De belles rencontres

Dans le cadre de l’émission littéraire Encrage que j’anime et réalise chaque samedi sur les ondes de CKRL, saison après saison mon équipe et moi avons la chance de nous entretenir régulièrement avec des auteurs de tous horizons. Contrairement à beaucoup de journalistes affectés au monde littéraire, nous prenons le temps de lire les ouvrages de nos invités. Si parfois l’exercice s’avère pénible, en d’autres occasions il nous permet de faire d’heureuse découvertes et de belles rencontres qui avaient toutes les chances de ne pas l’être.
C’est ce qui m’est arrivé dernièrement avec François Lavallée, Sylvie Leblanc et Geneviève Porter. L’entrevue que j’ai menée avec chacun d’entre eux a été un beau moment d’échanges autour de leur travail respectif. Aucun n’a la prétention d’avoir écrit le livre du siècle, mais ils sont tous mués par un réel désir d’écrire et de partager leur passion.
En lisant leurs livres, je n’ai pas eu de révélations littéraires mais j’ai senti (et de les rencontrer en personne me l’a confirmé) une démarche sincère et honnête dans leur travail. Ce qui en résulte est aussi intéressant que de bien des livres d’auteurs confirmés que j’ai pu lire dernièrement.
Dans son recueil de nouvelles Dieu, c’est par où (Guy St-Jean), François Lavallée soulève des questions existentielles auxquelles ses personnages sont confrontés. En utilisant des situations de tous les jours, il les prend à un tournant important de leur vie. Il le fait avec intelligence, humour, simplicité et vérité.
Dans Le bonheur au quotidien (Novalis), Sylvie Leblanc utilise des moments difficiles vécus avec son mari et ses enfants pour illustrer le fait que le bonheur peut être puisé à même ces situations. Ce livre de psychologie pratique écrit sous forme de témoignage personnel peut certainement aider des gens parfois dépassés par la dure réalité de leur quotidien. C’est parfois naïf, mais toujours sincère.
Dans Les sens dessus dessous (Guy St-Jean), Geneviève Porter aborde la nouvelle sous l’angle du fantastique et flirte parfois avec le polar. Elle s’amuse à déjouer la réalité en faisant basculer ses personnages dans les méandres du temps et de leurs craintes profondes. C’est parfois un peu appuyé, mais dans l’ensemble c’est senti et ça demeure un recueil de nouvelles bien construit.
Bref, de belles rencontres et beaucoup de préjugés en moins!

Oui mais quand est-ce qu’on les verra ?

Et bien Dimédia, notre distributeur, recevra les livres jeudi 8 mars. Dès 16h, la course contre la montre commence. Dans leurs entrepôts, les employés s’affairent à remplir des boîtes. En effet, chaque librairie a commandé un certain nombre des nouveautés publiées par les éditeurs distribués par Dimédia. C’est ce qu’on appelle l’office.
Les livres mis à l’office sont donc facturés et envoyés en camion à travers la province. Au plus tard mardi, toutes les librairies auront reçu leurs boîtes, avec nos trois carnets précieusement emballés. Ensuite, tout dépend de la rapidité du libraire. Certains défont leurs envois la journée même tandis que pour d’autres cela peut prendre un ou deux jours pour traiter les arrivées.
On peut donc dire que jeudi 15 mars, les livres orneront les tablettes de vos librairies préférées. Les dés sont jetés. Reste à voir si le public réservera un bon accueil aux livres.

Joie.

Y’a tout de même certains privilèges à être la boîte web de l’éditeur indigne. En plus d’avoir un plaisir fou à faire ce blogue, voilà qu’une belle boîte vient d’arriver, comme par magie, sur mon bureau! Je suis certain que je vais faire des jaloux, mais les merveilleux ouvrages sont devant moi (et ils sentent bons en plus!).
Moi, des livres de bloggueurs, j’imaginais ça énorme! Mais non, ils sont tout petits, très jolis, j’aime beaucoup.
(Comment je vais faire pour travailler moi aujourd’hui? Merci Gilles!)

Pour faciliter la féminisation…

En cette Journée internationale des femmes (Conseil du statut de la femme du Québec) ou de la femme (Condition féminine Canada), l’Office québécois de la langue française lance son plus récent ouvrage : Avoir bon genre à l’écrit, un guide de rédaction épicène. Les deux auteures, Pierrette Vachon-L’Heureux et Louise Guénette, y présentent «les principes et les procédés devant mener à une féminisation des textes réussie. On y trouvera notamment de nombreux exemples d’intégration harmonieuse des formes des deux genres, un riche répertoire d’appellations de personne au masculin et au féminin ainsi que plusieurs exercices. » (réf. : site Web de l’OQLF)
La forme épicène étant bien sûr la meilleure façon de féminiser, ce guide pourrait être fort utile. En passant, saviez-vous que réviseur a deux féminins possibles? Pour ma part, j’ai l’habitude de dire que je suis réviseure, mais je pourrais également me qualifier de réviseuse
Si vous êtes dans les premiers à vous procurer cet ouvrage, faites-nous part de ce que vous en pensez!

1… 2… 3… Soleil !

Voilà, les trois livres sont maintenant côte à côte sur mon bureau. Et franchement, on est satisfait sur toute la ligne. D’abors ils sont beaux. Attirants. Sexys ! Ensuite, en les feuilletant, on découvre rapidement que chacun a sa personnalité. Pas question de sacrifier son originalité sur l’autel de la collection.
Vendredi soir, trois auteurs devraient afficher un sourire radieux en serrant entre leurs mains l’objet tant attendu. Enfin, c’est comme ça que l’imagine l’éditeur.
Déjà les demandes de services de presse affluent. Elle-Québec, Châtelaine et Coup de pouce saluent à leur manière la publication des carnets. Ça ne fait que commencer (espère-t-on).
J’en profite pour vous réinviter toutes et tous au lancement de ces trois livres le 16 mars à la salle Les Brasseurs à Montréal. Lancement suivi d’un gros party soulignant les 7 ans du YULblog. Oyé oyé, la blogosphère est en fête !
D’ailleurs c’est ce soir que se tient le YULblog mensuel… peut-être y croiserez-vous une jeune femme tenant sous le bras un petit carnet rouge ?

Déjà 7 ans…

J’ignore si vous le saviez, mais le lancement des livres (vendredi le 16!) sera suivi des célébrations du 7e anniversaire du YULblog, le point de rencontre mensuel des bloggueurs montréalais. C’est au même endroit, donc c’est simple d’y finir la soirée!
Les détails sont ici: YULBlog 7.

Lucie à la niche

Ce matin, nous avons eu la surprise de recevoir Lucie le chien. Bien empilés dans leur boîte, les livres auraient encore été tout chaud si il ne faisait pas -30 000ºC dehors. Un temps à ne pas mettre un chien dehors…
Une livraison deux jours en avance, voilà qui fait plaisir ! Hélas pour vous, cela ne veut pas dire un livre deux jours plus tôt en librairie.

Bonheurs d’occasion

Avec cette nouvelle rubrique, je souhaite mettre en lumière des titres qui, même s’ils ne se retrouveront pas en haut de mon palmarès annuel, valent la peine qu’on s’y attarde. Des titres qui ne feront malheureusement pas la une des cahiers livres et qu’on pourrait facilement oublier. Ce serait dommage. En vous en parlant, je me dis qu’ils vous plairont peut-être encore plus qu’à moi? Dépendamment de la sensibilité de chacun, je crois qu’ils en ont le potentiel.
Le reste du temps, Esther Croft (XYZ) : un court recueil de nouvelles dans lequel on suit plusieurs personnages confrontés au spectre de la mort, à la vie qui bascule. Esther Croft, dans un style concis et très efficace, scrute chacune de leurs réactions pour faire ressortir toute la fragilité de la vie. C’est d’une grande justesse et, surtout, ça s’inscrit dans une réelle démarche d’écrivain. Et ça, ça ne ment jamais.
Le passeur d’éternité, Roland Fuentès (L’instant même/Les 400 coups) : Ce court roman, dont l’action se passe au XVIIIème siècle, est construit autour du personnage énigmatique de Maladite, un collectionneur d’art et artiste lui-même. C’est un peu sous la forme d’un conte ou d’une légende qu’il nous est présenté. C’est très réussi. L’ambiance qu’il installe est très forte. L’écriture de Fuentès ne laisse pas le lecteur indifférent. Une belle découverte que l’univers de cet auteur dont le travail est à surveiller.
L’homme ralenti, J.M. Coetzee (Seuil) : je n’ai même pas encore lu les œuvres majeures de ce prix Nobel de la littérature et je l’aime déjà beaucoup. Fin observateur de la nature humaine, Coetzee met souvent ses personnages dans des contextes déstabilisants. Ici, Paul Rayment, affecté par la perte d’une jambe, donc aux prises avec une certaine incapacité à se mouvoir est confronté à sa solitude et au vieillissement. Au moment où on s’y attend le moins, pour notre plus grand plaisir je dois le dire, il fait apparaître le coloré personnage de la romancière Élisabeth Costello (héroïne principale de son précédent roman). C’est son arrivée qui apporte une profondeur et un souffle à ce roman, qui, sans être une œuvre majeure de la littérature, est tout à fait réussi.
Un été en banlieue, François Désalliers (Québec-Amérique) : j’avais mentionné rapidement ce titre dans un commentaire, mais je reviens à la charge parce que je crois sincèrement que François Désalliers (que j’avais découvert avec L’homme-Café) mérite de se faire connaître par un plus large public. C’est un excellent conteur et il sait ficeler de bonnes histoires simples qui ont du souffle. Elles ont du souffle parce que tous ses personnages ont de la substance. Dans celui-ci, on suit les élucubrations amoureuses et existentielles des membres d’un ciné-club privé. Grave, léger et jamais ennuyant.
Vous laisserez-vous tenter par l’un d’entre eux?

David contre Goliath

Je suis de nature plutôt optimiste, mais depuis quelques semaines l’avenir des libraires indépendantes m’inquiète. Le livre est malheureusement devenu un objet de consommation comme tant d’autres. C’est la pire chose qui pouvait lui arriver.
Depuis quelques années, et c’est de pire en pire, on se bat pour attirer la clientèle avec des rabais de plus en plus grand. Avec la marge de profit habituel qui n’est que de 40% sur la vente d’un livre (environ 34% si on déduit tous les frais de gestion d’une libraire), il ne reste plus grand chose.
Les grandes surfaces n’ont jamais hésité à vendre les livres au prix coûtant et ils continuent de le faire sans gêne. De vendre des petits pois, des tondeuses ou des livres, c’est la même chose pour eux. Aucun libraire n’est là pour conseiller ni trouver le fameux titre qu’on a oublié. Pourtant, semaine après semaine, les lecteurs sont nombreux à y acheter les derniers livres de leurs auteurs préférés. Conséquence de cette situation : les gros titres attendus par les lecteurs ne sont pratiquement plus achetés dans les librairies conventionnelles. C’est dommage car c’est avec ces titres qu’une librairie devrait pouvoir tirer son épingle du jeu année après année.
Outre le cas des grandes surfaces, il y a le Groupe Renaud-Bray qui semble vouloir conquérir le Québec au complet. Pierre Renaud, soutenu par la SODEC et la FTQ et fort de son pouvoir d’achat, a les moyens d’acheter de bonnes petites librairies indépendantes augmentant ainsi son pouvoir tentaculaire. L’exemple de Tome un à Lévis en est une belle illustration et il y en aura d’autres au cours des prochaines années. Ce n’est pas son seul pouvoir. Si un titre est en demande, Renaud-Bray a le pouvoir de commander une grosse quantité au fournisseur pour répondre à la demande. Une seule commande du Groupe suffit parfois à prendre tout le stock du distributeur. Ne reste plus rien pour les autres. Au moins, la chaîne n’a pas encore commencé à couper le prix sur les nouveautés.
Pour contrer l’effet tentaculaire de Renaud-Bray, les librairies Raffin (également distributeur) commencent à s’implanter un peu partout au Québec. Ils ont d’ailleurs ouvert récemment une librairie à Place Fleur de lys (comme si la ville de Québec avait besoin de plus de vingt librairies dans sa région!). Leur expansion ne s’arrêtera sûrement pas là.

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Je croise les doigts… [troisième partie]

Tour à Montmagny pour un OK de presse
Hier, l’éditeur et moi sommes allés approuver les couvertures avant leur impression finale, chez Marquis. Nous voulions être certains que nos choix de couleurs et que l’effet escompté soient respectés.
En primeur donc, voici ces trois petites photos:
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Première couche d’encre pour les couvertures (leur couleur)
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Impression de la couleur d’Un taxi la nuit
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La couverture finale des Chroniques