Tous les articles par Eric Simard

Tout le monde en parlait

Je viens tout juste d’écouter l’émission Tout le monde en parlait. J’adore cette émission depuis le début de sa mise en ondes. Tous les sujets, même ceux qui au départ semblent moins nous intéresser, sont accessibles, bien documentés et traités avec intelligence. Le format de 30 minutes est parfait. Ni trop long, ni trop court. Pour moi, c’est un modèle type d’une très bonne émission d’information accessible à tous. Son caractère historique ajoute à sa pertinence.
Cette semaine, elle portait sur la grève des réalisateurs de Radio-Canada en 1959. Tout le milieu artistique s’était mobilisé pour appuyer les 74 grévistes. René Lévesque, Pierre-Elliot Trudeau, Jean Duceppe et le milieu syndical étaient de la partie. Un simple événement qui s’est avéré être un moment charnière de notre histoire.
Grâce à Tout le monde en parlait, je découvre ou redécouvre des moments importants de notre histoire nationale. Je vis ou revis de grands moments d’émotion chaque fois que je l’écoute. Cette émission me permet de mieux comprendre d’où je viens et où je vais à titre d’individu appartenant à une société. Ce soir n’a pas fait exception à la règle.

Désamours

Pour parler du désamour, il faut avant tout que je parle de mon amour pour la plume de Geneviève Robitaille. Mon amour pour elle d’une certaine manière car, livre après livre, j’apprends à connaître qui elle est. Chacune de ses publications a quelque chose d’ impudique. Mais lorsque c’est si bien porté par la littérature, ça ne peut pas l’être (ou presque).
Désamours est probablement son récit le plus intime. C’est un aveu qu’elle nous fait à partir des amours qu’elle n’a pas sues vivre. Par peur, tout simplement. La confession est si honnête et directe qu’on la reçoit en plein coeur.
Mon parcours est différent du sien. Je ne suis pas non plus habité par les mêmes peurs, mais je me suis reconnu dans ce désamour que je commence à comprendre et à éviter pour me rapprocher davantage de l’amour. Reste maintenant à le trouver.
Tout comme moi, plusieurs se reconnaîtront à travers cette émouvante confession. En plus, si ce livre et ce billet peuvent être une porte d’entrée dans l’univers de Geneviève Robitaille, j’en serais ravi. L’oeuvre qu’elle peine à construire à coup de détermination hors du commun mérite qu’on s’y attarde. Pour moi, un nouveau Geneviève Robitaille est toujours un événement que je ne veux pas rater.
Pour vous aiguiller, voici ses autres titres :
Chez moi, Triptyque, 1999
Mes jours sont vos heures, Triptyque, 2001
Éloge des petits riens, Leméac, 2005
Chute, J’ai vu, 2006

Quand la musique est bonne

Ces derniers mois, j’ai recommencé à acheter beaucoup de disques. La plupart de mes choix se portent sur ce qu’on fait chez nous. Ce n’est pas un principe, c’est par intérêt. J’aime depuis longtemps ce que notre culture a à offrir et je me réjouis de ne pas être devenu un ersatz de la culture américaine.
Aujourd’hui, j’aimerais attirer votre attention sur quelques disques québécois qui ont été mis sur le marché cet hiver et ce printemps et que j’ai eu la bonne idée de me procurer. Des disques que je ne me lasse pas d’écouter. Non seulement je ne m’en lasse pas, mais chaque écoute me permet d’en apprécier toute la richesse. On produit vraiment d’excellents disques ici au Québec. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, chacun d’eux bénéficie d’une réalisation impeccable pleine d’inventivité et de créativité. Notre industrie musicale, grâce à une génération en pleine possession de ses moyens, est en santé. Elle mérite notre soutien. Je suis fier de lui donner le mien en posant un geste concret, c’est-à-dire en achetant ce qu’ils font.
Voici les disques qui font mon bonheur depuis quelques mois :
Tu m’intimides de Mara Tremblay (audiogram)
Il aura fallu quatre albums avant que je me décide à acheter un Mara Tremblay. Mais quel album! Un savant mélange contrôlé de tout ce qu’alla avait fait de mieux dans ses précédents. Cet album, on le doit à la maturité de l’artiste. Seul le temps qui passe permet d’offrir ce qu’elle nous a offert cette année. La réalisation d’Olivier Langevin est pesante juste comme il le faut quand il le faut.
Mon top 3:
Tu n’es pas libre
Le printemps des amants
D’un côté ou de l’autre
Donne-moi quelque chose qui ne finit pas de Stéphanie Lapointe (Musicor)
À la première écoute, la voix de femme/enfant toute en retenue du début à la fin déconcerte et déçoit quelque peu. Après plusieurs par contre, l’ensemble finit par faire son effet à notre insu et on tombe sous le charme. On se surprend à fredonner l’une ou l’autre des pièces à tout moment de la journée. Et on remet le disque dans le lecteur. Un choix artistique audacieux pour un pari gagné. Ceux qui aiment le style d’Émilie Simon aimeront.
Mon top 3: :
Eau salée
À quoi (avec Albin de la Simone)
Bang bang
Sentiments humains de Pierre Lapointe (audiogram)
J’avais mis du temps à aimer La forêt des mal aimés. J’ai aimé instantanément Sentiments humains. Je trouve que Pierre Lapointe a de moins en moins peur de mettre ses tripes dans ses chansons. Il se rapproche de ses propres sentiments. Ça fait du bien et ça fait surtout des chansons encore plus prenantes et profondes. C’est un créateur hors pair.
Mon top 3:
Je reviendrai
Les lignes de ma main
Nous restions là
Un serpent sous les fleurs de Yann Perreau (bonsound records)
J’ai hésité avant de me procurer ce nouvel album de Yann Perreau. Je ne me sentais pas dans le mood et j’avais peur de ne pas l’aimer. Comme je me trompais! C’est celui que j’écoute le plus en ce moment. Encore une fois, à la première écoute ce n’est pas évident. Aucune chansons ne se démarque réellement. D’une écoute à l’autre, elles se définissent pleinement. Musicalement, c’est fort. Rien à envier à bien des productions de gros calibres.
Mon top 3:
Beau comme on s’aime
Conduis-moi
Le plus beau rêve
Lhasa par Lhasa (audiogram)
Chaque nouvel album de Lhasa est un événement (c’est l’effet positif de la rareté). C’est également le résultat d’une artiste qui évolue et qui tente continuellement de se redéfinir. En même temps, il y a une ligne directrice. Une ligne qu’elle trace subtilement dont le tracé est tout de même annoncé à travers chacune de ses réalisations. Les couleurs folk et feutré qu’on retrouve dans ce dernier disque l’étaient dans The living road si on prend le temps de bien réécouter les chansons en anglais qu’on y retrouvait. Mais là, c’est l’album au complet qui l’est. C’est planant, émouvant. Verser des larmes à une première écoute ne m’est pas arrivé souvent. Lhasa y est parvenue avec cet album et mon plaisir ne fait que commencer…
Mon top 3:
Rising
Where do you go
Love came here

Concours d’écriture

Cette année, en collaboration avec le magazine Nuit blanche, la librairie Pantoute et le Consulat général de France à Québec, Septentrion s’associe au concours d’écriture du Carrefour international de théâtre.
En fait, j’ai la chance de faire partie du jury.
On vous demande de vous inspirer de la programmation du 10e Carrefour pour raconter un secret ou une confidence.
Le concours est ouvert au 18-30 ans. Il y a trois catégories: poésie, théâtre et nouvelle. Les textes doivent avoir un maximum de 2000 mots. Vous avez jusqu’au 15 mai pour faire parvenir vos textes.
Chaque finaliste des trois catégories recevra:
- Abonnement d’un an au magazine Nuit blanche
- Livres en lien avec le Carrefour 2009 – Librairie Pantoute
- Une paire de billets pour le Carrefour 2009
- Les quatre derniers titres de la collection Hamac – Septentrion
L’un d’eux, et c’est pas banal, se méritera le Grand prix suivant:
- Séjour culturel au Festival d’Avignon en juillet 2009 (il faut donc que vous soyez prêt à partir rapidement)
Alléchant, n’est-ce pas?
Je vous invite donc à participer en grand nombre.
Pour plus de détails, cliquez ici.

Les salons

Une fois de plus, j’ai vécu d’excellents moments au Salon International du Livre de Québec.
Ça clôt de belle façon ma saison des salons du livre. Là, je peux souffler un peu même si l’intensité que j’y retrouve me manquera. Heureusement que ça recommencera à l’automne.
Que ce soit à Bruxelles, Trois-Rivières, Gatineau ou Québec, merci à tous ceux que j’y ai rencontrés. Vous me permettez de mordre à plein dans cette vie si riche qui coule dans mes veines à l’intérieur d’un milieu que j’adore: celui du livre.

Être surpris

Dans mon récent billet intitulé Publier, je disais que pour la première fois je n’avais pas d’attentes par rapport à une nouvelle publication. C’est toujours aussi vrai sauf que les commentaires que j’entends ou que je lis à propos de mon recueil de nouvelles Être sont tellement positifs qu’ils commencent à modifier cet état.
La modification ne se fait pas par rapport à l’attente. Elle se fait au niveau de la réception que les lecteurs lui font. Tout ceux qui m’en ont parlé m’ont avoir été très touché et ému par mon recueil. J’en suis le premier surpris et heureux.
Avant qu’il ne sorte, on m’avait demandé si mon recueil allait toucher les gens. Naïvement, j’avais répondu que non. Je consentais un peut-être sans trop y croire. J’ajoutais qu’il allait plutôt déranger. J’ai eu faux sur toute la ligne.
Je ne mesure pas la portée de ce titre.
C’est la preuve qu’un auteur n’a aucun contrôle sur l’impact que peut avoir son travail sur les autres. J’étais loin de me douter que Être allait commencer sa vie de cette façon. Je crois que je ne suis pas au bout de mes surprises. La plus belle est certes l’article de Suzanne Giguère paru dans l’édition du Devoir du 14 février. C’est en plein le genre de papier que tout auteur désire avoir un jour. Pour une fois, c’était moi.

Passion et désenchantement du ministre Lapalme

Lu avec beaucoup de plaisir Passion et désenchantement du ministre Lapalme de Claude Corbo.
Écrit sous forme de pièce de théâtre et mettant en scène Jean Lesage, Georges-Émile Lapalme, Guy Frégault et J. André Dolbec, ce texte met extrêmement bien en lumière le mépris de la culture par les dirigeants politiques.
De 1964 à 2009, rien ne semble avoir changé. Navrant vous dites!