Ça fait toujours plaisir…

Découvert ce billet fort éloquent sur le site du Biblioblog aujourd’hui:

Cher Émile est un roman épistolaire dans lequel le narrateur, qui signe parfois Éric, parfois É., envoie de manière plus ou moins régulières des lettres à Émile, à la fois ami, amant et confident (ensemble ou séparément). Au nombre de 18, ces lettres s’étalent sur une période de 5 ans. 5 ans pendant lesquels Éric va se confier. Il va partager avec Émile son mal de vivre, son bonheur de vivre, ses crises identitaires.
J’ai eu beaucoup de mal à écrire ce billet. Cher Émile est un roman magnifique. Il raconte la difficulté d’aimer, la douleur de perdre l’autre, la douleur de se perdre soi-même. Il raconte les crises identitaires qui découlent de toute séparation, la difficulté de trouver sa place dans la société. Il décrit tous les états de la passion amoureuse. Tour à tour, dans ses les lettres, Éric apparaît comme optimiste, rayonnant de bonheur, triste, énervé, perdu, fou de douleur, désespéré, suppliant. Dans la bouche d’Éric, ce sont les mots de tout le monde que l’on retrouve. Éric est homosexuel, certes, et c’est une difficulté supplémentaire, mais ce n’est pas la seule. Qu’on soit hétérosexuel ou homosexuel, l’amour est un sentiment beau et douloureux. Il peut rendre heureux ou malheureux (je sais, c’est super cliché ce que je dis là, mais c’est tellement vrai). Sans fausse pudeur, les mots d’Éric disent tout, sans tabou, sans honte. La difficulté de vivre à deux, de vivre seul, de vivre tout court. La quête de soi à travers l’autre, jusqu’à ce que l’on comprenne que l’autre, ce n’est pas nous et que c’est en nous qu’il faut puiser notre identité.
Chaque lecteur se reconnaîtra chez Éric, c’est inévitable. Beaucoup de personnes pourraient dire « j’aurais pu dire cela, moi aussi, j’ai vécu la même chose ». Éric, c’est chacun de nous et c’est nous tous.
Chaque lettre est merveilleusement belle, troublante, douloureuse. Les sentiments transparaissent à chaque mot. Il est impossible de ne pas sentir combien l’auteur est proche des émotions humaines. Combien il a compris comment les exprimer. Éric Simard est un très bon écrivain. Son roman est merveilleux.
Mais je suis passée à côté. J’ai vu la beauté sans être touchée. J’ai vu la douleur sans la ressentir. Pourtant, je me suis moi aussi reconnue dans les mots d’Éric. J’ai vécu les mêmes douleurs que lui et je sais (du moins un peu) ce que ça fait que de perdre quelqu’un. Mais je n’ai pas réussi à ressentir le roman comme je l’aurais voulu. C’est dommage. Tant pis. Heureusement que d’autres que moi ont mieux ressenti le roman !
Pimpi

3 réflexions au sujet de « Ça fait toujours plaisir… »

  1. enfin un commentaire qui ne puise pas sa substance dans l’hompohobie latente du chroniqueur ou la haine féroce que semble engendrer l’autofiction.
    Il était temps :-)

  2. La description enthousiaste ne me préparait pas à la dernière constatation. Elle a si bien saisi et décrit ce roman épistolaire que je suis restée surprise de la conclusion.

  3. Bonjour. À la suite de ton commentaire laissé sur le blog de Virge, dont j’ai fait le lien par le blog de Monsieur (Vies de fous) je viens de découvrir ton blog et par conséquent tes deux livres que je viens de réserver dans le réseau des bibliothèque de la ville de Québec. J’ai hâte de les recevoir et de les lire.

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