt privée que M. Lesage avait faite au lendemain du « samedi de la matraque » qui avait marqué la visite de la reine Elizabeth II. André Marier m’a raconté.

Sous des dehors très calmes, Marier cachait un esprit espiègle et plein de ruses. Patrick Hyndman, le conseiller économique de la délégation, l’avait accueilli pour son cours stage d’à peine un mois. Tous deux partageaient les mêmes idées sur une éventuelle caisse de dépôt. Par expérience, Hyndman savait que les hommes politiques sont beaucoup plus disponibles quand ils sont à l’étranger. Hyndman dont la mère était française était un peu chez lui en France. Il connaissait tout le monde de la diplomatie et de la finance. Le mémoire de Marier sur une caisse québécoise rejoint ses idées. Il l’introduit auprès des responsables de la caisse française. Georges Plescoff, un adjoint du grand patron, M. Bloch-Lainé, prend connaissance de la proposition de Marier qui ne peut cacher les inquiétudes de son premier ministre. « Ce que vous me dites est fort intéressant, fait Plescoff, on va le convaincre votre premier ministre ! »

Il y a alors transition à la délégation générale de Paris, M. Jean Chapdelaine, futur chef de mission, doit succéder à M. Charles Lussier au début de 1965. Hyndman a les coudées franches. Avec la complicité des services français du protocole, il fait organiser un déjeuner – chez Lasserre- pour son premier ministre et suggère de doubler la largeur de la table pour favoriser les échanges entre voisins immédiats. Prescoff aura le premier ministre à sa merci.

Dans l’après-midi, M. Lesage fait réunir les cadres de la délégation. « Au cours de ce déjeuner, raconte Hyndman dans son journal personnel, on m’a convaincu de la pertinence de créer une caisse de dépôt et de placements à partir des fonds d’un régime universel de retraite.[…] Elle s’occupera de faire fructifier au mieux les cotisations des pensions au Québec. Elle aidera à financer les projets d’infrastructures et d’aménagement de notre territoire ».

André Marier jubile. Mais il a aussi d’autres projets. Il profitera de sa mission pour poser les jalons de la Soquem et de la Soquip, pour l’exploitation minière et pétrolière.

Les dernières hésitations de M. Lesage sont tombées. Le conseil des ministres prend les décisions appropriées. MM Claude Morin, Jacques Parizeau et Claude Castonguay se mettent au travail. M. Bloch-Lainé n’est jamais très loin, raconte-t-on.

Le 15 juillet 1965, deux lois reçoivent la sanction royale, celle qui crée la Caisse et celle qui institue la Régie des rentes. « C’était un jour triste de janvier 1966, rue McGill à Montréal, raconte le journaliste Mario Pelletier, […] Claude Prieur, de son pas raide de militaire, arpente d’un air pensif ce bureau vide qu’il vient de louer ». Il contemple le stylo qu’il a pris par distraction sur le bureau du premier ministre, le seul actif de la Caisse, l’entreprise ambitieuse qu’on vient de lui confier. « C’est ce qui s’appelle vraiment de partir de zéro ».

André Marier m’en voudrait certainement de ne pas souligner à quel point l’ouverture au monde et en particulier la coopération avec la France a soutenu cette détermination et cette fierté qui animaient les Québécois. Un seul dossier, comme celui de la Caisse, justifie amplement notre réseau de délégations à l’étranger et celui plus discret que tisse l’Association internationale des études québécoises.

Le traité de Paris de 1763 en quelques livres

Il est difficile d’exprimer l’excitation qui règne ces jours-ci dans les bureaux du Septentrion à l’approche de l’ouverture de l’exposition Rares et précieux du musée de la civilisation consacrée cette année au traité de Paris de 1763.

Ce document, dont l’article 4 pave la voie à une paix européenne, est avant tout pour nous celui qui cède définitivement le Canada à la Grande-Bretagne. Il était malgré tout assez mal connu : que contiennent les 26 autres articles ? Quelle est l’envergure réelle de la guerre de Sept ans ?

Nous avons donc réalisé un fascicule numérique gratuit présentant brièvement ledit traité.

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Ces dernières années, nous avons donc publié plusieurs livres autour de ce sujet, pour en savoir plus sur le traité lui-même ou sur ses impacts en Amérique mais aussi en Europe. Comment les Canadiens ont-ils vécu la guerre de la Conquête ? Pourquoi Louis XV a-t-il fini par céder le Canada ? Quelle place auront désormais les Amérindiens sur le continent ? Et les Acadiens, plusieurs fois malmenés ? Se pourrait-il que la France vive son âge d’or colonial après avoir cédé le Canada ?

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Vivre la Conquête à la radio

La Conquête de 1760 a été perçue comme une catastrophe par les uns ou comme un bienfait providentiel par les autres. Mais comment les gens ont-ils vécu cette période?

Cet été, du 23 juin au 14 septembre, vous pourrez entendre Stéphanie Béreau, Gaston  Deschênes, Yvon Desloges, Geneviève Désy, Gilles Herman, Sophie Imbeault, Mario Mimeault, Martin Pâquet, Serge Patrice Thibodeau et Denis Vaugeois parler avec passion de gens de toutes conditions qui ont traversé la Conquête et le changement de régime. Chaque émission présentera 2 ou 3 personnages, dont les biographies complètes sont disponibles dans les ouvrages parus au Septentrion, Vivre la Conquête, tome 1 et tome 2, dirigés par Gaston Deschênes et Denis Vaugeois.

L’émission Vivre la Conquête sera diffusée sur les ondes de Radio-Galilée (90,9 à Québec, 102,5 en Beauce et 106,7 au Saguenay-Lac-Saint-Jean) le jeudi à 11h et 23h, le vendredi à 3h et le samedi à 9h. Vous trouverez toute la programmation sur la page de la radio.

Vous pouvez aussi l’écouter en direct sur Internet !

Mario Mimeault Denis Vaugeois Antoine Jobin, Martin Pâquet et Dany Benz photo (8) Gilles Herman Sophie Imbeault Yvon Desloges Gaston Deschênes Geneviève Désy

Septentrion récolte son lot de prix

Ces dernières semaines, cinq titres du Septentrion se sont retrouvés au palmarès d’autant de prix importants remis en sciences humaines. Trois d’entre eux ont remporté la palme, tandis que les autres ont fait bonne figure comme finalistes.

Nos lauréats

Le prix Hubert-Reeves 2014

L’Apparition du Nord selon Gérard Mercator de Louis-Edmond Hamelin, Stéfano Biondo et Joë Bouchard s’est mérité le prix Hubert-Reeves dans la catégorie adulte.

Le prix Hubert-Reeves a été créé par l’ACS dans le but de stimuler la production de livres de vulgarisation scientifique en français, et de promouvoir une culture scientifique de qualité au Canada.

Prix du Canada 2014

Les Chemises bleues. Adrien Arcand, journaliste antisémite canadien-français de Hugues Théorêt s’est, quant à lui, mérité le Prix du Canada en sciences sociales.

Les Prix du Canada sont attribués chaque année aux meilleurs ouvrages d’érudition en sciences humaines et sociales ayant bénéficié du soutien financier du Prix d’auteurs pour l’édition savante. Les prix consacrent des publications qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la recherche, sont rédigées de façon engageante et enrichissent la vie sociale, culturelle et intellectuelle du Canada.

Le Prix Clio

L’Exode québécois 1852-1925. Correspondance d’une famille dispersée en Amérique de Mario Mimeault a remporté le prix Clio pour le volet Québec.

La Société historique du Canada décerne ses prix Clio aux meilleurs livres en histoire régionale, ainsi qu’aux individus ou aux sociétés historiques qui ont fait des contributions importantes à l’histoire locale et régionale.

Nos finalistes

Prix du livre politique 2014

Deux de nos titres se sont retrouvés finalistes au Prix du livre politique dans la catégorie Prix de la Présidence de l’Assemblée nationale. Il s’agit de Hydro-Québec et l’État québécois 1944-2005 de Stéphane Savard et Histoire du Parti libéral du Québec. La nébuleuse politique 1867-1960 de Michel Lévesque. Tous les deux se sont mérités une bourse de 1500 $.

Prix Sir-John-A.-Macdonald

Hydro-Québec et l’État québécois 1944-2005 de Stéphane Savard s’est également retrouvé sur la courte liste du prix Sir-John-A.-Macdonald. Ce prix est accordé annuellement au meilleur livre savant en histoire canadienne et le lauréat reçoit également le prix du Gouverneur général pour la recherche savante. Fait à noter, des cinq finalistes, il s’agissait du seul ouvrage en français, les autres étant en anglais.

Les éditions du Septentrion tiennent à féliciter chaleureusement messieurs Hamelin, Biondo, Bouchard, Théorêt, Mimeault, Savard et Lévesque pour cette reconnaissance provenant de leurs pairs.

L'Apparition du Nord L97828944871361

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La série Iroquoisie est de retour !

Avec courage et lucidité, Léo-Paul Desrosiers fait revivre, au fil des pages, de façon minutieuse, l’épopée des nouveaux arrivants. Et aussi celle de peuples méconnus. L’Indien cruel côtoie, sous sa plume flegmatique et précise, l’Indien qui lutte aussi pour sa survie. Rien n’est laissé au hasard. Le moindre geste, le moindre fait est noté, rapporté, analysé, remis dans son contexte. Il en ressort une chronique qui tient du roman. Le roman de la Nouvelle-France !

Après avoir été journaliste au Devoir et fonctionnaire à Ottawa, Léo-Paul Desrosiers (1896-1967) fut directeur de la Bibliothèque municipale de Montréal. Écrivain prolifique, il a laissé de nombreux romans, plusieurs nouvelles, quelques essais et un nombre considérable d’articles. Son oeuvre principale restait en bonne partie inédite. Seules les 350 premières pages d’un manuscrit d’environ 2000 pages avaient été publiées. Plus de 30 ans après sa mort, son grand projet se réalise avec la parution en quatre tomes de l’Iroquoisie (1534-1701).

 

Iroquoisie 1  Iroquoisie 2

Iroquoisie 3  Iroquoisie 4

Nos hommages à Madame Liliane Stewart

Madame Stewart est décédée samedi le 3 mai dernier à Montréal. Nous avons eu le privilège de collaborer avec elle sur quelques livres : Un tour de France canadien de Caroline Montel-Glénisson, Sphaerae Mundi de Edward H. Dahl et Jean-François Gauvin et L’Art d’enseigner la physique de Lewis Pyenson et Jean-François Gauvin. Nos sincères condoléances à ses proches.

Voici un mot à sa mémoire de la part de Denis Vaugeois

Madame Stewart avait une personnalité aux multiples facettes. Elle était à la fois très Montréalaise et profondément Québécoise tout en se donnant volontiers un petit vernis français. Elle était Madame le président. Féministe certes, mais attachée à certaines traditions.

J’ai d’abord connu son mari que j’ai nommé à la Commission des Biens culturels avec Phyllis Lambert, Jean-Claude Lahaye, Paul-Louis Martin, Alice Perreault, Micheline Crête-Descôteaux, etc. Déjà un équilibre hommes-femmes qu’on m’avait toutefois reproché alléguant que les femmes n’avaient pas autant de diplômes que leurs homologues masculins. Dans Le pouvoir ? Connais pas ! (p. 70), Lise Payette trouve l’occasion de s’offusquer de l’écart de salaire entre le vice-président-homme et la vice-présidente-femme. Les échelles de salaire de la fonction publique, elle ne connaît pas. Quant à ladite vice-présidente, Raymonde Gauthier, elle est aux anges et bien heureuse du bond formidable que connaît soudainement sa classification. Elle fera une carrière éblouissante.

Je partageais avec M. Stewart la passion des cartes anciennes. Elles nous rapprochaient. C’est toutefois avec Madame Stewart que les relations seront les plus intenses. Elle avait son franc-parler et aimait bien provoquer. C’est un jeu qui se joue à deux.

Parmi les projets que nous avons réalisés ensemble, il y a ce beau livre de L. W. Pyenson et J. F. Gauvin consacré à l’impressionnante collection des appareils de physique de Jean-Antoine Nollet (L’Art d’enseigner la physique). Je lui avais suggéré de toujours photographier un humain à côté de ses appareils pour en montrer la taille. Elle ne voulait pas. Il ne fallait pas détourner le regard de ses chefs-d’œuvre. Le livre est paru. Il était de toute beauté. Dans les planches en couleurs se côtoyaient pompes, lentilles, machines de toutes sortes, poulies, pendules, etc. En feuilletant avec elle l’ouvrage, je m’extasiais devant ce que je qualifiais de miniatures. Elle me prit par le bras et m’entraîna dans les réserves secrètes du musée. La plupart des appareils me venaient aux épaules. Elle me fixait d’un air moqueur qui me disait : « Les voici, vos miniatures ! » – « Vous auriez pu, lui dis-je, au moins nous permettre de vous photographier parmi vos trésors ! ». C’était évidemment hors de question. Elle préférait s’effacer et laisser toute la place aux objets précieux qu’elle collectionnait avec sagesse. Elle aimait éblouir mais elle tenait surtout à faire œuvre d’éducation.

L'Art d'enseigner la physique

Elle a permis aux éditions du Septentrion de réaliser de magnifiques livres dont Sphæræ Mundi. Voyant qu’il nous était difficile de s’entendre sur des titres français et anglais pourles deux éditions qui étaient prévues, elle se retira en nous donnant comme seule consigne son choix pour le globe destiné à la couverture, un globe terrestre de Vincenzo Coronelli (1688). Cette fois, nous laisserons (voir p. 118), comme par distraction, une règle d’un mètre près de la base pour en suggérer la dimension du globe lui-même, soit plus de 1,5 mètre de circonférence. Ce détail ne lui avait pas échappé.

Sphaerae Mundi

Pour la 4e de couverture, notre choix se porta sur un globe céleste fabriqué à Blois en 1533. Personnellement, je découvrais l’existence des globes célestes. L’ouvrage d’Edward Dahl et de Jean-Français Gauvin est le plus beau jamais produit par Septentrion. Le choix du titre fut une erreur. «Sphaerae Mundi» ne voulait rien dire au public non averti et le vernis sélectif utilisé pour mettre en valeur le Coronelli ne suffisait pas. Un jour, des bibliophiles découvriront avec étonnement l’existence de ce superbe ouvrage.

Les Stewart adoraient Jacques Cartier, je préférais Samuel de Champlain. Leur fondation me fit accorder le prix Champlain en 1997 qui est remis à Paris par l’Institut France-Amérique. Madame Stewart en profita pour me faire visiter Limoilou, le domaine de Jacques Cartier, restauré avec beaucoup de fierté.

Madame Liliane Stewart était généreuse mais aussi une personne passionnée, doublée d’une grande érudition. C’était une grande dame.