La chasse aux mots

Au moment de me mettre au lit, il arrive que des mots se bousculent encore dans ma tête. Je ne sais trop s’ils viennent de s’y introduire ou s’ils tentent d’en sortir. À moins qu’ils ne s’y tiennent en sentinelle à toute heure du jour et de la nuit sans que je m’en rende trop compte.
Hier, j’ai tenté de m’en débarrasser avant d’aller me coucher en me livrant au jeu que voici : j’ai commencé par écrire les cinq premiers mots qui me venaient à l’esprit, puis cinq mots que je trouve beaux et enfin, cinq mots qui ne me plaisent pas.
Bergamote, jugulaire, fantasmagorie, pléthore et tintinnabulant sont les cinq premiers mots qui se sont présentés. Décidément, avec des mots pareils, j’ai bien fait de me vider l’esprit.
Quant aux cinq mots aimés, je me suis surprise à tous leur mettre des l : florilège, jouvencelle, caracole, anacoluthe et mirobolant. Le l étant une consonne liquide, ces mots sont en effet coulants, fluides, légers. Oui, c’est ça, ils ont des ailes.
Enfin, les arnaque, banque, bulldozer, brique et banqueroute me sont apparus à cette heure comme les moins sympathiques. Est-ce dû aux b et aux q, deux consonnes occlusives, ou au sens, je ne saurais le dire, mais dans un cas comme dans l’autre, ce ne sont pas des mots avec lesquels j’avais envie de dormir.
Puis, j’ai déposé ma tête sur l’oreiller. Et j’ai enfin pu rêver. Pas un mot, pas un son n’a tenu mon cerveau éveillé. Que des images plein l’écran.
Mais si, comme le veut l’adage, une image vaut mille mots, j’en conclus qu’il me reste passablement de ménage à faire pour mettre fin à mes nuits d’insomnie.

Chacun son métier # 5.1

Dans ma dernière rubrique sur les comptes d’auteurs, Jules, avec ses questions toujours aussi pertinentes me demandait ceci : Si tu n’avais pas eu l’opportunité d’être publié par une maison d’éditions, aurais-tu tenté de faire comme eux?
Je dois répondre non en y apportant certaines nuances.
Si j’ai déjà réfléchi à l’idée de publier à compte d’auteur c’est en grande partie à cause de mon entourage. De manuscrits en manuscrits refusés, face à mon découragement de toujours devoir recommencer, mes proches soulevaient souvent cette possibilité. Ma réflexion n’allait jamais très loin en ce sens puisque j’ai toujours partagé les préjugés (un peu fondés) relatifs au compte d’auteur. Pour ma satisfaction personnelle, je n’aurais pas été fier de me publier pour atteindre le but que je m’étais fixé en tant qu’écrivain. Être publié par une maison d’édition reconnue viendrait souligner et légitimer, d’une certaine façon, la qualité de mon travail d’écriture.
J’ai donc persévéré.
Mon premier roman à voir le jour (Martel en tête) était le quatrième manuscrit que je faisais parvenir aux éditeurs. En fait, on pourrait même dire le cinquième puisque la version publiée par les Intouchables était une réécriture complète de la première. Mon rêve se réalisait après près de dix ans de dur labeur.
Tous ces refus essuyés pendant toutes ces années m’ont été nécessaires et salutaires. Ils m’ont permis de façonner mon écriture, de mieux me positionner face au milieu de l’édition et surtout de me dépasser. Avec le recul, je dois également avoué que les éditeurs ont eu raison de refuser mes premiers manuscrits. Ils n’étaient tout simplement pas aboutis. Grâce à tout ça, je possède maintenant une réelle démarche d’écriture.
C’est de cette façon qu’il faut voir les refus. Il faut mettre son orgueil et son égo de côté au profit d’une certaine humilité, essayer de comprendre pourquoi, recommencer et persévérer. Ce n’est pas parce qu’on parvient à achever un projet de roman qu’il est nécessairement publiable. Il faut savoir le reconnaître. Il est trop facile de jouer les incompris, de crier à l’injustice en disant que tous les éditeurs font du favoritisme en ne publiant que les auteurs faisant partie de leur petite clique et toutes ces foutaises pour ne pas voir la vérité en pleine face.
En conclusion, je dirais que le compte d’auteur peut être une solution, mais il faut faire attention car elle n’est peut-être pas la meilleure à long terme.

D’autres plaisirs épistolaires

Décidément, les romans épistolaires n’auront jamais autant eu ma faveur. Faut dire que depuis quelques mois, il semble y avoir un nouvel engouement pour le genre. Dans l’ensemble, ma récolte aura été très bonne. Voici trois autres recommandations.
Lou pour toujours d’Elisabeth Brami (Seuil) : Lou et sa grand-mère ont pris la bonne habitude de s’envoyer des lettres durant la période estivale. C’est devenu leur petit univers bien à elles, une bulle de confidence nécessaire. Lou a maintenant treize ans et vit des moments plus difficiles à la maison. Sa grand-mère commence à ressentir les effets de l’âge et son corps refuse d’être aussi actif qu’avant. Elles ont toutes les deux besoin l’une de l’autre. La correspondance d’été ne suffit pas. On suivra leurs chaleureux échanges toute l‘année durant. Sous la plume juste et sensible d’Elisabeth Brami, on y croit et ce beau rapport intergénérationnel nous touche. Dès 10 ans.
Marie-Ève! Marie-Ève! d’ Adrien Thério (XYZ) : Roman épistolaire à une seule voix, celle de Carmélia, une vieille femme ayant toujours vécu dans le même petit village. S’adressant à l’un de ses compatriotes capable de comprendre ce qu’elle a à dire, elle exprime enfin tout ce qu’elle porte en elle. C’est un plaidoyer en faveur de la liberté individuelle contre l’étroitesse d’esprit et les dogmes. C’est aussi le portrait d’une certaine ruralité menacée. Avec le personnage de Carmélia, Adrien Thério a créé un grand personnage romanesque. Elle est crédible du début à la fin, son discours est soutenu et, d’une certaine manière, elle est pus grande que nature. Un excellent roman qui fait le pont entre la littérature du terroir et une certaine modernité. Réédition.
Lettre à D. d’André Gorz (Galilée) : « Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien ». Ainsi débute cette vibrante lettre que l’auteur adresse à sa femme. Comment ne pas succomber?
J’ai aussi lu Lettres à Marguerite Duras publié chez Varia sous la direction de Danielle Laurin, mais celui-ci fera partie d’un prochain billet consacré uniquement à Marguerite Duras.

Mère indigne retourne sous la presse

Enfin son livre, pas Caroline ! Une chance pour elle, vu le travail qu’a effectué l’imprimeur.
Depuis quelques semaines, Chroniques d’une mère indigne est entré dans le palmarès Renaud-Bray. C’est tout de même un bon indicateur des ventes. Que les fans de Pierre-Léon et de Sophie se rassurent, les deux autres carnets ne sont pas boudés pour autant.
Ainsi donc Chroniques est manquant chez notre distributeur depuis une dizaine de jours. Mieux, environ 200 commandes sont en attentes. Le temps de corriger quelques coquilles et hop, c’est envoyé chez notre imprimeur.
Ce matin, nous recevons les livres fraîchement imprimés. Et là, stupéfaction en ouvrant la boite :
chro.jpg
Visiblement, il y a quelqu’un chez l’imprimeur qui n’avait pas le cœur à l’ouvrage. Nous avons donc un lot de Chroniques avec un ourson gris plutôt que noir. Concept ! Un probléme de noir en surimpression est à la base de l’erreur.
Conclusion : les livres repartent chez l’imprimeur qui va réimprimer des couvertures et refaire le livre. En attendant, 250 copies mal imprimées se retrouveront en distribution. Où ? Un peu partout dans la province. Alors amateurs de bizarreries ouvrez l’œil ! Malgré nous, il y a maintenant des exemplaires collector en circulation.

J’ai allumé une chandelle: un soleil est né

J’ai éteint les néons
Allumé la chandelle
Mon regard est moins superficiel

Haiku de Jean-Guy

Commentaire de Jean
J’ai accompli un geste de naissance. Avec le feu a surgi en moi un regard neuf, un regard de feu, baignant dans une -nouvelle lumière tellement plus intérieure. Ainsi se vit l’échange entre les objets familiers de la vie et chaque être humain. J’ai permis à une simple chandelle de réaliser son grand œuvre de lumière. Elle est devenue, à son tour, donatrice. Levant pour moi le voile des apparences, elle a éveillé une nouvelle conscience enracinée dans ma nature profonde. Elle a ouvert l’œil de mon âme.
À qui sait le contempler, ce petit feu dira qu’il porte la plus vieille mémoire du monde. En lui sont remis en lumière les premiers feux cosmiques, ceux-là mêmes d’où sont issus les atomes, les étoiles, les fleurs et les myriades de formes qui enchantent nos vies.
En la lumière vacillante et fragile de cette flamme se dévoile aussi le destin fugace de toute chose: la vie, sur cette terre, est semblable à un souffle éphémère; elle est un tout petit trait sans épaisseur discrètement tracé à l’horizontale du temps. En ce temps et en cet espace, l’impermanence fait loi.
Et pourtant, en la lumière dressée et montante de cette flamme se révèle une tout autre vérité: l’essence de chaque être, sur cette terre, est verticale; elle est un reflet de l’Être unique et infini. Ce feu intérieur monte au Divin, ou plutôt le Divin monte en lui… éternellement!

Pour se tenir au courant

Le Bureau de la traduction de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada diffuse des recommandations linguistiques afin d’uniformiser les façons de faire à l’intérieur de l’Administration fédérale. Vous pouvez les consulter à l’adresse suivante : http://www.translationbureau.gc.ca/pwgsc_internet/en/accueil_home_f.htm.
Vous y trouverez d’autres informations utiles, notamment «Les astuces du mois», la section des «Publications», dont plusieurs lexiques et vocabulaires gratuits, et l’on vous donne également des renseignements sur les possibilités de travaill à la fonction publique fédérale, soit pour y faire carrière ou comme pigiste.

Le pressentiment

La principale raison qui m’a poussé à aller voir le film Le pressentiment est le fait qu’il soit adapté d’un roman d’Emmanuel Bove. J’ai découvert cet auteur il y a quelques années alors que je déambulais dans la bibliothèque Eva Senécal de Sherbrooke en quête de lectures nouvelles. Je me promettais de lire cet auteur un jour. Ce jour-là, le titre Mes amis m’avait interpellé. Je ne me suis pas trompé J’ai adoré ce roman et, depuis, je m’intéresse au travail de cet auteur encore trop méconnu.
Dès les premières minutes du film, j’ai su que j’étais au bon endroit car je retrouvais avec beaucoup de plaisir l’univers d’Emmnauel Bove. Comme c’est souvent le cas dans la plupart de ses romans, l’histoire gravite autour d’un seul personnage confronté simultanément à son désir d’être dans la vie et celui de ne pas y être. Dans Le pressentiment, on suit Charles Bernesteau, un avocat de très bonne famille qui lâche tout pour vivre une vie simple dans un quartier populaire de Paris. C’est un misanthrope sympathique désillusionné par la nature humaine. Sa nouvelle façon de vivre lui réserve tout de même quelques surprises.
Le quartier populaire, où fourmille une ribambelle de personnages colorés, devient la plaque tournante du film. Darroussin en fait ressortir toute la richesse. C’est plein de vie. Une vie à la fois triste et belle. Il y a beaucoup de tendresse et de compassion qui passe à travers la caméra du cinéaste. Plus le film avance, plus on est touché par l’univers particulier de Charles et les autres. Faut dire que Jean-Pierre Darroussin offre une performance très convaincante. Son personnage de Charles, aussi fort que vulnérable, est attachant et touchant de vérité. Tous les personnages secondaires le sont tout autant.
Jean-Pierre Darroussin et Valérie Stroh ont fait un travail d’adaptation remarquable. Ils ont su rendre l’essence même de l’écriture d’Emmanuel Bove, pourtant pas facile à transposer au grand écran. C’est fait de façon inspirée et loin d’être ennuyante. C’est le genre de film qui brille par tous ces petits riens subtils qui finissent par faire toute la différence. J’ai l’impression que la vie qui y grouille est contagieuse. J’en suis encore tout habité. Je ne résisterai pas longtemps pour lire Armand qui m’attend dans ma pile…

Chacun son métier #5

Depuis quelques années, le nombre de publications à compte d’auteur ne cesse d’augmenter au Québec. Ce phénomène est devenu un irritant pour les librairies. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un de ces auteurs ne nous sollicite afin que nous gardions son livre en consignation. En nous abordant, ils ont souvent une attitude prétentieuse envers le milieu du livre et ne se gênent pas pour dénigrer le travail des maisons d’éditions reconnues et bien établies. Si on ne répond pas positivement à leurs attentes, certains deviennent agressifs pendant que d’autres se mettent à jouer les souffre-douleur comme s’il fallait encourager à tout prix leur grande aventure dans le monde de l’édition.
Si, à la base, l’édition à compte d’auteur servait à publier un livre pour les proches de l’auteur sans devoir passer par le réseau des librairies, aujourd’hui ceux qui décident de se publier eux-mêmes prétendent au statut d’écrivain et espèrent une reconnaissance au même titre que les autres. Cette démarche est louable en soi, mais le marché actuel m’apparaît déjà suffisamment saturé sans qu’on en rajoute par la bande.
Il ne faut pas se leurrer, à part une exception de temps et à autre (un livre sur un sujet spécialisé par exemple), la plupart de ces titres n’auraient jamais dû voir le jour*. Il est bien évident que beaucoup de ces livres ont d’abord été refusé par les éditeurs qui ont probablement eu raison de le faire. Vexés dans leur orgueil de création, ces apprentis auteurs auraient intérêts à remettre leur ouvrage vingt fois sur le métier pour parfaire leur art plutôt que de faire paraître une œuvre inaboutie.
Cette croissance sans cesse grandissante de livres publiés à compte d’auteur n’est pas étonnante puisque les moyens technologiques d’aujourd’hui rendent accessibles une telle entreprise. Cette facilité nous fait malheureusement croire que tout peut être publié. Écrire est un art qui ne doit pas être pris à la légère. Plusieurs semblent l’avoir oublié.
Personnellement, je commence à en avoir marre de tous ces gens qui se publient sans rien connaître au monde de l’édition. À temps perdu à la librairie, je m’amuse à feuilleter toutes ces merveilles qui ne demandent qu’à être découvertes. Lire le premier paragraphe est toujours la première chose que je fais. La plupart du temps, je le réécrirais au complet tellement la syntaxe est mauvaise. Parfois, je n’ai même pas à me rendre aussi loin lorsque je vois une faute en exergue, sur la quatrième de couverture ou dans le titre (ça arrive!). Je ne parle pas de la page couverture souvent affreuse et de la mise en page déficiente. Bref, un concentré de mauvais goût qui en dit long sur le reste.
*je ne parle pas des maisons d’éditions émergentes qui ont une réelle démarche d’éditeur.

La laine des moutons…

Pour faire suite au billet sur le livre numérique, je dois vous faire part de la plus récente demande de reproduction qui a atterri sur mon bureau.
Elle est émise par la Genealogical Society of Utah, association éducative à but non lucratif dont l’objet est de mettre des renseignements généalogiques enregistrés à la disposition des particuliers faisant des recherches familiales.
Que veulent-ils ? La permission d’utiliser le livre de Daniel Gay sur Les Noirs du Québec. À quelle condition ? Pour résumer, disons qu’ils veulent la laine du mouton, les côtes levées et, tant qu’à faire, le berger et sa bergerie.

La GSU demande la permission d’utiliser et d’autoriser d’autres à utiliser vos documents pour une période illimitée de toutes les manières qu’elle choisira, entre autres, mais pas uniquement, la permission de:

a) reproduire vos documents sur tout support connu ou qui sera développé plus tard, entre autres la permission d’en faire des copies numériques ;

b) élaborer et posséder des ouvrages dérivés à partir de votre documentation, entre autres la permission de reformater, extraire des données, de créer des index, des aides à la recherche, de modifier, compiler, adapter, regrouper, changer et/ou traduire votre documentation ;

OUF ! Rien que ça. Et à combien estiment-ils cette permission ? Un beau zéro. Comme d’habitude, aurais-je presque envie d’ajouter.
Oui mais, pauvres eux autres, ils sont sans le sous et c’est pour le bien de la science. Sauf que…

c) distribuer des copies de votre documentation au public, entre autres la permission de publier, transférer, vendre, louer ou prêter des copies de votre documentation, et de présenter ou exposer votre documentation publiquement, y compris par moyens de diffusion audiovisuelle ou numérique sur un nombre illimité d’ordinateurs ou de postes de travail informatiques.

La GSU pourra échanger voire documentation avec des entreprises commerciales de généalogie afin de pouvoir, en retour, recevoir de nouvelles données qui viendront augmenter le volume total de renseignements qu’elle met gratuitement à la disposition du public.

Donc au bout de la ligne quelqu’un fera bien ses choux gras de l’information cédée gratuitement par d’altruistes éditeurs.
Allez, une petite dernière :

Notez bien que la permission que vous accordez à la GSU ne limite ni n’altère aucunement vos droits quant à votre documentation. Vous pouvez par conséquent utiliser votre documentation comme bon vous semble.

Merci bien ! Faut-il préciser que la demande a été refusée ?
Gilles Herman
Éditeur

Du Grand Vide est né l’univers

Cosmos infini
Nœuds d’énergie
Plénitude du vide

Haiku de Jean-Guy
Commentaire de Jean
Je sais une histoire commencée il y a des milliards d’années. Dans un acte de dépouillement et d’oubli de soi, et tout à la fois d’épanchement et d’effusion, le Vide empli de vie s’est manifesté pour faire exister en lui l’univers. Et l’univers est né. Depuis, le Vide danse dans la matière, l’espace et le temps avec une énergie infinie. Et il berce le cosmos comme son enfant.
Ce Vide originel est l’immense champ de création de la multitude des êtres, aussi diversifiés que des cristaux de neige. Ce Vide sans formes contient les semences de toutes les formes possibles. Ce Vide absolu est tout et rien, présence et absence, manifestation et mystère, parole et silence. Il est l’Âme du monde en laquelle naissent, grandissent, s’unissent et retournent les âmes de tous les êtres particuliers. Il est l’océan de la puissante Énergie cosmique, la Vibration qui oscille dans toutes les forces connues de ce monde. Il est l’Habitant universel, l’Esprit cosmique, le Dieu immanent, l’Être replié dans les formes ne demandant qu’à s’y déplier.
N’entends-tu point en toi et autour de toi le murmure de ce Silence éternel ? Ne sens-tu point en toi et autour de toi les battements de l’immense Énergie ? Car tu es un nœud enlacé sur cette unique corde vibrante où se croisent et se font entendre tous les êtres. Toi, moi ou chaque être, nous sommes l’une des vagues d’un unique océan, l’un des grains de sable d’une unique plage, l’une des formes d’un unique Vide. Toi, moi ou chaque être, nous sommes un chiffre à déchiffrer dans le langage cosmique, un microcosme, une résonance, un miroir vivant du Tout cosmique, une simple et ultime note du chant divin.