Des fleurs pour Cohen

APPEL DE TEXTES
OBJET : Des fleurs pour Cohen
Dès l’automne 2010, une fois par an, la collection Hamac fera paraître un recueil de textes inédits de différents auteurs à qui nous demanderons de s’inspirer de l’univers d’un artiste d’ici ou d’ailleurs.
Le premier recueil sera consacré à Leonard Cohen. Pourquoi Cohen ? Tout simplement parce que nous l’aimons. Nous croyons que la carrière musicale de celui-ci éclipse trop souvent sa vaste contribution au paysage littéraire pancanadien. Leonard Cohen nous appartient collectivement, au même titre qu’Anne Hébert, que Gabrielle Roy, que Gilles Vigneault ou que Mordecai Richler. Nous croyons qu’il est grand temps que les auteurs d’ici s’approprient son œuvre et le célèbrent enfin comme poète, comme romancier, comme parolier.
Ce projet nous trottait en tête depuis un moment déjà, mais n’ayant que tout récemment obtenu l’approbation de l’équipe de Monsieur Cohen, ce n’est qu’aujourd’hui que nous nous lançons hardiment dans l’aventure.
Si l’œuvre de Leonard Cohen vous inspire, vous pouvez dès maintenant vous mettre à la tâche et nous soumettre vos textes par la suite. Ils peuvent prendre l’une des quatre formes suivantes : nouvelle, poésie, théâtre ou art graphique (dimensions 5″ x 7,5″). Il n’y a aucune contrainte de mots en autant que la longueur soit raisonnable.
La date limite a été fixée au 31 janvier 2010.
Nous n’acceptons que les textes imprimés envoyés par la poste en une seule copie à l’adresse suivante :
Les éditions du Septentrion
Att. : Éric Simard
1300, av. Maguire
Québec (Québec)
G1T 1Z3
Nous avons très hâte de découvrir vos propositions.
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Source : Éric Simard | 418 688-3556 poste 228 | esimard@septentrion.qc.ca

Un temps fou

Pour la quatrième fois, je me suis laissé prendre par l’univers de Laurence Tardieu. Pourtant, d’un livre à l’autre, c’est une variation sur un même thème : les rapports entre les êtres qui, la plupart du temps parlent d’amour. Elle nous surprend chaque fois car l’angle de l’intime est toujours différent. Elle pousse toujours plus loin l’observation du quotidien. Elle le décortique. Souvent au « je », un « je » qui est une autre en même temps le sien. C’est encore plus frappant dans Un temps fou. Elle nous donne l’illusion qu’elle nous raconte sa propre vie. L’illusion est parfaite. Ce titre m’a rappelé Ni toi ni moi de Camille Laurens.
Un temps fou est une histoire d’amour. De celle que l’on fabrique. Peut-être pas non plus. L’illusion, encore. Et ça fonctionne. Laurence Tardieu a l’art de nous ramener à notre propre histoire. C’est peut-être entre les lignes que ça se passe, subrepticement.
C’est ça la force de Laurence Tardieu : l’écriture.
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Un temps fou, Stock 2009
Rêve d’amour, Livre de poche 2009, Stock 2008
Puisque rien ne dure, Livre de poche 2008, Stock 2006
Le Jugement de Léa, Points 2007, Arléa 2004
Comme un père, Points 2008, Arléa 2002

Rentrée littéraire

Même s’il y a toujours trop de publications, j’ai toujours aimé les rentrées littéraires comme si elles annonçaient un avenir meilleur.
Évidemment, depuis que je travaille pour un éditeur, la rentrée littéraire a pris une autre signification. Mais je suis toujours autant excité de découvrir le programme éditorial des autres éditeurs. Curieux aussi de voir ce qu’ils auront à offrir.
Quand j’ai fait le saut du côté de l’édition, j’avais un peu peur de perdre une partie de ce plaisir. Mais il n’en est rien. Je dirais même que c’est peut-être encore plus intéressant. Ça se joue à un autre niveau. Mais revenons à l’essence excitante de cette rentrée et à une perspective plus personnelle : au lecteur que je suis et que je serai toujours.
Voici donc les dix titres qui retiennent mon attention en cet automne 2009 :
- La Vérité sur Marie de Jean-Philippe Toussaint (Minuit) : j’avais beaucoup aimé Faire l’amour et Fuir
- Ce que je sais de Véra Candida de Véronique Ovaldé (de l’Olivier) : je viens de la découvrir avec Les hommes en général me plaisent beaucoup et j’ai eu un véritable coup d’affection pour son écriture
- Peaux de chagrins de Diane Vincent (Triptyque) : Épidermes m’avait procuré beaucoup de plaisir. J’espérais une suite. Elle s’en vient.
- La double vie d’Irina de Lionel Shriver (Belfond) : Son Il faut qu’on parle de Kevin m’avait trop « flabergasté » pour que j’ignore cette seconde traduction.
- Le roman de l’été de Nicolas Fargues (P.O.L.) : La lecture de Beau rôle m’a convaincu de poursuivre ma découverte de cet auteur beau et surtout talentueux.
- Les ruines du ciel de Christian Bobin (Gallimard) : Régulièrement, j’ai besoin de me plonger dans la luminosité de son écriture. Ce nouveau Bobin tombe à point car ça faisait longtemps.
- Mais moi je dormais de Pierre Labrie (Trois-Pistoles) : Parce que je le connais. Parce que j’en ai envie.
- Rose Amer de Martine Delvaux (Héliotrope) : Une joie. Après avoir tant aimé C’est quand le bonheur ?, je pourrai enfin me replonger dans la force tranquille de son écriture.
- Âmes en peine au paradis perdu d’Hélène Rioux (XYZ) : Second volet d’une trilogie que j’attendais, celui de Mercredi soir au bout du monde.
- Paradis clef en main de Nelly Arcan (Coup de tête) : Plus qu’une curiosité pour moi. J’avais littéralement été happé par l’écriture de Putain et Folle. À ciel ouvert m’avait rendu sceptique. Ce nouveau titre est peut-être un rendez-vous ultime entre elle et moi.
En terminant, j’attire votre attention sur La Louée de Françosie Bouffière que j’ai eu la chance de diriger. Les amateurs de Sylvie Germain, Agota Kristof et George Sand (entre autres) apprécieront sans doute.
Sur ce, bonne saison littéraire !

Jacques Lacoursière dans les meilleures ventes de livres anglais !

Baraka books, une toute nouvelle maison d’édition québécoise de livres anglais, a choisi de faire paraître comme premier titre la version anglaise du livre Une histoire du Québec racontée par Jacques Lacoursière. En anglais, c’est devenu A People’s History of Québec.
Le choix de l’éditeur s’est avéré en être un bon car dès sa sortie en librairie, le livre s’est immédiatement retrouvé dans le palmarès des meilleures ventes. La semaine dernière, il figurait au huitième rang dans la catégorie Non-fiction dans la liste publiée par le journal The Gazette. Il était au neuvième rang les deux semaines précédentes.
Il faut dire que ce titre de Jacques Lacoursière est une excellente synthèse très accessible de l’histoire du Québec.
Pour en savoir plus sur A People’s History of Québec et sur Baraka Books, je vous invite à cliquer ici.

Danielle Brault, Sinclair Dumontais et Julie Gravel-Richard finalistes au Prix des abonnés 2009

Jusqu’au 4 octobre 2009, les abonnés du Réseau des bibliothèques de la ville de Québec sont invités à déterminer les lauréats du Prix des abonnés du Réseau des bibliothèques de la Ville de Québec en complétant le bulletin de vote disponible à leur bibliothèque.
Le Prix des abonnés comprend trois catégories. Les abonnés de 13 ans et plus pourront choisir un titre dans les catégories fiction et documentaire, alors que la catégorie jeunesse est réservée aux abonnés de 5 à 12 ans.
Une fois de plus, Septentrion est bien représenté avec pas moins de trois titres finalistes dans la catégorie fiction.
Le Bâtisseur de Danielle Brault, La Deuxième vie de Clara Onyx de Sinclair Dumontais et Enthéos de Julie Gravel-Richard se disputent la palme. Cinq autres titres sont également dans la course.
Le prix de la catégorie fiction est offert par la Ville de Québec qui remettra une bourse de 1000 $ à l’auteur(e) gagnant(e).
Nous souhaitons bonne chance à nos trois auteurs finalistes.
Rappelons que les éditions du Septentrion ont déjà remporté ce prix à quatre reprises ces dernières années :
2007, Roger Côté, Québec… pour la vie
2005, Claude Cossette, Un loup parmi les loups
2004, Fernande Goulet-Yelle, Bonne nuit la vie !
2002, Jacques Lacoursière, Une histoire du Québec racontée par Jacques Lacoursière

Un roman russe

Un roman russe d’Emmanuel Carrère traînait dans mes livres à lire depuis sa sortie en 2007. Malgré tout le bien qu’on m’en disait, et malgré le fait que j’avais beaucoup aimé La classe de neige et L’adversaire, je ne me décidais pas à le commencer. Il aura fallu la sortie de son nouveau D’autres vies que la mienne (que je n’ai pas lu) pour que je me décide enfin.
Je viens tout juste d’en terminer la lecture et j’en suis tout tourneboulé.
Il y a longtemps que je n’ai pas autant été pris par un livre. C’est une autofiction de haut niveau dans laquelle viennent s’ajouter plusieurs trames narratives efficaces dignes des meilleures fictions. Emmanuel Carrère accroche le lecteur du début à la fin. C’est d’une intensité et d’une vérité rare. Ça vous prend aux tripes. Il faut plus que beaucoup de talent pour utiliser aussi bien le réel au service de la littérature car c’est bien de cela qu’il s’agit. Et c’est de la grande dans ce cas-ci.
Un peu comme pour Emmanuel Carrère et les raisons de son séjour en Russie, je ne me suis pas méfié et les dernières pages m’ont rentré dedans d’aplomb alors que je ne m’y attendais pas du tout.
Un roman russe trônera assurément en haut de mon palmarès 2009.
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Un roman russe, Emmanuel Carrère, P.O.L. (2007)

Lecture d’été

Batisseur.jpgAvant de partir en vacances, je tenais à vous suggérer une excellente lecture d’été tirée à même notre catalogue.

Il s’agit du livre Le Bâtisseur de Danielle Brault que nous avons fait paraître il y a quelques mois. C’est un roman biographique qui porte sur le parcours exceptionnel de Joseph-Émile Vanier qui a vécu de 1858 à 1934 dans la région de Montréal. À mon avis, si vous êtes férus de romans historiques, sa vie riche (dans tous les sens du terme) contient tous les ingrédients pour en faire une lecture idéale de vacances.

Diplômé de l’École polytechnique de Montréal, Joseph-Émile Vanier a vécu une ascension sociale fulgurante par son audace et la force de son talent. Architecte et ingénieur, il connaîtra une carrière qui le fera briller parmi l’élite de son époque. En ce qui concerne sa vie personnelle, elle est loin d’avoir été un long fleuve tranquille…

Danielle Brault est parvenue à rendre le contexte de l’époque très vivant (entre autres, on sent très bien l’ébullition de la fin du XIXe siècle dans la région montréalaise). Malgré leurs travers, on s’attache beaucoup aux personnages, à commencer par celui de Joseph-Émile Vanier, un personnage important et trop méconnu de notre histoire.

Je vous invite donc à vous plonger dans la vie tumultueuse et passionnante de ce grand bâtisseur.

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Le Bâtisseur, Danielle Brault, Septentrion, 714 pages, 37.95$, ISBN 978-2-89448-544-6.