Caroline Allard, nouvelle porte-parole des Grands Prix littéraires Archambault

Archambault présentait aujourd’hui la nouvelle porte-parole de ses prix littéraires à l’occasion du dévoilement des titres en nomination pour la 9e édition du Grand Prix littéraire Archambault et la 6e édition du Grand Prix de la relève littéraire Archambault. L’auteure Caroline Allard, lauréate de la 8e édition du Grand Prix littéraire Archambault pour son livre Les chroniques d’une mère indigne, devient officiellement porte-parole des Grands Prix littéraires Archambault, prenant ainsi le relais de l’auteure et comédienne Francine Ruel, porte-parole des 8 dernières années.
Caroline Allard assumera désormais l’importante responsabilité de faire découvrir à la clientèle des magasins Archambault, mais également à tous les amoureux de lecture du Québec, les livres mis en nomination pour les Grands Prix littéraires Archambault. « C’est un réel plaisir de devenir la porte-parole de ces prix littéraires qui me tiennent particulièrement à coeur. Ayant vécu l’expérience de remporter l’un de ces prix, je suis très fière de permettre à d’autres auteurs de vivre ce précieux moment. La littérature est une de mes plus grandes passions et Archambault me donne l’opportunité de la communiquer à tous les autres passionnés de lecture du Québec, une opportunité que je ne pouvais manquer! » confie Caroline Allard, nouvelle porte-parole des Grands Prix littéraires Archambault.
Fier de présenter la nouvelle porte-parole, Monsieur Denis Pascal, vice-président principal, Groupe vente au détail, explique pourquoi Caroline Allard représente un choix tout indiqué pour remplir ce mandat : « Sa personnalité est à l’image de l’entreprise : dynamique, créative, vive et, naturellement, passionnée de lecture. Caroline rayonne et nul doute qu’elle saura faire rayonner tout autant les livres en nomination que les Grands Prix littéraires eux-mêmes. Nous sommes persuadés qu’elle remplira ce rôle avec brio et qui sait, peut-être lirons-nous un jour ses Chroniques d’une digne porte-parole! »
Archambault, la culture du divertissement
Maison centenaire et libraire depuis 1989, Archambault, une compagnie de Quebecor Média, a su s’implanter dans le milieu de la littérature grâce au vaste choix de livres offert dans ses 16 magasins à travers le Québec et sur son site transactionnel Archambault.ca. Devenu un véritable carrefour du divertissement culturel, Archambault offre aussi une vaste gamme de CD, de DVD, de partitions, d’instruments de musique, de journaux, de magazines et d’articles-cadeaux. Grâce à son site transactionnel www.archambault.ca, Archambault est également le magasin virtuel francophone le plus important en Amérique du Nord, en plus de donner accès au premier site Internet francophone de téléchargement avec ZIK.ca.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’entreprise, consultez le site Web www.archambault.ca.

Palomino prend la parole

Lors de la remise du prix Marcel-Couture du Salon du livre de Montréal, Raymonde Litalien et Jean-François Palomino ont prononcé un discours de remerciements. Voici ce que le cartothécaire de BAnQ avait à dire.
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À Paris, on nous a strictement défendu de prononcer tout discours, alors ce soir, je vais prendre la parole avec plaisir (le double du temps qui m’est alloué…)
La Mesure d’un continent est un ouvrage collectif (il faut le rappeler). Ses premiers artisans, ce sont ces explorateurs cartographes qui ont sillonné l’Amérique pour en révéler les moindres secrets, et que nous avons exploité abondamment et sans vergogne pour récupérer et reproduire parmi leurs cartes les plus belles et les plus fascinantes. Sans eux, l’atlas historique n’aurait pu voir le jour.
Mais plus près de nous, d’autres personnes ont aussi largement contribué à la réalisation du livre, bien sûr.
Avant moi, Raymonde Litalien a souligné la contribution de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. J’aimerais personnellement remercier tous mes collègues qui ont participé au projet à l’une ou l’autre des étapes de réalisation, plus particulièrement la chargée de projet, Sophie Montreuil, maintenant directrice de la recherche et de l’édition, qui, dans toutes les circonstances, a été d’une grande bienveillance à mon égard.
Il nous faut aussi souligner l’excellent travail de Septentrion, une belle et jeune équipe, mais néanmoins dynamique, compétente et talentueuse. Cette équipe est menée par Gilles Herman, qui n’a pas lésiné sur les coûts pour réaliser un ouvrage d’une remarquable qualité éditoriale.
Parmi les précieux collaborateurs, il faut aussi nommer notre graphiste, Josée Lalancette, d’une patience et d’une disponibilité à toute épreuve.
D’autres personnes se sont également greffées au projet pour le meilleur : Roch Côté, chargé de l’indexation du livre, les conseillers scientifiques, notamment Jacques Mathieu et Louis Cardinal, la réviseure Solange Deschênes et la traductrice Kathe Roth.
Finalement, je ne peux passer sous silence le rôle remarquable joué par le capitaine de cette équipe, à la fois auteur, rassembleur et maître d’œuvre du projet, celui qui en fut l’instigateur, qui l’a chéri du début jusqu’à la fin, qui y a consacré des jours, des nuits, des fins de semaines et des vacances, celui qui s’en est fait le meilleur des porte-parole, qui fut de toutes les tribunes pour raconter en quoi les cartes anciennes peuvent être encore et toujours si fascinantes de nos jours : je fais référence ici, vous l’aurez deviné, à notre ami Denis Vaugeois.
La réalisation de ce livre a été une expérience inestimable et inoubliable, pleine de rebondissements à la fois effrayants et exaltants.
Nous ne vous remercierons jamais assez, très chers amis, de l’avoir soutenu avec autant de conviction.
Voyez en ce prix un hommage à votre soutien indéfectible.
Merci encore.
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Deux prix importants pour La Mesure d’un continent

Québec, le jeudi 20 novembre 2008
Deux prix importants pour La Mesure d’un continent :
Le Prix Hercule Catenacci 2008 et le Prix Marcel-Couture 2008
Depuis sa sortie en librairie il y a un an, le magnifique livre La Mesure d’un continent. Atlas historique de l’Amérique du Nord 1492-1814 connaît un succès sans précédent et ne cesse de recevoir des éloges. Il faut dire que Raymonde Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois ont fait un travail remarquable.
Après le succès et les éloges viennent les récompenses. Cette semaine, ce n’est pas un, mais bien deux prix importants que vient de rafler cet atlas unique en remportant coup sur coup le Prix Hercule Catenacci 2008 et le Prix Marcel-Couture 2008.
Le Prix Hercule Catenacci a été remis à Raymonde Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois le lundi 17 novembre dernier sous la coupole du Palais de l’Institut de France à Paris. Ce prix prestigieux offert par l’Académie des sciences morales et politiques vise à récompenser les livres d’histoire illustrés de luxe. Il est à noter que c’est la toute première fois que ce prix est attribué à des auteurs qui ne sont pas de nationalité française.
Le Prix Marcel-Couture, quant à lui, a été décerné le mercredi 19 novembre dernier lors de l’ouverture de la 31e édition du Salon du livre de Montréal. C’est Raymonde Litalien et Jean-François Palomino qui sont venus chercher le prix en leurs noms personnels et celui de Denis Vaugeois.
Le Prix Marcel-Couture est organisé par le Salon du livre de Montréal en collaboration avec Hydro-Québec. Chaque année depuis 2000, il vise à récompenser un ou des auteurs francophones d’un livre illustré présenté comme étonnant, audacieux, tout en comportant une qualité d’édition exceptionnelle. Une bourse de 5 000 $ canadiens y est associée, ainsi qu’un trophée de l’artiste verrier Denis Gagnon.
Comme deux bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, La Mesure d’un continent s’est également mérité une mention spéciale du jury pour le Prix Lionel-Groulx – FondationYves-Saint-Germain 2008. Ce prix est offert chaque année par l’Institut d’histoire de l’Amérique française.
Depuis sa parution en octobre 2007, 10 000 exemplaires de ce titre, toutes éditions confondues, ont déjà trouvé preneur.
Les éditions du Septentrion tiennent à féliciter chaleureusement Madame Raymonde Litalien, Messieurs Jean-François Palomino et Denis Vaugeois pour ces grandes distinctions.
Source : Éric Simard

L’élection d’un président à la Chambre des Communes

À plusieurs égards, le Parlement fédéral fonctionne mieux que celui du Québec.L’existence de deux Chambres est un gros avantage, malgré les améliorations souhaitables au Sénat; le rôle des comités parlementaires est aussi mieux établi et le choix d’un président pour la Chambre des Communes se fait selon des règles qui devraient inspirer les députés québécois.

Les députés fédéraux ont le choix de soumettre leur candidature à leurs collègues et le vote est secret.

Dans un commentaire précédent sur la séparation des pouvoirs, j’en étonnais plusieurs. Ça prendra encore du temps sans doute, mais il ne faut pas désespérer.

Avant de proposer un mode proportionnel, n’est-il pas prioritaire de redonner un peu de pouvoir aux députés ? On se méprend sur l’impact que pourraient avoir deux, trois ou quatre députés d’un tiers parti.

Salon du livre de Montréal 2008

Le Salon du livre de Montréal battra son plein du mercreid 19 au lundi 24 novembre.
De mon côté, j’y serai du mercredi 19 au dimanche 23 novembre.
Je vous donne donc rendez-vous au stand du Septentrion qui se trouve à l’intérieur de celui de Dimédia qui se trouve à être le numéro 474.

De La Mesure d’un continent

Voici un texte préparé pour la revue du mois d’août 2007 de BAnQ, À Rayons ouverts.
1- La genèse de l’ouvrage.
L’équipe du journal Boréal Express a toujours rêvé de produire un atlas historique de l’Amérique du Nord. Au moment de la fondation des éditions du Septentrion, par quelques-uns des pionniers du Boréal, l’idée était toujours vivante et elle a inspiré le choix du nom Septentrion et du logo, la rose des vents, laquelle marque le nord, c’est-à-dire le septentrion, sur les cartes anciennes.
Il a fallu vingt ans de recherches et d’accumulations de documents pour en arriver à l’ouvrage actuel. Celui-ci permet de souligner les 20 ans de la maison d’édition du Septentrion et les 400 ans de la ville de Québec qui fut, un temps, destinée à devenir la capitale d’un empire qui s’étendait jusqu’aux confins de l’Amérique du Nord. Même si le destin en a décidé autrement, Québec est à l’origine d’une trentaine d’États et de provinces qui forment les États-Unis et le Canada.
2- L’apport spécifique.
Comme on le constate en parcourant les sources mentionnées dans l’ouvrage, il existe peu d’études sur les explorations de l’Amérique du Nord. Le plus intéressant, et sans doute l’un des plus importants, a été publié en 1974 par Paul Elek sous les signatures de W. P. Cumming, S. E. Hillier, D. B. Quinn et G. Williams et s’intitule The Explorations of North America 1630-1776. Cet ouvrage faisait suite en quelque sorte à The Discovery of North America qui a été traduit en français sous le titre La Découverte de l’Amérique du Nord (Albin Michel, 1972). Raymonde Litalien a pour sa part publié en 1993 Les Explorateurs de l’Amérique du Nord, 1492-1795 (Septentrion). Cet essai en est à sa 4e réédition.
Le choix des dates de ces ouvrages, qui s’arrêtent l’un en 1776 et l’autre en 1795, montre que l’approche est différente de celle qui a été prise par les auteurs de La Mesure d’un continent. En effet, cette fois le fil conducteur est nettement la recherche d’un passage vers l’Asie. L’ouvrage s’arrête avec le bilan des grandes expéditions qui ont atteint le Pacifique, celles de Mackenzie, Lewis et Clark, Hunt et Thompson.
Enfin, croyons-nous, aucun ouvrage n’a reproduit, en grand format, autant de cartes de l’Amérique du Nord antérieures à 1814.
3- Principales sources documentaires.
Au cours des ans, la recherche m’a conduit dans chacune des institutions d’où proviennent les cartes reproduites dans cet ouvrage.
La documentation est extrêmement dispersée et, il faut bien le dire, les cartes ont longtemps été négligées. Plusieurs d’entre elles ont été photographiées et numérisées pour la première fois à la suite de nos demandes. Or, nous n’avons retenu qu’une faible proportion de toutes les cartes examinées et réunies depuis les débuts de nos travaux qui sont antérieurs à l’arrivée de la numérisation. Ceci est vrai également pour nombre d’illustrations. À titre d’exemple, retenons cette peau de bison qui fait aujourd’hui la fierté du Musée du quai Branly.
Pour les textes, la documentation est à la fois constituée de sources premières, tels les journaux de voyage, les rapports et la correspondance, ou de travaux récents qui font évoluer l’historiographie. Comme toutes les sciences, l’histoire se renouvelle constamment. Ainsi, les Indiens retiennent davantage l’attention, leur contribution aux explorations est mieux connue et reconnue et le drame des épidémies davantage compris et admis.
4- Les critères dans le choix des documents.
Pour les cartes, le choix repose sur la richesse de l’information, la clarté et la beauté. L’objectif était aussi de faire connaître ou découvrir des cartes peu ou mal connues. Dans d’autres cas, il y a des cartes incontournables comme celles de Cantino, Juan de la Cosa ou Waldseemüller, ou essentielles comme celles de Delisle, Moll, Mitchell, Clark, Thompson, Melish.
Le choix des illustrations a été guidé par le désir d’humaniser un peu l’ouvrage et de faire, au passage, un clin d’œil à la flore et à la faune tout en renouvelant l’iconographie habituelle.
5- La place de la cartographie dans l’univers de l’historien.
Les cartes sont des documents moins fiables que des rapports d’administrateurs ou de la correspondance. Il faut aussi bien distinguer des travaux produits par des témoins directs comme des missionnaires, des militaires, des ingénieurs, de ceux attribuables à des cartographes de cabinet. Les premiers ont l’avantage d’avoir vu ce qu’ils représentent et les seconds ont le mérite d’avoir confronté les travaux de plusieurs collègues et comparé les rapports de divers voyageurs.
Les historiens se méfient des cartes, souvent perçues comme des outils de propagande. Ce qu’elles sont dans bien des cas. Mais elles permettent aussi de situer l’action et de mieux comprendre les défis, les enjeux. L’adepte de l’histoire abstraite ou quantitative se sentira moins concerné par la cartographie, mais à tort. Les idées ont besoin d’ancrage, l’économie a besoin de ressources, donc de territoires.
Bref, ce n’est pas le moment de chercher à convaincre de l’utilité des cartes, espérons au moins qu’elles sauront plaire.
6- Les étapes essentielles de la cartographie de l’Amérique du Nord.
Ce sont les Français qui ont d’abord exploré et cartographié ce continent. Des sommets ont été atteints avec Champlain, Jolliet et Marquette, La Salle et Tonti, les LaVérendrye ; ils ont été suivis par les Peter Pond, Samuel Hearne, Lewis et Clark et par le plus grand de tous, David Thompson.
Ce sont aussi des Français qui, à partir de leur cohabitation avec les Indiens, ont baptisé le territoire. Autour du Mississippi apparaissent des toponymes d’origine amérindienne : Michigan, Mississippi, Missouri, Illinois, Tennessee, Kentucky, Ohio, Wisconsin (de Ouisconsin), Iowa, Dakota, Arkansas, alors que les colonies de la côte atlantique, développées par les Anglais, portent le plus souvent des noms d’origine européenne : New York, Maine, Pennsylvanie, Virginie, Géorgie, Caroline, New Jersey.
Aux Sanson, Delisle, Bellin, d’Anville succéderont les Senex, Moll, Popple, Mitchell, Arrowsmith. Les seconds copient les premiers qui s’appuient sur les Champlain, Franquelin, Chaussegros de Léry.
7- L’accueil fait aux cartes.
Devant les cartes des Sanson ou des Delisle, le roi et ses ministres devaient retenir leur souffle. On imagine le roi gonflé d’orgueil devant une représentation de la Nouvelle-France au début du XVIIIe siècle. On devine en même temps l’inquiétude de certains ministres face aux données réelles. Comment garder le contrôle de ce vaste territoire ? Que vaut-il par rapport à Saint-Domingue ? Les alliances avec les Indiens dureront-elles ? Est-il possible de peupler raisonnablement ce nouveau royaume sans affaiblir l’ancien ?
Les cartes font rêver, mais elles sont aussi de précieux outils militaires ou diplomatiques. Le plus bel exemple est sans doute donné avec la carte de la Louisiane de Guillaume Delisle. Elle est datée de 1718, soit quelques années après le traité d’Utrecht qui a amputé la Nouvelle-France. Delisle s’en donne à cœur joie. Les deux bassins du Mississippi n’ont jamais paru aussi immenses. Son embouchure est complexe ; on le sait depuis les mésaventures de La Salle. Delisle s’emploie à être aussi précis que possible. Deux précautions valent mieux qu’une : il prépare une vignette pour mieux montrer la complexité des lieux. Cette information va changer le cours de l’histoire. Il serait étonnant en effet qu’elle n’ait pas inspiré les Français lors de la signature du traité de Paris en 1763. Celui-ci stipule que le cours du Mississippi servira de frontière jusqu’à la rivière d’Iberville, mais non au-delà. Lorsque Jefferson, le francophile, se rend compte de la position stratégique de La Nouvelle-Orléans, il fulmine. Les Français devront céder cette ville aux Américains. Autrement c’est un casus belli. Son émissaire, James Livingston, a des instructions claires. Il doit amener les Français à céder La Nouvelle-Orléans. C’est alors que Napoléon prend tout le monde par surprise ; il offre tout le bassin occidental du Mississippi. Du coup, les États-Unis doublent leur superficie. Mais tout ça est expliqué dans l’atlas.
Avant d’être démantelée, la Nouvelle-France couvrait la majeure partie de l’Amérique du Nord. Voici une petite anecdote à cet égard. En 1978, François Mitterand, alors chef de l’opposition en France, s’arrêta pour deux jours à Québec. On me le confia. La première journée, il demeura froid, impassible. Il paraissait même ennuyé. Le second jour, je l’amenai à la maison Fornel de la place Royale. Sur un mur de la cave se déployait une immense carte de l’Amérique française à son apogée. L’air distrait, il s’avança et, les deux mains derrière le dos, s’immobilisa. Il ne bougeait plus. Je m’approchai. Il me lança un regard interrogateur en portant son regard sur ces chaînes de forts qui sillonnaient le continent : Richelieu, Maurepas, Orléans, Pontchartrain, Seignelay. Et ce fleuve Colbert, et ces Grands Lacs situés au centre. À partir de ce moment, il ne fut plus le même. Il voulait savoir. Plus tard, il m’écrira que ce jour-là il avait compris beaucoup de choses, peut-être même le fameux cri du général de Gaulle.
La cartographie est d’abord une forme de savoir, c’est souvent l’occasion d’un bilan. Et c’est aussi une forme de pouvoir. Pour un souverain, les cartes anticipent une conquête, une prise de possession ; elles confirment aussi la réalité d’une domination. Souvent elles sont l’expression d’une convoitise. Ainsi, dès le début du XVIIIe siècle, les cartographes anglo-américains persistent à prolonger la zone d’influence des Treize Colonies jusqu’à la rive sud du fleuve Saint-Laurent.
8- L’utilité et l’actualité d’un tel atlas.
Mise en perspective, avec ses 400 ans d’histoire, la ville de Québec apparaît comme un point d’arrivée, une porte d’entrée, un lieu de passage, un éventuel poste de douane sur la route de la Chine, le siège d’un immense diocèse, la capitale d’un vaste empire, puis celle d’un plus modeste pays avant de se faire supplanter et de devenir « la vieille capitale ».
Géographiquement le Québec est une extrémité de continent. Il forme la partie la plus septentrionale de l’Amérique septentrionale. Il ouvre naturellement sur l’extérieur, situation anormale pour une « province ». On veillera donc à l’enclaver : le golfe sera de compétence fédérale de même que les eaux de l’extrême nord, tandis que le Labrador sera rattaché à Terre-Neuve.
Issue d’une première conquête en 1763, la Province de Québec est amputée à l’ouest, en 1792, et placée en situation de subordination politique en 1840. Bien encadrée dans une fédération, elle voit partir une grande partie de sa population dans la seconde moitié du XIXe siècle et s’installe dans la survivance.
Capitale politique, humiliée en 1982, Québec résiste et offre, envers et contre tous, une indéniable qualité de vie. Le bonheur est dans le pré ou sur les Plaines.
Cet atlas permet de prendre la mesure d’un continent et aussi d’une histoire fascinante. Les Américains n’en croiront pas leurs yeux, les Français seront bien incrédules ou bien nostalgiques, les immigrants commenceront à comprendre le combat québécois. Ils pourront décider de s’y associer comme des centaines de milliers de leurs prédécesseurs. Après tout, le Québec est terre de rencontre, terre d’immigration ; il est aussi un puissant creuset fondé sur le métissage et la cohabitation.
Coincés entre deux solutions jugées impossibles par l’historien Maurice Séguin, c’est-à-dire l’assimilation ou l’indépendance, les Québécois, au plus fort de leur Révolution tranquille, ont perdu leurs réflexes face à deux facteurs fondamentaux : la population et le territoire. Même un parti indépendantiste n’a pas su oser en matière de natalité et d’aménagement.
Depuis peu, on a sonné le réveil sur le plan démographique avec des éléments concrets de politique de natalité, mais on tourne dangereusement en rond face à l’aménagement du territoire. La lucidité et le courage politiques font défaut.
Comme co-auteur d’un atlas historique, j’ai vu avec désespoir disparaître, d’un trait de plume, une centaine de municipalités. Un patrimoine toponymique et historique a été sacrifié sans raison. Cette perte de repères est dramatique et dire que cette bêtise est le fait d’un parti qui mise sur le sentiment identitaire.
Puisse cet atlas contribuer à entretenir la mémoire des chevauchées de géants de nos ancêtres Blancs et Amérindiens, aussi à rappeler le souvenir de lieux de naissance et de vie qui ont chacun leur histoire. Le remède est simple : passer des heures à scruter les cartes d’hier et à imaginer celles de demain.

Autrement dit

J’ai découvert Marie Cardinal il y a une vingtaine d’années avec la lecture marquante de son livre Les mots pour le dire dans lequel elle a raconté sa psychanalyse. Je l’avais littéralement dévoré, ce livre et je le relirai probablement un jour peut-être pas si lointain.
J’avais lu ensuite La clé sur la porte et Comme si de rien n’était. Moins marquantes, ces lectures m’avaient tout de même plu.
Après une longue abstention dans son univers, j’ai eu envie de replonger dans ses mots si personnels qui expriment si bien la complexité de l’humain. J’ai sorti Autrement dit qui traînait dans ma bibliothèque depuis nombres d’années et, dès les premières lignes, l’effet Cardinal a opéré. Le même qu’il y a vingt ans.
Ce prolongement des Mots pour le dire, qui part d’un dialogue entre elle et Annie Leclerc, aborde tous ces sujets: la création, l’écriture, la femme, l’homme, la maternité, le couple, la mort, la maladie, l’enfance et toutes ces subtilités qui font ce que nous sommes.
Écrit au milieu des années 70, ce texte témoigne d’une époque moins révolue qu’on veut bien le croire. Certaines choses ne changent pas ou évolue très lentement. De toute manière, lorsque l’on sonde la profondeur de l’être humain, on touche à l’intemporel.
À sa façon, ce billet témoinge à son tour de l’importance du travail de Marie Cardinal, qui, tout comme celui d’Hervé Guibert, est sur le point de tomber dans l’oubli. Ce qui serait réellement dommage.

Une femme à Berlin

Une femme à Berlin est un journal écrit entre le 20 avril et le 22 juin 1945 alors que les russes ont envahi Berlin à la fin de la guerre.
L’auteure, qui a désiré que son témoignage reste anonyme, relate avec beaucoup de retenu ce quotidien complètement démantelé. Quelle parle de la faim, de la peur ou de viol, le ton utilisé ne tombe jamais dans le sensationnalisme. C’est là que réside la force de ce texte.
Le principal intérêt de ce livre n’est pas son aspect littéraire, mais son point de vue unique qui apporte un nouvel éclairage sur les événements survenus lors de la deuxième guerre mondiale. C’est un document important comme a pu l’être celui de la secrétaire d’Hitler, Traudl Junge, lors de la parution de son journal Dans la tanière du loup.
Une femme à Berlin est disponible en folio.
Dans la tanière du loup seulement en grand format chez JCLattes.

Salon du livre de Montréal 2008 : dédicaces et animations

Horaire des séances de dédicaces et des animations (stand Dimédia #474)
Mercredi 19 novembre
18:00 à 19:00
Claude Chapdelaine
Titre: Or des Amériques
Danielle Brault
Titre: Le Bâtisseur
19:00 à 20:00
Michel Sarra-Bournet
Titre: L’Enseignement de l’histoire au début du XXIe siècle au Québec
Jacques Lacoursière
Titre: Histoire populaire du Québec T.5 (1960 à 1970)
Table ronde: La vie est plus forte que la guerre avec Denys Lessard et
Zehira Houfani Berfas. Au Carrefour Desjardins de 19:30 à 19:55.
20:00 à 21:00
Denys Lessard
Titre: Ton kaki qui t’adore
Sam Haroun
Titre: L’État n’est pas soluble dans l’eau bénite
Jeudi 20 novembre
Animation: Cercle des intimes avec Jacques Lacoursière.
Salle #5 de 18:00 à 18:45.
18:00 à 19:00
Louise Paradis
Titre: Or des Amériques
Raymonde Litalien
Titre: La Mesure d’un continent
Marjolaine Saint-Pierre
Titre: Joseph-Elzéar Bernier
Table ronde: La laïcité démystifiée avec Sam Haroun et Micheline Milot.
À L’Agora de 18:45 à 19:10.
19:00 à 20:00
Jacques Lacoursière
Titre: Hist. pop. du Québec T.5 (1960 à 1970)
Yves Lever
Titre: Anastasie ou la censure du cinéma au Québec
20:00 à 21:00
Sam Haroun
Titre: L’État n’est pas soluble dans l’eau bénite
Vendredi 21 novembre
13:00 à 14:00
Raymonde Litalien
Titre: La Mesure d’un continent
14:00 à 15:00
Jacques Lacoursière
Titre: Histoire populaire du Québec T.5 (1960 à 1970)
Maxime Gohier
Titre: Onontio le médiateur
Animation: Confidence d’écrivain animée par Gilles Archambault avec
Jacques Lacoursière. Au Carrefour Desjardins de 14:30 à 14:55.
15:00 à 16:00
Julie Gravel-Richard
Titre: Enthéos
Yves Lever
Titre: Anastasie ou la censure du cinéma au Québec
Table ronde: Les filles du roy ont-elles connu l’amour? Avec Lyne Laverdière,
Sergine Desjardins et Jacques Lacoursière.
À la Grande Place de 16:30 à 17:45.
Table ronde: La relève intérieure avec Mélanie Gélinas, Marie Lefebvre
et Julie Gravel-Richard. Au Carrefour Desjardins de 19:00 à 19:25.
19:00 à 20:00
Jacques Lacoursière
Titre: Histoire populaire du Québec T.5 (1960 à 1970)
Julien Tourreille, Karine Prémont
Titre: L’Erreur: l’échec américain en Irak cinq ans plus tard
Élisabeth Vallet
Titre: Le Duel : les dessous de l’élection présidentielle américaine
Table ronde: La politique américaine sous la loupe avec les membres de la
Chaire Raoul-Dandurand. Au Carrefour Desjardins de 20:30 à 20:55.
20:00 à 21:00
Julie Gravel-Richard
Titre: Enthéos
Roger Chartrand
Titre: Le Vieux-Montréal: une tout autre histoire
Samedi 22 novembre
13:00 à 14:00
Yves Lever
Titre: Anastasie ou la censure du cinéma au Québec
Emmanuel Bouchard
Titre: Au passage
14:00 à 15:00
Denis Vaugeois, Jean-François Palomino et Raymonde Litalien
Titre: La Mesure d’un continent
Hélène Dionne
Titre: Or des Amériques
15:00 à 16:00
Jacques Lacoursière
Titre: Histoire populaire du Québec T.5 (1960 à 1970)
Julien Tourreille
Titre: L’Erreur: l’échec américain en Irak cinq ans plus tard
Élisabeth Vallet
Titre: Le Duel : les dessous de l’élection présidentielle américaine
16:00 à 17:00
Maxime Gohier
Titre: Onontio le médiateur
Caroline Allard
Titre: Les Chroniques d’une mère indigne
Pierre-Léon Lalonde
Titre: Un taxi la nuit
Table ronde: Les années 60 et la Révolution tranquille avec Marcel Masse,
Denis Vaugeois et Jacques Lacoursière.
Au Carrefour Desjardins de 17:00 à 17:25.
Table ronde: Le processus créatif avec Martin Vézina, Guillaume Corbeil
et Emmanuel Bouchard. Au Carrefour Desjardins de 17:30 à 17:55.
Table ronde: Canada-Québec, 40 ans de succès avec Jacques Lacoursière,
Denis Vaugeois, Paul-André Linteau et Francine Nichols.
À la Grande Place de 19:00 à 19:45.
19:00 à 20:00
Hélène Dionne
Titre: Or des Amériques
Emmanuel Bouchard
Titre: Au passage
20:00 à 21:00
Jacques Lacoursière
Titre: Canada-Québec
Denis Vaugeois
Titre: Canada-Québec
Dimanche 23 novembre (ouvert jusqu’à 19 heures)
Table ronde: Le roman sert-il bien l’histoire? avec Micheline Lachance,
Pauline Gill et Jacques Lacoursière. À la Grande Place de 13:00 à 13:45
13:00 à 14:00
Julien Tourreille
Titre: L’Erreur: l’échec américain en Irak cinq ans plus tard
Élisabeth Vallet
Titre: Le Duel : les dessous de l’élection présidentielle américaine
Caroline Allard
Titre: Les Chroniques d’une mère indigne
Pierre-Léon Lalonde
Titre: Un taxi la nuit
14:00 à 15:00
Denis Vaugeois
Titre: La Mesure d’un continent
Jacques Lacoursière
Titre: Histoire populaire du Québec T.5 (1960 à 1970)
15:00 à 16:00
Félix Bouvier
Titre: L’Enseignement de l’histoire au début du XXIe siècle au Québec
Hélène Dionne
Titre: Or des Amériques