Palimpseste

Hier matin, j’ai terminé la lecture de l’impressionnant « Palimpseste » de Gore Vidal et j’en suis encore tout habité. J’ai l’impression d’avoir fait une rencontre marquante comme ce fut le cas il y a quelques années après la lecture de « La symphonie des adieux » d’Edmund White (disponible en 10/18). Deux auteurs intègres au style flamboyant qui nous parlent d’une autre Amérique, celle qu’on devrait mieux connaître probablement. Dans « Palimpseste », Gore Vidal relate les 39 premières années de sa vie (d’une richesse inouïe) de manière imparfaite, parfois floue, faussement vraie comme l’est la mémoire, du moins celle qui subsiste. En même temps, c’est d’une honnêteté remarquable. À travers les 600 pages, on croise Anaïs Nin, Truman Capote, Jack Kerouac, John F. et Jackie Kennedy, Tennessee William et une foule de gens qui ont marqué l’histoire américaine du siècle dernier. C’est fait avec beaucoup d’adresse et on ne s’ennuie jamais même si on connaît mal l’Amérique des années 40-50 et 60, même si on a jamais lu (c’était mon cas) Vidal. C’est certain que je lirai éventuellement (j’en ai tellement à lire) « Un garçon près de la rivière » (disponible chez Rivages poche) et « Kalki » (rééditer tout récemment chez Galaade).

Une réflexion au sujet de « Palimpseste »

  1. Bravo pour ce blogue! Il devrait faire le bonheur d’un passionné d’écriture (et de lecture) comme tu l’es, avec en prime la possibilité d’être lu, presque en temps réel.
    Je me prends donc moi aussi au jeu en y allant d’un petit commentaire sur l’inclassable Gore Vidal que je connais surtout par ses scénarios de films (en particulier ‘Suddenly Last Summer’) mais aussi par ses prises de position assez radicales sur toutes sortes de sujets sensibles aux États-Unis (d’Amnésie, dixit Vidal). Par exemple, dans une entrevue donnée il y a quelques années au magazine Advocate, je crois, il avait critiqué les notions de culture et d’identité gay, soutenant que cela ne reposait sur aucun fondement véritable dans la mesure où l’orientation sexuelle était loin d’être le facteur le plus important dans la personnalité des individus et dans la définition de leur identité. Son raisonnement par l’absurde m’avait frappé: il appliquait cette logique identitaire à l’hétérosexualité et demandait ce que pouvaient bien avoir en commun Richard Nixon et Noam Chomsky, pourtant deux hétéros!
    Je crois bien que ce point de vue rejoint ce que nous pensons tous les deux depuis longtemps.
    En terminant, je te recommande son ‘Création’ qui traite de l’histoire des religions et où l’on retrouve toutes les grandes figures philosophico-religieuses de l’humanité (Socrate, Confucius, Zoroastre, Jésus, Mahomet, etc.) Je me rappelle que tu avais beaucoup apprécié la lecture du ‘Monde de Théo’; je suis convaincu que ce livre te plairait encore davantage.
    René

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