Histoires sans fin #3

Je ne sais pas si c’est parce que je me suis habitué à lire des manuscrits, si c’est parce que je change de travail ou si c’est parce que j’ai rarement des lectures coups de coeur depuis plusieurs semaines, mais j’abandonne facilement mes lectures en ce moment. Je ne perds donc pas de temps avec les livres qui ne me plaisent pas. Ceux qui me passent entre les mains ont intérêt à démarrer sur des chapeaux de roues, sinon ça s’appelle au suivant.
En voici cinq qui n’ont pas eu l’heur de me satisfaire et dont je ne connaîtrai jamais la fin.
Mille soleils splendides, Khaled Hosseini (Belfond) : une déception que ce livre par rapport à l’intensité et la profondeur que j’avais ressenties à la lecture des Cerfs-volants de Kaboul. Ici, plutôt que celui d’un homme, on suit le destin de deux femmes afghanes. Le ton est tellement simpliste et le contexte du début misérabiliste, j’ai été dans l’impossibilité de compatir à leurs sorts pourtant tristes. J’avais l’impression de lire une version d’Aurore l’enfant-martyr en Afghanistan. Après 150 pages, j’en avais assez. Je n’ai pas envie de le reprendre même si on m’a dit que l’intensité augmentait en cours de route.
Le crime parfait, Frank Cottrell Boyce (Gallimard jeunesse) : puisque j’avais bien aimé Millions, son précédant titre, il était tout naturel que je veuille lire celui-ci. Dès le départ, j’ai trouvé la narration trop descriptive (l’auteur passe son temps à faire des énumérations plutôt que de créer de l’action) et superficielle. Je n’ai pas eu envie de suivre la petite vie anecdotique de cette famille vivant dans un bled perdu.
Quelque chose à cacher, Dominique Barbébis (Gallimard) : depuis que j’ai vu le film Entre ses mains (avec l’incroyable Isabelle Carré) adapté d’un de ses romans (Les kangourous), je m’étais promis de lire le prochain Barbéris pour découvrir cette auteure. Promesse tenue qu’à moitié. On se retrouve dans un petit village qu’on découvre via le regard d’un de ses habitants (le narrateur). C’est glauque, intriguant, mais ça ne lève pas vraiment. L’ambiance qu’elle installe est très forte, mais je trouve qu’il manque un peu de chair à ce roman.
Catastrophes, Pierre Samson (Les Herbes Rouges) : ce titre est finaliste au Prix des collégiens cette année et il sommeillait dans ma pile depuis sa sortie à l’automne. La semaine dernière, je me décide à le lire en étant persuadé que j’allais aimer ce portrait sarcastique du milieu de l’édition. Pierre Samson utilise l’érudition pour s’en moquer. Je suis loin d’être certain que c’était le bon choix. Moi, il m’a perdu plutôt que de me faire rigoler. Dès les premières lignes, j’ai su que ce n’était pas pour moi. J’ai persévéré un peu mais rien à faire devant cette surenchère de vocabulaire trop recherché à mon goût.
Les merveilleuses aventures de Miles Mercredi : Le palais du rire, Jon Berkeley (Hachette jeunesse) : la couverture psychédélique donne envie. Le début est très prometteur avec son ambiance à la Charles Dickens mélangée à un univers de cirque. Tous les éléments semblent réunis pour nous faire vivre une belle aventure. Et pourtant, mon intrusion dans ce roman n’aura été que de courte durée. Trop de confusion et de détours inutiles pour si peu de magie.

4 réflexions au sujet de « Histoires sans fin #3 »

  1. Moi non plus, Éric, je n’ai pas été capable de lire le Samson jusqu’au bout. Et pourtant je connais bien le milieu. Aussi ai-je été très étonné de le retrouver en lice pour le prix des collégiens. Croyez-vous que les collégiens vont l’aimer ? Moi, j’en doute très fort.

  2. Savoir arrêter, c’est parfois sage. Il y a tant de livres qui attendent d’être lus!
    En passant, j’espère que cette première journée dans ton nouvel emploi s’est bien passée!

  3. j’ai beaucoup aimé mille soleils splendides… pour les autres, je ne les note pas. Mais c’est vrai qu’il y a des moments ou rien ne plait… Dans ce cas je me reprends un vieux « coup de coeur » qui, je sais, ne me décevra pas…

  4. C’est dommage pour « Milles soleils splendides » surtout après son magnifique roman « les cerfs-volants… », je le tenterai quand même, mais avec moins d’engouement. Par contre, j’hésite beaucoup plus avec celui de D.Barberis !

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